Bonjour à tous·tes ! J'ai commencé cette histoire il y a environ deux ans, et même si c'est assez différent de ce que je fais maintenant, , je n'aime pas commencer une histoire sans la finir et la voici donc. Elle comptera cinq chapitres. Elle devait à la base être divisée en deux parties et un interlude, mais la première partie faisant plus de 9000 mots, j'ai décidé de la coupé en deux.
Je ne sais pas si cette histoire peut-être considérée comme une UA mais en vue de la présence de personnages originaux, peut-être. Elle ne correspond pas tout à fait au canon, du moins je pense, notamment parce que Legolas est plus âgé que ce qu'il semble être. Son âge est quelque chose qui a été longuement discuté, et si je suis plutôt de l'avis qu'il a dû naître quelque part à la fin du deuxième voir du troisième millénaire du Troisième Âge, j'ai dû ici le faire naître avant l'an 1050, afin qu'il est connu la Forêt Noire alors qu'elle était encore Vertbois Le Grand.
La traduction des noms des personnages originaux et de l'elfique se trouve en fin de chapitre. Tout ce qui concerne le sindarin dans cette histoire vient du site real de DreamingFifi qui est une source intarrissable de découverte.
Voilà, je m'arrête ici avec mon long blabla et vous laisse découvrir le premier chapitre de cette histoire. Bonne lecture et n'hésitez pas à laisser une review. Les reviews, c'est le bien.
promis je suis gentille ;)
Disclaimer : L'univers de la Terre du Milieu (personnages, langues, lieux, etc) ne m'appartient pas et je ne suis pas payée pour écrire cette histoire. Elle n'est là que pour mon amusement et le vôtre, j'espère.
Warning : pour la présence de violence.
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Chapitre 1
Forêt Noire, An 2251 du Troisième Âge
Jamais la forêt ne lui est apparue si sombre,pas même après les centaines d'années qu'il a passé sous le feuillage de ces arbres. Il a évidemment vu les ténèbres grandir, a été témoin de la mort de Verbois Le Grand et de la naissance de ce que les autres royaumes appellent désormais la Forêt Noire. Il a vu les arbres tomber malade, leur chant se muant en un murmure brisé, empli de mélancolie et de regrets pour les Jours Anciens. Il a vu les araignées géantes tisser leur toile parmi les branches, absorbant l'énergie de la végétation. Il se souvient encore de son père et de sa décision de construire leur capitale plus au Nord, laissant derrière eux le foyer qu'il a connu étant enfant. Il a également remarqué les groupes d'orques se rapprocher, encore et encore, des cavernes dans lesquelles ils vivent désormais. Il a assisté à la mort de bien trop d'hommes de la garde et a porté leur deuil.
Même après toutes les terribles images que ses yeux ont vu, après toutes ces visions cauchemardesques, il n'a jamais vu une nuit si sombre tomber sur son royaume. Si sombre que même ses yeux d'elfes distinguent à peine les orques qu'il tue. Ni la lumière argentée d'Ithil ni la lueur lointaine des étoiles n'est visible, comme si l'obscurité recouvrait le monde.
Leur patrouille a pourtant commencé comme toutes les autres. Ils sont partis au crépuscule, alors que le ciel emportait le soleil, teintant l'horizon dans un dégradé de pourpre et d'or. Pendant de longues minutes, ils ont parcouru les bois, attentifs à chaque bruit, à chaque ombre. Ils étaient à pied, des chevaux auraient été trop bruyants à son goût. Ils se sont déplacé de branches en branche, d'arbre en arbre, alors qu'une seconde partie de leur groupe était au sol. Ils ont progressé avec agilité, aussi silencieux que le vent qui soufflait dans le feuillage. Leur patrouille aurait dû être brève puisque la nuit approchait.
Mais la nuit est totalement tombée à présent et ils sont toujours là, dans cette prairie qui s'est transformé en champ de bataille. Ce groupe d'orque les a pris par surprise, anormalement discrets pour ces créatures immondes. Ils ont fait preuve de ruse, et bientôt les elfes se sont retrouvé en sous-nombre. Il a pris la décision d'envoyer un soldat pour prévenir la capital.
De longues minutes se sont écoulé depuis. Et aucune aide n'est venue. Le temps leur manquera bientôt et il ne sait que faire.
