Chapitre 1
Un viol. Ce mot abominable tournoyait dans la tête de Harry qui frottait avec frénésie son corps maigre, brisé et sale. Il ressentait au fond de lui une salissure intense et tentait vainement de s'en débarrasser par des gestes brusques et saccadés.
Comment en était-il arrivé là ? Se faire salir au plus profond de lui-même par un professeur alors qu'il était sous sa protection. Il lui avait pourtant accordé toute sa confiance.
Le souaffle était dans son camp. Se battre pour eux malgré tout cela ou fuir et les laisser se débrouiller seuls contre Voldemort.
Cessant tous mouvements, alors que l'eau brûlante coulait sur son corps rougi par les frottements violents, l'idée de fuir le tentait de plus en plus. Oui, c'était la meilleure chose à faire pour lui. Pourquoi devrait-il les aider, pourquoi ? Oui, c'est ce qu'il allait faire. Il n'avait que 16 ans que diable, il était à l'âge où les jeunes pensaient à draguer les filles et à s'en vanter auprès de leurs copains et non penser à la mort des siens, à sa survie et à la guerre.
Mais maintenant, c'était fini, il allait quitter cet enfer aux faux airs de paradis et il les laisserait combattre seuls. Ce n'était pas un enfant de combattre un adulte, c'était à eux de le faire. Il avait suffisamment souffert dans sa courte vie, il y avait eu suffisamment de sacrifice de sa part, cette dernière épreuve était de trop, après des années de lutte, ce dernier coup du sort l'avait brisé aussi sûrement qu'un vase en cristal explose en percutant le sol.
Il cessa de martyriser son corps et reposa son front sur le mur humide afin de mieux y réfléchir. Il avait encore très mal à... aux... Il avait très mal et ne voulait pas qu'on sache ce qui lui était arrivé. Hors, il ne pourrait rien cacher à Ron et à Hermione qui passeront leur temps à le questionner pour savoir ce qui lui était arrivé et ça, c'était hors de question. Oui, c'était la meilleure chose à faire. Fort de cette décision, il coupa l'eau et ne fit pas attention au léger rayonnement qu'il émit quelques secondes. Il sortit de sous la douche et fut très surpris quand en s'approchant de la serviette, il ne ressentit plus aucune douleur à... aux... enfin bref. Il n'avait plus mal... enfin, il n'avait plus mal physiquement, mais il se sentait tellement sale que l'absence de douleur ne l'empêchera pas de partir oh non. Elle lui permettra plutôt d'accélérer sa fuite. Il s'habilla rapidement, rejoignit le dortoir et regarda avec surprise toutes ses affaires se ranger dans sa malle sans le moindre bruit. Puis, la malle prit la taille d'un lego, s'éleva et se déposa doucement dans le creux de la main de Harry. Le jeune homme la rangea dans sa poche puis regarda une dernière fois la chambre qui avait été la sienne depuis ses onze ans. Il était prêt à commencer une nouvelle vie loin de tout le monde, là où il serait à l'abri. Il tira les rideau pour faire croire qu'il dormait encore, puis fit ce qui lui avait fallu trois ans à faire, il se transforma en un magnifique phénix argenté et disparut dans un souffle glacial.
Il avait besoin d'argent dans sa nouvelle vie et donc, il devait passer à Gringotts. Il décida de vider ses comptes afin que personne ne puisse mettre la main sur la fortune de sa famille. Il était une heure du matin, mais peut-être qu'il restait des gobelins qui l'aideraient pour s'enfuir. Dans un souffle froid, un magnifique phénix apparut et découvrit une banque totalement vide, silencieuse et lugubre. Ne sachant pas quoi faire, il décida d'aller directement à son coffre pour ne pas se faire prendre quand il viendrait, car il viendrait pour le ramener et cela c'était hors de question. Il volait depuis quelques minutes quand il arriva devant le coffre 612, le sien. Il reprit forme humaine et sortit sa clé qu'il portait attaché à une chaîne en argent. Il mit la clé dans la serrure et dés que sa main toucha la porte, une femme d'une grande beauté apparut et lui murmura doucement :
-Mon petit Harry. Je sais ce qu'il t'est arrivé et je suis à cent pour cent avec toi pour que tu puisses refaire ta vie. Je m'appelle Lïenaë, je suis la représentation physique de ta magie et j'ai tellement mal pour toi. J'ai essayé de le faire fuir, mais quelqu'un m'a bloqué, je ne pouvais rien faire. Pardonne-moi.
