Note d'auteur : Voilà une petite fic en 8 chapitres sur Ron et Hermione, une fic sans prétention, toute en romance, vie de couple, et autres joyeusetés :) Bonne lecture !


Chapitre 1

« Le changement arrive comme le petit vent qui agite les rideaux à l'aube et le parfum furtif des fleurs sauvages que l'herbe chevauche. »

JOHN STEINBECK


Cela faisait bientôt sept ans que Ron et Hermione avaient fini leurs études à Poudlard. Lors de la bataille finale, ils avaient chacun pris conscience de leur amour envers l'autre. Hermione ne souviendrait toute sa vie du moment où elle avait lâché les crochets de Basilic pour sauter au cou de son bien-aimé et l'embrasser passionnément, se perdant alors dans l'oubli de la bataille qui faisait rage et des gens qui tombaient sous les baguettes meurtrières des Mangemorts.

Et puis, tout s'était calmé. Harry avait vaincu Voldemort. Les enterrements avaient eu lieu : celui de Fred Weasley, celui de Remus Lupin, de Nymphadora Tonks… Toutes ces personnes auxquelles Hermione avait été si attachée et qui lui avaient été arrachées, par le simple mouvement d'un bâton de bois et de deux petits mots : Avada Kedavra… Elle avait soutenu Ron pendant tout le deuil de son frère. Elle n'avait perdu personne, dans la bataille. Personne qui lui fût aussi important qu'un frère, ou qu'un père et une mère.

Car c'était un fait, Remus et Tonks avaient laissé un bébé derrière eux : Teddy Lupin. Harry en était le parrain. Mais c'étaient la mère de Tonks qui avait décidé de le prendre en charge. Harry était père depuis un peu plus d'un an. Il était l'heureux papa de James Potter, deuxième du nom. Teddy Lupin était aujourd'hui un adorable bambin de six ans. Il n'avait pas encore pris conscience de ses pouvoirs de sorciers, mais maîtrisait déjà très bien ceux de Métamorphomage que lui avait transmis sa mère.

Lorsqu'Hermione le voyait, elle se rappelait à quel point cette guerre avait été meurtrière, et combien de malheureux elle avait fait. Sans cette guerre, Teddy aurait ses parents, Harry aussi. Décidément, Voldemort semblait s'être fixé comme but de faire le plus d'orphelins possible. A la seule différence pour Teddy qu'il n'était pas seul, qu'il était entouré d'amour et d'une famille aimante, tandis qu'Harry avait grandi dans l'ignorance de qui il était et dans une famille pour le moins… détestable. Hermione n'avait que très rarement eu affaire aux Dursley, mais elle les connaissait par les récits anecdotiques d'Harry.

Mais aujourd'hui, tout était fini. Voldemort avait été vaincu, les gens qu'il avait blessés, rendus malheureux, s'étaient remis, les deuils avaient été faits. Et Hermione vivait avec Ron depuis maintenant trois ans, depuis qu'ils s'étaient mariés…

~o~O~o~

— Tu ne devais pas aller au travail, aujourd'hui ? demanda Hermione à son mari.

Ron travaillait à la boutique de farces et attrapes que ses frères jumeaux avaient créée, il aidait George de son mieux.

— Hum ? Non, j'ai demandé une semaine de congé. J'en ai assez d'être assailli par des boursouflets en mal d'amour et par des gags en tout genre. J'ai décidé de faire une petite pause ! George s'en sortira très bien sans moi, il l'a fait depuis la mort de Fred.

— Oui, mais ce n'est pas pareil. Même sept ans après, il a encore besoin de toi, Ron. Tu es un des seuls soutiens qui lui restent. Du moins, un soutien accessible. Tes parents sont en Australie, Bill en Égypte avec Fleur, Charlie en Roumanie, Ginny vit avec Harry et ils ont assez à faire avec James, et Percy entame sa campagne d'élections pour le poste de Ministre de la Magie…

Ron se tourna vers elle, un sourire aux lèvres, et lui répondit :

— Et moi ? J'ai aussi une femme dont je dois m'occuper, non ?

— Oui, répondit Hermione avec le même sourire, mais rien ne t'empêche de lui donner un petit coup de pouce.

— Je te rappelle qu'il est marié, lui aussi.

— Angelina fait partie de l'équipe des Harpies, elle n'est pas souvent à la maison.

