Hello tout le monde !
Voici le bonus promis dans le tome 2 de la saga Elisabeth Bishop. Pour ceux qui ne connaissent pas : ne cherchez pas plus loin car vous ne pourrez pas suivre cette fic. Il s'agit d'un hors-série sur l'héroïne d'une saga de fic à part entière =D
Ce bonus se concentre sur ce qui se serait passée sir Elisa n'avait pas pu persuader le Choixpeau de l'envoyer à Poufsouffle (et donc, si elle avait été envoyée à Serpentard). C'est un One-Shot, parce que je n'allait pas écrire cinq tomes xD Il couvre les sept années d'études d'Elisa, mais aussi ce qui tiendrait lieu d'épilogue, avec ce qui se passe pour elle après la guerre. Bref, c'est assez complet. Assez dense, aussi, mais j'espère que ça vous plaira !
Attention, SPOILERS ! Ne pas lire ce chapitre si vous n'avez pas terminé les tomes 1 et 2 de la saga.
Enjoy !
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Serpentard
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Dans cet univers, Elisabeth Bishop est une Poufsouffle. Mais… Et si le Choixpeau en avait décidé autrement ? Quel genre de vie aurait-elle ? Quel genre de changements aurait-elle généré ? Serait-elle différente ? Le monde en serait-il changé ?
Serpentard. Gryffondor. Serdaigle. Trois autres voies s'ouvraient à elle.
Et si elle les avait empruntées ?
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– SERPENTARD ! rugit le Choixpeau.
Elisa descendit du tabouret, amère. Serpentard, c'était la Maison qui lui convenait le mieux, mais c'était la Maison des Puristes. Là-bas, chaque instant serait un combat. Chacune de ses paroles serait contestée, moquée, rejetée.
Elle rejoignit la table des vert et argent la tête haute, pourtant. Au fond de son cœur, elle ne parvenait pas à en vouloir aux Choixpeau. Elle avait des rêves plus grands que ce château, des ambitions plus hautes que n'importe qui dans cette pièce. Elle avait des plans, des projets calculés à la minute près, des idées à foison, et une soif de reconnaissance qui ne serait sans doute jamais étanchée. D'accord, elle devrait se battre pour gagner sa place dans les rangs des Serpentard : mais elle était l'une d'eux, sans aucun doute possible.
Elle salua Trisha dans les couloirs quand ils allèrent se coucher après le dîner. Elle choisi le lit entre celui d'Heather et celui de Tabitha. Elle écrivit à sa mère. Elle s'efforça d'être aimable avec Miles Bletchey (qui était son cousin, ou petit-cousin, sans doute). On lui demanda qui était ses parents. Elle répondit avec une assurance feinte que sa mère était une Bletchey, et que son père était fils de voyante. C'était donner beaucoup de crédit à la mère de Michael Bishop, une arnaqueuse espagnole qui avait plumé des centaines de touristes en prétendant lire la paume de leur main : mais ce petit mensonge lui garanti une certaine paix dans son dortoir.
A Serpentard, ce que les autres prenaient pour acquis était toujours le prix d'un combat. Entraînée par son mensonge, Elisa prétendit avoir des talents de voyance et être une Sang-Pure, et elle dut se battre pour défendre cela. Les gens doutaient d'elle, et ce fut dur. Les premières semaines furent horribles. Les gens se moquaient de sa mère, prétendaient qu'elle était folle, qu'elle était une traître à son sang, que sa fille n'appartenait pas à la Maison de Serpentard. Les gens sifflaient des injures et des suppositions cruelles sur son père, disant qu'il était un Sang-de-Bourbe ou un Moldu, avec un nom comme Bishop. Elisa courbait le dos et encaissait, écrasée par le poids de leurs doutes et de leurs moqueries. Elle n'avait jamais été la victime auparavant. Elle ne savait pas comment se défendre. Ses amis (Heather, puis Adrian et Terence, puis Tabitha) essayaient de la soutenir : mais c'était encore pire lorsqu'elle se cachait derrière eux.
La Maison de Serpentard était impitoyable. Elle n'avait pas réalisé à quel point. Même si ses bourreaux n'étaient que des enfants, et que leurs armes n'étaient que des ricanements méprisants, ça faisait mal.
Ça faisait mal, et elle était en colère.
Une colère qui enflait, et bouillonnait, et qui la poussait à s'exercer comme une folle durant son temps libre. Elle allait leur faire payer leurs injures, elle se le jurait. Et un jour, finalement, elle craqua. Le soir d'Halloween, quand Warrington traita son père de Moldu, elle explosa de fureur et lui jeta un Expulso qui lui brisa le bras à quatre endroits. Elisa resta hébétée par son accès de violence pendant plusieurs jours. Elle ne pensait pas être si agressive.
Mais la Maison de Serpentard (les moqueries, la froideur dans le regard des autres, la méfiance des autres Maisons, la pression sociale…) semblait faire ressortir le pire en elle. La prochaine personne à insulter sa mère fut frappée d'un Maléfice de Crache-Limace qui faillit l'étouffer. Elisa n'était pas une bonne duelliste : mais elle était douée en sortilèges, elle était créative, et les jumeaux Weasley étaient de son côté. Elle avait décidé d'agir, de se défendre. Au début, ce fut difficile : blesser les autres, ça allait contre sa nature. Mais à chaque fois, elle obtenait un peu plus de respect. A chaque fois, elle lisait l'approbation dans le regard de ses amis. A chaque fois, ça devenait un peu plus facile.
Alors à chaque fois, elle se montrait encore plus impitoyable.
Six altercations plus tard, à la fin du mois de novembre, plus personne ne se risqua à médire de sa lignée. Doucement, la hiérarchie interne des Serpentard se réorganisa.
Elisa se mit à préparer l'avenir.
Ses meilleures amies étaient Heather et Tabitha. Elles passaient beaucoup de temps avec Adrian et Terence, mais Elisa s'efforçait de se socialiser avec le reste de sa classe. Miles Bletchey faisait un effort pour être amical, et les filles de leur dortoir étaient toujours ravies de relayer à Elisa les potins du château. En quelques semaines, la position de leader d'Elisa fut cimentée. Ou bien était-ce parce qu'elle avait affiché au vu et au su de tous ses camarades son autorité sur les jumeaux Weasley ? Bah. Il avait suffit de préparer la mise en scène à l'avance. Fred et George avaient été ravis de se plier au jeu, en échange d'une Mornille et de la promesse qu'Elisa les aiderait à mettre au point des feux d'artifices sorciers le week-end prochain.
Cédric devint le meilleur ami de Raashid Hussain, un garçon de sa classe. Trisha devint très proche de Rhonda et Helen. Takashi suivit ses cours par correspondance tout seul. Elisa affirma son autorité sur sa classe en organisant un club de duel secret, parce que leur prof de Défense refusait de parler d'autre chose que des créatures dangereuses. Elisa s'entraîna un peu avec Helen, un peu avec différents Préfets : toujours dans le plus grand secret. Elle feuilletait des bouquins obscurs à la bibliothèque.
Elle n'avait pas le temps d'inventer des gadgets, dans cet univers. Quand elle ne présidait pas son club de duel, elle s'entraînait. Elle travaillait d'arrache-pied en Sortilèges, mais aussi en Métamorphose et en Potions, parce qu'il était essentiel qu'elle se fasse bien voir de Rogue et de McGonagall afin d'avoir la paix. Et quand elle avait un peu de temps libre, elle potassait les bouquins de sa mère sur la Divination, renforçant la croyance chez ses camarades qu'elle avait peut-être un don dans ce domaine.
Et, toujours, elle préparait l'avenir.
Serpentard lui apprit très vite à ne pas céder un pouce de terrain à ceux qui voulaient tester ses limites. Il fallait être inflexible, impitoyable. Souvent, ça lui serrait la gorge. Mais c'était ainsi que tous ses pairs se comportaient, c'était ce qui était attendu d'elle… Et petit à petit, Elise conforma à la discipline de sa Maison, elle aussi. Elle apprit à mentir en gardant l'air impassible. Elle apprit à menacer, gronder, manipuler. Elle apprit à infliger la douleur ou la peur, sans ciller. C'était comme ça qu'on se faisait une place, chez les Serpentard.
Et Elisa ne laisserait personne lui prendre sa place de leader. Elle avait de grandes ambitions pour sa Maison.
Sous son impulsion, sa classe se montrait distante mais courtoise avec les Gryffondor, refusant d'encourager l'antagonisme entre leurs Maison (McGonagall approuvait, et Elisa entra dans ses bonnes grâces presque sans effort). Généralement, la classe d'Elisa était en bons termes avec les Serdaigle, et même avec les Poufsouffle. Mais si quelqu'un insultait les Serpentard, Elisa était en première ligne pour lui faire ravaler ses paroles : même si la bagarre avait été déclenchée par Warrington ou Flint. Le Choixpeau avait choisi cette Maison pour elle. Même si ce n'était pas ce qu'elle voulait au départ, c'était ici qu'elle appartenait. C'était là qu'était sa place. Insulter la Maison de Serpentard, c'était l'insulter elle. Et Elisa ne tolérait aucune contestation.
Le moindre doute risquait d'être exploité. Le moindre signe de faiblesse pouvait signifier la défaite. Elle l'avait appris à la dure. Si on acceptait d'être la victime une fois, ça ne faisait qu'empirer les choses. Alors non, Elisa ne tolérait pas la moindre contestation : elle ne pouvait pas se le permettre.
Ce qu'elle préparait était bien trop important.
En deuxième année, elle commença ses recherches sur les Horcruxes. Discrètement, bien sûr. Elle réaffirma sa place de leader de sa classe quand un Serpentard plus âgé essaya de s'en prendre à Tabitha. Il était plus grand et plus fort, mais Elisa était indubitablement plus vicieuse, plus impitoyable, et elle avait passé tout l'été à apprendre des maléfices sournois. Ce garçon ne devint jamais un de ses amis : mais le respect avec lequel sa classe la regardait, à présent… Elisa savoura le sentiment. La victoire avait bon goût. Elle n'avait que douze ans, et pourtant déjà les gens la regardaient avec déférence. C'était grisant.
Son club de duel s'étendit. Elle invita plusieurs premières années de Serpentard, et quelques élèves de sa promotion qui appartenaient à d'autres Maisons. Les jumeaux Weasley, Cédric et Heidi de chez les Poufsouffle, quelques Sang-Purs de Serdaigle. Elle avait prit en compte leur talent… Mais surtout, leur utilité. Tous ces gens avaient des familles sorcières importantes. Elle devait commencer dès maintenant à cultiver des relations.
