Pour l'amour d'un veela
CHAPITRE1 - PROLOGUE
Nuit du 30 au 31 juillet 1996 - Poudlard
- Severus... Sev ... Regarde-moi...
- Non ! Se dit l'homme en se retournant dans son lit, mais cette fois, il n'arrivait pas à se réveiller. Je t'en prie Lily va-t'en.
- Sev ! Ce n'est pas un rêve ! Tu dois m'écouter …
- Non ... Pas encore …
- Severus, détends-toi, tout va bien, tu dois m'écouter. Tu es la seule personne qu'il me reste... À moi et à Harry.
Severus Snape se sentit envahi par un sentiment de bien-être. Lily était là devant lui et le regardait avec tellement de douceur, comme avant …
- Severus, ce que j'ai à te dire est très important, c'est bien détend toi ... Et écoute ... En ce jour, moi, Lily Evans, je te confie mon fils Harry James Potter. Je fais de toi son père, je te donne les droits et les devoirs d'un père, je lui donne les droits et les devoirs d'un fils, je te demande de l'aimer et de le protéger, c'est mon vœu, j'en appelle à la source de la magie. Quelle m'exauce !
Un éclair de lumière jaillit du ventre de Lily et alla frapper Severus. La douce lumière enveloppa l'homme comme dans un cocon.
Une autre voix lui murmura :
- Severus Snape, dernier héritier de la lignée des Prince, acceptes tu la charge ?
- Oui. Et les mots lui vinrent : moi Severus Snape, dernier héritier de la lignée des Prince, je prends Harry James Potter pour fils, j'accepte les droits et les devoirs d'un père, je jure de l'aimer et de le protéger.
La lumière autour de l'homme devint dorée et la voix repris :
- Ainsi, il sera, Severus Snape Prince, donne un nom à ton fils.
- Harry Evan James Severus Potter Prince!
- Le lien est accompli ! Dit la voix
Pendant quelques instants encore, Severus regarda les éclairs dorés tournoyer autour de lui, puis lentement, ils s'estompèrent. Lily était toujours là et lui souriait.
- Tout va bien aller maintenant, Harry n'est plus seul.
- Pourquoi Lily, pourquoi as-tu fait cela ?
- C'était le seul moyen Sev, mais tu dois encore m'écouter : mourir m'a permis de découvrir certaines vérités. Il n'y a pas de place pour la duplicité dans ce monde. J'ai découvert que je n'étais pas une née moldu. Mes parents étaient sorciers, ils n'étaient pas riches, mais ils étaient de sang pur. Ils ont été tués lors d'un attentat terroriste moldu au cours d'un voyage.
Lily s'interrompit un instant, pensive ...
- Mais les circonstances de leur mort n'ont pas vraiment d'importance. Reprit-elle. ... J'ai peu de temps ... Il est important d'aller à l'essentiel. Les moldus qui m'ont élevé m'ont adopté après cet attentat au cours duquel la mère avait, elle aussi, perdu son bébé. Quand je dis adopter, je devrais plutôt dire échange de bébé... Un bébé mort déposé auprès de parents morts ... Enfin ce n'est pas important, je m'égare. Il y a plusieurs choses que tu dois savoir : en premier lieu, il y a l'héritage de Harry, hum ... Je devrais dire Evan maintenant ... Ma mère était veela et Harry Evan recevra son héritage veela le jour de son anniversaire donc cette nuit. Tu sais ce que cela signifie un veela mâle, c'est très rare, il sera convoité, à cause de sa beauté et surtout, à cause de son pouvoir. En ce qui me concerne je n'étais pas porteuse du gène veela, mais tu sais que si les deux parents ne sont pas veela, le gène peut sauter plusieurs générations. C'est très aléatoire en fait. Ce qui est exceptionnel, c'est qu'il n'y a pas eu de veela mâle depuis plus de cinq cents ans. Je sais que dans ta famille il y a eu des veelas, et que tu sauras gérer que ton fils en soit un.
Severus essaya de l'interrompre, mais Lily ne le laissa pas parler.
