« Disclaimer » : Aucun des personnages/lieux/objets/etc. ne m'appartiennent. Ils appartiennent à la fantastique auteure de la saga Harry Potter, J.K. Rowling. Je les emprunte quelques minutes, mais non dans le but de m'enrichir. Juste pour le plaisir! :D
Avertissement : L'histoire qui suit implique une relation consentante entre 2 hommes. Si ce genre de situation ne vous convient pas, revenez en arrière. Aussi, il s'agit d'une fic classée M, ce n'est pas pour rien. Lemon en vue. Vous en êtes désormais prévenus. C'est entre vos mains.
Les cours particuliers
« Nous savons que vos responsabilités de Préfet-en-chef vous accaparent déjà beaucoup, Monsieur Weasley, mais si j'ai pensé à vous lorsque j'ai su qu'un élève aurait besoin de cours particuliers pour l'aider dans ses travaux, et ce, dans plusieurs matières, c'est que vous êtes l'étudiant qui avez reçu le plus de BUSE de votre niveau, dit Albus Dumbledore, le directeur de l'école de sorcellerie Poudlard. Vous serez aussi probablement celui qui obtiendra le plus d'ASPIC. Vous pouvez prendre quelques jours pour y réfléchir, mais je vous assure que votre aide serait grandement appréciée. Cet étudiant en a vu de toutes les couleurs l'année dernière », ajouta-t-il par dessus ses lunettes en demi-lunes.
Pour la première fois de son existence, Percy Weasley ne savait pas que répondre à son directeur devant une nouvelle tâche. Pourtant, il accepta ces nouvelles responsabilités en plus de ses tâches de Préfet-en-chef.
« Je serai ravi d'en avertir votre nouvel élève particulier : Marcus Flint. »
Oui, Percy Weasley allait donner des cours particuliers à Marcus Flint.
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Lundi 13 septembre 1993
Aujourd'hui, je commence mes cours particuliers avec Percy Weasley. Comme si ce n'était pas assez humiliant de couler sa dernière année, il faut que mon professeur particulier soit un Gryffondor. Au moins, ce n'est pas Olivier Dubois. C'est toujours ça de pris.
La journée a vraiment mal débuté. Tout le monde me regarde de haut depuis deux semaines, car ils croient que si j'ai redoublé mon année, c'est parce que je suis con. Ils croyaient réellement que si je n'allais pas au cours, c'était par choix? Eh bien non. J'étais chez moi en train d'empêcher mon père d'assassiner mon frère cadet. Ce qui n'a manifestement pas fonctionné. Encore une chance que Dumbledore ait compris ce qui m'est arrivé et m'ait permis de conserver mon titre de Capitaine de l'équipe de Quidditch de Serpentard.
Bon, je vais retourner en classe pour la deuxième partie de mon cours de Divination – soit dit en passant la pire matière qui ait vu le jour – et après le dîner viendra le supplice suprême : le cours particulier. Avec Percy Weasley.
Xxx
Percy était hautement angoissé par l'arrivée prochaine de son élève particulier. De ce qu'il savait, Marcus Flint, en plus d'être physiquement repoussant, devait se situer dans les élèves les moins forts à l'école de sa cohorte. La preuve : il avait dû redoubler son année. Percy méprisait tous ceux qui n'avaient pas la discipline d'obtenir le plus de BUSE et d'ASPIC qu'ils en avaient la possibilité, mais essayait tant bien que mal de ne pas laisser paraître son mépris envers son futur élève, de peur que ce dernier s'en rende compte à son arrivée. Malgré tout, Marcus Flint était plus costaud et mesurait un peu plus que Percy, et cela l'angoissait légèrement.
Emprisonné dans ses pensées, Percy n'entendit pas son élève entrer dans la bibliothèque et se glisser à ses côtés dans la bibliothèque. Ce n'est lorsque le Serpentard le salua d'un signe de tête que Percy se rendit compte de sa présence. En fait, cela faisait environ une minute qu'il fixait la tablette en face de lui, et ce, probablement avec un air de mépris.
« Euh, bonjour! » dit-il de son air pompeux habituel.
