Life
- Partie 1-
La pluie ne faisait que marteler le sol avec férocité sur la ville de Karakura. La ville est agitée comme à son habitude même avec ce temps morne. Rien ne semble pouvoir arrêter les activités. Pourtant ce temps là me déprime. Oui, me déprime. A chaque fois ça me ramène à ce jour où tu es parti. Nos moments passés ensemble me manque. Heureusement que tu m'as laissé, sans même savoir une trace de notre histoire. Je m'en souviens encore comme si c'était hier.
-Flash Back-
Elle avait quitté son école en courant. Comme chaque soir sa mère était dans l'incapacité de venir la chercher, elle se devait de rentrer par ses propres moyens et surtout sans se faire remarquer par ses enseignants. Imaginez un peu ce qui dirait un professeur s'il voyait une enfant de six ans partir toute seule ? Surtout quand on savait dans quel quartier peu fréquentable elle vivait.
Elle s'accrochait à son cartable puis ne faisait qu'accélérait, elle devait se dépêcher, sa maman l'attendait, elle avait besoin d'elle pour toutes les taches ménagères. Sa respiration se faisait de plus en plus difficile. Pour son jeune âge elle était extrêmement rapide, dans bien des circonstances c'était pratique. Quand il fallait s'enfuir à cause des yakuzas qui venaient réclamer de l'argent auprès de sa mère ou encore quand il fallait qu'elle s'enfuit avec la nourriture volée. Une vie qu'elle n'avait jamais demandée mais qu'elle subissait en silence.
Perdue dans ses pensées et dans sa hâte elle percuta une personne. Face à sa grande taille elle se retrouva propulser au sol, sur les fesses. Elle se redressa en se frottant le dos. Son cartable avait cédé, la plupart de ses affaires se retrouvaient éparpillés sur le sol humide. Son visage se décomposa. Elle allait être en retard et sa mère allait la gronder. Elle se mordit les lèvres pour ne pas pleurer. Elle était furieuse. Il ne pouvait pas faire attention ? Elle bondit sur ses pieds et fit volte face à la personne qui l'avait très bien remarqué. Toute sa colère s'envola lorsqu'elle croisa le regard du jeune homme. Elle ouvrit sa bouche pour parler mais la referma aussitôt. Elle était complètement subjuguée par ses yeux, par sa tenue, par lui tout simplement.
- Qui êtes-vous ? Fit-elle de sa petite voix
- Tu peux me voir ? S'étonna-t-il
- Bien sûr ! En même temps avec votre kimono dur de ne pas vous voir ! Fit-elle un peu plus moqueuse cette fois ci. Vous auriez pu faire attention où vous marchez !
Pour toute réponse elle eut droit à un regard surprit. Il ne s'attendait visiblement pas à croiser une petite fille aussi audacieuse et sans aucune crainte. Elle lui faisait face, prête à se venger de lui faire perdre du temps. Il s'accroupit à ses côtés et l'aide à ramasser ses affaires. Ca la prit au dépourvu. Elle voyait sa colère s'envolait à grande vitesse. Autant à elle ça lui aurait prit cinq bonnes minutes pour rassembler ses affaires autant lui il ne lui fallu que quelque secondes. Elle en resta muette ce qui le fit sourire.
- Tu as perdu ta langue ? Fit-il amusé
- Vous êtes quoi au juste ? Superman ? S'exclama la petite en le pointant du doigt
- Superman ?
Elle le toisa incertaine.
- Vous ne connaissez pas superman ? Mais vous venez de quelle planète ? Continua-t-elle sur sa lancée
- Je te trouve quand même bien arrogante pour une petite fille, fit-il
Pourtant quelque chose dans sa voix l'effraya vraiment. Ce n'était plus la même intonation et ça la petite l'avait parfaitement remarqué. Elle connaissait ce genre de ton que trop bien. Les yakuzas employaient ce même ton avant de se défouler sur sa mère, ou même sur elle. Elle serra les poings. Il remarqua le changement de comportement mais n'en fit rien.
- Quel est ton nom ? Fit-il alors plus calmement
- Moi ? Yuki, fit-elle en relevant sa tête
- La neige…Ca ne colle pas vraiment avec tes cheveux et tes yeux, fit-il amusé
- Merci, je le savais déjà. Ma mère n'a pas trouvé mieux, répondit Yuki en serrant ses petits poings. Et vous c'est quoi ?
- Toujours aussi poli. Je ne vois pas pourquoi je te donnerais mon nom.
- Je vous ai bien dit le mien !
- Tu es imprudente c'est pour ça.
Elle ferma les yeux et inspira un bon coup. Elle donna un coup de pied dans le tibia du jeune homme. Il fut surprit. Il n'avait pas prévu que son coup soit aussi fort. Il recula et fit une grimace due à la douleur. Une gamine qui arrivait à lui faire mal ? C'était inattendu mais prometteur pour l'avenir.