Cette année-là, elle s'arrangea pour voler le livre du Prince de Sang-Mêlé et apprendre jusqu'au dernier sortilège inventé par Rogue. Elle commença à travailler sur l'apprentissage de sortilèges informulés. Elle demanda (ordonna, plutôt) à Tabitha d'apprendre les sorts de soin. C'était une compétence utile dans une bataille : mais Elisa était trop occupée à mener le combat pour s'occuper de cette partie-là des affrontements.
Elle avait été répartie à Serpentard. Elle devait se battre, et elle devait gagner. Dans quelques années, sa Maison serait pleine de supporters de Voldemort. Elle devait emporter la victoire avant.
Durant l'été, elle se fit inviter chez un tas de gens. Les Pucey, les Higgs, mais aussi les Bletchey (qui étaient extrêmement intéressés par elle, apparemment), les Bulstrode, les Stretton, les Towler. Elle prenait le thé avec les parents, souriait quand ils vantaient leurs familles au sang pur, répondait poliment aux questions qu'ils lui posaient sur ses notes ou ses aspirations. Ces gens ne pensaient pas qu'elle serait le prochain Dumbledore ou le prochain Tom Jedusor, bien sûr, mais… Ils connaissaient son nom. Il savait qu'elle était importante. Les gens commençaient à savoir qui elle était.
Parfait.
A la rentrée de sa troisième année, Elisa avait des projets bien arrêtés : et elle guetta Harry Potter à la gare de King's Cross. Elle ne pouvait pas permettre au gamin de finir à Gryffondor. Non seulement ça avait le potentiel de réactiver les vieilles tensions qu'elle s'était donnée tant de mal à éteindre, mais en plus, il risquait de lui voler la vedette. Elisa ne pouvait pas se permettre d'avoir un rival en termes de popularité. Elle devait gagner, et elle devait gagner vite. Sa vie en dépendait.
Sa vie avait été assez dure en première année, quand elle avait été une gamine à l'ascendance douteuse dans une Maison de bigots. Qu'est-ce que ça serait, quand elle serait une leader ennemie dans une Maison pleine de terroristes ?! Non, elle ne pouvait pas laisser ça arriver. Et elle ne pouvait pas laisser Harry Potter lui mettre des bâtons dans les roues.
– Poufsouffle est là où je voulais aller, lui confia-t-elle avec un soupir plein de regret. A Gryffondor, à Serpentard, à Serdaigle… Il y a toujours de la compétition. Tu peux avoir des amis, mais ils peuvent être cruels, te trahir, te laisser tomber. Mais à Poufsouffle ! A Poufsouffle, personne ne te juge sur ton ascendance, ou ton talent, ou ta célébrité. En fait, les gens se fichent que tu sois brave, ou intelligent, ou ambitieux. A Poufsouffle, les gens t'aiment, et t'acceptent, juste parce que tu existes. Juste parce que tu fais partie des leurs. Ils ne laissent jamais tomber un des leurs.
L'envie dans sa voix n'était peut-être pas complètement feinte. Mais qui le lui reprocherait ? Elisa n'avait pas treize ans encore, et déjà sa Maison avait fait d'elle quelqu'un qui n'hésitait pas à briser les membres d'un camarade s'il s'opposait à elle. Serpentard avait fait d'elle une battante. Poufsouffle ne lui aurait jamais imposé ça.
Harry Potter fut long à répartir, mais au final, le Choixpeau l'envoya à Poufsouffle. Elisa applaudit.
En options, cette année-là, elle prit Divination et Runes. Elle s'arrangea pour faire plusieurs prédictions exactes (sur l'intrusion d'une créature dans l'école à Halloween, par exemple). Le respect de ses camarades se teinta d'une pointe de mysticisme, mais surtout Trelawney lui signa sans problème une autorisation pour aller dans la Réserve. Elisa se mit à apprendre des maléfices plus dangereux, plus puissants. Elle avait des remords, mais… La fin justifiait les moyens. Et elle ne pouvait pas se permettre de suivre le cursus normal. Elle devait être excellente, elle devait être redoutable, elle devait être meilleure. Elle devait gagner, peu importe les moyens employés.
Son club de duel avait un succès sans précédent. Ses condisciples la suivait toujours en groupe, essayant d'attirer son attention, de l'intéresser à leur conversation. Même Warrington avait cessé d'être hostile. Une duelliste invincible qui connaissait l'avenir : c'était quand même une image fascinante. Elisa ne savait pas combien de temps elle pouvait maintenir cette imposture, mais elle comptait bien là-dessus pour atteindre son objectif.
Quand le troll entra dans l'école et que Dumbledore leur ordonna de retourner dans les cachots, elle ne se dressa pas contre le directeur. Non : elle se contenta de se retourner, et d'ordonner au Serpentard le plus proche de la suivre. Elle prit le commandement de sa classe et des classes inférieures, et elle emmena tout le monde à la bibliothèque. Les élèves plus âgés suivirent le mouvement.
Ce n'était pas grand-chose, cette petite rébellion silencieuse : mais soudain Elisa fut connue par tous les Serpentard, saluée comme une égale par les Préfets, invitée poliment à des soirées mondaines prévues pour les vacances. Elle avait prit les choses en main quand Dumbledore s'était détourné d'eux et que Rogue n'était pas là pour les défendre, et cela semblait l'avoir catapulté au sommet de la hiérarchie des serpents. Elle était quelqu'un de puissant, quelqu'un capable de les protéger. Pour les Serpentard qui flairaient le pouvoir comme des requins flairaient le sang, c'était indéniablement fascinant.
Rogue se mit à l'observer de loin, en silence.
Quant à Harry…. Entouré par Susan Bones, Zacharias Smith et Sally-Anne Perks, le jeune Survivant était heureux dans la Maison des jaunes et noirs. Il sympathisa avec Ron, puis avec Hermione : mais ses meilleurs amis étaient indubitablement les Poufsouffle. Et Elisa, bien sûr. Elle se donnait beaucoup de mal pour ça. Elle était toujours gentille avec lui. Elle lui présenta Cédric, Heidi, Rhonda, Trisha. Harry passa une année sereine, entourée d'amis. Cédric l'invita à passer Noël chez lui. Rhonda l'aida à réviser ses examens de Potions. Quand il soupçonna l'existence de la pierre philosophale, il en parla à Heidi, qui alla immédiatement avertir Chourave. Dumbledore ne changea pas la pierre d'endroit, cependant : il tenait trop à capturer Quirrell. Mais Harry ne se tourmenta pas quant à la possible implication de Rogue : entouré par ses camarades, il se sentait en sécurité. Il ne devint pas Attrapeur, ne fut jamais jeté à bas de son balai. Il grandissait, doucement. Il avait le temps.
Elisa inventa les MagicoGlisseurs, davantage pour impressionner ses pairs que pour le défi que représentait l'expérience. Elle s'appropria la Salle sur Demande. Elle mit la main sur le diadème de Serdaigle, mais n'y toucha pas. Elle se contenta de l'enfermer dans un coffre-fort et de se mettre à apprendre le maléfice du Feudeymon.
Depuis deux ans, elle avait beaucoup moins de scrupules à apprendre la magie noire.
Harry tenta de partir à la recherche de la pierre. Il fut arrêté par Cédric, Trisha et Rhonda avant même d'avoir quitté la salle commune. Cédric alla chercher Chourave. Mais Rhonda se laissa tenter par l'aventure, et convainquit Trisha de les accompagner. Zacharias Smith les suivit, puis Sally-Anne, puis Susan Bones : et au final, ce fut une petite armée de Poufsouffle qui suivit les pas de Quirrell à travers les épreuves qui protégeaient la pierre.
Poufsouffle gagna la Coupe. Et comme sa nièce avait été impliquée, Amélia Bones fit une descente à Poudlard et engueula sévèrement le directeur.
Le Ministère décida de garder un œil sur l'école.
L'année suivante, leur professeur de Défense contre les Forces du Mal était un Auror sur le point de prendre sa retraite. Lockhart gambadait sans doute en Australie ou ailleurs. Ginny Weasley avait le livre de Tom Jedusor, mais qu'à cela ne tienne. Elisa avait apprit le Sortilège de Désillusion au cours de l'été : tendre une embuscade à la gamine le jour d'Halloween fut facile. Elle Stupéfixia Ginny, lui jeta un sort d'Oubliette, et embarqua le journal.
Personne n'ouvrit la Chambre des Secrets. Le journal de Tom Jedusor rejoignit le diadème dans un coffre-fort. Ginny Weasley pleura beaucoup la perte de son ami, mais elle s'en remit. Elisa consolida son pouvoir, s'entraîna de plus bel au duel, et commença à apprendre secrètement le sortilège du Patronus. En riant, Adrian l'appela un jour « Magister ». Le surnom eut un tel succès que, très vite, les gens ne l'appelaient plus que comme ça. Elle aurait pu en être agacée, mais elle se sentait surtout flattée. C'était classe, d'avoir un titre à porter.
Rogue gardait ses distance, comme toujours. Mais Dumbledore commença à la regarder du coin de l'œil, quand il la croisait dans les couloirs. Elisa carrait les épaules et faisait mine de ne rien voir. Elle savait bien à quoi il pensait, en voyant la nouvelle leader des Serpentard se faire appeler par un titre pompeux qui faisait oublier ses origines de Sang-Mêlé. Mais il avait tort.
Elle n'était pas Tom Jedusor.
(Elle apprit quand même l'Occlumancie, au cas où. On n'est jamais trop prudente.)
Aux vacances de Noël, elle fut à nouveau invitée à rendre visite à plusieurs personnes. Les parents d'élèves Serpentard étaient plus attentifs, cette fois. Ils la scrutaient du coin de l'œil, la dévisageaient au-dessus de leur tasse de thé, se faisaient un peu plus insistants quand ils lui demandaient quels étaient ses projets pour l'avenir. Elisa était devenue quelqu'un digne d'être remarqué. Plusieurs personnes essayèrent même de lui demander si elle avait des prédictions à leur sujet. Elle se prêtait au jeu, tirait les cartes, lisait les feuilles de thé, mais elle ne disait rien de précis. Elle n'avait pas besoin de puiser dans le mystère de son supposé don de voyance pour faire une impression.