-Merci, je te pardonne, car tu as tenté de m'aider, je te ressentais quand j'allais vraiment mal.
-Je vais te donner un conseil, quand tu auras vidé ce compte, reprend ta forme de phénix et rejoins les profondeurs de Gringotts. Là, tu trouveras le compte de tes ancêtres. Ils t'aideront à retrouver ce que tu as perdu. Tu peux leur faire confiance tout ce qu'ils veulent, c'est ton bonheur. Va maintenant.
La jeune femme disparut alors que la porte s'ouvrait devant l'immense fortune des Potter. Il rendit à sa malle sa taille et la remplit de tout l'or qui se trouvait dans le coffre. Il observait avec fascination l'or y pénétrer et disparaître comme si elle n'avait pas de fond, il adorait vraiment la magie. Quand son coffre fut vidé, il donna à son bagage la taille d'un lego qu'il mit dans sa poche avant de reprendre la forme d'un phénix et de s'envoler vers les profondeurs de la banque sorcière. Le magnifique phénix vola dans l'immensité de la banque et croisa des dragons totalement aveugles après des années passées dans les profondeurs de la banque. Il s'arrêta devant un immense mur où se trouvait une immense porte ronde avec le chiffre 1 gravé dans la pierre et peint en or. De chaque côté de la porte se trouvait une statue représentant un homme entouré d'un lion, d'un blaireau, d'un serpent et d'un aigle. L'un de deux hommes en pierre regarda le phénix et dit :
-Qui es-tu ?
L'oiseau reprit sa forme humaine et Harry répondit :
-Je m'appelle Harry James Potter.
-Prouve-le par le sang.
Harry ne comprenait pas ce qu'il voulait dire. Alors il demanda :
-Je dois faire couler mon sang, c'est cela ?
Avant que la statue puisse répondre, Harry fit apparaître une lame et s'ouvrit profondément la paume de sa main et posa sa main mutilée sur la porte. Le sang coulait avec force sur la porte et le sol. La statue se réveilla et cria :
-NON ! Ton sang ne doit pas couler !
Lïenaë réapparut et d'un geste fit disparaître la blessure et le sang. Puis elle lui dit :
-Tout ce que tu dois faire, Harry, c'est toucher la porte en disant ton nom et le nom de tes parents.
-Oh ! Désolé. Je ne suis vraiment qu'un bon à rien. Les Dursley avaient bien raison, j'aurai dû mourir avec mes parents, dit Harry qui craqua d'un coup.
La statue et sa magie comprirent que le pauvre petit ne pouvait aller plus loin que quelqu'un devait l'aider à s'en sortir. Alors ils appelèrent les autres qui se mirent au boulot. Lïenaë emmena Harry à l'intérieur du coffre. Elle eut vraiment mal pour son sorcier en le voyant se recroqueviller dans un coin du coffre et pleurer lourdement. Elle ne pouvait rester plus longtemps et retourna en Harry afin de le réconforter de l'intérieur. Tout à sa souffrance, Harry ne remarqua pas les quatre formes lumineuses apparaître et se séparer. L'une d'entre elles s'occupa exclusivement de Harry tandis que les autres s'occupaient à rassembler tout ce qu'il y avait dans le coffre ainsi que de réunir tous les coffres liés de près ou de loin aux Potter. Quand tout fut rassemblé et bien trié, l'une des silhouettes sortit la malle rétrécie de la poche de Harry pour lui rendre sa forme normale. Là, les silhouettes remplirent le bagage avec les tas qu'ils avaient fait. Ils furent stupéfaits par la puissance de la magie de l'enfant, car dès que quelque chose s'approchait de la malle, il devenait minuscule, de la taille d'un grain de poussière. En un rien de temps, tous les comptes des Potter furent totalement vidés et la malle de la taille d'un dé à coudre fut remise dans la poche du jeune garçon. Ensuite, les trois esprits firent une chose qui n'avait pas été vu depuis l'époque de Merlin, ils réunirent tous les domaines de la famille Potter et de ce fait recréèrent le domaine de Muir Dun.
Soudain une lueur apparut et une voix grave résonna :
-Le Domaine de Muir Dun est réapparu, mais il est habité.
-Est-ce par les Potter ? demanda l'une des silhouettes.