« Bonjour. Désolé de te sortir de tes pensées ainsi, ajouta le Serpentard avec un sourire en coin. Je peux te laisser à ta contemplation de tablettes de bibliothèque. Je ne sais pas ce qu'elles t'ont fait, mais je n'aimerais pas me faire regarder avec cet air de mépris si j'étais à leur place. »
Percy regardait son élève avec un air perplexe. Est-ce de l'humour? Se moque-t-il de moi? Marcus dut s'en rendre compte parce qu'il ajouta :
« C'était une blague. Je ne riais pas de toi. Je trouvais juste assez cocasse que quelqu'un regarde avec mépris des tablettes. Mais je ne voulais en rien te porter préjudice. »
« Ce n'est rien. Comment s'est passée ta première semaine de cours? » demanda-t-il, question de rester poli et distingué.
« Comme si ça t'intéressait. Je ne te fais que perdre ton temps. Question, d'ailleurs, de ne pas trop te faire perdre du temps, j'ai écrit le brouillon de mon devoir de Potions afin que tu le lises et me dises ce qu'il y a à améliorer. »
En lisant le texte de son élève particulier, Percy dut admettre que Marcus Flint ne devait pas être un des élèves faibles de la cohorte, car son texte, à son propre avis, frôlait la perfection. Son étonnement fut si grand qu'il ne put retenir sa question.
« Comment se fait-il que tu aies redoublé ton année en Potions? Ton devoir frise la perfection. Je me dois de l'admettre, mais ton texte est bien meilleur que le mien. »
« Si tu veux vraiment le savoir, je suis uniquement doué en Potions. Attends de devoir m'aider en Botanique, je suis vraiment le pire des idiots. Tu vas alimenter les rumeurs comme quoi je suis un imbécile d'ici un mois, j'en suis persuadé. »
Même Percy pouvait distinguer l'amertume dans les paroles de son élève.
Après avoir revu ensemble les notes de Métamorphoses et de Divination de Marcus – puis s'être mis d'accord sur l'inutilité de cette dernière matière – ils se donnèrent rendez-vous dans le bureau privé du Préfet-en-chef la semaine suivante, puisque Madame Pince, la bibliothécaire, les fixait avec son air (caractéristique) pincé.
Marcus dit au revoir à son professeur particulier devant la bibliothèque avant de retourner à son dortoir dans les donjons.
Percy le regarda descendre les escaliers en se félicitant d'avoir accepté de prendre Marcus comme élève : son devoir de Potions serait excellent!
En arrivant dans la Salle Commune des Gryffondors, il croisa Olivier Dubois.
« Fini de patrouiller, monsieur le Préfet-en-chef? » Se moqua gentiment le Capitaine de l'équipe de Quidditch des Gryffondors.
« Oui, je reviens de la bibliothèque, j'avais… »
Il ne termina jamais sa phrase. D'une part parce que ses frères jumeaux Fred et George vendaient des bonbons faits maison à des élèves de première année et d'autre part car il ne savait pas comment allait réagir son compagnon de dortoir s'il lui annonçait qu'il donnait des cours particuliers à son ennemi de toujours. Il hésitait entre un discours sur le fait de fraterniser avec l'ennemi ou bien rire de lui à n'en plus finir. Aucun des deux n'était particulièrement agréable, mais Percy se souvenait du regard que lui avait jeté Dumbledore en disant que Flint « en avait vu de toutes les couleurs ». Il ne voulait en aucun cas être méchant avec lui. Il garda donc son rôle de tuteur pour lui.
Xxx
Mardi 14 septembre 1993, vers minuit
Je viens de revenir de mon cours, qui, ne le cachons pas, s'est déroulé à merveilles. Loin d'être le Préfet-en-chef pompeux auquel je m'attendais, il m'a avoué avoir trouvé mon devoir de Potions meilleur que le sien. En plus, il s'est demandé pourquoi j'avais coulé. J'ai sûrement remonté dans son estime.
Nous avons un peu ri ensemble du cours de Divinations, et je dois avouer que ça m'a énormément étonné de voir que son respect ultime envers l'autorité n'a pas trop altéré son esprit. Il faudrait avoir été mordu par un farfadet pour ne pas se rendre compte que Trelawney est folle à lier.
Bon, je devrais aller dormir si je ne veux pas être en retard pour le cours de Runes de demain matin, qui se donne en commun cette année avec les Gryffondors. Je me demande juste si Weasley va parler de nos cours à ses compagnons de chambre. Si oui, je vais vraiment être dans la merde. On ne me laissera pas tranquille pendant le reste de l'année.
Bon, le devoir de Potions et puis, au lit! Un sportif doit bien dormir, après tout.