Tout autour de lui n'est que chaos il peut entendre les grognements de leurs ennemis, les flèches tirées par ses hommes, le choc des lames elfiques contre les épées rouillées de leurs adversaires. L'odeur familière d'une averse d'automne sur les feuilles mortes disparaît derrière la puanteur que dégagent les monstres. Il a laissé son arc de côté au profit de ses deux épées. Elles sont comme une extention de ses bras elles volent dans l'air, parant les attaques qui lui sont destinées. Elles emputent des membres, tranchent des gorges et transpercent des coeurs dans une danse mortelle.
Des orques ont envahi la prairie depuis des minutes. Ou est-ce des heures ? Il ne peut le dire. Il réagit à l'instinct, son seul but est de protéger ceux qui peuvent encore l'être. Ce combat est un carnage. Ils n'ont pas eu le temps de monter un plan, réfléchir à une stratégie. Ils se défendent et tuent, car il n'y à rien d'autre à faire.
Il sait qu'il est couvert de sang et d'entrailles les blessures qu'il cause sont faites pour tuer ses ennemis sur place. Ses coups envoient du sang partout, salissant ses cheveux, son visages et ses vêtements, mais aussi l'herbe de la prairie, autrefois d'un vert vif. Tout ça n'est que violence, sous sa forme la plus brutale, la violence de ceux qui se battent pour voir l'aube qui vient. Cette violence est instinctive, primitive. Peut-être était-ce ainsi que les elfes qui se sont éveillés sur les rives du Lac Cuiviénen se battaient contre les créatures de Morgoth qui venaient les emporter. Ils devaient se battre à main-nues, aucune armes n'ayant encore été inventée. Legolas ne peut que supposer mais il a l'impression que la force qu'il met dans ce combat est brutale, comme venu de l'ancien temps, un âge où le monde n'avait vu ni soleil ni lune et où les Valar n'avaient pas encore mis un terme au règne de Morgoth sur les Terres du Milieu.
Il sens quelque chose changer dans l'air, comme si une acalmie se profile. Il regarde autour de lui pour voir les dégâts que le combat a causé et ce qu'il voit serre son coeur d'inquiétude. De trop nombreux corps d'elfes sont au sol, immobiles, blessés ou pire. Legolas réalise également que l'effectif de leur ennemi décroit, lentement mais sûrement. Trop lentement, toutefois. Ils semblent néanmoins avoir le dessus à présent. Ce n'est plus qu'une question de minutes ils doivent résister, la fin est proche…
Il est violemment ramené à la réalité lorsqu'un cri résonne dans l'air. Ce cri vrille ses tympans et transperse son coeur. Il est plein de douleur, d'étonnement et de colère. Un cri féminin qu'il reconnait immédiatement.
Et pour un instant, le monde cesse de tourner.
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Vertbois Le Grand, 1045 TA
La forêt était presque silencieuse alors qu'il se tenait là, sur la branche d'un grand chêne. Tous ses sens étaient concentrés sur ce qui l'entourait il pouvait entendre la rivière couler un peu plus à l'Est ainsi que le chant des oiseaux, il percevait l'odeur des fleurs printanières poussant dans une prairie un peu plus loin, sentait les rayons du soleil sur sa peau.
Mais le plus attentif de ses sens étaient sa vue. Son regard bleu fixait son objectif à quelques dizaines de mètres de là. Il ne voyait que cette pomme, attachée à une fine corde et reliée à la branche d'un arbre, se balançant doucement dans l'air.
Son cousin Gwaerenor avait été clair il aurait le droit de manger les fruits qu'ils avaient cueillis – des mûres et des framboises, entre autres choses – seulement s'il parvenait à toucher la pomme. Et Legolas aimait les framboises. Vraiment. C'était tout ce qui comptait pour son jeune esprit à cet instant.
Il banda bientôt son arc et plaça sa flèche, plissant les yeux pour mieux voir sa cible. Son corps était figé sous la concentration, le seul mouvement perceptible étant ses cheveux voletant dans l'air tiède. Il pouvait voir clairement la pomme à présent, il pouvait prévoir sa position dans l'instant qui suivrait, le temps que sa flèche mettrait à l'atteindre… Il était temps qu'il tire…
Soudain, quelque chose entra en collision avec la branche sur laquelle Legolas s'était accroupi. Sous le coup de la surprise, il lâcha sa flèche, son arc lui échappa des mains et il tomba de son perchoir. Il se rattrapa comme il put, se balançant dans l'air alors qu'il tenait la branche d'une main. Tout s'était produit en un battement de cil, et le jeune ellon eut à peine le temps de comprendre qu'il entendit un rire juste au-dessus de lui.
