"Apple of Her Eyes" est sans nul doute une de mes fictions préférées sur ce site, peut-être même ma préférée. Je l'ai lu pour la première fois il y a longtemps et en la relisant il y a quelques mois, j'ai eu la véritable envie de la traduire pour la faire partager à encore plus de monde. Alors je me suis lancée dans la tradcution d'une histoire à 30 chapitres et je ne m'imaginais pas à quel point ça allait être complexe et si intéressant à la fois. Je vous laisse avec le premier chapitre de "La Prunelle de Ses Yeux" en espérant que vous apprécierez.
Chapitre 1 : Ma Maman et mon Papa
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Je m'appelle James Lucas Scott. J'ai quatre ans. J'ai les cheveux blonds et les yeux bleus et j'ai aussi un lapin qui s'appelle Chester. Dans ma vie, j'ai quatre personnes que j'admire le plus.
La première place ex éco revient à ma maman et à mon papa. J'ai la meilleure maman et le meilleur papa du monde entier. Ils se sont mariés quand ils avaient seize ans et depuis, ils sont toujours amoureux. Ma maman est enseignante mais elle est aussi chanteuse. Sa voix est mieux que personne. Vraiment, c'est la meilleure. Une fois, elle est partie en tournée mais elle a décidé de revenir à la maison pour être avec papa. J'ai déjà demandé à papa pourquoi il avait voulu très fort que maman revienne de sa tournée et il m'a dit que c'était parce que Chris Keller était un con. Ma maman m'a dit que je ne devais pas redire ce mot. Oups.
Enfin bref, mon papa est le plus talentueux basketteur jamais existé. Vraiment, c'est le meilleur. La seule raison pour laquelle il n'est pas encore pro c'est qu'il s'est blessé au dos et qu'il a besoin d'entrainement pour se rétablir. Il va faire un énorme comeback un jour, j'en suis sur. Vous verrez. Il m'apprend comment jouer. J'espère qu'un jour je serai aussi bon au basketball que lui. C'est mon héro.
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Je n'ai jamais souhaité qu'il pleuve autant de toute ma vie. Je parle d'un ciel foncé, d'un ciel noir. Je parle d'un orage profond, grondant à des kilomètres et crachant des milliers d'éclairs. Je parle d'une pluie réellement dense. J'aimerai que cette putain de pluie s'abatte sur le champ.
Bien sur, ça rendrait mon voyage de New York à Tree Hill quasiment impossible dans ma petite Beetle bleue claire. Ma mère a toujours détesté cette voiture (« Tu es une créatrice de mode, Brooke ! Une personne de la haute ! Arrête de te comporter comme une lycéenne et investi dans une voiture plus chique ! ») et je ne peux pas lui en vouloir pour ça. En fait, s'il pleuvait, je serai sans aucun doute sur un côté de la route à cause du stupide hydroplanage de cette voiture. J'aurais sûrement atterri dans un poteau électrique, je serais sûrement morte. Et pour être honnête, ça ne me semble pas être une mauvaise option.
Mais encore une fois, il ne pleut pas, n'est-ce pas ?
Non, il ne pleut pas. D'ailleurs, le temps est magnifique. Ciel bleu, grand soleil brillant, grands nuages de coton, j'entends même des fichus oiseaux chanter. N'est-ce pas fabuleux ? Je suppose que Mr Stephen Crane avait raison la nature est réellement indifférente au comportement humain. Merci, Lucas Scott de m'avoir fait lire pendant mes années de lycée. J'ai toujours voulu que quelque chose que j'ai lu vienne me frapper en plein visage des années plus tard.
Mon Dieu, je sonne tellement amère que ça me rend malade. Je n'ai jamais était du genre à être mélancolique avant.