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Pendant les semaines suivantes, Percy et Marcus continuèrent à se voir une ou deux fois par semaine, selon les besoins du Serpentard. Avec les semaines, ils développèrent une relation mutuelle de respect et une certaine complicité. Marcus appréciait de Percy qu'il ne le juge pas inutilement (et à voix haute), tandis que Percy appréciait la compagnie du Serpentard ainsi que les commentaires qu'il ajoutait à ses propres notes. En fait, Percy n'arrivait pas à comprendre pourquoi il avait redoublé son année. C'est pourquoi il le lui demanda un soir, lorsqu'ils étudiaient dans le bureau du Préfet-en-chef.
« Comment se fait-il que tu aies coulé tes ASPIC? Je veux dire que tu n'as pas réellement besoin de tuteur : tu es un bon élève! »
« C'était une des conditions de Dumbledore pour garder mon poste de Capitaine, » dit-il en regardant ses mains.
« Oui, mais tu serais très capable de t'en sortir sans moi! »
« Si tu ne veux plus me donner de cours, dis-le à Dumbledore. Sinon, on se revoit la semaine prochaine. »
Marcus mit ses cahiers dans son sac, et se prépara à sortir. Juste avant qu'il passe le pas de la porte, Percy marmonna quelque chose du genre de « à la semaine prochaine, alors ».
« Parfait. »
Sous le choc, Percy fixa la porte pendant plusieurs minutes. Immobile. Il ne comprenait pas pourquoi Marcus l'avait si mal pris. Puis, il se mit à chercher toutes les raisons possibles pour lesquelles le Serpentard pourrait avoir honte d'avoir redoublé son année. Ne tenant plus en place et incapable de se remettre à travailler sur son devoir de Métamorphoses, il retourna dans la Salle Commune. Après tout, faire des remontrances aux élèves récalcitrants, ses frères compris, lui remontait habituellement le moral.
« Zut! Ils pratiquent, ce soir, » grommela Percy dans sa barbe.
Pourtant, ils étaient bien en train de semer la zizanie dans la Salle Commune, ce qui laissa Percy de marbre dès qu'il eut passé le portrait de la Grosse Dame.
« Vous n'aviez pas de pratique, ce soir? »
Ses yeux sortaient légèrement de leurs orbites, et son visage semblait figé par la suspicion.
Finalement, ce fut Oliver Dubois qui répondit à sa question :
« Nous devions avoir une pratique, mais les Serpentards avaient réservé le terrain. Quel pied, ce Flint! Il arrive en retard, mais il a le droit de garder le terrain. Et tout ça, malgré que son Attrapeur soit blessé! Pfff! »
« Il devait bien avoir une raison d'arriver en retard! » ne put s'empêcher de s'écrier Percy.
Si l'air de Percy semblait suspicieux quelques minutes auparavant, le regard d'Olivier était carrément accusateur.
Percy eut droit à un long discours d'Olivier sur le fait de prendre la défense des Serpentards, et ce, tout le temps que dura leur montée à leur dortoir. Percy, alors qu'il ne désirait que la solitude de son lit à baldaquin, finit par répondre brusquement au Capitaine de Gryffondor que c'était en partie de sa faute s'il y avait autant de compétition malsaine entre les maisons. Et il lui claqua la porte au nez.
« Mais c'est mon dortoir aussi! »
Percy soupira : le pire, c'est qu'il avait raison.
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Mardi 12 octobre 1993
Pour qui il se prend de me dire des choses pareilles? Il croit que je vais lui dire tous mes secrets juste en échange de ses yeux (qu'il a très beaux, d'ailleurs)? Et pourquoi ai-je accepté de rester Capitaine? Je dirige une bande d'incompétents pleurnichards qui ont du porridge à la place de la cervelle! Avec une équipe pareille, il est tout simplement que je gagne la Coupe.
Il est toujours possible qu'on gagne contre Poufsouffle et Serdaigle, mais il est impossible qu'on batte Gryffondor. Pas avec Potter comme Attrapeur. (Malefoy n'est pas capable de voir un Souaffle qui approche à grande vitesse de son visage.) Cette bande de crétins braves, mais qui ne sont pas foutus de se mêler de leurs affaires!
Oh et puis merde.