Elle avait du pouvoir, et elle le savait. Quand sa classe allait quelque part, c'est elle qui ouvrait la marche, et les gens la suivaient. Quand elle demandait ses notes ou son livre à un camarade, il le lui passait sans discuter. Même les élèves les plus âgés étaient affables et souriants. Et ça, même s'ils gardaient un regard froid, même s'ils étaient Puristes. Le sang comptait, chez les Serpentard : mais la Maison et le pouvoir comptait encore davantage. Elisa était une Serpentard, et elle avait prouvé qu'elle était une force à prendre en compte. Qu'importait si son sang était impur ? Ils savaient qu'elle se montrait impitoyable avec ses ennemis, et qu'elle avait beaucoup d'alliés. Ils savaient que la sous-estimer aurait été une très mauvaise idée.
C'était bien. Dans quelques années, cette prestance et ce pouvoir étaient peut-être la seule chose qui lui permettrait de survivre à la campagne de recrutement de Voldemort.
Par un coup de chance ou par pur hasard, l'Auror qui était leur enseignant leur apprit des sorts de détections à la fin de l'année. Détection de la magie noire, détection des déguisements, détection des Animagi. Elisa vit là une splendide occasion de faire dérailler le canon et elle jeta, complètement par hasard, ce sort sur le rat de Ron. L'animal qui clignota d'une belle lumière orange vif. Elle avait bien calculé son timing : au moins trois profs assistèrent à la scène. Le rat tenta de s'enfuir, mais McGonagall le captura et annula la métamorphose. La survie de Peter Pettigrew fut révélée à toute l'école, dans un couloir plein de spectateurs abasourdis.
Amélia Bones revint à Poudlard. Cette fois, elle n'était pas la seule à hurler.
Pettigrew fut condamné durant l'été. Mais Sirius Black ne sortit pas de prison. Rapidement, Elisa apprit que les Malefoy tiraient les ficelles. Lucius voulait que Sirius reste derrière les barreaux pour que Drago hérite du patrimoine des Black. Elisa réfléchit à la question durant tout le mois d'août, entre deux visites de courtoisie chez des amis. Oh, elle ne voulait pas faire sortir Sirius d'Azkaban par altruisme. Son personnage la mettait mal-à-l'aise. Mais avoir Sirius de son côté serait utile, et Elisa avait besoin de mettre tous les atouts de son côté. Elle avait instrumentalisé sa connaissance du futur, prétendu être voyante, agressé et blessé ses pairs sans la moindre pitié. Si elle voyait quelque chose d'utile passer à sa portée, elle allait s'en saisir. Et Sirius était non seulement le parrain d'Harry, un combattant accompli, et un expert en magie noire… Mais il était surtout son ticket d'entrée pour Square Grimmauld, où le médaillon de Regulus était caché.
Elle passa un été tranquille, à peaufiner son projet. Elle évoqua le sujet avec Adrian, Terence, Heather et Tabitha, son cercle d'amis (et de conseillers) les plus proches. Elle rendit visite à Drago Malefoy, sous prétexte de consulter sa bibliothèque. Elle sourit aimablement à Lucius Malefoy. Elle se promena sur le Chemin de Traverse avec les Stretton et les Bulstrode, elle explora l'Allée des Embrumes avec Warrington et les jumeaux Weasley. Elle étudia ostensiblement des grimoires obscurs sur la Divination, des livres sur les protections magiques, des bouquins poussiéreux sur la magie noire et la grandeur des Fondateurs. Lorsqu'elle prédit que Sirius Black sortirait de prison, certains ne la crurent pas : mais les gens en parlèrent et c'était ce qui était important. Ils savaient qui elle était. Ils savaient que ses mots comptaient.
La veille de la rentrée, Elisa écrivit une lettre anonyme à Dumbledore.
Il était temps d'utiliser le directeur. Elle allait avoir besoin de lui pour l'avenir. Oh, elle ne pouvait pas lui révéler son identité, bien sûr : mais il fallait le faire bouger. Alors elle écrit sa lettre. Pour que le mal triomphe, tout ce qu'il faut c'est l'inaction des hommes de bien, clamait sa missive. Elle insultait la passivité de Dumbledore, son inaction qui menait toujours au drame. Certaines de ses phrases étaient des allusions à peine voilées aux vieilles fautes du directeur. En post-scriptum, elle avait rajouté : la guerre se serait passée différemment si vous aviez mis les livres sur les Horcruxes hors de portée de Tom Jedusor.
Elle signa comme « Sekhmet ». Utiliser le nom d'une déesse de la guerre (une déesse à tête de lionne, en plus) était peut-être arrogant, mais ça allait certainement retenir l'attention de Dumbledore. Elisa ne put s'empêcher de rigoler toute seule en postant l'enveloppe. Elle avait été contaminée par le côté dramatique des Serpentard, apparemment.
Lorsqu'elle fit sa rentrée à Poudlard, tous les livres sur les Horcruxes avaient disparus de la réserve. Et, à la fin du mois d'octobre, Sirius fut relâché d'Azkaban.
Une vague de murmure accompagna Elisa partout où elle allait, après ça. Elle les laissait parler, la tête haute et un sourire au coin des lèvres. Elle ne l'avait pas seulement vu venir : elle l'avait provoqué. Et elle se sentait immensément fière d'elle.
Leur prof de Défense était Alastor Maugrey, et si ça ce n'était pas une surprise ! Apparemment, il avait été nommé suite à un accord entre le Ministère et le directeur. Mais surtout, le plus important était que Maugrey était absolument furieux que Sirius soit sorti, et qu'il ne lui faisait pas la moindre confiance. En fait, il ne faisait pas la moindre confiance à personne, ce vieux parano. Il empêcha fermement Sirius de voir son filleul, et se mit à suivre Harry de manière presque obsessive pour vérifier qu'il ne se faisait pas kidnapper par Sirius.
Elisa s'en fichait. Pour une fois, ils avaient un prof de Défense compétent, et c'était l'heure de gloire des Serpentard. Ils avaient un succès de malade en classe. Et ils étaient tous conscients que c'était grâce à elle, ce qui était très important.
Mais bref. Cette année, comme dans le canon, la majeure partie de l'intrigue tourna autour de Sirius. Plus précisément, autour du fait qu'il voulait rencontrer son filleul, mais que tout le monde (Dumbledore, les Malefoy, le Ministère, les soigneurs de St Mangouste !) y étaient opposés. De son côté, Harry voulait rencontrer Sirius, mais ni Dumbledore ni les Poufsouffle (qui étaient extrêmement surprotecteurs) n'étaient d'accord. Ils arguaient que l'ex-détenu était trop instable.
Bien sûr, Elisa n'avait pas ce genre de réticence. Elle écouta les plaintes d'Harry avec patience, et l'assura qu'elle allait agir. A quoi servaient les amis, sinon ?
Elle écrivit une lettre très polie à Sirius, lui disant qu'elle était une amie d'Harry et qu'elle aimerait arranger une rencontre entre eux, une fois qu'elle se serait assurée que c'était sans danger. La réponse de Sirius fut plus qu'enthousiaste. Il était un peu circonspect parce qu'elle était une Serpentard : mais dès qu'elle lui apprit qu'elle était celle qui avait permit d'arrêter Pettigrew, il se montra beaucoup moins réticent. Ce fut le début d'une correspondance presque quotidienne entre eux. Elisa s'enquit de sa santé, de ses conditions de vie, de ses fréquentations. Pour le bien d'Harry, insistait-elle. Le pauvre Sirius était ravi de discuter avec quelqu'un qui s'intéressait à lui, et il lui raconta absolument tout. L'adresse de Square Grimmauld, l'attitude distante et misérable de Lupin qui n'osait pas renouer les liens avec lui tant il se sentait coupable, la méfiance du Ministère, les marmonnements colériques de Kreattur, le silence de Dumbledore, les coups bas des Malefoy qui étaient en train de monter toute la société Sang-Pure contre lui…
Aux vacances Noël, Elisa fut à nouveau conviée chez plusieurs Sang-Purs. Elle fit bonne impression, se montra polie et agréable, attira discrètement l'attention des gens sur ses prouesses en Défense et son talent de Divination, laissa entendre qu'elle n'aimait pas Dumbledore. Le tralalala habituel : le but était de laisser entendre aux Sang-Purs qu'elle ferait de grandes choses, et qu'ils le croient. Après tout, le temps avant le retour de Voldemort était compté. Et à ce moment-là, Elisa savait exactement ce qui allait advenir d'elle, si elle n'avait pas assez de gens de son côté. Elle était une ambitieuse au sang impur, opposé aux idées des Puristes et donc impossible à recruter, mais trop dangereuse pour être laissée libre. Si Voldemort revenait et qu'il montait la Maison de Serpentard contre elle… Elisa mourrait.
Et ça, c'était hors de question.
Juste avant la fin des vacances, elle rencontra Sirius Black à Square Grimmauld. Elle apporta des chocolats, et une longue lettre d'Harry. Elle explora l'endroit pendant que Sirius lisait la missive avec avidité. Trouver le médaillon au milieu de tout ce bazar fut assez difficile : mais le glisser discrètement dans sa poche ? Pas du tout.
Elle repartit avec un Miroir à Double-Sens à donner à Harry, un Horcruxe supplémentaire, et plusieurs grimoires que Sirius avait insisté pour lui donner dès qu'il avait vu qu'elle était intéressée par sa bibliothèque. Dans l'ensemble, c'était un succès total.
Harry commença à connaitre son parrain, grâce à de longues conversations par miroir. Lui et Sirius en étaient incroyablement reconnaissants à Elisa. Celle-ci se contentait de sourire, de dire que ce n'était rien. Intérieurement, elle était plutôt fière d'elle. Avoir l'amitié du Survivant était une chose. Avoir sa gratitude, sa loyauté ? Encore mieux.
Elle continua à gérer son club de duel, à diriger sa promotion d'une main de fer, à étudier des sorts de plus en plus sombres. Les nouveaux élèves la voyaient comme un modèle : les anciens élèves la voyaient parfois comme une menace, parfois comme une énigme, mais toujours comme quelqu'un à prendre en compte. Ils ne se leurraient pas : Elisabeth Bishop était quelqu'un. Ceux qui s'opposaient à elle finissaient humiliés dans un duel, ou harcelés par ses amis.
Montague, un septième année, avait bien retenu sa leçon quand plusieurs élèves avaient mit le feu à absolument toutes ses possessions après qu'il ait osé dire que le père d'Elisa n'était qu'un vulgaire Moldu. Quand Rogue avait demandé ce qui s'était passé, toute la Maison était restée le monde savait ce qui s'était réellement passé : mais personne n'allait venir au secours de quelqu'un qui s'était mis à dos le Magister.