Je n'ai jamais été du genre à conduire avec la radio éteinte non plus, d'ailleurs, mais j'ai pratiquement fait toute la route sans musique. Oui, je sais. C'est un très long voyage pour rester enfermée dans le silence. Mais lorsque je suis rentrée dans la voiture et que j'ai entendu « What a Wonderful World » à la radio, j'ai été obligé de l'éteindre. Ca m'a donné la nausée, vraiment. Parce qu'à ce moment précis, je serais stupide de qualifier ce monde comme étant « merveilleux ». Qu'est-ce qu'il peut bien avoir de « merveilleux » ?
Bienvenue à Tree Hill !
Saleté de panneau. Bienvenue à Tree Hill, hein ? Personnellement, je ne me sens pas du tout bienvenue. Et qu'est-ce que ce point d'exclamation vient faire à la fin d'ailleurs ? J'aurai réellement voulu descendre de la voiture pour décrocher ce fichu point d'exclamation. Tu peux te mettre ton bienvenue où tu sais Tree Hill, je n'en veux pas.
Mon Dieu, ces rues ne m'ont jamais semblée si peu attirantes. Je n'ai jamais désiré frapper autant de piétons qui semblaient heureux de toute ma vie. Arrêtez de me sourire. Arrêtez de sourire tout simplement. S'ils ne peuvent plus sourire dorénavant, aucun d'entre vous ne mérite de le faire.
Un couple d'amoureux traverse la rue et une envie irrésistible me tente de les renverser. Je ne le fais pas mais je les klaxonne bruyamment tout de même. Dégagez de cette putain de route, bon sang. Je n'en ai rien à faire que vous soyez amoureux, que vous vous tenez par la main ou que vous ressemblez à ces couples de lycéens. Jamais vous ne serez le couple du lycée. Le couple du lycée est mort. Et jamais vous ne lui arriverez à la cheville. Jamais.
Bon sang, j'ai besoin de faire demi -tour. Je ne peux pas être là. Je ne peux pas faire ça. Je dois rêver.
Mon portable est en train de sonner. En réalité, il a sonné non-stop pendant la moitié de la route mais j'étais trop perdue dans mes pensées pour le remarquer. Trop perdue dans mes pensées pour m'en préoccuper. Ce n'est sans doute que Millicent qui se demande où est-ce que j'ai bien pu passer. Tout est arrivé si vite. J'ai reçu l'appel, je suis montée dans ma voiture, j'ai conduit et me voilà ici. Et merde. Je dois avoir un rendez-vous dans genre sept minutes. Merde, merde et re-merde. J'espère que Millicent s'en sera chargée.
J'ai vraiment besoin de faire demi-tour. J'ai besoin d'arrêter d'atterrir dans ce satané parking. J'ai coupé le moteur et me retrouve assise à la place du conducteur. Je ne peux pas bouger. Je suis figée à mon siège. Je n'ai été à cette place que deux fois auparavant. Une fois pour Anna Sawyer. L'autre fois pour Keith Scott. Deux morts qui furent tragiques. Et me voilà assise ici, m'apprêtant pour deux autres.
J'arrive à peine à respirer.
Anna Sawyer et Keith Scott, si vous pouvez m'entendre d'où vous êtes, s'il existe une quelconque vie après la mort d'où vous pouvez me voir, s'il vous plait, je vous en supplie, venez-moi en aide. Mon Dieu, j'ai besoin de toute l'aide que vous pouvez m'envoyez à présent.
J'avais seulement huit ans lorsqu'Anna Sawyer est décédée. Elle n'était pas ma mère, c'était la mère de ma meilleure amie, mais néanmoins, je me sentais proche d'elle. Je l'ai pleurée avec Peyton et elle m'a terriblement manqué, tout comme elle a manqué à Peyton.
En ce qui concerne Keith, j'avais dix-sept ans. J'étais plus âgée mais tout aussi perdue et démunie face à la mort. Y avait-il une vie après la mort ? Ou la mort était-elle la fin ? Pouvait-il m'entendre ? Ou est-ce que c'était juste…fini ?
Je pensais que la mort devenait moins dure au fil du temps mais il n'en est rien. Vous pouvez me croire. Parce qu'en ce moment même, âgée de vingt-deux ans, elle est en train de me rendre folle. Où sont-ils tous ? Ils ne peuvent pas déjà être tous à l'intérieur ? J'ai besoin de quelqu'un pour m'aider à rentrer. Bordel de merde, où sont les autres ?