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« Je suis vraiment désolé de t'avoir brusqué ainsi que je l'ai fait la semaine dernière. Ce n'est absolument pas de mes affaires, et je n'avais aucun droit d'exiger quelque explication que ce soit à propos de ta vie. Je serais honoré de continuer à être ton professeur particulier, parce que je crois que tu as vraiment beaucoup de potentiel. Et je le crois sincèrement. »
Après ce discours quelque peu pompeux, Percy regarda Marcus à travers ses lunettes en écailles et inspira un bon coup. Malgré la clarté de son discours, qu'il avait travaillé la veille, il avait peur de la réaction du Serpentard. Sans savoir exactement pourquoi, Percy espérait vraiment que Marcus reste son élève, car il le voyait progresser en Botanique et en Runes, et cela emplissait Percy de fierté envers son élève et lui-même. Que ne ferait-il pas pour un peu plus d'orgueil?
« Tu n'avais pas à te donner la peine d'écrire un discours, Weasley. Tu es un excellent professeur particulier, et je m'en voudrais éternellement de ne pas en profiter un peu. »
Marcus sourit timidement, et Percy rougit immédiatement. Il n'avait jamais reçu de compliments venant de quelqu'un d'autre que ses parents ou ses frères ainés. Venant d'un Serpentard, en plus! Malgré le désir de Percy qu'il y ait moins de compétition entre les maisons, il ne pouvait s'empêcher de garder un peu de compétition – saine bien entendu – surtout envers les Serpentards. Ils étaient rusés, après tout!
« M…merci beaucoup… C…c…c'est très gentil de ta part… »
« Je le pense sincèrement. »
C'est à ce moment précis que Percy remarqua la couleur bleue qui scintillait dans les iris de Marcus… Flint! Oui, Flint. Un bleu profond comme les abysses…
« On commence par quelle matière aujourd'hui, prof? » demanda Flint en sortant ses cahiers de son sac.
« Aujourd'hui, c'est toi qui choisis! »
Percy se sentait généreux. Et incroyablement bien.
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Mardi 19 octobre 1993
Je me suis vraiment trompé sur le compte de Percy Weasley. Il s'est excusé, mais en plus, il a été vraiment de bonne compagnie. Je le trouve absolument brillant! Il a les meilleures notes de la promotion, il ne fait pas de cas à se faire considérer comme quelqu'un qui respecte l'autorité, et j'en passe. Je le considère à présent comme un ami, aussi farfelue cette idée soit-elle. Ce que j'aime le plus chez lui, en fait, c'est le fait qu'il ne me juge pas. J'ai en effet quelques notions de Légilimancie et je peux vous assurer qu'il ne pense en mal d'à peu près personne. Il existe toujours des exceptions, bien entendu.
Je crois que lors de la prochaine visite à Pré-au-lard, je vais lui acheter un petit quelque chose pour Noël. J'ai entendu, comme tout le monde, que les Weasley ne roulent pas sur l'or, mais il mérite bien un petit quelque chose pour avoir accepté de m'aider malgré ses responsabilités – nombreuses – de Préfet-en-chef.
Il n'y a qu'une chose qui me tracasse : pourquoi n'en a-t-il pas encore parlé à Dubois? C'est son compagnon de chambre, non?
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Percy, comme à tous les soirs, faisait sa ronde dans les couloirs. De ces temps-ci, on n'arrêtait pas de parler de Sirius Black et de son attaque de l'école, mais Percy se disait que si Black était aussi brillant qu'on le dit, il ne reviendrait pas sur ses pas. Il ne doutait pas vraiment de sa sécurité.
« Oh, tiens! Ça fait longtemps que je ne suis pas allé sur la Tour d'Astronomie! Je vais aller observer les étoiles quelques minutes. » se dit Percy, s'allouant le temps pour faire une de ses activité préférée : trouver et nommer les planètes et les constellations. Il avait si peu le loisir de les observer depuis le début de l'année scolaire!
Après avoir fait le tour des volières et les couloirs supérieurs, Percy se déplaça vers le long escalier menant tout en haut de la tour d'Astronomie. À mi-chemin vers le haut de la tour, il entendit une sorte de gémissement provenant du balcon où il comptait observer les astres du soir. Se demandant comment réagir face à une telle situation, il décida de sortir sa baguette magique – on ne sait jamais – et de pousser légèrement la porte afin de se faire discret.
Son plan aurait pu fonctionner si l'école ne datait pas de plus d'un millénaire et que les gonds de la porte avaient besoin d'un bon huilage depuis bon nombre d'années.