Montague dit qu'il avait eu un accident en s'entraînant à jeter Incendio. Rogue parcourut des yeux les rangs des élèves assemblés. Elisa soutint son regard sans flancher.
La Maison de Serpentard était impitoyable et oui, parfois, certaines leçons pouvaient être cruelles à apprendre. Mais elle allait survivre. Et pour ça, elle écraserait quiconque se dresserait sur son chemin.
L'été suivant, elle maîtrisa le Patronus et fit de nets progrès avec le Feudeymon. Elle se rendit aux galas et aux soirées auxquelles elle était conviée. Elle se joignit aux plaisanteries des adultes, discuta des futures BUSES avec les adolescents. Elle offrit des livres anciens à Adrian et s'amusa à faire des cascades en MagicoGlisseur avec Terence et Heather. Elle vérifia les progrès de Tabitha en magie de soin, se renseigna sur les ambitions des autres Serpentard, sourit sans répondre lorsque l'un ou l'autre essaya de lui demander de lire l'avenir pour lui.
Elle commençait à être assez douée en duel pour se lasser des règles habituelles, et se mit à explorer des chemins moins conventionnels. Elle commença à travailler sur un mélange entre Runes et Maléfices Explosifs : elle avait dans la vague idée de créer une sorte de version miniaturisée (et sorcière) des mines anti-personnelles. Des runes qui pouvaient exploser avec toute la force d'un maléfice lancé à bout portant. Destructeur, non ? Et en plus, elle pouvait coller ces Runes sur n'importe quoi. Le bois d'un banc, le verre d'une fenêtre, la pierre d'un mur, mais aussi du tissu, ou de la peau. Un petit motif à l'encre noir, qu'elle pouvait faire exploser à volonté.
Elle acheva le projet en août. Le soir, elle fixa ses mains, noircies d'encre et de suie. Quand elle était petite, elle voulait fonder une école pour les Cracmols, des associations d'aide aux loups-garous. Elle voulait rendre cette société plus clémente, plus douce, plus tolérante. Elle avait tellement de talent. Elle aurait pu changer le monde.
Au lieu de ça, elle inventait des armes et apprenait à des enfants à combattre pour elle. A quel moment avait-elle dévié du droit chemin ?
Puis elle renifla avec dédain. La vie était faite de courbes, de virages, de surprises et de chaos. Parler de droit chemin était une aberration. L'idéalisme, c'était beau : mais dans ce monde, parfois il fallait sacrifier ses rêves pour survivre. Quand Voldemort aurait été tué, là, elle pourrait repenser à ses projets d'enfance. Mais pour l'instant, elle était assise sur une bombe, et la minuterie était lancée. Elle ne pouvait pas se permettre de perdre du temps en gamineries. Elle devait survivre : et pour ça, elle devait tuer l'autre.
La Coupe du Monde de Quidditch se déroula comme dans le canon. Barty Croupton lança la Marque. Harry avait assisté au match avec Susan Bones, dans les gradins, et ce ne fut pas sa baguette qui fut utilisée : mais l'histoire resta sensiblement la même. Elisa serra les dents. Le temps pressait.
Elle écrivit une nouvelle lettre à Dumbledore, sous le nom de Sekhmet. Elle n'écrivit qu'une seule ligne. Le Tournoi des Trois Sorciers annoncera le début du retour de Voldemort. Ses amis dont les parents travaillaient au Ministère l'informèrent que le directeur passait désormais beaucoup de temps au Département de la Coopération Internationale : mais le Tournoi des Trois Sorciers ne fut pas annulé. Le jour de la rentrée, Dumbledore annonça que l'évènement aurait lieu.
Elisa vit le visage ravi d'Harry, assis à côté de Cédric qui applaudissait avec enthousiasme, et elle refoula la bile qui lui remontait dans la gorge.
Elle avait jeté des sorts à des gens, elle avait brisé des os, cautionné des harcèlements, des agressions, des attaques. Elle avait menti, triché, volé, manipulé. Mais est-ce qu'elle était prête à laisser quelqu'un mourir ? Est-ce qu'elle irait aussi loin ?
Le bon côté des choses, c'était que Croupton n'était pas à Poudlard. Elisa en était sûre, parce que leur professeur de Défense, cette année, était Remus Lupin. Pas moyen que le Mangemort puisse imiter la transformation en loup-garou ! D'autant plus qu'Harry et lui se connaissaient déjà. Apparemment, lui et Lupin s'étaient déjà rencontré cet été, et avaient convaincu Sirius d'aller voir un psychologue et de commencer à mieux prendre soin de soi-même. Elisa applaudissait cette initiative : ce n'était qu'une question de temps avant que Sirius ne récupère la garde du Survivant et, quand ça arriverait, elle préférerait que Black soit aussi normal que possible.
Lorsque vint le moment de sélection des champions, Elisa lâcha à voix haute que quelque chose allait mal se passer. Autour d'elle, l'agitation parcourut les bancs des Serpentard comme une vague, et elle réprima un rire nerveux. Ils avaient bien raison de s'inquiéter. Cette soirée d'Halloween, c'était le début de la fin.
La Coupe de Feu choisi Cédric, puis Harry. Il y eut des protestations, mais surtout, de l'ébahissement. Deux Poufsouffle ? Comment était-ce possible ?
– Il a triché ! s'indigna Drago.
Elisa lui jeta un regard agacé :
– S'il l'a fait, c'était de manière assez brillante pour être digne d'un Serpentard. Mais je suis presque sûre que quelqu'un l'a fait entrer sans son consentement. Je sais qu'il y a un truc louche. Zabini, tu me passe le sel ?
Le métis s'exécuta aussitôt, et la conversation dériva sur qui aurait pu entrer le nom d'Harry. Un rival ? Un plaisantin ? Un tricheur qui voulait avantager Poudlard ? Les suppositions allaient bon train. Rapidement, plus personne ne pensa que le Survivant s'était engagé lui-même. Le gamin avait l'air beaucoup trop terrifié pour ça.
Du coup, Harry fit face à beaucoup moins d'hostilité que dans le canon. Tout le monde semblait voir sa participation comme une source d'amusement plutôt que de colère : il n'était qu'un Poufsouffle, dans cet univers, pas un Gryffondor habitué à briser les règles. Et Cédric avait pris le Survivant sous son aile, lui donnant des conseils et l'encourageant à faire de son mieux.
Dans cet univers, Harry n'était qu'un joueur de réserve dans son équipe de Quidditch. Il ne vola pas pour affronter son dragon : Heidi lui apprit un sort pour résister au feu, Rhonda lui apprit à lancer l'Incarcerem de manière assez précise pour museler la créature, et Zacharias Smith lui prêta son MagicoGlisseur pour qu'Harry puisse récupérer l'œuf à toute allure. Dans cet univers, l'otage qui attendait Harry au fond du lac n'était pas Ron Weasley : c'était Susan Bones, ses longs cheveux blonds flottant autour de son visage.
Dans cet univers, Harry ne pouvait pas compter sur Ron et Hermione pour le coacher avant d'entrer dans le labyrinthe. Mais Elisa l'avait fait entrer dans son club de duel dès le lendemain d'Halloween. Il y eu des murmures mécontents, mais elle se contenta de toiser ses fidèles de toute sa hauteur :
– Harry Potter est un champion de Poudlard, et je ne le laisserai pas affronter ce qui l'attend dans ce labyrinthe plus démuni que les champions de Durmstrang ou de Beauxbâtons. Ceux qui ont un problème avec ça peuvent sortir.
Personne ne sorti. Les Poufsouffle et les Gryffondor se mirent à regarder Elisa avec un respect neuf.
Ils pensaient sans doute qu'elle était fair-play. Pffff. Quelle bande d'idiots. Elisa essayait juste de se sentir mieux. Elle essayait juste de faire quelque chose pour se convaincre qu'elle n'était pas quelqu'un d'abominable, quelqu'un qui allait envoyer Cédric à la mort et Harry à la boucherie.
Elle dit qu'elle avait un mauvais pressentiment pour la Troisième Tâche, et tout le monde se mit en quatre pour l'aider. Peut-être parce qu'elle était influente, peut-être parce que sa nervosité était visible, ou peut-être parce que les gens croyaient vraiment qu'elle voyait l'avenir… En tous les cas, elle reçut un soutien absolu : pas seulement de sa Maison, mais de toute le château.
Elle demanda à Tabitha d'apprendre à Harry et Cédric des sorts de soins. Elle suggéra aux jumeaux Weasley d'offrir des gadgets défensifs aux deux champions. Elle ordonna à une dizaine d'élèves de se cotiser pour acheter des potions : une potion de régénération sanguine, une potion de soin des brûlures, un bézoard, une potion d'aiguise-méninge… Elle exigea de Warrington qu'il coache Harry à esquiver les sorts. Après tout, ce n'était pas un truc qu'il avait eu l'occasion de pratiquer dans cet univers, sans Quidditch, et toujours entouré d'amis pour le protéger.
Le jour de la Troisième Tâche arriva. Cédric, puis Harry, entrèrent dans le labyrinthe. Elisa avait le cœur dans la gorge.
Harry revint. Pas Cédric.
Croupton, caché sous une cape d'invisibilité durant tout ce temps, se révéla au milieu de la foule et tenta d'abattre le Survivant. Il n'avait pas compté sur la présence d'Amélia Bones, qui avait insisté pour être présente. Il fut neutralisé et emmené au Ministère. Harry fut emmené à l'infirmerie. Le corps de Cédric fut rendu à ses parents.
Elisa aurait pu empêcher ça, si elle avait donné plus d'indices à Dumbledore. Elle aurait pu empêcher ça, si elle avait été plus brave, si elle avait été plus impliquée. C'était de sa faute. Et quand Harry vint la voir quelques jours plus tard, pour la remercier et lui dire que leurs entraînements lui avait sans doute sauvé la vie… Elisa fondit en larmes, et ce n'était pas de gratitude. Elle avait le sang de Cédric sur les mains. Et il n'avait pas été son ami, mais elle l'avait connu, elle l'avait apprécié, et elle l'avait quand même laissé marcher vers sa mort. Parce qu'elle était lâche. Et Harry la remerciait ?!
– Tu as fais ce que tu as pu, tenta de la consoler le Survivant d'une voix étranglée.
Elisa déglutit, la gorge serrée. Elle avait perdu un camarade, à peine une connaissance. Harry avait perdu bien plus que ça. Cédric avait été son ami, son modèle. Elle n'avait pas le droit de s'apitoyer sur elle-même alors qu'il souffrait sans doute bien davantage.