Ron soupira :

— Tu as gagné, j'irai au travail. Mais en rentrant, je veux que tu m'accordes toute une soirée, compris ? Je t'emmène au restaurant, et après…

Hermione se leva et s'approcha de lui, un faux sourire aguicheur au visage. Elle l'attrapa par les pans de sa robe de sorciers, se colla à lui et lui murmura :

— Ce soir, je te ferai passer une nuit fabuleuse, mon petit mari adoré…

Ron afficha un grand sourire jusqu'aux oreilles et Hermione éclata de rire. Il sortit de la maison et transplana. Hermione resta quelques instants à contempler la vue. Ils avaient décidément bien choisi leur maison… C'était une ancienne ferme, entièrement rebâtie aux normes de sécurité, qui faisait face à l'océan. Ils avaient emménagé sur une côte d'Écosse, et Hermione ne se lassait pas de voir l'océan déchaîné projeter ses vagues contre la falaise sur laquelle se trouvait la maison.

Elle inspira un grand coup, laissant l'air marin pénétrer ses poumons. Elle ne lui avait encore rien dit… Il ne le savait pas. Comment réagirait-il ? Serait-il heureux pour elle ? Pour eux deux ? Hermione hésitait. Elle devrait évidemment le lui dire, il le découvrirait par lui-même, à moins d'être complètement idiot. Mais elle ne savait pas quand. Elle regretta ses paroles de tantôt : « une nuit fabuleuse »… Peut-être pas si fabuleuse que cela, vu ce qu'elle aurait à lui apprendre…

Elle décida de transplaner chez Harry et Ginny, qui vivaient sur la côte Sud de l'Angleterre, à l'exact opposé d'elle et Ron. Mais grâce à ce merveilleux moyen de transport magique qu'était le transplanage, elle pouvait passer les voir quand bon lui semblait.

Elle atterrit devant leur jolie maison et eut un sursaut en voyant des jets de lumière jaillir dans la maison. Elle aperçut Ginny courir, l'air affolé, et Harry la suivre, l'air tout aussi affolé. Que se passait-il ? Tant pis, les convenances attendraient, elle entra sans frapper, sa baguette à la main. Elle entendit des cris dans la cuisine :

— James ! criait Ginny. Tu rends immédiatement sa baguette à papa !

— James, renchérit Harry, sois un gentil garçon et donne la baguette à papa, tu auras une bonne glace à la fraise, après…

— Ca, ça s'appelle de la démagogie, siffla Ginny. Pas étonnant qu'il fasse tes quatre volontés si tu le gâtes autant ! Tu veux le rendre aussi gros que Crabbe et Goyle ?

— Ce sera quand même dur, répondit Harry, sur le ton de l'amusement. Tu n'as pas entendu quelque chose ?

Hermione s'écria :

— C'est moi, c'est Hermione !

Elle ne voulait pas risquer de se faire désintégrer par une baguette magique un peu trop prudente. Ginny surgit de la cuisine et lui sauta dans les bras.

— Hermione ! s'exclama-t-elle. Ça fait tellement longtemps, qu'est-ce que tu deviens ?

— N'exagérons rien, fit Hermione avec un sourire, ça fait tout au plus deux mois… Et je vous ai envoyé des lettres !

— Oui, mais ça fait trop longtemps quand même, répondit Ginny. James ! Tata Hermione est là ! Viens dire bonjour ! Il marche un peu mieux, murmura Ginny l'attention de son amie. Et il dit quelques mots, mais j'ai toujours un peu de mal à les comprendre, à part « papa », « maman » et « pipi » !

Hermione éclata de rire. Elle serra Harry dans ses bras, toute aussi contente de le voir. Ginny courut dans la cuisine et Hermione l'entendit murmurer des recommandations à James. Harry sourit et dit :

— Ginny dit qu'il me ressemble. J'espère que ce n'est pas vrai, c'est le pire petit monstre que je n'aie jamais vu !

— Dans ce cas, pas de doute, il te ressemble, rit Hermione.

Ginny revint, l'adorable bambin dans les bras. Il avait les cheveux noirs de jais de son père, et les yeux marron de sa mère. Il sourit à Hermione, découvrant de minuscules dents blanches. Un amour de bébé ! Hermione le prit dans ses bras et James saisit une de ses boucles brunes pour tirer dessus avec vigueur.

— Aïe ! gémit Hermione avec un sourire.

— James ! le sermonna Ginny. Tu sais très bien qu'il ne faut pas faire ça ! Hermione déteste que tu lui tires les cheveux !