La première chose qu'il vit, c'était la forme de quelqu'un qui était assis sur la balustrade. Pas n'importe qui : bien entendu, il s'agissait de nul autre que Marcus Flint. Il ne voyait pas son visage, bien qu'il soit tourné vers lui, donc Percy ignorait l'expression faciale qu'il devait adopter. Il opta pour un air qui lui vint assez naturellement : une ignorance teintée de curiosité.
Marcus retourna son visage vers le terrain de Quidditch.
« Ça m'étonne que tu ne m'aies pas encore donné un avertissement pour être à l'extérieur de mon dortoir après le couvre-feu, » dit-il, toujours concentré sur le terrain de son sport préféré.
« Eh bien, je suis moi-même à l'extérieur, donc je donnerais un bien mauvais exemple sur le moment, » lui répondit Percy du tac au tac.
Marcus ricana et demanda à Percy ce qui l'amenait vers cet endroit.
« Je te répondrai si j'ai ta parole que tu me diras ensuite pourquoi tu es venu ici également. »
« Parfait, » fut la réponse qui sortit dans un murmure des lèvres du Serpentard après quelques secondes de réflexion.
Percy fixait Marcus, qui lui tournait toujours le dos, les pieds dans le vide, tandis qu'il lui donnait sa réponse. Après avoir écouté le Gryffondor, Marcus lui fit signe d'approcher de la balustrade.
« J'ai… j'ai un peu peur des hauteurs, pour être honnête. Je préfère regarder vers le haut que vers le bas, si tu vois ce que je veux dire. »
« Je ne te pousserai pas en bas, idiot, » répondit le Serpentard en se tournant vers son professeur particulier.
En plus du sourire taquin que lui prodiguait son élève, Percy pouvait apercevoir des traînées quelque peu luisantes sur son visage. Percy avait pourtant de la difficulté à imaginer Marcus Flint, la terreur de l'école, Capitaine de l'équipe de Quidditch la moins fair-play de l'institution, pleurer. Comme quoi on peut toujours apprendre à mieux connaître les autres.
Le Gryffondor approcha de la balustrade à petits pas. Marcus lui tendit la main pour l'aider à s'asseoir sur la balustrade. Voyant la peur dans les yeux de l'autre, il essaya de le convaincre avec un peu de chantage, comme tout bon Serpentard.
« Tant que tu n'es pas au moins accoté sur la balustrade, je ne réponds pas à ta question. Or, je sais que tu brûles d'envie de le savoir. »
« Bof, tu sais, c'est surévaluer ma curiosité… », un air toujours inquiet imprimé sur son visage.
« D'accord, je viens te chercher, alors. »
Il retourne ses jambes à l'intérieur du balcon, se laisse glisser doucement sur le sol, et vient se placer à gauche de Percy. Avec sa main droite, il pousse doucement Percy dans le dos pour le faire avancer, et avec sa main gauche, il va chercher celle de son désormais ami.
« Viens, je vais tout te raconter. Pas juste la raison pour laquelle je viens ici. Tout. À une seule condition : tu gardes tout pour toi. »
Percy, troublé mais curieux, hoche la tête en fixant de ses yeux bleus ceux de son confident. Ils approchent de la balustrade. Au loin, le terrain de Quidditch et la Forêt Interdite.
Marcus commença alors son récit :
« Ce que je vais te raconter, je ne l'ai raconté qu'à une seule personne. Celle qui t'a demandé d'être mon professeur particulier. Dumbledore est toujours là pour écouter ceux qui en ont besoin, leur donner un foyer quand ils n'en ont pas, leur donner tout ce qu'il est possible de donner à quelqu'un. Il m'a donné tout ça.
« Pour comprendre, tu dois à tout prix savoir dans quelle genre de famille je vivais jusqu'à quelques mois d'aujourd'hui. Ma mère est décédée quand j'avais neuf ans, environ. Elle venait tout juste de donner naissance à mon frère, Augustus. Il y a eu des complications lors de l'accouchement, et elle en est malheureusement morte.
« Mon père, lui, travaillais alors au Ministère de la Magie comme juge. »
Il regarde Percy, dont les yeux viennent de s'illuminer aux paroles de Marcus.
« Je sais que c'est ton rêve de travailler au Ministère, mais il faut avant tout savoir surmonter les épreuves. Ce que mon père fut incapable de faire.