J'ai besoin d'Haley. Elle savait toujours ce qu'il fallait faire et elle avait toujours les bons mots. Elle était toujours celle qui était raisonnable, celle qui était intelligente. Bon sang, j'ai besoin qu'elle vienne me trouver dans cette fichue voiture et qu'elle agrippe ma main pour m'emmener dans cette maudite église. J'ai besoin qu'elle vienne et qu'elle me murmure à l'oreille les mots pour me convaincre que tout ira bien. J'ai tout simplement besoin qu'elle vienne me chercher parce que je ne peux pas faire ça seule.
Je regarde ma montre. Il est 11 :34. Je suis en retard de trente-quatre minutes. Personne n'arrive en retard de trente-quatre minutes à un enterrement. Je suis toute seule.
J'ouvre la porte de l'église et tout le monde se retourne immédiatement vers moi, me dévisageant. Qu'est-ce que c'est embarrassant. Ils devaient être en plein milieu d'une lecture et me voilà, me pointant trente-quatre minutes à la bourre. Quelle conne.
Je reste scotchée jusqu'à ce que j'aperçoive Jamie dans mon champ de vision. Cela doit faire au moins un an que je ne l'ai vu. Qu'il a grandi. Il est magnifique. Il me fait un signe de la main et je peux voir son visage triste s'illuminer en me voyant. Je ne suis pas sure de ce que je ressens face à ça. De la culpabilité ? Peut-être bien. Je lui fais un bref signe de la main à mon tour. Il sourit. Je pense que moi aussi, je souris.
Il regarde à sa gauche, puis vers moi, puis encore à sa gauche comme s'il pensait à quelque chose. Il essaye de se décider, je peux le deviner. Il a pris sa décision et bien avant que je m'en rende compte, il court en ma direction. Tout le monde se retourne à présent sur le petit garçon courant vers moi, j'ai même entendu quelques murmures. Je ne comprends rien à ce qu'il se passe jusqu'à qu'il se retrouve dans mes bras. Je le serre dans mes bras. « Tu m'as manqué, Brooke. Tu nous as tous manqué » Je resserre mon étreinte et l'enveloppe de mes bras.
Tout le monde me regarde, et mes yeux rencontrent ceux de Skillz qui était assis juste à côté de Jamie il y a deux secondes. Je lui fais un signe de la tête, lui faisant comprendre que je m'occupe de Jamie et il se concentre à nouveau à ce qui se déroule devant lui. Je me penche vers Jamie et lui chuchote à l'oreille. « Je ne pense pas que tu étais censé de quitter ton siège, mon ange. » Je le repose au sol et il me tend sa main. Je la lui serre alors qu'il me mène à l'endroit où il était assis. Tout le monde nous regarde. Toujours.
Je m'assois là où il était assis auparavant et je le place sur mes genoux. Il pose sa tête sur ma poitrine et je place mes bras autour de son tout petit corps. Je ne chercher pas à regarder quiconque dans ma rangée, même si je les connais tous. Ce sont mes amis. Je ne peux pas les regarder. Je ne peux pas lire la tristesse dans leurs yeux, la tristesse qui je le sais, se reflète dans les miens. Je ne veux pas qu'ils me voient comme ça et je ne veux pas les voir comme ça non plus.
Je me perds dans mes pensées et oublie où je me trouve. J'ai même l'impression que mes yeux sont fermés. Je ne dors pas, mais je pense que je pourrais m'endormir. Je ferais n'importe quoi pour m'échapper d'ici. N'importe quoi pour m'échapper de ce qu'est ma vie depuis ces dernières heures.
Jamie change de position sur mes genoux et me voilà de nouveau tirée vers la réalité. Je regarde Lucas qui vient de lever et se dirige vers le micro. Je n'avais pas remarqué qu'il était assis tout près de moi. Il semble…je ne sais pas. Il cache ce qu'il ressent, je le sais. Quelque soit ce qu'il ressent, il le cache. Et là encore, je crois que moi aussi.