- Pas maintenant Sev ! Laisse-moi finir, mon temps se termine ! Je dois aussi te parler de Dumbledore. Quand il découvrira l'héritage d'Harry, il voudra l'utiliser et il en est hors de question ! Dumbledore a abandonné Harry à ma sœur en sachant parfaitement qu'il était maltraité !
Lily essuya une larme.
- Il a profité de cette situation pour se présenter à lui en sauveur et pouvoir le manipuler. Harry est battu par son oncle, sous-alimenté, enfermé, et j'en passe ! Tout cela doit s'arrêter ! Même si Dumbledore est du bon côté, cela ne lui donne pas le droit d'exploiter Harry ! Jusqu'à présent, Harry n'avait pas de famille pour le protéger. En te confiant la charge d'Harry, ni Dumbledore, ni le ministère, ne pourront plus prendre une quelconque décision le concernant sans ton aval.
Les magnifiques yeux verts de Lily accrochèrent le regard noir de Severus.
- Je t'ai aimé Severus, sans doute autant que j'ai aimé James. Harry aurait pu être ton fils. J'ai dû faire un choix à un moment donné. Et toute la haine que tu avais en toi et qui t'a conduit à Voldemort ... Pardon de ne pas avoir su t'aider ... De ne pas avoir compris ta souffrance. Ne fais pas payer à Harry mon erreur. Donne-lui la chance que tu n'as pas eue. En ce moment Harry dort, mais j'ai fait en sorte qu'il soit témoin de tout ce qui vient de se passer. Va le chercher Sev, sauve mon enfant !
Nuit du 30 au 31 juillet 1996 – 4 Privet Drive
21 heures, Harry était allongé sur son lit et regardait le plafond, suivant des yeux une araignée qui tissait sa toile. Dans quelques heures, il aurait 16 ans. Pas comme si quiconque s'en souciait.
Il n'était pas allé au Terrier cet été. Au début des vacances, le professeur Dumbledore avait refusé qu'il y aille, sous prétexte de protection du sang et depuis une semaine les Weasley étaient partis voir Charlie en Roumanie. En conséquence Harry devait passer l'été entier chez sa famille.
Ceux-ci avaient d'ailleurs très mal pris de devoir supporter « le monstre » comme ils disaient tout l'été. Son oncle avait été encore plus brutal que d'habitude avec Harry : des listes de corvées qu'Harry ne pouvait jamais finir dans les temps, ce qui bien sûr, lui valait une correction à chaque fois.
Le jeune homme essayait de ne pas faire couler ses larmes. Il se leva lentement du lit : il avait encore mal de la dernière raclée de son oncle. Il s'approcha de la fenêtre et s'assit sur le rebord comme il avait l'habitude de le faire.
Ne pas aller au Terrier n'avait pas vraiment contrarié Harry. En effet Ron et lui s'était quitté en très mauvais termes à la fin de l'année scolaire. Harry avait rejeté les avances plutôt insistantes de Ginny qui l'avait très mal pris. Cette dernière estimait qu'Harry lui appartenait, confortée dans cette idée par son frère qui s'était persuadé que sa sœur et Harry finirait par se marier.
Harry n'avait jamais eu de petite amie (il ne comptait pas l'épisode Cho, qui avait été plutôt traumatisant pour lui). Ron avait accusé Harry d'avoir fait souffrir Ginny en lui ayant laissé croire qu'il l'aimait. Ce à quoi Harry avait rétorqué qu'il avait toujours considéré et aimé Ginny comme une petite sœur. Mais Ron n'avait rien voulu entendre, insinuant même que Harry se trouvait trop bien pour une Weasley. Tout ceci s'était passé la dernière semaine de cours. Semaine durant laquelle Ron avait refusé de lui parler et depuis le début des vacances, Ron n'avait pas écrit ce qui n'étonnait pas Harry : son ami étant très rancunier.