Il releva les yeux pour trouver la source de ce rire et se retrouva bientôt face à face avec une elleth aux cheveux brun, elle n'était plus une enfant mais pas encore une adulte. Elle affichait un air fier et ses yeux gris pétillaient de malice contenue.
Legolas grinça des dents il aurait dû le voir venir. Il avait été trop concentré sur sa cible et avait ainsi oublié l'une des premières leçons que son maître d'armes lui avait appris : ne jamais laisser retomber sa vigilance. C'était ce qu'il avait fait, et il avait laissé cette elfe le surprendre.
Son étonnement se transforma en frustration puis en agacement quand il vit l'elleth préparer son arc pour tirer. Elle visa la pomme et sa flèche l'atteignit avec précision. Elle lui lança ensuite un sourire victorieux qui fit bouillir Legolas de l'intérieur.
Elle rit une nouvelle fois avant de descendre de l'arbre. Le prince la regarda, tentant de garder son calme. Il la suivit finalement, ses pieds touchant le sol quelques secondes plus tard. Il jeta un coup d'œil autour de lui pour voir où avait pu aller la flèche qu'il avait lâchée dans sa chute, mais il l'avait apparemment perdu. Il grimaça intérieurement son tuteur n'allait pas être ravi en apprenant cela.
Legolas entendit bientôt des pas approcher, et se retourna pour voir de qui il s'agissait. Il vit sur sa droite l'elfe brune qui avait volé son panier de framboises et perçut la source des pas, deux ellyn qui se dirigeaient vers eux. Il vit Gwaerenor, son cousin et Ferdir, l'un de leurs plus proches amis. Ce dernier portait un panier de fruits et regardait de droite à gauche, de Legolas à l'elleth, semblant ignorer à qui il devait le donner. Quant à Gwaerenor, il les fixait également tout en haussant un sourcil suspicieux.
— Il semble que tu aies perdu notre pari, Legolas, dit-il avec évidence.
— Je ne l'ai pas entendu arriver, se défendit faiblement le prince.
— Ce n'est pas mon problème, mais le tien.
Gwaerenor prit le panier des mains de Ferdir et se tourna vers l'elleth brune, à la plus grande frustration de son cousin.
— Je crois que cette récompense vous revient, madame, déclara-t-il avec une courtoisie exagérée en lui tendant la dite récompense.
— Vous êtes très généreux, mon seigneur, répondit-elle en acceptant le cadeau. Je ne suis cependant pas certaine de mériter un tel présent.
— Vous le méritez bien entendu. Agorel vê, heryn vill, la complimenta exagérément Gwaerenor.
— Ant lîn vîr mi 'ûr nîn. Le fêl, hîr vuin.
— J'espère que tu n'es pas trop déçu de cette défaite, mellon nin, dit Ferdir à Legolas, en lui donnant un coup de coude amical.
— Je voudrais contester sa victoire, protesta le prince en pointant l'elleth brune du doigt. Elle ne faisait pas partie de notre jeu et n'a pas non plus accepté les termes de notre pari. Elle n'était donc pas en compétition pour la récompense.
— Si tout cela n'est qu'une question de fruits, hernil nín, je serais ravie de partager avec vous, assura l'elfe d'un ton faussement condescendant.
— Ce n'est pas qu'une question de fruits, s'offensa Legolas. Enfin, pas seulement, ajouta-t-il avec un sourire penaud.
— Acceptes donc une part de cette récompense comme un gage de mon admiration dans ta tentative de la gagner.
Legolas ne manqua pas le ton moqueur dans ses mots, mais au lieu de se sentir offensé, il commença à rire avec la jeune fille. Ils furent vite rejoints par Gwaerenor et Ferdir, tous deux habitués à leur constante compétition. Il n'y avait pas un jour sans que le Prince d'Eryn Galen et la fille du Capitaine de la Garde ne commencent un concours amical et frivole. Ils étaient tous deux de grands archers, mais où Legolas était un formidable adversaire à l'éper, c'était dans le combat au corps à corps que son amie était la plus douée.
— Ne devrions-nous pas trouver un endroit où nous installer pour déguster ses fruits ? demanda Gwaerenor avec impatience.
— J'ai dit que j'allais partager ce panier avec Legolas, lui rappela l'elleth. Qui te dit que je vais également le partager avec toi ?
— Enfin Laineryn ! s'exclama Gwaerenor, outré. Tu n'oserais pas priver un ellon affamé de ces délicieuses baies ?