Il est en train de faire l'éloge. C'est pour ça qu'il se tient debout devant tout le monde. Il est en train de parler d'eux. Sa voix me semble faible, mais je ne peux m'empêcher de penser qu'il est fort. Il est fort et courageux. Il est tout ce qu'il a dit que j'étais dans son livre. Quand à moi, à présent, je ne suis rien de tout ce qu'il me qualifiait. La seule chose qui m'empêche de faillir c'est le petit garçon se tenant sur mes genoux. Je ne peux pas faillir devant lui. Il est trop jeune pour me voir comme ça.
« Nathan Scott était mon frère. Haley James-Scott était ma meilleure amie. »
Etait. Imparfait. Nathan était mon frère. Haley était ma meilleure amie. Ses mots me font mal. Ils étaient vivants. Etaient. Imparfait.
Je sens les larmes commencées à couler le long de mes joues. Mes yeux me brûlent à force d'avoir essayé de les retenir. Je ne peux plus les garder en moi, mais je ne peux pas abandonner. J'ai l'impression que si je me mets à pleurer, je ne serais plus capable de m'arrêter. Merde, je vais me mettre à pleurer. Je vais faiblir maintenant. Je le sens.
« Nathan et Haley étaient…Ils étaient…Il était…Elle était… »
Je ne plus supporter ça. Parce que peut-être qu'ils étaient tout ça, mais ils ne le sont plus désormais. Je crois que je sanglote à présent. Jamie m'entoure de ses bras. J'ai presque envie de rire. Ses parents sont décédés et il est celui qui me console. Je suis la pire tante qui existe. « Ca va aller, Brooke. Tonton Lucas a dit que papa et maman sont au paradis. Ils sont heureux là-bas. Là-bas c'est joli tu sais.» Je me mets à pleurer de plus belle.
Je sens un bras me prendre par l'épaule et me ramener vers lui. Je regarde sur ma gauche et je vois Skillz. Je pense qu'il essaye lui aussi de me consoler mais lorsque je m'attarde un peu plus sur son visage, je réalise que je me trompe. Il a également besoin de réconfort. Il pleure tout comme moi. J'essaye d'être discrète et de rester silencieuse mais mes pleurs se font de plus en plus forts. Je ne devrais pas me sentir embarrassée tout le monde pleure autour de moi. Je ne suis pas la seule.
Les yeux de Jamie sont remplis de larmes mais j'ai l'impression que ses larmes me sont adressées. Je le serre fort dans mes bras afin qu'il comprenne que je suis là, que je vais bien. J'esquisse même un léger sourire. Il ne comprend pas tout, je le sais. S'il avait tout compris, il serait en train de pleurer à l'heure qu'il est. Il serait complètement abattu comme nous tous s'il avait tout compris. Mais il est tellement jeune. Pour lui, ses parents sont au paradis et passent un bon moment. Je ne pense pas qu'il a réalisé qu'ils y seront pour toujours et que jamais ils ne reviendraient. J'espère ne pas être à ses côtés lorsqu'il finira par s'en rendre compte. Je ne pourrais pas le voir comme ça. Mon Dieu que c'est difficile.
J'aimerai que Haley soit là. Elle saurait quoi dire pour me remonter le moral. Elle savait toujours.
Savait. Imparfait.
La cérémonie est terminée et tout le monde grimpe dans sa voiture pour conduire jusqu'au cimetière. Je me tiens devant ma voiture, figée sur place. Je ne suis pas sure que je veuille y aller. « Brooke. » Je me retourne vers l'endroit d'où la voix provient. C'est Lucas. « Monte dans notre voiture, Brooke. » Je ne pense pas que c'est une question, ni même une proposition. Alors, je monte dans sa voiture.