- Tu es spéciale Yuki, fit-il
- A cause de mes cheveux ? Merci on me le dit tous les jours à l'école, fit-elle un peu boudeuse
Elle n'eut pas l'occasion de faire la tête plus longtemps. Une main se glissa sur son menton et lui fit relever la tête. Voilà qu'il recommençait à l'hypnotiser sans qu'elle ne puisse vraiment comprendre la situation.
- Ces gens là sont incapables de voir ce que tu vaux vraiment. Retiens bien mon nom, je ne le dirais qu'une fois, fit-il d'une voix qui ferait craquer n'importe qui
- C'est bon je ne suis pas encore vieille pour oublier un prénom et surtout pas avec une tête aussi bizarre que la votre. Mais vous m'excusez je n'ai pas le temps à perdre alors soit vous le dites maintenant soit bah jamais, fit-elle
Il n'était plus à une surprise près.
Cette petite est décidément différente des humains normaux.
- Aizen Sôsuke, fit-il finalement
- J'ai peut être une tête bizarre mais votre nom l'ait encore plus, fit-elle en souriant
Décidément, elle était insouciante et sans aucune crainte. Pourtant, tout bascula. Plusieurs coup de feu retentit non loin d'ici. Elle se crispa, la peur qu'elle cachait si bien refit surface. Aizen fixait son visage, surprit puis il tourna sa tête vers l'endroit d'où provenaient les tirs. Elle ne s'attarda pas plus. Elle attrapa son cartable puis courra à toute allure laissant un Aizen perplexe derrière elle.
Elle arriva en moins de cinq minutes devant chez elle. Une dizaine d'hommes s'y tenaient. Elle grimaça. Le chef empoignait les cheveux de sa mère. Elle crachait du sang, les yeux à moitiés fermés.
- Tu croyais qu'on avait oublié ? Ton crétin de mari nous doit ce fric et je compte bien le récupérer ! Tu n'as qu'à vendre ta fille au moins tu seras tranquille, mais je veux cet argent ! Suis-je clair ? Fit-il
Yuki frissonna. La vendre ? Elle ne voulait pas quitter sa mère pour rien au monde.
- Jamais je ne vendrais mon seul trésor. Va crever connard, cracha sa mère
Yuki se sentit soulager mais elle savait que sa mère venait de signer son arrêt de mort. Elle crispa ses poings et se jeta dans la foule d'homme. Hors de question la regarder mourir sous ses yeux. Elle réussit à échapper à plusieurs mais n'eut pas l'occasion d'atteindre le chef. Elle se retrouva soulever par un des hommes de garde de cet homme. Elle se débattait et tendait ses bras vers sa mère. Mais rien à faire. Sa mère la regardait tristement. Elle ne voulait pas un tel sort pour elle. Elle voulait qu'elle vive, qu'elle soit heureuse. Des larmes jaillirent de ses yeux.
- Yuki, pleura sa mère
- Yuki ? C'est ridicule comme prénom pour une fille qui a des cheveux et yeux aussi rouges que le sang ! Ricana le chef
- Ta gueule ! Cria la mère de la petite
Il la frappa encore dans le ventre puis à la tête.
- En fait je vais devoir vous tuer. Personne ne voudra de ta fille, elle pourrait être la fille du diable ! Je retrouverai ton enfoiré de mari, fit le chef
Il sortit un pistolet et le pointa sur le crâne de la jeune femme. Elle ne le regardait même pas, ça n'avait pas d'importance. Ses yeux étaient rivés sur sa fille qui pleurait à chaude larme.
- Maman ! Maman ! Non, je ne veux pas ! Cria Yuki
Elle ferma les yeux en serrant les poings. Elle devait tenter le tout pour le tout, après tout elle n'avait plus rien à perdre. Elle mordit le bras de l'homme qui la tenait. Il la lâcha. Elle se jeta sur un autre et le frappa d'un coup de poing chargeait avec de la haine. Un coup en temps normal qui n'aurait rien fait à un adulte mais elle était différente.
Il l'avait suivi, poussé par une force invisible. Il avait assisté à la scène. Les humains étaient toujours aussi insignifiant à ses yeux, mais elle, elle était différente sur touts les points. Si jeune mais déjà avec une pression spirituelle impressionnante. Il ferma les yeux tout en réfléchissant à ce qu'il devait faire. Ce n'était pas son genre de s'occuper des affaires des humains…
Que de stupidité.
Pourtant son corps bougea tout seul. Il souleva Yuki telle une plume. Son visage larmoyant se tourna brusquement vers celui indifférent d'Aizen. Il préféra ne pas la fixer. Il ne bougea pas d'un pouce mais les hommes tombèrent un à un sous les yeux effarés de Yuki et sa mère. Ils étaient tous morts, et elles en vie. Il reposa Yuki au sol. Elle n'osait pas bouger, les yeux rivés sur les corps inertes. Sa mère se jeta sur elle et la serra avec force contre elle.