Elle n'avait pas la force de mentir. Elle n'avait pas la force de dire quelque chose de réconfortant ou de positif. Alors elle s'essuya le visage, et promis :
– Je le vengerai.
Harry avait le visage pale et hagard, et les yeux constamment rougis par les pleurs. Mais à cet instant, dans ses yeux passa un éclat glacé, et pendant une seconde Elisa vit pourquoi le Choixpeau avait pensé à le placer à Serpentard. Il y avait en lui une fibre froide et impitoyable digne du plus cruel des serpents.
– Je t'aiderai.
A la fin de l'année, Elisa envoya une nouvelle lettre à Dumbledore, sous le nom de Sekhmet. La bague des Gaunt est un Horcruxe. Que Dumbledore se débrouille avec ça. Qu'il en crève, même : elle s'en fichait. Elle maîtrisait presque le Feudeymon. Amélia Bones avait Barty Croupton, et le Ministère était plongé dans un affreux chaos suite à ses aveux. Fudge avait beau appeler au calme, les murmures sur le retour de Voldemort envahissaient tout le pays, et les gens étaient trop affolés pour penser à faire l'autruche. Bientôt, ça serait la guerre. Et bientôt, Voldemort serait tué, et ses Horcruxes détruits. Bientôt, tout serait fini.
Durant l'été, Croupton Jr et Croupton Sr furent envoyés à Azkaban tous les deux. Fudge fut destitué. Les nouvelles du retour de Voldemort se propagèrent.
La minuterie était arrivée à la fin du décompte.
C'était le moment de vérité. Elisa envoya ses parents en voyage autour du monde, s'assurant ainsi de les éloigner du combat. Puis elle inspira profondément, pris sa plus belle plume, et écrivit aux Serpentard. A tous les Serpentard qu'elle avait connus durant sa scolarité, y compris ceux qui étaient diplômés. Elle formula la chose de la manière la plus suave, la plus posée, la plus assurée qui soit : mais au final, le contenu de sa missive pouvait être résumé en quelques mots.
C'est lui ou moi.
Je vous protégerai. Lui, non. Je vous offre la neutralité, je vous offre la survie. Je vous offre l'avenir. Voldemort ne peut vous offrir que mort, torture, destruction. Il n'y a pas que sur ses ennemis qu'il aime jeter des Impardonnables.
Choisissez. C'est lui ou moi. Et choisissez vite.
C'était une belle lettre, policée et bien formulée. Elle rappelait son amitié avec eux. Elle parlait de « ces temps troublés », et des factions qui se déchiraient leur loyauté. Elle leur rappelait qu'elle était puissante, qu'elle avait aussi un certain talent pour faire « des suppositions qui tombaient toujours juste ». Et, après cette allusion à peine voilée aux dons de voyance qu'elle était supposée avoir, elle enchaînait avec son offre.
Elle ne montait pas une armée. Elle n'organisait pas une milice. Elle leur offrait un asile, car les Serpentard se serraient toujours les coudes. Elle ne leur demanderait pas de se battre : mais elle les cacherait, elle les protégerait. Elle leur offrait la neutralité.
Elle n'était pas stupide. C'était sa seule chance de les empêcher de rejoindre Voldemort, que ce soit volontairement ou à cause d'un chantage. Elle n'allait pas les faire marcher au-devant du combat : elle les mettait à l'abri, en échange de quoi ils ne lui tiraient pas dans le dos. Et elle priait pour que ça marche. Pour que les Serpentard se souviennent qu'elle était puissante, pleine de promesses, et qu'elle méritait leur loyauté.
Parce qu'elle était une ambitieuse au sang impur trop dangereuse pour que Voldemort la laisse vivre, et que si la Maison de Serpentard se retournait contre elle, elle mourait.
Elle posta les lettres, et attendit.
Le lendemain, Adrian, Terence, Heather et Tabitha étaient sur le seuil de sa porte. Le surlendemain, le reste de leur classe les avait rejoints. Puis ce fut la fratrie Carrow, le grand frère de quinze ans tenant la main des jumelles de treize ans. Puis Matthew Debbs de deuxième année, puis Millicent Bulstrode… Tous les enfants qui risquaient d'être utilisés contre leurs parents, tous ceux qui avaient peur, tous ceux à qui leur parent avait dit de fuir. Tous, ils débarquèrent chez elle. Ceux qui ne vinrent pas en personne lui écrivent avec empressement pour l'assurer de leur soutien. Plusieurs personnes, qui avaient mis leurs maisons sous Fidelitas, lui envoyèrent leur adresse en gage de confiance. Des dizaines, des centaines de lettres arrivèrent, avec des douzaines d'élèves à l'air désespéré.
La Maison de Serpentard avait fait son choix.
Le Cottage commençait à être trop petit. Elisa chercha une alternative. Elle écrivait toujours à Sirius, et elle savait qu'il avait quitté Square Grimmauld pour s'installer dans une petite chaumière loin de tout, avec Remus et Harry (qui passait trois jours chez les Dursley pour donner le change, puis s'enfuyait rejoindre son parrain). Elle s'enquit donc de ce que devenait la maison. A sa grande surprise, elle était toujours disponible. Sirius et Dumbledore n'étaient sans doute pas en assez bon terme pour que l'ex-détenu propose sa maison comme QG à l'Ordre du Phénix.
Elisa acheta la maison à Sirius pour une poignée de Mornilles entièrement symboliques, et elle y déménagea avec toute sa confrérie de Serpentard. Kreattur était complètement inutile, alors elle se renseigna ailleurs pour engager des elfes. Chappy, l'elfe de sa mère, lui ramena deux jeunes elfes libres : Olly et Tilly, qui acceptèrent avec empressement de se mettre à son service.
Les elfes nettoyèrent la maison. Elisa reprit son club de duel. D'autres enfants arrivèrent au Cottage : parfois de leur propre chef, parfois envoyés là-bas par leurs parents. Il s'agissait surtout de Serpentard : mais il y avait aussi des Serdaigle, et quelques Poufsouffle. A une occasion mémorable, Narcissa Malefoy frappa à la porte du Cottage, tenant fermement la main de son fils. Ils étaient tous les deux pâles, les traits tirés. Drago, jadis bouffi de suffisance, avait le regard hanté de quelqu'un qui en a trop vu.
La Gazette annonça que Lucius Malefoy récupérait d'un accident domestique à St Mangouste. Elisa pensait surtout que le grand retour de Voldemort ne se passait pas come prévu, et qu'il se servait de ses sous-fifres comme de punching-balls.
Elle jeta le Fidelitas sur Square Grimmauld. A présent, il y avait quarante-six personnes qui vivaient avec elle. Ce n'était pas très différent de leur salle commune à Poudlard : ils étudiaient, mangeaient des repas préparés par les elfes, obéissaient à un couvre-feu, aidaient les plus jeunes à faire leurs devoirs de vacances. Ils inclinaient respectueusement la tête quand ils croisaient Elisa dans les couloirs, et ils l'appelaient Magister. Ils suivaient avec passion ses séances de duel. Ils évitaient de parler de leurs familles. Ils n'interrogeaient jamais Elisa sur ce qu'elle faisait quand elle partait durant des heures. De temps en temps, elle revenait avec un nouveau réfugié. A la fin de l'été, ils étaient presque soixante.
Fin août, la patience de Voldemort toucha à sa fin. Il commença à y avoir des morts. Quelques Sang-de-Bourbe, mais surtout des Sang-Purs qui refusaient de le rejoindre, ou simplement qui refusaient de lui dire où ils avaient caché leurs enfants. La mère de Millicent Bulstrode fut tuée. Puis ce fut les parents d'Adrian Pucey, puis ceux de Tabitha. Puis ce fut Lucius Malefoy. Voldemort commençait à comprendre que la future génération s'était détournée de lui, souvent avec le soutien de leurs parents, et il était fou de rage.
Mais il ne pouvait pas atteindre Elisa. Il ne pouvait pas atteindre les Serpentard qui l'avait rejoint. Et la jeune fille souriait d'un air féroce. Elle n'avait pas encore gagné la guerre, mais elle avait gagné la loyauté de sa Maison. Et ça, c'était une avancée décisive vers la victoire.
A la rentrée, Dumbledore avait la main noircie par la malédiction, et il ne fut pas difficile de deviner que la bague avait été neutralisée. Parfait. Il ne leur restait que Naguini, la coupe de Poufsouffle, Harry Potter… et Voldemort lui-même. La victoire était proche.
Cette année, la présence de Voldemort faisait la Une de la Gazette tous les jours, mais personne ne se risquait à afficher son soutien pour lui. Il y avait bien peu d'élèves qui soutenaient Voldemort à Poudlard. Peut-être une dizaine. Les Gryffondor avaient été recrutés par Dumbledore, les Serpentard par Elisa, et les Serdaigle et Poufsouffle étaient partagés entre les deux camps. Les quelques Puristes extrêmes qu'on trouvait à Serpentard, comme Marcus Flint ou Pansy Parkinson, se faisaient le plus discret possible. Ils étaient bien conscients d'être en minorité, pas seulement à l'école, mais aussi dans leurs dortoirs.
Elisa arpentait le château comme s'il lui appartenait. Sur son chemin, les gens se taisaient. Ils murmuraient que Voldemort avait mis sa tête à prix. Ils murmuraient qu'elle lui avait volé le soutien des Sang-Purs. Leur professeur de Défense était Sirius Black, cette année (Elisa retint un fou-rire devant l'ironie), et la façon dont il favorisait la jeune fille ne faisait qu'augmenter son prestige aux yeux de ses pairs. Quand elle discutait avec Harry, lui demandait comment se passaient ses BUSES ou simplement ce qu'il avait mangé ce midi, les gens les fixait avidité : comme s'ils espéraient que le Magister et le Survivant allaient, par le simple pouvoir de leur proximité, invoquer une puissance surnaturelle capable d'écrabouiller Voldemort et ses fidèles.
Elisa savourait son pouvoir, mais elle avait aussi d'autres préoccupations. Elle cherchait un moyen d'entrer dans le coffre de Gingotts qui abritait la coupe. Finalement, juste avant les vacances de Noël, elle envoya la prudence au diable et aller frapper à la porte du bureau de Sirius.
– Ça vous tente de pourrir la vie des Lestranges ?
Sirius n'avait pas besoin de plus d'encouragement. Tant que Bellatrix était en prison, Sirius était considéré comme son représentant légal, puisqu'il était l'héritier des Black. Du coup, il avait accès à ses coffres. Profitant des vacances, Sirius et Elisa allèrent donc à Gringotts et se servirent sans vergogne dans le coffre personnel de Bellatrix. Elisa empocha plusieurs centaines de Gallions : Sirius vola une douzaine d'artefacts anciens et de bijoux sans prix. Oh, ils ne prirent pas tout. Mais ils embarquèrent largement assez d'or pour rendre cette chère Bella folle de rage.