Lucas et moi ne parlons pas durant le trajet. Jamie est à l'arrière et semble calme. Il n'a pas parlé non plus depuis qu'on a quitté l'église. Je le regarde par l'intermédiaire du rétroviseur et me rend compte qu'il est absolument adorable dans son petit costume noir. Si ça avait été pour une autre occasion, je lui aurais dit cela. Mais là, maintenant, ce n'est pas le bon moment. Ce serait tout bonnement inapproprié.
Quand nous somme arrivée au cimetière, tout me parait flou. Je n'entends absolument rien de ce qu'il se passe autour de moi, et je ne vois rien d'autre que ces horribles cercueils. Alors qu'ils s'enfoncent dans la terre j'ai envie de crier d'arrêter. J'ai envie d'ouvrir ces cercueils et j'ai envie que Nathan et Haley bondissent de ses derniers pour crier « On t'a bien eu ! » J'ai envie que tout ça soit une blague. Je n'en ai rien à faire que ce soit la pire et la plus malade des blagues jamais faite. Je rigolerais de toute façon.
Mon portable se remet à sonner. Je suis plus qu'impolie. Je fouille dans mon sac afin de l'éteindre. Je jette un bref coup d'œil au nom s'affichant sur l'écran avant de l'éteindre. C'est ma mère. Elle appelait sans doute pour me hurler dessus. Je m'en fiche. Je m'en fiche de manquer un rendez-vous important et je m'en fiche si je suis supposée être à la compagnie. Je m'en fiche complètement de ma compagnie en ce moment. Clothes Over Bros reculent face à Nathan et Haley de toute façon. En particulier car c'est Haley qui m'avait convaincu de lancer cette fichue société. Je me promets de me rappeler de dédier mon affaire en son nom quand je serais de retour. Je suis pressée de retourner à New York.
Après le cimetière, tout le monde a regagné sa voiture en direction du Karen's Café pour, comment on pourrait appeler ça. L'After ? Non. Sûrement pas. Bref, tout le monde est en route vers le café pour manger et parler de combien on aime Nathan et Haley. Correction, combien on les aimait. Imparfait.
Karen vient vers moi et me prend dans ses bras. Elle me dit combien elle est fière de ce que suis devenue et combien je lui ai manquée. Je ne lui renvoie qu'un faible sourire. Je ne sais pas quoi lui répondre de toute façon, seul un « merci » sort de ma bouche. Elle m'adresse un regard plein de compréhension et me sert à nouveau dans ses bras. Lily se tient juste à côté de nous et me sourie joyeusement. Elle est magnifique. Elle ne semble pas comprendre tout ce qui se passe autour d'elle. Je pense qu'elle se dit que tout ça n'est qu'une fête. Si seulement elle avait raison. Elle se retourne légèrement vers karen. « Où il est Jamie ? ». Karen ne sait pas et moi non plus.
Où est Jamie ?
En parcourant la pièce des yeux, j'aperçois ses cheveux blond et sa veste de smoking. Il est en train de se diriger vers l'arrière du café. Je ne me pose aucune question et le suit. Je devrais sans doute prévenir Karen mais je ne le fait pas.
Je le suis jusqu'au toit du Karen's Café. Lucas m'avait parlé de cet endroit. Haley et lui y avait installé un mini golf quand ils étaient adolescents. Je n'appelle pas Jamie. Je me contente de le regarder en silence. Je ne sais même pas s'il a remarqué que je suis ici. « Ils ne reviendront pas, c'est ça ? ». Apparemment si.
Il se retourne pour me faire face et ça me brise le cœur. Je n'ai aucune idée de ce que je devrais répondre. Merde Brooke, dis quelque chose. N'importe quoi. « Je…Jamie…Je suis désolée. » Bravo Brooke, c'était vraiment n'importe quoi. Belle performance.
Il est en colère à présent, je peux le sentir. Ses yeux sont remplis de larmes et sa mâchoire est serrée. Il s'approche de moi et me frappe sur le côté. Ca ne fait pas mal, ses mains sont tellement petites. Mais ça ma pris par surprise. Je ne dis rien. Il me frappe à nouveau. Et encore, et encore. Et les larmes coulent le long de ses joues. Je commence à se ressentir la douleur dorénavant.
