La douleur les transperce. Tout d'abord infime, elle grandit, augmente. Jusqu'à devenir insupportable. Tout cela est impossible. Ce n'est qu'un horrible mensonge. N'importe quoi, mais ça ne peux pas être réel.

Un cri déchirant se fait entendre. Suivit d'un autre. Deux autres voix se joingnent aux deux premières. Une cinquième voix se fait entendre, masculine et plus basse, mais déchirante comme les premières.

Les autres ne disent rien. Ce qu'ils viennent d'entendre est tout simplement trop... trop improbable, impossible. Il ne peut pas être...

Et leurs visages se déforment. La tristesse, la souffrance... Elle s'impriment, impitoyable, sur leurs visages. Elles déforment leurs traits. Elles font couler les larmes. Ils baissent la tête. Certains cachent leur visage dans leurs mains. Mais les larmes coulent de leurs yeux, roulent sur leurs joues, déferlent sur leur visage, s'engouffrent dans leur cou et se perdent dans leurs vêtements. Et personne ne peut les empêcher.

La vérité est dure, cruelle, douloureuse. Elle les percute de plein fouet, entière, crue. Et tous veulent y échapper, tous veulent penser que ce n'est qu'un mauvais rêve, un cauchemar. Pourtant, il est là, devant eux.

Quelqu'un tombe à terre, ses jambes ne pouvant plus le porter. Personne ne fait attention à lui. Un autre s'avance, avec peur, appréhension. Il veut vérifier l'horrible réalité. Il veut vérifier si ce que tous vivent est bel et bien un cauchemar. Pourtant, le corps sous ses doigts est irréfutablement froid, pratiquement glacé.

Il se fige. Les autres aussi. Leurs larmes redoublent. Les cris se font plus déchirant encore.

La terrible vérité est là, étalé sous leurs yeux, cruelle, dure, douloureuse, entière, crue...

Pourquoi est-il mort? Pourquoi? Il est trop jeune, trop aimé, trop attaché à la vie pour la quitter maintenant. Mais elle lui a été arrachée. Elle lui à été enlevé à coup d'arme à feu dans la tête. A cause de sa trop grande gentillesse, à cause de cette manie de s'ouvrir et de faire confiance à tous. Il est mort. Et rien ne pourra jamais le leur rendre. Jamais rien. Pas même leur eux du passé. Parce que cet avenir est ce qu'il est. Parce que, même si dans un autre avenir il vivra, dans celui-là, il est mort. Mort à jamais. Mort pour l'éternité...