Elisa récupéra la coupe, et en laissa une copie à la place. Un pas de plus vers la victoire.
Elle maîtrisait le Feudeymon, désormais. Elle décida donc de régler le problème tout de suite. Elle trouva un coin isolé au milieu de la lande irlandaise, ramena les Horcruxes avec elle, et y mit le feu, un par un.
La façon dont les objets maudits se mirent à hurler lui apporta une sombre satisfaction.
Voldemort était son ennemi. Lui et elle étaient deux voies opposées pour la Maison de Serpentard, et aucun ne pouvait vivre tant que l'autre ne survivait. C'était aussi simple que ça. Il y avait une seule Maison, et deux leaders possibles : deux idéologies diamétralement opposées qui ne pouvaient coexister. Voldemort ne tolérerait pas qu'Elisa conteste sa vision du monde : et Elisa ne tolérerait pas que sa Maison devienne cette caricature du nazisme que la saga canon avait dépeint. Aucun d'eux ne pouvait vivre tant que l'autre survivait.
Harry n'était pas le seul à avoir été placé par le destin dans le rôle d'ennemi du Seigneur des Ténèbres.
Elisa brûla le diadème, puis le journal, puis le médaillon, puis la coupe. Lorsqu'il ne resta plus que des cendres noires, elle éteignit le Feudeymon. Maîtriser ce sort de magie noire l'avait épuisée. Mais pour la première fois depuis qu'elle avait mis les pieds dans son dortoir aux couleurs de Serpentard… Pour la première fois depuis sept ans, elle avait l'impression de respirer plus librement.
Elle était en train de gagner. Voldemort ne s'en rendait pas compte, Dumbledore ne s'en rendait pas compte, Rogue ne s'en rendait pas compte. Ils pensaient qu'elle se cachait, qu'elle se tenait immobile au milieu du chaos : mais elle était en train de gagner. Elle était en train de gagner sous leur nez.
A la rentrée de janvier, elle fut convoquée par Dumbledore, et elle amenda un peu ses paroles. Ok, peut-être que le directeur était un peu en train de réaliser ce qui se passait. Il n'était pas stupide, non plus.
– J'ai entendu dire que vous étiez particulièrement douée pour lever le voile du futur, lança Dumbledore d'un ton jovial.
Elisa ne voyait pas l'intérêt de mentir. Elle hocha la tête. Le regard du directeur se fit plus perçant :
– Avez-vous déjà entendu le mot Horcruxes, Miss Bishop ?
Dans cet univers, Dumbledore était à court de temps. Il ignorait quels étaient les Horcruxes de Voldemort. Il n'avait jamais eu l'occasion d'étudier le journal. Il n'avait sans doute pas mené son enquête de la même façon, il ignorait que Voldemort mettait des Horcruxes dans des trophées liés à Poudlard. Tout son génie ne lui servait à rien s'il n'avait pas de piste. D'autant plus qu'il était mourant, et que la malédiction qui avait momifié sa main se propageait lentement dans le reste de son organisme. Il n'avait que quelques mois pour agir, s'il voulait que Voldemort soit détruit.
Quelques mois, aucune piste… Et un Elu qui avait été réparti à Poufsouffle et qui n'avait absolument aucune chance de tout laisser tomber pour aller chasser les bouts d'âmes de sa Némésis. Harry Potter était toujours entouré d'amis : être un héros solitaire, ce n'était vraiment pas son truc.
(Harry se sacrifierait sans problème pour les autres, sur ce point, Dumbledore était rassuré. Mais combattre en première ligne ? C'était un projet auquel il fallait renoncer.)
Dumbledore était pressé par le temps et il avait besoin de résultats. Il n'avait aucune piste… Sauf le fait qu'Elisabeth Bishop, qui clamait voir l'avenir, avait trouvé un moyen de se rendre dans le coffre-fort des Lestranges, alors même que le directeur réfléchissait à l'attrait qu'aurait eu ce genre de cachette pour un Horcruxe de Voldemort. Elisabeth Bishop, qui n'avait pas marqué le moindre sourcillement de surprise en voyant sa main brûlée. Elisabeth Bishop, qui proclamait farouchement son opposition à Voldemort, mais qui amassait des fidèles de la même façon que Tom Jedusor.
Elisabeth Bishop, qui semblait en savoir beaucoup plus que les autres.
Ils tournèrent autour du pot, discutèrent de sujets apparemment sans rapport, évitèrent les questions l'un de l'autre. Dumbledore n'admit pas chercher les Horcruxes de Voldemort. Elisa n'admit pas être Sekhmet. Néanmoins, lorsqu'ils se quittèrent, ces deux faits ne faisaient aucun doute. Le lendemain, Elisa envoya par hibou au directeur les restes calcinés des Horcruxes qu'elle avait déjà trouvés, accompagnés par une note anonyme.
Il y en a sept en tout.
Dumbledore reprit ses recherches. Elisa reprit sa gestion de Serpentard, et ses projets de conquête du monde. Voldemort continua à tuer, de plus en plus furibond. Les sorciers les plus neutres se mirent à lui tourner le dos, ses fidèles les plus ardents cherchèrent à mettre leurs enfants à l'abri. Le club de duel d'Elisa continua à avoir du succès. Elle continua à ignrer le fait qu'elle allait mener tous ces enfants à leur mort.
Harry Potter n'eut pas de visions, cette année-là. Il avait fait des cauchemars de la mort de Cédric tout l'été, et Susan Bones (chez qui il passait ses vacances) lui avait prêté des grimoires sur l'Occlumancie. L'art de barricader et de structurer son esprit était un outil utilisé par les Aurors pour gérer leurs traumatismes. Harry s'entraîna avec diligence et application, et maîtrisa la plupart des exercices assez rapidement.
A la fin de l'année, Rogue disparut.
La rumeur se répandit le lendemain : il avait été tué par Voldemort, pour avoir assassiné le serpent familier du Seigneur des Ténèbres. Apparemment, Voldemort était devenu fou de rage, presque dément. Les Serpentard étaient sous le choc. Elisa, elle, ferma les yeux et prit une inspiration tremblante. Elle se demandait si Rogue avait su qu'il allait mourir s'il accomplissait cette mission. Elle se demandait si Dumbledore lui avait expliqué pourquoi il fallait tuer le serpent, avant d'envoyer son espion à la mort. Elle se demandait s'il n'y avait vraiment pas d'autre solution. Elle se demandait si Dumbledore pensait que Rogue s'en sortirait. Elle se demandait si son directeur de Maison avait beaucoup souffert.
Cette dernière question était la seule dont la réponse était certaine. Et ce n'était pas quelque chose de réconfortant.
Harry souffrit d'épouvantables migraines toute la journée. Il tomba même à genoux à midi, balbutiant à propos d'une vision de lac noir rempli d'Inféri. Voldemort vérifiait les cachettes de ses Horcruxes.
Dumbledore emmena Harry dans son bureau pour lui dire l'horrible vérité.
Elisa rassembla les Serpentard et leur dit de préparer l'école au combat.
(Aucun d'entre eux ne questionna sa décision. Plusieurs élèves de première année eurent l'air ahuri, et une fille fondit en larmes, mais tous obéirent sans discuter. Elisa réalisa durant une seconde vertigineuse qu'ils croyaient réellement qu'elle allait les sauver, qu'elle était leur seul espoir. Elle se sentit malade. Ils allaient être si nombreux à périr, et elle ne pouvait même pas le leur dire…)
Au crépuscule, Voldemort et ses troupes attaquèrent.
Beaucoup d'élèves furent évacués à temps, mais pas tous : ils n'avaient pas eu le temps de se préparer, Dumbledore n'avait pas pensé que Voldemort attaquerait Poudlard, et personne ne connaissait l'existence de la Salle sur Demande. Seuls les Serpentard étaient préparés à ce qui allait arriver. Elisa révéla l'existence de la Salle sur Demande à Flora et Hestia Carrow, et les chargea de mener l'évacuation du château par ce passage. Puis elle se tourna vers les Serpentard de sixième et de septième années, ceux qui l'avaient suivie partout durant six ans.
Elle aurait bien aimé faire un discours brillant et inspirant. Mais elle avait la gorge trop serrée pour cela. Elle se contenta de les regarder, tous, et de retenir les larmes qui lui brûlaient les yeux.
Ils allaient mourir, et ça allait être de sa faute.
Elle rejoignit le combat qui faisait déjà rage. L'intégralité de ses troupes lui emboita le pas. Les élèves de Serpentard étaient les plus nombreux à être restés. Lorsqu'ils se jetèrent dans la mêlée, Elisa se plut à croire qu'ils allaient faire basculer le cours de la bataille, que leur nombre allait leur donner l'avantage.
Puis elle oublia tout, mis à part l'affrontement.
Assez ironiquement, la bataille finale se déroula comme dans le canon. Ce fut le chaos total, il y eut des géants, des Acromentules, des loups-garous, Fenrir Greyback déchiquetant le corps d'une jeune élève de Gryffondor. Il y eut des hurlements et des maléfices, des murs explosés, des rugissements de rage et de chagrin, de cris de douleur et de haine. Vers minuit, Voldemort leur offrit un temps de répit pour soigner leurs blessés et honorer leurs morts. Il demanda à Harry Potter de se rendre.
Adrian était mort.
Warrington était mort.
Heather était morte.
Il y avait eu beaucoup de victimes, mais les Serpentard étaient décimés. Ils étaient forts, et nombreux, et se battaient avec une férocité démente qui les plaçait souvent en première ligne, parce qu'ils savaient qu'ils étaient bien plus compétents que les Serdaigle ou les Poufsouffle complètement dépassés, ou que les Gryffondor qui n'avaient fait que jouer à la guerre jusque là. Les autres combattants s'écartaient avec respect devant les Serpentard survivants, bien conscient de l'avantage inestimable qu'ils leur avaient apportés durant la bataille. Mais ça ne changeait rien : il y avait tellement de morts.
Les Serpentard amis d'Elisa. Des élèves d'autres Maisons, comme Heidi Macavoy ou Trisha Buttermere, qui étaient restés pour se battre. Des élèves plus jeunes, qui avaient été oubliés ou s'étaient cachés lors de l'évacuation.
Sally-Anne Perks. Ron Weasley. Cho Chang. La petite Astoria Greengrass. Tous morts. Morts, morts, morts.
