J'ai décidé de publier cette juste pour le fun, c'est aussi la première fois que je fais une écriture de fiction à la première personne du singulier, que c'est étrange ! Enfin, je me suis dis que d'autres pourraient l'aimer aussi :) J'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire, ce que je pense est le principal et j'espère que toi, derrière ton écran d'ordinateur aussi.
Sur ce, bonne lecture !

Beta : Merci à Calire 92 pour sa patience et son travail :)
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Ceci est une histoire originale se basant sur le travail de Suzanne Collins


1. Madge Hawthorne

Les quatre écureuils et le lapin étaient posés au bord du ruisseau près de mon arc pendant que je lavais mes flèches ensanglantées dans l'eau froide. Ma mère était quelque part en train de cueillir des plantes pour parfumer la viande pour le dîner. Ce n'était pas quelque chose que l'on faisait souvent mais ce soir, Grand-Mère, tante Annie et Derek arrivaient du District Quatre pour passer les vacances d'hiver dans le Douze.

- C'est bon Iris, tu n'as pas besoin de les laver aussi bien. Tu vas finir par te couper un doigt, fit maman derrière moi.

- Le sang va sécher et les pointes vont rouiller, protestai je en reposant ma quatrième flèche propre et brillante.

Elle posa son bouquet derrière elle pour venir m'aider dans ma besogne et rinça ma dernière flèche avec une application rudimentaire. Je n'étais pas satisfaite mais je ne lui dis rien. Mes doigts étaient congelés et rouges, je ne pouvais plus sentir le bout de mes doigts. J'enfillais mes gants en cuir usés et un peu trop petits dès à présent, rangeai mes flèches et suivis ma mère sur le chemin du retour.

- Est-ce que Haymitch et Effie mangent avec nous ce soir ? demandai-je alors que nous retournions à la maison chargées de notre butin.

- Sûrement, soupira-t-elle d'un air las.

J'aimais bien Haymitch. Il est très connaisseur en vin et il apporte de temps en temps une bouteille dont il partage toujours un verre avec mon père. Un jour, il m'en a même proposé un. Ce jour-là, j'ai cru qu'Effie et ma mère allait le tuer sur place. Papa m'a dit qu'il buvait beaucoup plus avant et pas toujours du était son opposée, très à cheval sur les bonnes manières. Ses vêtements étaient souvent colorées (bien que Haymitch puisse parler avec beaucoup de couleurs lui aussi). C'était la femme la plus douce que je connaissais après Grand-Mère et tante Annie. Je m'étais toujours demandé pourquoi ils n'avaient pas eu d'enfants jusqu'à ce que ma mère m'ait raconté qu'Effie avait été capturée par le Capitole pendant la Rébellion avec mon père. D'une façon ou d'une autre, ils l'avaient rendue stérile.

Ce fut quand nous sortîmes de la forêt que je me rendis compte que ma mère portait un petit sanglier mort à l'épaule parce qu'il était trop gros pour entrer dans le sac. J'avais toujours l'habitude d'aller chasser le samedi avec elle.

J'ai failli arrêter la chasse dès le premier jour. Elle me disait que j'étais tellement bruyante et excitée que je faisais fuir tous les animaux à des kilomètres à la ronde. Ma première vraie prise était un écureuil, dans le cou, ça avait mis du sang partout. Elle avait été surprise, même effrayée que je n'eus pas été repoussée à la vue de la mare rouge.

Après ce jour, elle était tombée dans une de ses périodes. Seul mon père pouvait la faire sortir de là. Elle restait sur le canapé les genoux près de sa poitrine et regardait devant elle sans rien dire ni manger. Ollie était trop jeune pour comprendre. Parfois, il allait la voir et elle souriait mais elle ne parlait toujours pas. J'avais alors passé beaucoup de temps avec Haymitch, Effie et lui pendant que mon père faisait tout ce qu'il pouvait pour la ramener à nous.

Et puis un jour j'avais décidé d'aller cueillir des fleurs pour elle. Je les avais juste posées à côté d'elle. Le lendemain, les primeroses étaient dans un vase, ma mère allait mieux. Le mois d'après, nous sommes reparties chasser et tout était redevenu comme avant.