« Après le décès de ma mère, il a engagé une femme pour s'occuper de mon jeune frère et de moi. Il s'était pourtant occupé de moi, même lorsque j'étais un nourrisson. Il semblait haïr Augustus pour une raison, pourtant évidente, que je n'ai comprise que plus tard. Après tout, l'enfant que j'étais n'en voulait pas à sa mère de l'avoir quitté, mais mon père oui. Il semblait attribuer à mon frère le fait que ma mère soit morte. Pourtant, un bébé ne choisit pas de ne pas avoir de mère! Mais mon père, en vieillissant, était devenu alcoolique et semblait de plus en plus étrange, mais également de plus en plus dangereux! Je ne m'en suis rendu compte que trop tard, l'année dernière. Mon frère m'envoyait des lettres à tous les jours, et je lui répondais dès que je la recevait. Dès que je ne recevais pas de lettre, je retournais à la maison : Dumbledore m'en avait donné l'autorisation.
« Or, un matin, je n'ai pas reçu de lettre d'Augustus. Comme à chaque fois où c'était arrivé, j'allai voir Dumbledore en lui expliquant la situation. Mais ce matin là, le vendredi treize novembre 1992, il y a exactement un an, Dumbledore a insisté pour venir avec moi. J'ai accepté : il m'avait tellement appuyé que je ne pouvais que lui rendre le service.
« En arrivant devant la maison, j'ai su que quelque chose était arrivé. » La voix de Marcus semblait à présent brisée par la tristesse et la colère. De ses yeux coulaient des larmes silencieuses, douloureuses. « J'ai poussé la porte d'entrer, et ce que j'ai vu m'a brisé le cœur. Le salon était saccagé, du sang avait éclaboussé les murs, et aucune trace d'Augustus. J'ai fait le tour de la maison désespérément, pour trouver deux corps : celui de mon père et celui de mon frère. Mon père avait poignardé Augustus et s'était pendu dans la cuisine. »
« C'était sa fête. Il allait… avoir… onze… ans et… recevoirsaletttrepourPoudlard. »
Un sanglot sortit Percy de la lune. Il ne s'était pas rendu compte que des larmes coulaient autant sur ses joues que sur celles de Marcus. Il serra la main de celui-ci, qui tenait toujours étroitement dans la sienne, et prit Marcus dans ses bras. Lui qui n'avait jamais été doué pour réconforter les gens, il ne pouvait pas s'empêcher de serrer Marcus contre lui. Il n'aurait jamais été capable de revenir à Poudlard pour terminer ses études si un événement pareil lui était arrivé. C'est ce qu'il chuchota à l'oreille de Marcus :
« Marcus, tu as eu le courage de revenir à Poudlard pour terminer tes études. Pour lui. Et tu ne pourrais pas faire mieux : tu travailles de façon exemplaire, et tu ne te laisses pas décourager par l'adversité. C'est le mieux que tu puisses faire pour Augustus. »
Marcus, sa joue sur le haut de la tête de Percy, lui chuchota une dernière vérité :
« Si je viens ici tous les soirs, c'est que je peux voir le terrain de Quidditch. Tout comme moi, il adorait y jouer. Tous les étés, nous passions nos journées entières ensemble à se faire des passes dans le jardin. Et je lui avais promis la coupe l'année avant la rentrée. Je ne pourrai jamais répondre à ma promesse. Par avec Potter dans l'équipe de Gryffondor et Malefoy dans la mienne. »
Sa voix s'était durcie.
« J'espère juste qu'il me pardonnera. »
À ces mots, Marcus brisa leur étreinte et essuya ses yeux.
« Veux-tu toujours de moi comme élève particulier? » demanda-t-il à Percy avec un petit sourire en coin un peu gêné.
« Plus que jamais. Tu ne peux peut-être pas obtenir la Coupe, mais tu auras ton diplôme, je te le promets. » Le torse de Percy s'était bombé fièrement à cette idée, et il était prêt à tout pour aider Marcus à obtenir les meilleures notes possibles.
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Qu'en pensez-vous? Les critiques – constructives, bien sûr – sont la bienvenue!
Le prochain chapitre devrait paraître bientôt, mais j'aimerais avant tout savoir comme vous avez trouvé cette partie!
Attention, le prochain chapitre contiendra très probablement un lemon, donc attendez-vous à de l'action! Mouhahaha!
Pinote007