Laineryn lui lança un grand sourire avant de prendre la main de Legolas et de partir en courant. Ils furent bientôt poursuivis par Gwaerenor et Ferdir, et leurs rires s'élevèrent alors, se mêlant aux chants des arbres et des oiseaux.
Ils passèrent le reste de l'après midi allongés dans l'herbe tendre d'une prairie à savourer la tiédeur de cette journée de printemps, le son de la rivière un peu plus loin et le fruit de leur récolte. Ils parlèrent et s'amusèrent, dans l'innocence de leur jeunesse. Ils passaient le plus clair de leur temps libre ensemble, étant devenus inséparables dans les premières décennies de leur vie. Malgré la position de Legolas et Gwaerenor, respectivement fils et neveu du roi, aucune formalité n'existait lorsqu'ils étaient seuls. Quant à leur comportement à la cour, ils trouvaient un malin plaisir à exagérer leurs mots et leurs révérences, à la plus grande frustration de leurs tuteurs.
Anor avait déjà entammé sa descente vers l'Ouest quand ils revinrent à la capitale. Ils marchèrent, se chamaillant dans une complicité joyeuse dans les rues de la ville, saluant d'un geste de la main ou d'un signe de tête les elfes qu'ils reconnaissaient. Ils atteignirent bientôt le palai, passant devant les gardes postés à l'entrée, les quatres adultes souriant devant tant de gaité enfantine.
Dès qu'ils pénétrèrent dans la cour principale, les quatre adolescents aperçurent une silhouette aux cheveux sombres se tenant en bas des marches menant à la grande porte. La personne portait l'uniforme gris et brun de la garde royale, une épée à son côté. Quand ils la reconnurent, les quatre elfes cessèrent leur conversation et la silhouette, celle d'un ellon de grande taille, s'arrêta à l'heure hauteur et s'inclina devant Legolas et Gwaerenor.
— Vos altesses, dit-il avec une formalité toute sindarin.
— Capitaine, répondirent simultanément les deux princes.
— Laineryn, je te cherchais, dit le guerrier en se tournant vers sa fille. Tu ne dois pas rentrer si tard, ta mère s'inquiète pour toi.
— Je suis désolée Adar, répondit l'elleth brune. Legolas et moi avons commencer un concours de tir-à-l'arc amical et nous n'avons pas vu le temps passer.
— Laineryn, combien de fois t'ai-je dit d'adresser convenablement le prince quand tu le mentionnes ? la réprimanda son père.
— De telles formalités ne sont pas nécessaires. Laineryn et moi sommes amis depuis de longues années, capitaine, intervint Legolas.
— J'entends ce que vous me dîtes, hernil nín. Mais viendra un temps où Laineryn deviendra soit un membre de la garde ou une dame de la cour et où une telle familiarité à votre égard ne sera plus acceptable. Elle doit l'apprendre dès à présent.
Legolas regarda la réaction de Laineryn aux mots de son père, et ne fut pas surpris lorsqu'il la vit serrer les poings. Húrdir avait toujours attendu beaucoup de sa fille et, si le prince n'aurait jamais remis en doute l'amour qu'il avait pour elle, son amie n'apprécier guère d'être réprimandée ainsi devant ses pairs. Elle avait sa fierté, un trait de caractère qu'elle avait hérité d'Húrdir, fierté qui avait tendance à se manifester aux moments les moins opportunts.
— Je suis désolée, mon seigneur, dit finalement Laineryn en se tournant vers Legolas.
Ce dernier ressentit l'envie soudaine de lui prendre la main pour la rassurer mais se retint, ne voulant s'interposer entre le capitaine et sa fille, cela n'était pas sa place.
Laineryn et Húrdir se fixèrent en silence, leurs yeux défendant l'autre de céder, jusqu'à-ce que la jeune fille abdique finalement. Son père lui fit signe de saluer ses amis, et une fois que ce fut chose faite, ils partirent tous deux .
Legolas, Ferdir et Gwaerenor échangèrent un regard dubitatif et le dernier haussa les épaules. Le fils du roi se tourna à nouveau vers l'endroit où son amie avait disparu, se disant à quel point il n'avait pas hâte de grandir il aimait bien trop leurs escapades dans la forêt, leurs chamailleries amicales et l'insouciance de leur jeunesse. Ils auraient bientôt des responsabilité cependant, ils devraient donc profiter du temps qui leur était imparti autant qu'ils le pourraient.