Elisa aida à compter les cadavres, à panser les blessés. Elle ignora les cris paniqués de Susan Bones et Zacharias Smith quand ils ne parvinrent pas à retrouver Harry. Elle regarda les Weasley pleurer leur plus jeune fils, et se demanda si Fred et George, cramponnés l'un à l'autre, avaient conscience de ce à quoi ils avaient échappés. Dumbledore passait entre les blessés, l'air très vieux et très fatigué. Son regard croisa celui d'Elisa.
Elle hocha la tête, doucement. C'était presque fini.
Voldemort annonça qu'Harry Potter était mort, et parada devant les combattants de Poudlard avec le prétendu cadavre, comme dans le canon. Ses yeux écarlates parcouraient les rangs de ses ennemis, étincelants de jubilation. Lorsque son regard tomba sur les Serpentard, et sur Elisa à leur tête, il sourit.
– Elisabeth Bishop. Magister. Sais-tu que j'avais très envie de te rencontrer ?
Elisa ne montra pas sa peur. Elle savait qu'ils la regardaient tous.
– Je m'en doutais un peu.
– Fascinant, murmura Voldemort en la dévisageant. Tu me rappelles beaucoup qui j'étais dans ma jeunesse, vois-tu. Ton opposition à ma cause me rend… perplexe. Sûrement, tu réalises que nous sommes des alliés naturels ? Nous autres Serpentard pourrions mener le monde sorcier vers une ère de grandeur et de pureté…
Elisa continua à le fixer dans les eux, et pensa à sa Répartition. Pensa aux moqueries de ses pairs, durant sa première année. Pensa aux Horcruxes brûlés. Pensa aux corps de ses amis, étendus dans le hall. Pensa au club de duel, aux enfants qu'elle avait entraîné au combat des années avant que la guerre ne se profile à l'horizon.
– Cédric Diggory était un Sang-Pur.
Un frisson parcourut les rangs des combattants comme une vague.
– Adrian Pucey était un Sang-Pur. Cassius Warrington était un Sang-Pur. Astoria Greengrass était une Sang-Pur ! Heather Thatcham était de Sang-Mêlé, come moi, comme Harry Potter, comme vous, et elle n'en était pas moins une sorcière brillante, digne de la Maison de Serpentard ! Ils étaient l'avenir du monde sorcier. L'avenir que vous pourchassez est vide. Vous n'offrez que mort et destruction. Vous appartenez au passé !
Sa voix s'était élevée, et elle marqua une pause, haletante, sentant la foule qui vibrait de tension et de rage derrière elle. Elle sourit, un sourire mauvais qui montrait toutes ses dents, et elle ne s'était jamais sentie aussi Serpentard qu'en cet instant précis.
– J'ai de grands projets pour l'avenir, et vous n'y avez pas votre place.
Voldemort poussa un cri de rage et lui lança un Avada Kedavra qu'elle évita de justesse, puis ce fut le chaos. Des renforts (parents d'élèves, familles de Serpentard, alliés enfin prévenus) se joignirent à la bataille. Bellatrix tua Lupin, puis Fred et George tuèrent Bellatrix. Dumbledore affronta Voldemort lui-même, dans un duel étourdissant de vitesse et éblouissant de puissance. Mais le directeur était affaibli, presque mourant, et Voldemort finit par le blesser grièvement d'un maléfice couleur de feu. Dumbledore tomba à genoux, sa baguette tomba de ses doigts sans force. Tout le monde retint son souffle.
Puis Harry retira sa cape d'invisibilité, désarma Voldemort, et fit un discours émouvant sur la force de l'amour qui lui avait permis de triompher de la mort. Voldemort poussa un cri de rage, et tira une deuxième baguette de sa manche pour en finir.
Vingt maléfices, venus de tous les côtés à la fois, le frappèrent en même temps.
Elisa ne savait pas si c'était son Sectumsempra ou si c'était le Diffindio de Kinsgley ou le Confringo d'Helen, ou bien un autre sort lancé par une autre personne, qui avait définitivement tué le Seigneur des Ténèbres. Mais Voldemort s'effondra, le visage figé dans une expression d'effroi et de stupeur. Il était mort. Pour de bon, cette fois.
Après un instant d'incrédulité, la liesse s'empara des combattants de Poudlard. Les gens s'étreignaient, pleuraient. Tout le monde se pressait autour d'Harry, qui était entouré par ses amis Poufsouffle. Elisa alla s'agenouiller auprès de Dumbledore, dont la respiration était devenue presque inaudible. Elle n'avait pas aimé le directeur, mais il avait été un bon chef de guerre, et un allié digne de respect. Les gens le pensaient invincible, et avaient oublié sa blessure, emporté par leur allégresse. Mais Elisa ne se sentait pas d'humeur à célébrer, et elle était sans doute la seule personne à savoir que Dumbledore arrivait au bout de ses forces.
Elle n'avait pas été là pour Heather, pour Adrian, pour Warrington, Sally-Anne, Ron, Cho, ou Astoria. Mais personne ne méritait de mourir seul. Elle pouvait au moins être là pour Albus Dumbledore.
– Tout se passera bien, murmura-t-elle très bas. La Maison de Serpentard se relèvera, et retrouvera le respect et la dignité qu'elle avait perdue. McGonagall sera nommée directrice. Les Weasley vont tous se reproduire comme des lapins et envahir Poudlard d'une nouvelle génération de rouquins. Harry deviendra Capitaine des Aurors. Fred et George ouvriront une boutique que farces et attrapes. Tout se passera bien, désormais.
Albus Dumbledore sourit faiblement, et ses yeux se fermèrent.
– Votre sœur vous attend, fit doucement Elisa.
Le directeur de Poudlard mourut adossé à un mur de la Grande Salle, à quelques mètres du cadavre de Voldemort, au milieu des cris de joies des combattants célébrant la fin de la guerre. Elisa n'avait pas pu être avec ceux qu'elle aimait lorsqu'ils étaient morts. Mais elle resta avec Dumbledore jusqu'à la fin. Quand il eut rendu son dernier soupir, elle cassa discrètement sa baguette.
Le carnage qui suivait la Baguette de Sureau prenait fin ici. Elisa en était malade, de la mort et des massacres.
La vie reprit son cours.
Il y eut des enterrements, des pleurs. Il y eut des procès. Un grand nombre de Mangemorts allèrent terminer leurs jours à Azkaban. Des centaines de personnes, qui vivaient dans la clandestinité, revinrent dans le monde sorcier. Elisa mis fin au Fidelitas du 12 Square Grimmauld, et les enfants retrouvèrent leurs familles. La jeune fille informa ses propres parents que le danger était passé et qu'ils pouvaient revenir. Michael et Isabelle Bishop se réinstallèrent au Cottage des Erables.
Elisa obtint ses ASPICS, avec d'excellentes mentions. Elle reçut immédiatement plusieurs offres d'emploi, au Bureau des Aurors, au Département des Mystères, et même au Département de la Justice Magique. Elle profita de son influence pour demander à ce que le nom de Rogue soit ajouté à la stèle des héros qui était élevée à Poudlard. Elle rendit visite aux familles d'Adrian et d'Heather. Elle relu ses notes sur l'avenir, et barra méthodiquement les évènements qui étaient devenus caduques. Par exemple, elle savait qu'Harry n'épouserait pas Ginny Weasley (il était plutôt bien parti pour se marier avec Susan Bones…).
Elle chercha un moyen de répandre la rumeur qu'elle avait perdu son don de voyance, ou qu'elle y avait renoncé. Arès tout, cette histoire ne lui servait plus à rien, désormais.
Elle finit par laisser entendre à ses amis qu'elle avait fait vœu de ne plus jamais lire l'avenir après la Bataille de Poudlard. Personne ne lui en tint rigueur. Après tout, si vous aviez eu le don de voyance mais n'aviez pas su empêcher la mort de vos meilleurs amis, est-ce que vous ne seriez pas dégoûté par la divination, vous aussi ?
La vie reprit son cours, tout doucement. Elisa s'assurait que tous ses protégés reprennent une vie normale. Tabitha entama des études de Médicomage. Terence Higgs, plongé dans une profonde dépression après la mort d'Adrian, suivit une thérapie. Les jumelles Carrow sympathisèrent avec Luna Lovegood et décidèrent de lancer un journal sur les créatures magiques. Zacharias Smith (le seul membre de l'équipe de Quidditch de Poufsouffle à avoir survécu) entra dans l'équipe des Flèches d'Appleby. Helen Dawlish commença un apprentissage d'Auror. Harry Potter reprit ses études. Sirius Black, qui avait participé à la fin de la bataille finale et fulminait toujours à l'idée que son filleul ait prit un deuxième Avada Kedavra en plein cœur, décida de rejoindre les recrues des tireurs d'élites de baguette magique.
– Et vous, Miss Bishop ? lui demanda McGonagall. Que voulez-vous faire de votre avenir ?
Elisa ferma les yeux. Après la bataille, elle s'était sentie… vidée. Elle avait consacré tellement d'énergie pour parvenir à cet évènement précis, à cette issue de combat. Elle s'était tellement focalisée sur la mort de Voldemort que, maintenant que c'était fait… Elle avait l'impression de ne plus avoir de but.
Mais elle avait d'autres projets, non ?
Elle se souvint, vaguement, de ses grands rêves et des idées qu'elle bâtissait dans son esprit avant de passer sous le Choixpeau Magique. Elle voulait rendre le monde meilleur. Elle voulait faire du monde magique un endroit plus ouvert, plus tolérant, plus progressif. Elle avait tout mis de côté quand elle avait été répartie à Serpentard, parce que sa priorité avait été de survive, de gagner, mais… Il n'était pas trop tard, pas vrai ?
– Je veux ouvrir une école, finit-elle par dire. Une école pour Cracmols. Et puis, peut-être, une association de soutien aux loups-garous. Inventer des objets qui rendront la communication plus facile entre les gens. Peut-être écrire des livres, pour apprendre aux gens que l'intolérance et la peur n'ont jamais engendrés que le malheur.
Puis elle prétendit regarder par la fenêtre, pour que McGonagall puisse s'essuyer les yeux discrètement.
Non, il n'était pas trop tard. Après tout… Elle avait survécu. Elle avait survécu, elle avait gagné, et elle avait sauvé la Maison de Serpentard. Elle ne pouvait pas renoncer maintenant. Elle avait encore tant à faire, tant de rêves à réaliser !
Elle se mit au travail.