Hermione, pour sa part avait essayé de jouer les médiateurs. Elle avait toutefois reproché à Harry qu'il aurait dû être plus attentif aux signaux que Ginny lui envoyait depuis un certain temps, mais avait reconnu, devant l'air ahuri d'Harry, qu'il était tellement naïf, qu'elle n'était pas étonnée qu'il n'ait rien vu. Cependant, elle n'avait pas osé défendre trop ouvertement Harry pour ne pas augmenter la fureur de son petit ami. Ron et elle, étaient ensembles depuis le milieu de leur cinquième année.
Elle avait écrit une lettre à Harry, au début des vacances, lui promettant de faire tout son possible pour calmer Ron quand elle irait au Terrier. A priori, cela n'avait pas abouti, puisque Harry n'avait eu aucune nouvelle depuis.
Harry jeta un coup d'œil à l'horloge : 22h30, une heure et demi qu'il ruminait dans ses pensées. Il décida d'aller se coucher et de dormir. Pour une fois, il n'attendrait pas minuit la nuit de son anniversaire. De toute façon, cela ne servait à rien d'attendre n'est-ce pas ? Il n'avait plus Sirius, plus son ami …
Harry s'allongea douloureusement. Depuis quelques jours, en plus des coups de son oncle, il se sentait vraiment mal. Il avait souvent des vertiges et des nausées. Ses yeux aussi le faisaient souffrir. Il attribuait ces maux au manque de nourriture. En général, sa tante ne lui donnait à manger que quelques restes le soir.
Une fois dans son lit, Harry ferma les yeux et essaya de dormir. Il ne voulait plus penser aux enfantillages de Ron, à sa jalousie parfois ... Il commençait à se demander si toutes ces années, l'amitié de Ron était vraiment sincère ... Est-ce que quelqu'un ce soir aimait Harry pour Harry ?
C'est sur cette triste pensée qu'il finit par s'endormir.
Il entendait des voix ou plutôt une voix qui l'appelait …
Il avait mal. Tout son corps le faisait souffrir. Il aurait voulu se réveiller, mais il ne pouvait pas.
- Harry, Harry …
Maman !
Elle était là devant lui, elle souriait, elle était si belle.
- Harry ... Harry ... Écoute Harry ... Écoute et regarde ...
Et Harry regarda. Sa mère, c'était sa mère cette rousse ! Et cet homme qui dormait, et sur lequel sa mère se penchait, c'était ... Mais c'était Snape !
- Severus... Sev ... Regarde-moi...
- Non ! Dit l'homme. Je t'en prie Lily va-t'en
- Sev ! Ce n'est pas un rêve ! Tu dois m'écouter ...
...
Harry n'eut pas le temps de réfléchir à tout ce qu'il venait de voir et entendre.
La douleur qui le saisit soudainement était si forte, qu'il fut certain de ne pas y survivre. Son dos se déchira pour laisser passer deux grandes ailes noires. Il sentit dans le même temps ses os craquer, comme s'ils cassaient.
- Détends-toi mon bébé, je suis si fière de toi ! Tu ne dois pas avoir peur, ce qui t'arrive est une chose fantastique. Je sais que tu as mal, mais ce soir, tu vas recevoir un merveilleux cadeau, ce soir, tu reçois ton héritage !
La douleur devenait de plus en plus forte, Harry n'était plus capable de penser, il ne pouvait que subir.
Ses mains agrippèrent le drap, son dos se cambra, il poussa un hurlement puis s'évanouit.
La famille Dursley fut réveillée par les hurlements d'Harry.
- Vernon! Va voir et dis-lui de se taire gémit Pétunia. Il va réveiller mon bébé !
L'homme, malgré son obésité se leva prestement, grondant des insultes sur ce monstre de neveu qui gâchait leur vie autant la nuit que le jour.
Devant la porte de la chambre d'Harry, il essaya d'ouvrir en vain.
- Espèce de sale gamin ! Ouvre cette porte !
Malgré ses efforts, la porte ne s'ouvrait pas. Un rayon lumineux filtrait sous la porte. Vernon, pas très courageux, recula.
- Pétunia ! Il se passe quelque chose de bizarre là-dedans !