- Katniss ! appela quelqu'un derrière nous.

Ma mère et moi nous retournâmes. C'était une femme d'à peu près l'âge de maman, blonde avec une robe de pêche, le garçon qui tenait sa main la lâcha quand il nous vit dans la pudeur d'un enfant. Son autre main tenait une petite fille qui devait pas avoir plus de dix ans. Elle ressemblait exactement à sa mère. Je ne les reconnaissais pas et jetai un coup d'œil à maman. Elle était figée.

- Madge...?

La dite Madge sourit et s'approcha. Le garçon nous regarda ma mère et moi silencieusement tandis que la petite fille jouait avec la manche de son manteau bleu. Je regardai les deux femmes et compris qu'elles se connaissaient. Peut-être que c'était une amie d'enfance. Finalement, ma mère lui sourit et je me détendis à sa réaction. J'étais prête à faire un sprint jusqu'à la maison pour prévenir mon père.

J'avais depuis longtemps passé le cap de me demander pourquoi tout le monde semblait vouloir parler à ma mère. Pourquoi elle était tant chérie et pourquoi des journalistes avaient tenté de m'interviewer un jour après les cours. Mais j'étais toujours mal à l'aise quand je me présentais avec le nom de Mellark après mon prénom ou quand on reconnaissait le visage de mon père dans le mien. Ce qui semblait justement être le cas de Madge qui, tour à tour, nous regardait moi et ma mère.

- Madge, voici ma fille, Iris, nous présenta maman à la blonde. Iris, c'est Madge, une vieille amie...

- Enchantée de faire votre connaissance, saluai-je en essayant d'être polie avec un sourire.

Madge me sourit en retour, ses yeux passant de moi à ma mère. Je fus surprise qu'elle ne tourne pas de l'œil en voyant le gibier. Elle semblait si fragile avec sa taille fine, ses joues rosies par le froid et ses yeux bleus aux coins légèrement ridés à force de sourire.

- De même Iris, répondit-elle. Voici mes enfants, Jasper et Delia.

La petite fille nous sourit ses grands yeux bleus brillants. Le garçon ne dit rien, son expression ne changea pas et continua à nous regarder.

- Pourquoi tu es là ? Je croyais que tu étais dans le Deux, dit ma mère.

- Oui... Nous avons décidé de venir voir Posy.

Posy Morrison était mon ancienne professeure. J'ignorais qu'elle avait un frère dans le Deux. Je savais qu'elle avait deux frères, par l'intermédiaire de son fils que je côtoyais à l'école. Je me souvenais qu'il avait ajouté qu'un de ses oncles vivait dans la partie la plus lointaine du Douze. Mais aucune famille dans le Deux.

- Oh... fit ma mère plus pâle que jamais.

Madge eut un sourire timide. Je pouvais dire que maman était mal à l'aise et la blonde aussi.

- Comment va Peeta ? demanda-t-elle.

Maman eut un petit temps de réaction et elles commencèrent à parler de la vie de Madge. Distraite et fatiguée de notre chasse matinale, je jetai des coups d'œil à notre rue à quelques pas d'ici et à portée de vue. J'apperçus du mouvement dans la maison d'Haymitch qui avait rarement des visiteurs quand Effie n'était pas là.

Maman et Madge m'avait oubliée alors je continuai mon chemin seule. Je regardai par la fenêtre du salon et Haymitch était debout devant la cheminée. Il semblait parler avec Effie. Je décidai de venir leur tenir compagnie et entrai sans même frapper.

- Haymitch, je t'ai pris un lapin exprès pour toi !

Je m'arrêtai en plein milieu dans ma phrase, mon lapin tendu à bout de bras. Haymitch était devant un homme plus âgé que papa, brun, même si ses cheveux commençaient à devenir gris, et très grand. Il avait ces yeux, les mêmes que ma mère, qu'Haymitch.

- Où est Effie ? demandai-je en constatant que cet homme n'était pas la partenaire d'Haymitch.

- Chez toi avec ta Grand-Mère, tante Annie et son fils, dit-il en se levant. Merci ma fleur, je prends le lapin.