L'Ecole de Magie Théorique d'Heather, nommé en l'honneur d'Heather Thatcham, ouvrit ses portes deux ans plus tard. Durant les dix ans suivant, les Cracmols réintégrèrent la société magique. Bien souvent, ils apportèrent avec eux la technologie et les mœurs Moldues, et la communauté sorcière bondit en avant.
L'Association Lunard, qui fournissait aux lycanthropes de la Tue-Loup, des logements, et un grand parc durant les nuits de pleine lune, fut fondée par Elisa et Sirius Black quelques mois après l'école des Cracmols.
Elisa embaucha Percy Weasley, et fonda une petite entreprise nommée La Magie de Bishop, par le biais de laquelle elle se mit à vendre tout un tas d'inventions. Elle créa des Miroirs à Double-Sens moins chers, qui se vendirent comme des petits pains. Elle céda le secret de la production des MagicoGlisseurs à la société Nimbus, qui lui en offrit un très bon prix (Elisa devint riche littéralement du jour au lendemain). Elle inventa le dictaphone sorcier, la vidéo sorcière. Elle s'associa avec plusieurs Nés-Moldus et trouva le moyen, en isolant les fils électriques avec du cuir de dragon, de faire fonctionner la télévision dans des maisons sorcières.
Elle fut conviée au mariage d'Harry Potter et de Susan Bones.
Ils nommèrent leur fille aînée Lily-Anne, en l'honneur de la mère d'Harry, et de Sally-Anne qui avait péri à Poudlard. Leur deuxième enfant, un fils, fut appelé Cédric.
Ginny Weasley épousa un joueur de Quidditch. Harry ne devint jamais Capitaine des Aurors : il préféra la carrière de Guérisseur. Ce fut son épouse Susan qui gravit les échelons du Département de la Justice Magique. Hermione Granger n'épousa aucun Weasley, mais elle défendit la cause des elfes de maison avec vigueur, et devint une sorcière haut-placée au Département de Régulation des Créatures Magiques. Sirius Black finit par devenir Auror, et passa sa vie à se chamailler avec sa partenaire, Helen Dawlish.
Elisa ne se maria pas. Elle eut une carrière brillante d'inventrice et de politicienne, et permit plusieurs changements majeurs dans le monde sorcier. De son vivant, elle assista à la modernisation du pays, à l'évolution des mœurs, à une plus grande ouverture à la communauté internationale. Elle fit la paix avec ses mensonges et ses manipulations, avec les drames qu'elle avait causé, et le froideur qui avait entouré ses années d'adolescence. La guerre était finie, elle pouvait respirer à plein poumons, à présent. Elle pouvait être heureuse.
Elle avait changé le monde. Elle avait abrégé la guerre contre Voldemort de deux ans. Elle avait sauvé Fred Weasley, Nymphadora Tonks, des dizaines d'autres vies. Elle avait redoré le blason de Serpentard. Elle avait de quoi être fière, non ?
Oui, elle avait de quoi être fière. Mais certains soirs, les yeux grands ouverts dans le noir, elle ne pouvait s'empêcher de se demander si elle n'aurait pas été plus heureuse dans une autre Maison.
Serpentard formait des survivants, mais il y avait bien davantage dans une existence complète que la simple survie.
Elle se contentait de hausser les épaules et d'essayer de se rendormir. Pourquoi se torturer l'esprit ? Elle avait fait du mieux qu'elle pouvait, avec ce qu'elle avait à sa disposition. Peut-être qu'elle aurait été mieux entourée à Poufsouffle. Mais au final, quelle importance ? Ce choix lui avait été ôté lorsqu'elle avait onze ans.
Elisa était une Serpentard. Elle savait que les regrets ne servaient à rien. Elle regardait vers l'avenir, et c'était pleinement suffisant.
Elle s'était promis de changer le monde, après tout.
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Fun Fact 1 : Cassius Warrington, Puriste et (à l'origine) ennemi d'Elisa, a finalement rejoint son camp quelque part au milieu de leur cinquième année. Même si des doutes subsistaient quand à la pureté de son sang, Elisa avait du pouvoir, et Warrington n'était pas aveugle. Il a compris que tenter sa chance avec elle, ça valait mieux que d'être laissé en arrière, sans amis. Lui et Elisa ne sont jamais devenus proches : mais ils se respectaient. Et au final, Warrington est mort pour elle, comme tant d'autres.
Fun Fact 2 : Elisa ne s'est jamais marié non parce qu'elle attendait le bon (elle est AroAce, comme moi, donc elle ne risque pas de tomber amoureuse), mais parce que personne n'a jamais eu le cran de la demander en mariage. Elle n'aurait pas été opposé eà un mariage politique, vu qu'elle est une Serpentard. Mais elle fichait tellement les biquettes aux gens qu'aucun prétendant ne s'est présenté.
Fun Fact 3 : Michael et Isabelle Bishop ont beau être les parents d'Elisa, les parents du Magister, ils ont réussi à éviter toute leur vie d'apparaitre en société. Du coup, beaucoup de gens sont persuadés que le père d'Elisa est un Sang-Pur, ou qu'il est décédé, ou que c'est un Cracmol fils de voyante…
Fun Fact 4 : Après la guerre, Elisa s'est liée d'amitié avec Trisha Buttermere, en partageant des bonbons tout en parlant des fautes du système des Maisons et des problèmes du monde sorcier. Comme dans le Poudlard Express. Peut-être qu'elles étaient destinées à se rapprocher…
Fun Fact 5 : Harry n'a jamais appris que les Maraudeurs étaient des brutes à l'école. Il l'a peut-être soupçonné, quand Sirius racontait certaines anecdotes, mais il ne l'a jamais réalisé.
Fun Fact 6 : Sirius, Harry et Elisa sont restés amis toute leur vie, et ont entretenus une collaboration très riche. Ils ont fondé des associations, des mouvements sociaux, ont popularisé des dizaines d'invention… Le seul sujet tabou chez est eux Rogue. Ils n'en parlent jamais. Sirius le méprise, et Harry ne l'aime guère, mais Elisa exige qu'il soit respecté dans la conversation. Du coup, tout le monde passe le sujet sous silence, c'est plus simple. Ironiquement, c'est grâce à ça qu'Harry n'a jamais appris les travers des Maraudeurs : ne pas parler de Rogue empêche Sirius de raconter certains débordements de ses amis à l'école…
Fun Fact 7 : Remus Lupin et Nymphadora Tonks ne se sont jamais mariés dans cet univers, mais Tonks a réalisé qu'elle était enceinte quelques semaines après la Bataille de Poudlard (et la mort de Remus). Il y a donc bien eu un petit Teddy Lupin dans cet univers : mais il n'a jamais été orphelin. Son parrain est Bill Weasley (meilleur ami de Tonks), mais Sirius et Harry font partie des fréquents visiteurs et couvrent le bébé de cadeaux.
Fun Fact 8 : Elisa a seulement commencé à apprécier Teddy quand il a appris à lire. Sinon, les bébés, ça la fait flipper.
Fun Fact 9 : Elisa a refusé que Dumbledore soit enterré à Poudlard, et l'a fait enterrer à Godric's Hollow avec sa famille.
Fun Fact 10 : Rita Skeeter a tenté de publier son livre sur le passé de Dumbledore, mais Tabitha Bainbridge (toujours au courant des ragots) en a informé Elisa, qui en a informé Sirius, et le manuscrit de Skeeter a pris feu. De façon mystérieuse. Six fois de suite. Au bout d'un moment, la journaliste a abandonné, et s'est plutôt mis à écrire des articles enflammés sur la nécessité de castrer tous les chiens errants du pays.
Fun Fact 11 : Helen Dawlish est restée la partenaire Auror de Sirius durant près d'une décennie. Ils passèrent tous leur temps à se chamailler, à se défier mutuellement (ils ont tous les deux l'esprit de compétition), à se plaindre l'un de l'autre. N'empêche que Sirius fut témoin, lorsqu'Helen se maria.
Fun Fact 12 : Dans cet univers, Voldemort n'alla jamais chercher la Baguette de Sureau (il n'en a pas eu le temps). Grindelwald mourut donc de vieillesse un an plus tard. On retrouva dans sa cellule un paquet entamé de bonbons aux citrons, envoyés d'Ecosse.
Fun Fact 13 : Elisa passa les dernières années de sa vie à chercher la Pierre de Résurrection, et une fois que cela fut fait, elle s'embarqua en croisière en Océanie… Et balança la pierre dans la fosse des Mariannes.
Fun Fact 14 : Harry Potter, Minerva McGonagall, Elisabeth Bishop, et Arthur Weasley se virent chacun offrir le poste de Ministre de la Magie durant les années suivant la Bataille de Poudlard. Ils refusèrent tous. Quoique, Elisa hésite plusieurs minutes avant de refuser. Elle était tentée par tout le pouvoir que ça représentait, mais… franchement, les horaires étaient affreuses.
Fun Fact 15 : Elisa, vers la moitié de sa vie, s'acheta un nouvel animal de compagnie. Un serpent des blés magique, une femelle aux écailles dorées, qui était d'une exceptionnelle longévité. Elle la nomma Malta. Quelque part, elle eu une étrange impression de déjà-vu…
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Et voilà !
J'ai fait pleurer ma correctrice avec ce bonus, je suis fière x)
Effectivement, le ton est beaucoup moins léger que dans la saga. Et Elisa est beaucoup plus impitoyable. Alors qu'à Poufsouffle, elle se voit comme quelqu'un de bien et veut le rester (quitte à faire preuve d'un peu d'hypocrisie quand elle emploie des moyens qui blessent les gens), à Serpentard, elle s'en fiche. Il n'y a pas de bien et de mal. Il n'y a que le succès, et les moyens d'y parvenir. Il n'y a que le pouvoir... Et ceux qui sont trop faibles pour s'en emparer. Elisa n'est pas de ceux-là.
Elle est très sembla à la Elisa de la saga sous le contrôle de Jedusor. En fait, Elisa a toujours eu une prédisposition à ce genre de comportement : se focaliser sur son but et oublier le reste, même si ça blesse les autres. Elle en a même inconsciemment conscience... Et c'est pour ça qu'elle a supplié le Choixpeau de la mettre à Poufsouffle : pour ne pas perdre son sens de la justice, pour ne pas devenir ce genre de personne. En un sens, Poufsouffle lui a donné une protection morale, une sorte de garde-fou : alors qu'à Serpentard, elle a tout de suite été jetée dans la cour des grands.
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EDIT : Fun Fact ajoutés !
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J'espère que ça vous a plu, et je vous dit à bientôt !