- Ma chérie, j'ai eu si peur ! Fit-elle en pleurant
- Maman, fit Yuki en passant ses bras dans le dos de sa mère
Elle ne resta pas longtemps coller à sa mère, se rappelant de la présence d'Aizen. Elle se dégagea doucement de l'emprise de sa mère puis se tourna vers lui. Elle s'approcha de lui et lui fit un petit signe pour qu'il s'abaisse à son niveau. Chose qu'il fit. Elle s'approcha encore un peu plus de lui et enleva les lunettes du jeune homme. Elle lui accorda son plus beau sourire avant de déposer un léger baiser sur sa joue.
- Merci Sôsuke, chuchota-t-elle
Il n'osait pas bouger. Que venait-elle de faire au juste ? Il n'en était pas certains. Elle recula toujours en souriant. Un sourire rempli de sincérité et de gratitude. Il était le mal mais elle voyait en lui l'homme qui leur a sauvé la vie. Ce n'était vraiment pas son genre. Il se surprenait à sourire. Il remit ses lunettes puis disparu laissant Yuki, seule avec sa mère.
Sa mère avait observé la scène mais elle ne voyait pas la même chose que sa fille. Elle avait vu sa fille dans les airs, et maintenant elle la voyait parler à une personne invisible à ses yeux. Pourtant, elle ne la prenait pas pour une folle. Comment pourrait-elle après ce qui venait de se passer devant ses yeux ? Elle ne pouvait pas nier qu'il y avait quelqu'un qui a veillé sur elles. Elle s'approcha de sa fille et posa ses deux mains sur ses épaules.
- Ma chérie…Je suis incapable de voir la personne que tu remercies, fit-elle doucement
- Ah bon ? S'étonna Yuki
- Il est parti ?
- Oui. Quel voleur je te jure ! Rappelle-moi de l'engueuler la prochaine fois que je le vois ! Fit joyeusement Yuki
Sa mère lui sourit malgré sa peur de se retrouver face à un allié qu'elle était incapable de voir. Elles se tournèrent vers le massacre. Il y avait beaucoup trop de sang. Elles allaient devoir faire le nettoyage mais avant tout…Appeler la police.
- Je vais devoir encore m'expliquer, fit tristement la mère de Yuki
- Mais personne ne va t'en vouloir pour ça maman ! C'est des pourris, ils ont eu ce qu'ils méritent !
- Tu as raison, fit-elle
Yuki attendit avec sa mère l'arrivée des policiers. Ils réprimèrent une expression de dégout devant un tel massacre. Yuki regardait la scène sans être horrifiée, elle y avait eu droit à plusieurs reprises déjà alors ça n'avait rien de nouveau ou choquant. Un des policiers s'approcha d'elle.
- Tu ne devrais pas regarder ça petite, fit-il
- Et tu devrais aller laver tes cheveux, ils sont couverts de sang ! Rajouta un autre non loin d'eux
- C'est ma couleur naturelle, déclara Yuki sans se vexer
- Pardon ? Oh…et bien, fit le policier quelque peu gêné
Elle laissa échapper un soupire d'agacement. C'était toujours la même chose, les mêmes remarques complètement inutiles. Elle ramena ses genoux contre elle et appuya sa tête contre eux. Elle était fatiguée et n'avait qu'une seule envie : dormir.
Il lui avait fait croire qu'il était parti en voleur alors qu'il n'en était rien. Il s'était juste mis sur le toit pour pouvoir observer la suite des événements. Il avait eu la confirmation que cette petite n'était pas une simple humaine. Lorsqu'elle regardait les cadavres, une aura presque meurtrière se dégageait d'elle et ça, même les imbéciles de policiers arrivaient à le ressentir.
Peu à peu la maison fut nettoyé de tous les cadavres et de tout ce sang. La mère de Yuki retourna dans la maison tandis que la petite restait assise, le regard perdu dans le vide. C'est comme si elle, elle était vide. Aizen ouvrit grand les yeux. Elle dégageait une grosse quantité de reiatsu qui formait une barrière autour de la maison.
Ainsi inconsciemment elle protège sa mère. Impressionnant.
- Aizen-sama, fit une personne derrière lui
- Oh c'est toi Tôsen.
- Je croyais que vous vouliez juste retrouver ce fichu adjuchas.
Aizen ne répondit pas. A vrai dire il avait complètement oublié ce qu'il était venu faire à cause d'elle. Il se passa la main dans les cheveux, retira ses lunettes. Son air changea. Tôsen s'avança et regarda dans la direction de sa maison.
- C'est cette fille qui dégage autant d'énergie ? S'étonna Tôsen
- Toi aussi tu l'as remarqué. Elle est impressionnante et nous sera bien utile plus tard, déclara Aizen
- Vous comptez vous en servir ?
- Je compte bien oui. Au moment venu je viendrai la chercher, fit Aizen
Il se tourna vers Tôsen.
- Allons-y.