Il m'adressa son sourire particulier qui faisait creuser ses fossettes devenues apparentes, même quand il ne souriait pas. Il me poussa un peu dans le hall pour m'inciter à partir. Mon regard revint sur l'homme qui se leva lui aussi.

- Je suis M. Hawthorne, se présenta-t-il en me tendant sa main.

Haymitch soupira, ses épaules se tendirent ce qui me fit froncer les sourcils parce ce langage corporel n'était pas habituel chez lui. Je posai une main sur son avant-bras. Il ne voulait visiblement pas que je parle à cet homme.

- Iris, dis-je en refusant de serrer la main à M. Hawthorne.

M. Hawthorne avait l'air de sourire mais j'aurais pu me tromper.

- Je devrais rentrer. Je vais aider papa avec le sanglier, dis-je en voulant m'échapper du mal être d'Haymitch.

- Je peux te raccompagner, m'offrit M. Hawthorne.

- Non. Elle habite dans la maison d'en face. Elle n'a pas besoin d'être raccompagnée, dit le vieil homme en jetant un regard froid à son invité.

L'homme se tut et se rassit sur le fauteuil que mon père occupait quand il était chez Haymitch et Effie. Je regardai les deux hommes se dévisager silencieusement comme si je n'étais pas là. Je serrai le bras d'Haymitch pour lui demander si tout allait bien. Il me sourit mais ses yeux gris restaient de marbre.

- Vas aider ton père, dit-il en laissant tomber son bras pour enlever ma main. Je te rejoins tout à l'heure.

J'obéis non sans traîner des pieds et, en franchissant la porte, j'entendis la voix grave et basse de M. Hawthorne dire :

- Elle l'a eu dans l'œil.


Quand je rentrai à la maison, j'entendis des bruits de rires, celui de mon père, d'Effie et celui de ma Grand-Mère, tous les trois gais et joyeux, le rire étouffé de tante Annie comme si elle avait peur de faire trop de bruit, Ollie et son rire chaleureux et franc puis enfin celui de Derek qui était plus réservé un peu comme celui de sa mère.

Ils étaient tous dans le salon avec une tasse de thé fumante et des gros pulls pour Annie, Derek et Grand-Mère alors qu'il faisait très bon dans la maison.

Je vis les yeux de Grand-Mère s'illuminer en me voyant et je laissai mes affaires dans l'entrée pour venir l'embrasser. Elle rit et m'enveloppa de sa douce odeur mentholée. J'adorais ma Grand-Mère. Elle était tout le temps calme, sereine, sage. Quand j'étais plus petite, il m'arrivait juste de la regarder tricoter et rien d'autre ce qui était un exploit selon mes parents avec lesquels je ne faisais que de sauter et courir partout.

- Iris mon ange, dit-elle en me tenant à longueur de bras pour mieux me regarder. Qu'est-ce que tu as grandis...

- Tu m'as manqué Grand-Mère, lui dis-je.

Son visage était pâle malgré le soleil du Quatre, elle me sourit en creusant ses rides. Pourtant, je ne l'avais jamais trouvée aussi belle. Avec ses grands yeux bleus, ses cheveux blancs tirés en arrière, retenus par une pince simple.

- Tu n'as pas vraiment changé, je trouve, dit la voix joyeuse de Derek.

En revanche, lui, avait changé, lui. Derek était plus grand que mon père à présent. Son visage était plus masculin. Son visage d'adolescent s'était rapidement transformé en celui d'homme. Ses yeux verts restaient les même néanmoins, malicieux et brillants.

- Contente de te revoir aussi Derek, dis-je en l'enlaçant là où je pouvais. Il faut que tu arrêtes de le faire pousser tante Annie. Il va finir par perdre l'équilibre avec la grosse tête qu'il a et on va finir par devoir la ramasser à la petite cuillère.

Annie rit, m'embrassa sur la joue et je fis de même à la sienne.

- Je n'ai pas une grosse tête, répliqua Derek, juste beaucoup de cheveux.

- Je t'ai dit de les couper avant de venir, dit sa mère en tendant la main pour toucher la boucle brune qui pendait près de son cou.

- Il fait un froid pas possible ici. Sans une fourrure, je vais mourir de froid !

Je ris avec Annie et entendis mon père venir me toucher l'épaule.