J'attrape son petit poignet pour qu'il arrête. « Je veux ma maman ! » Son cri me fend le cœur. Je le serre contre moi alors qu'il continue de crier. Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas quoi dire.
Si Haley était encore là, elle saurait quoi faire, j'en suis sure.
Après avoir sangloté pendant un moment, Jamie tombe de fatigue dans mes bras. Tout ça a du être extrêmement fatiguant pour lui. Je le prends dans mes bras et le descend dans le café. Lucas est le premier à nous apercevoir et il s'approche, visiblement inquiet. Il me tend ses mains et je dépose directement Jamie dans ses bras. Nos regards se croisent brièvement mais je détourne le mien très rapidement. « Je devrais le ramener à la maison » me dit-il alors que je hoche la tête. « On se voit demain ? ».
« Je rentre à New York dans la soirée. » lui dis-je. Il me regarde perplexe. « Quoi ? »
« Tu n'as pas été prévenue ? T'es censée nous retrouver au cabinet de l'avocat de Nathan et Haley demain. » Je le dévisage, me demandant à quoi il veut en venir. « Pour parler de leur testament… ? » ajoute-t-il en espérant que je m'en rappelle. Je hoche la tête mais je suis persuadée de n'avoir jamais reçu un tel message.
Je lui fais part de tout ça et il m'explique que Nathan et Haley ont sans doute du me laisser quelque chose dans le testament. Je commence à réfléchir à ce qu'elle aurait pu me laisser mais je ne vois absolument pas quoi. Peut-être un peu d'argent ou un truc du genre, mais j'en ai vraiment pas besoin. Peut-être leur maison ? Ils ont toujours voulu que je revienne vivre à Tree Hill, surtout depuis que je suis la marraine de Jamie. Je ne vois vraiment pas de quoi il pourrait s'agir. Je ne comprends rien.
Lucas me donne l'adresse du cabinet et l'heure à laquelle on est censé se rejoindre et on se dit au revoir. Je jette un regard furtif derrière moi. Les gens commencent à s'en aller maintenant. Je devrais sans doute en faire autant si je veux trouver de la place dans un hôtel convenable.
Alors que je me dirige vers la sortie, Karen me rattrape et me demande où j'ai prévu de passer la nuit. Je lui souris en lui disant que j'allais justement chercher un hôtel mais cette suggestion ne semble pas la convaincre. Après m'avoir fait remarquer que c'était ridicule, elle m'invite à rester chez elle. Dans la chambre de Lucas, enfin son ancienne chambre et un peu la mienne également. J'essaye tant bien que mal de refuser mais elle ne veut rien entendre. Je capitule et la suis en souriant. Lily est fascinée par le fait que je suis créatrice. Elle me demande si je pouvais lui faire une robe spécialement pour elle. Bien évidemment, je lui dis que ce serait avec plaisir.
Je ne me rappelle plus m'être endormie mais ça a du être le cas puisque le réveil s'énerve sur la table de nuit me sommant de me réveiller. Je ne suis pas sure que je le veuille mais je me lève quand même et me prépare très rapidement. Je veux aller chez l'avocat et être débarrassée de tout ça. Je veux retourner à New York et me replonger dans le boulot pour oublier Nathan et Haley. J'aimerai pouvoir effacer de ma mémoire ces derniers jours.
Je me retrouve assise dans une pièce avec l'avocat des Scott, assise aux côtés de Lucas, Debbie et Lydia and Jimmy James. L'avocat nous parle de la propriété des Scott et de l'argent et moi, j'essaie juste de trouver ma place. Lucas est le frère de Nathan et le meilleur ami d'Haley. Debbie est la mère à Nathan et Lydia et Jimmy sont les parents d'Haley. Où me situer dans tout ça ?