-Non !
-Alors chasse-les et que nul ne puisse pénétrer sur ces terres à part les Potter et ceux en qui la magie à toute confiance.
-Bien seigneur, cela sera fait.
Très loin de Londres, au delà de la mer d'Irlande, de l'autre côté de l'île verte, au large des îles d'Aran, une île légendaire venait de réapparaître sans que ceux qui avaient volé les terres le sachent. Monsieur et Madame Malefoy étaient heureux d'avoir réussi à acquérir cette île qui avait toujours appartenu aux Potter et ils virevoltaient joyeusement au rythme rapide de la grande valse brillante de Frederic Chopin. Les rires et les discussions plus ou moins politiques étaient les maîtres durant cette soirée où tout le gratin du monde sorcier était réuni. Tout le monde était centré sur leur petite personne et sur les « maîtres » des lieux, de ce fait, personne ne fit attention aux premières manifestations créées par le domaine contre les spoliateurs.
Cela commença par un léger halo autour des chandeliers, des lustres et des feux de cheminée. C'était tellement discret que personne n'y fit attention. Seuls les elfes de maisons savaient et tous se regroupèrent devant les portes de la salle de bals, silencieux et hautains. La musique cessa et Lucius Malefoy cingla :
-Comment osez-vous venir ici, elfes !
-Pitoyables sorciers. Le maître arrive et il vous chassera tous. Vous n'êtes pas les maîtres ici, vous n'êtes rien et la magie se vengera pour ce que vous avez fait à ce domaine.
Narcissa sortit sa baguette, allait lancer un doloris sur ce sa le elfe de maison quand les flammes des bougies et des feux explosèrent comme si quelqu'un venait de lancer de l'alcool dedans. Les femmes poussèrent des cris de terreur et s'éloignèrent de toutes sources de chaleur. Alors que les cheminées vomissaient des flammes immenses, une sensation de malaise prit tous les sorciers. Tous virent avec horreur les fenêtres se tordre comme si les vitres étaient aspirées de l'intérieur. Le silence était intense et les seuls qui ricanaient étaient les elfes de maisons qui savaient ce qu'il se passait. Après 13 ans d'esclavage, ils allaient bientôt être libres. Lucius s'approcha des vitres qui grinçaient et quand il effleura la surface, les fenêtres explosèrent. Le sorcier n'eut que le temps de fermer les yeux que des éclats de verre lui déchiraient la peau du visage et le défiguraient. Tous les sorciers furent aussi blessés par les explosions jusqu'à ce que certains, vite suivis par les autres, dressent des boucliers les protégeant contre les éclats de verres. Bien protégés derrière leurs barrières de magie, ils virent les meubles raffinés venant du manoir Malefoy prendre violemment feu et devenir poussière. Lucius hurla de rage en voyant des meubles plus que centenaires être détruits. Ce qu'il ne savait pas, c'est que toutes les possessions des Malefoy furent détruites y compris leur garde-robe.
Brusquement, des meubles d'une magnifique facture apparurent à la place des anciens et là où se trouvait auparavant le portrait des Malefoy, se trouvait maintenant un portrait immense qui représentait les derniers Potter, James, Lily et un bébé à la touffe noire et aux yeux verts. Tous étaient stupéfaits et le Ministre de la Magie murmura :
-Monsieur Malefoy, je crains que...
Une autre explosion eut lieu et toutes les portes et les fenêtres s'ouvrirent violemment. Les sorciers poussèrent des cris de terreur quand une force extrêmement puissante les propulsa au delà du portail. Les sorciers furent projetés violemment sur le sol boueux alors qu'une pluie battante tentait de les noyer. Lucius tout couvert de boue se redressa et vit le portail se refermer cachant le magnifique domaine qui avait été le leur durant treize ans. Narcissa se mit à pleurer alors que le blason des Malefoy, un serpent étouffant un lion, était remplacé par celui des Potter, un phénix protégeant un lion et un serpent. De chaque côté du portail, les paons disparurent et à la place se trouvait deux dragons aux crocs acérés. Lucius était abasourdi puis il explosa de colère et hurla :
-Je suis le maître de ces lieux, laissez-moi passer !
Les dragons regardèrent vers le sorcier blond et l'un des deux répondit froidement :
-Ahahahah ! Toi pitoyable sorcier sans pouvoir ? Tu n'es rien, tu n'es pas le maître. Le maître arrive, le gardien va bientôt reprendre sa place et vous sorciers perdrez vos droits sur la magie. Tu n'as plus rien à faire ici microbe ! Pars et ne reviens jamais.