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La peur pulse dans son corps comme un second battement de cœur, coulant dans ses veines et paralysant ses sens. Son esprit a conscience qu'il se trouve au milieu d'un champ de bataille et qu'une seule seconde d'inattention pourrait lui être fatale. Il semble pourtant qu'il ne puisse assimiler ce qui se passe autour de lui ou forcer son corps à bouger.
— Legolas, derrière vous !
L'avertissement le ramène à la réalité et il a juste le temps de se baisser pour éviter la flèche qui lui était destinée. Il se retourne tout en sortant l'une des dagues dissimulées dans l'une de ses poches avant de la lancer dans la direction de l'orque. Elle atteint sa cible entre les deux yeux et la créature tombe, raide morte. D'autres orques viennent dans sa direction et il ne peut rien faire d'autre que de se défendre il agit à l'instinct, ses coups sont toujours précis et brutaux mais son esprit est ailleurs. La seule pensée cohérente qu'il peut formuler est qu'il doit retrouver l'elleth qui a crié avec tant d'agonie dans la voix. Il doit y aller.
Les orques ont dû sentir que leur fin est proche puisqu'ils se lancent dans une ultime tentative de vaincre les elfes. Leurs assauts sont plus violents, plus anarchiques et plus rapides mais les flèches qu'ils tirent et les coups de leurs épées et de leurs poings n'en sont pas moins meurtriers. Ceux d'entre eux qui tiennent encore debout défendent férocement leur vie et Legolas et les membres restant de sa patrouille doivent rester vigilents et efficaces.
Quand le dernier orque est tué et que son corps heurte le sol, un silence de mort tombe sur la prairie. Les oiseaux nocturnes ont cessé de chanter il y a longtemps, mais ni le bruit du vent ni le son de la pluie qui tombe ne sont audibles. Legolas ne sait pas si le silence vient du sang qui innonde toujours sa tête, le choc du combat ou l'engourdissement de ses sens maintenant qu'il n'a plus à se concentrer sur le fait de se battre pour survivre.
Mais les sons reviennent finalement, et il peut entendre les gémissements des elfes blessés, les grognements de douleur et le dialecte sylvestre rapidement parlé par ceux qui sont toujours debout et qui viennent en aide à leurs camarades tombés au combat.
Il réagit rapidement après ça, se rappelant de l'urgence de la situation. Il regarde autour de lui et le spectacle est terribles des corps jonchent le sol, d'elfes et d'orques. Ces derniers sont tous morts, des flèches, des épées ou des dagues sortent de leur carcace à des angles étranges. Legolas ressent une certaine satisfaction à cette vision comme dirait son cousin Gwaerenor, « un bon orque est un orque mort » et le prince ne pourrait être plus en accord avec cela. ils devront brûler les corps et ce funeste bucher laissera une marque indélébile sur l'herbe de la prairie.
Legolas baisse les yeux et voit que ses pieds pataugent dans un mélange infâme d'herbe piétinée, de boue, de feuilles mortes, de sang noir et de vicères. Sorti de nulle part, son esprit forme devant ses yeux l'image d'Anor baignant de sa lumière dorée une prairie semblable à celle-ci, de deux elfes profitant d'une journée d'été au milieu des herbes hautes et des fleurs blanches et jaunes… Le contraste de ce souvenir avec sa situation actuelle est si incongru qu'il en serait presque absurde. Il ne sait pas si cette prairie est précisément celle où il s'est tant de fois rendu avec…
Il relève soudainement la tête, regardant frénétiquement autour de lui. Après ce qui lui semble des heures, il trouve celle qu'il cherche.
La vision est plus horrible que ce que son esprit aurait pu imaginer. La bile lui monte à la gorge et il doit s'empêcher de détourner les yeux.
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Traduction :
Ithil: la lune
Ellon : elfe (masculin)
Elleth : elfe (féminin)
Ellyn : elfes (masculin pluriel)
Gwaerenor: le vent
Ferdir: chasseur
Agorel vê, heryn vill(formel) : Vous avez réussi avec brillot, madame
Ant lîn vîr mi 'ûr nîn. Le fêl, hîr vuin (formel):Je chérirai votre présent dans mon cœur. Je vous remercie, mon seigneur.
Mellon nín: mon ami-e
Ernil nín: mon prince
Eryn Galen: Vertbois Le Grand
Laineryn: forêt libre
Anor: le soleil
Hurdír: prêt à agir
Adar: père