Je n'arrive pas à regarder quiconque dans les yeux. C'est trop difficile. Lydia et Jimmy ont perdu leur tout petite fille. Debbie son fils unique. Lucas vient de perdre les deux personnes les plus importantes dans son monde. Et j'ai perdu deux de mes meilleurs amis, les plus solides. Notre monde entier s'est effondré le jour de la mort de Nathan et Haley et ça va prendre un certain temps pour qu'il se remette en place.
Je jure devant Diei que si jamais je rencontre se fils de pute, je le tue. Je jure devant Dieu que je le ferai. Et jamais plus il ne boira une seule gorgée d'alcool de toute sa vie. Jamais plus il ne mettra un pied derrière le volant d'une bagnole et jamais plus il n'aura l'occasion de blesser quelqu'un. Je m'en chargerai. Je jure que je m'en chargerai. Comme si boire et conduire n'étaient pas assez, ce fils de pute s'est enfui, il a abandonné mes amis qui se mouraient.
En ce qui concerne Nathan, iles docteurs ont dit que l'impact l'avait tué sur le coup. Les ambulanciers, par contre ont dit que s'ils étaient arrivés quelques secondes avant, ils auraient pu la sauver. Haley aurait pu vivre, survivre. Mais non. Ce connard de fils de pute a percuté leur voiture, tué Nathan et s'est enfui avant de prévenir le SAMU pour sauver la vie de Haley. Je jure devant Dieu que si jamais je lui mets la main dessus, je lui ferai du mal. Je lui ferai du mal en me foutant des conséquences qui s'en suivraient.
L'avocat a presque terminé. Il nous a tout dit. Mon nom n'a pas encore été mentionné. Peut-être qu'ils ont fait une erreur ?
Il commence alors à nous parler de Jamie. Et je me demande qui est-ce qui va recevoir la garde de ce petit bonhomme. Mes choix se portent vers Lucas ou Debbie. Non pas que Lydia et Jimmy soient hors compétition mais ils vivent dans un mobile home et voyagent 10 mois sur 12. Ils ont vu Jamie moins de fois que moi. Lucas et Debbie ont toujours été présents depuis ça naissance. Il ira chez l'un ou l'autre.
Je me promets d'aider celui qui recevra la garde de Jamie. J'ai énormément d'argent, d'argent qui me sert à rien. J'en donnerai avec plaisir à Lucas ou à Debbie pour les aider à élever Jamie convenablement. Je lui ouvrirai un compte d'épargne pour ses études de toute façon. Il mérite le meilleur, pas vrai ?
J'entends mon nom, mais je n'ai pas entendu ce qu'a dit l'avocat. J'étais perdue dans mes pensées et j'en ai oublié sa présence. Tout le monde parait bizarre et je suis à présent sure que j'ai loupé quelque chose d'important. Ils me regardent tous, choqués. Je ne comprends pas. Mince, j'aurai vraiment du être plus concentrée.
« Vous en êtes sur ? » demande Debbie. Sur de quoi ? Je regarde Lucas pour qu'il m'aide à comprendre mais il détourne son regard. Il est énervé, ça ce ressent. Mais pourquoi ? Que diable ai-je raté ?
« J'en suis sur, Mme Scott. » Sur à propos de quoi Nom de Dieu ! « Mr et Mme Scott ont été parfaitement clairs. James Lucas Scott a été laissé sous la tutelle de Brooke Davis » Pardon ? Est-ce que j'ai bien entendu ? A mon tour d'être choquée à présent.
« Je… Et merde. » Murmurais-je. Tout le monde me regarde et je ne sais pas quoi faire. Cela doit être une blague. Et merde. Ca n'amène rien de bon. « Non. Non, non, non, non, non. Il doit y avoir une erreur quelque part. » Tout le monde se retournent vers l'avocat. Visiblement, ils sont d'accord avec moi.
Mais il n'y a aucune erreur. Putain de merde. Ils m'ont confiée Jamie. Et je ne sais même pas ce que je ressens face à ça.
… Sont-ils fous ?
J'espère que ce premier chapitre vous aura plu. N'hésitez pas à me faire remarquer s'il y a des fautes.
Et surtout, n'oubliez pas les REVIEWS =D