- Chérie, vas ramasser tes affaires dans le couloir, me dit-il avec un sourire. On va commencer à préparer à manger. Ollie tu veux bien m'aider ?

J'allai prendre mon arc et mes flèches dans le couloir avec le butin. Sur le passage je frappai exprès l'épaule d'Ollie. C'était une vieille blague parce qu'il avait toujours eu des épaules très larges et que, quand il se mettait sous une porte, il lui fallait se tourner pour pouvoir passer. Ollie sourit et poussa avec sa main ma tête en me décoiffant au passage. Je m'enfuis rapidement dans le couloir, me baissai pour ranger mon équipement dans le placard et prendre le sac. Ma mère ouvrit la porte à ce moment-là et manqua de peu de m'assommer en même temps.

- Où étais-tu passée ? me demanda-t-elle. Je me retourne et soudainement tu es plus là.

- Partie chez Haymitch et Effie, répondis-je en rouvrant le placard pour qu'elle y pose son propre arc et ses flèches. J'ai vu le mari de Madge. Il ressemble beaucoup à Miss Morrison.

Ma mère arrêta en plein mouvement, son arc dans une main et ses flèches dans l'autre. Elle me dévisagea et me donna le même regard que celui qu'elle avait donné à Madge.

- Qu'est-ce qu'il faisait là ? demanda-t-elle sur un ton dont je ne pouvais pas trop dire s'il était effrayé ou bien en colère.

Je ne répondis pas pendant un moment. Elle me regarda avec ses yeux gris et cette expression qui ne laissait rien transparaître. Je ne savais pas si elle allait avoir une de ses périodes là, maintenant, si elle allait pleurer ou se mettre en colère. La dernière des trois étant la moins effrayante selon moi.

- Je n'en sais rien, dis-je avec précaution. Qu'est-ce qu'il y a maman ? C'est des sortes de vieux amis que tu veux éviter ? Si c'est ça, je peux aller au marché demain avec Ollie si tu ne veux pas les croiser...

- Ne parle pas à M. Hawthorne, me dit ma mère tout à coup très sérieuse en agrippant mon épaule de sa main ferme qui me fit grincer des dents : elle était encore forte pour son âge. Tu ne dois pas lui adresser la parole, tu comprends ?

- Oui, maman... dis-je le plus rapidement possible. Tu me fais mal...

Elle enleva rapidement sa main de mon épaule comme si elle s'était brûlée.

- Oh je suis désolée... Je ne voulais pas...

Elle me prit dans ses bras s'accrochant à moi comme à la vie. Je la serrai en retour un peu trop, de peur qu'elle ne s'en aille dans son épisode. Je sentais l'odeur du bois dans ses cheveux humides et caressai son dos pour la rassurer.

- Iris, tu peux me donner la viande ? On doit la mettre au four, me dit la voix de papa en apparaissant dans mon champ de vision.

Ma mère me relâcha pour regarder mon père. Comme une silencieuse conversation, il la lut comme un livre ouvert quand moi et Ollie ne comprenions presque rien. Tout ce que je compris c'était que la situation était urgente et effrayante.

Mon père nous rejoignit et me prit le visage dans sa main chaude et rugueuse.

- Tu veux bien aider ton frère ? me dit-il. On sort ? ajouta-t-il en glissant son autre main dans celle de ma mère, et en prenant l'arc pour me le tendre.

Je pris les affaires de ma mère et les mis dans le placard avant de prendre notre butin pour rejoindre Ollie dans la cuisine. Derrière moi j'entendis la porte se fermer.

Dans la cuisine, Ollie et Grand-Mère étaient ensemble, lui en train de laver des légumes et elle en train de tourner une cuillère dans la soupe sur le feu.

- De la dinde ? proposai-je en forçant un sourire.


Voilà, je sais ce ce chapitre est assez centré sur Katniss et ses démons, je ne pense pas qu'elle a vraiment pardonner à Gale de la mort de Prim même si elle peut parler avec Madge. D'ailleurs, j'ai décidé de la garder en vie parce que selon moi elle a une certaine douceur et une innocence que peut-être Katniss reconnaissait chez Prim et c'est peut-être pour ça qu'elle étaient "amies" à l'époque.
A bientôt !
Code Bleu