Les deux dragons reprirent leur immobilité première alors que tous comprenaient ce qui c'était passé. Le ministre murmura :
-Avalon ! C'est Avalon. Seuls les gardiens de la magie ont le droit d'y vivre. Par Merlin ! Que faisiez-vous dans le domaine des Gardiens Malefoy ! Si le gardien l'apprend, il peut vous retirer toute magie et vous savez qu'ils l'ont déjà fait auparavant.
Lucius était vert de rage, il savait qu'il ne reverrait jamais plus ce domaine et qu'il allait être obligé de se réinstaller dans le manoir Malefoy, dix fois plus petit que le domaine Muir Dun. Tous les invités disparurent afin de colporter la nouvelle, mais quand ils arrivèrent chez eux, ils ne se rappelaient plus ce qu'ils avaient voulu dire, comme s'ils avaient reçu un sort d'oubliette. Mais leur faire oublier quoi ? Bonne question.
A Gringotts, dans le coffre numéro un, Harry se sentait beaucoup mieux sous les cajoleries de l'être près de lui. Quand il se sentit prêt, il leva les yeux vers celle qui l'avait aidé et vit une belle femme aux yeux de biche. Avec un doux sourire, elle lui dit :
-Harry, tu vas te transformer en phénix et rejoindre l'endroit qui te sera montré par ta magie. Là, tu auras la vie que tu aurais toujours dû avoir.
-Merci Madame. Mais qui êtes-vous ?
-Tu le sauras quand tu seras arrivé et que tu regarderas la galerie de portrait, là, tu nous verras. Saches que plus jamais tu n'auras à combattre si tu ne le veux pas.
-Merci.
L'esprit eut un grand sourire en lisant le soulagement dans les yeux de Harry. Elle le serra contre elle une dernière fois, puis alors que les autres disparaissaient, lui dit :
-Va maintenant, la banque va bientôt ouvrir et ils te chercheront.
-Merci pour tout, madame.
Harry se transforma en phénix et disparut de Gringotts pour réapparaître dans les airs en suivant une flèche qu'il était le seul à voir. Il volait rapidement, quand il entendit un cri derrière lui. Étonné, il ralentit et vit une petite chouette blanche qui battait des ailes comme une folle pour le rattraper. Harry fut vraiment heureux de voir sa plus fidèle amie et l'accueillit en chantant joyeusement. Hedwige hulula de soulagement en rattrapant son maître et ami. Tous les deux reprirent leur vol. Harry volait tranquillement afin de ne pas fatiguer sa chouette. Les deux oiseaux furent étonnés quand ils virent un orage installé pile au-dessus de l'endroit désigné par la flèche. Ils traversèrent le bouclier du domaine... enfin, Harry traversa les barrières, car Hedwige fut violemment repoussée par elles. Harry fit demi-tour, se posa sur une branche et chanta :
-Pourquoi ne peut-elle pas passer ?
-Parce qu'elle vient du mal.
-Non, elle est mon amie et j'ai toute confiance en elle. Elle a toujours été avec moi dans les moments les plus douloureux.
-Alors elle peut rentrer !
Harry observa la chouette blanche qui avait pris de l'élan et fonçait droit vers les barrières et ne fut pas arrêtée par les boucliers. Ce fut donc une fusée blanche qui passa devant un phénix très amusé. La chouette se posa à côté du phénix et ébouriffa ses plumes d'un air vexé. La chouette allait hululer, quand un cri résonna de l'autre côté du portail :
-POTTER ! TU VAS ME LE PAYER !
Harry pencha la tête et vit Lucius Malefoy complètement trempé fulminer et tempêter devant les portes closes. Harry siffla :
-Que fait cette sale fouine ici, il n'a rien à faire là !
Le blond poussa un cri quand une magie puissante le souleva et le projeta dans la mer déchaînée avec son épouse. Les deux blonds virent avec stupéfaction le portail reprendre sa place originale, bien avant la plage, là où le socle océanique s'enfonçait dans les profondeurs de l'océan Atlantique. Les deux sorciers n'eurent plus d'autre choix que transplaner pour rejoindre leur ancien manoir. Ils ne pouvaient rien faire.
A suivre