James lui adressa à nouveau un grand sourire, l'air très fier de lui. Ginny soupira et le reprit dans ses bras. L'enfant se mit à jouer avec le collier de sa mère qui le laissa faire. Elle murmura à l'attention de son mari et de son amie :

— Ca doit faire trois semaines que je ne mets plus que des bijoux en toc. La dernière fois que je l'ai pris dans mes bras alors que je portais un collier d'ambre, il a tiré dessus et j'ai mis deux heures à retrouver toutes les pièces.

— Je détestais ce collier, fit Harry, il devait être d'accord avec moi.

— Oui, mais moi je l'aimais bien ! protesta Ginny. Oh, et puis tiens, puisque tu le prends comme ça, je ne recoudrai plus jamais les boutons de manchettes qu'il t'aura arrachés, parce que moi aussi je les déteste !

— Qu'est-ce qu'ils ont, mes boutons de manchettes ? rétorqua Harry.

— Ce n'est plus à la mode, plus personne n'en porte ! Même Ron a arrêté, et pourtant, Dieu sait à quel point il s'habille mal ! Je suis désolée, Hermione, mais c'est un fait, mon frère n'a aucun goût vestimentaire ! Il n'y avait qu'à voir la ridicule robe de soirée qu'il avait au bal du Tournoi des Trois Sorciers, je crois que je n'ai jamais vu de vêtement plus laid !

Hermione éclata de rire à ce souvenir. C'est vrai que Ron n'avait pas été à son avantage, ce jour-là. Mais il n'était entièrement fautif, puisque c'était le seul vêtement à sa disposition, vus les moyens précaires de sa famille à cette époque. Depuis, il ne s'était pas amélioré, préférant employer l'argent gagné à améliorer le confort de leur maison et à gâter Hermione. Elle ne pouvait pas s'en plaindre : son dernier cadeau était un magnifique bracelet d'aigues marines sur monture d'argent ! Elle le portait, ce jour-là, d'ailleurs, et il s'accordait merveilleusement avec sa robe de sorcière bleu ciel.

— Ce gamin est adorable, fit Ginny, mais il faut vraiment qu'on soit plus fermes ! Sinon, il terminera comme son père et son grand-père, à faire les quatre cents coups en se fichant royalement du règlement ! Il est bien parti pour en prendre le chemin…

— Tu n'étais pas une élève modèle non plus, riposta Harry. Est-ce que je dois te rappeler le nombre de fois où tu as fait enrager Ombrage, pendant ta quatrième année ? Et comment tu tenais tête aux Carrow ?

— C'était pour la bonne cause, rétorqua Ginny. De toute façon, si je ne l'avais pas fait, tu m'aurais remplacée de bon cœur, je me trompe ?

— Non, ce n'est pas faux, répondit Harry, un petit sourire aux lèvres.

Il déposa un baiser papillon sur les lèvres de sa femme et prit James dans ses bras pour le mettre dans sa chaise haute. A peine cela fut-il fait que les lunettes d'Harry prirent une teinte bleu électrique.

— Je déteste quand il fait ça, marmonna Harry.

— Je ne sais pas s'il peut le contrôler, répondit Hermione. Les enfants font souvent de la magie inconsciemment, mais lui, c'est vrai qu'il est très jeune ! J'en ai côtoyé, dans les services sociaux, qui sont de véritables démons ambulants. Pour peu qu'ils soient intelligents, ils comprennent rapidement qu'ils peuvent faire beaucoup de choses par leur simple pensée et là, impossible de les maîtriser !

— J'ai bien peur que ce soit ce qui va nous arriver avec James, soupira Ginny.

Ils s'assirent au salon pour discuter et Hermione rentra à la maison sur les coups de cinq heures du soir. Ron n'était pas encore rentré. Il avait cependant fait porter une lettre par un hibou violet – encore une œuvre de George. Elle y lut qu'il rentrait vers sept heures, et il lui demandait de bien s'habiller. Hermione soupira. Il fallait qu'elle lui dise. Ce soir, elle lui dirait…


Note de fin : Voilà, j'espère que ce premier chapitre vous a plu :) Je ne suis pas fan des Ron/Hermione, parce que je n'ai jamais lu de fic sur eux avec de l'aventure, des trucs extraordinaires, ce sont systématiquement des situations banales, limite moldues, c'est mignon et tout mais voilà, il ne se passe pas grand-chose... Cette fic ne fait pas exception, je suis désolée, mais parfois c'est reposant xD Merci d'avoir lu et à lundi pour la suite !