Aomine soupira.
Il se demandait ce qui avait bien put se passer dans le cerveau de ce crétin psychopathe de Seijuro…
Il grimaça en sentant les ongles de Momoi s'enfoncer dans son bras
-J'ai peur Dai-chan, gémit-elle.
Il se passa la main dans les cheveux, se décoiffant au passage.
La porte d'entrée grinça longuement, le brun sentit un frisson lui parcourir l'échine. Putain ! C'était plutôt flippant ! Et ce n'était sûrement pas Momoi qui allait l'aider…
- Bienvenue dans la maison hantée Rakuzan… scanda une voix désincarnée.
La rose émit un hurlement strident en sentant quelque chose lui frôler les cheveux.
-Gomen, Momoi-san.
L'intéressée, des larmes pleins les yeux, sauta au coup du nouvel arrivant
-Tetsu-kun ! Tu m'as fait tellement peur, sanglota-t-elle
Daiki se massa énergiquement le bras, pour tenter de rétablir sa circulation sanguine.
-Tetsu, marmonna-t-il de façon bourru
Le bleu le fixa quelques instants de son air blasé habituel.
-On y va… ? déclara-t-il finalement.
Les trois amis se mirent donc en route.
Momoi, qui s'était raccroché au bras d'Aomine, tremblait légèrement devant l'ambiance glauque et l'atmosphère pesante de la première pièce.
-Tetsu-kun… Est-ce que tu as le plan de la Maison hantée… ? Dai-chan ne l'a pas pris à l'entrée.
Le bleu sortit le précieux papier d'une de ses poches intérieures. Bizarre, remarqua Daiki, depuis quand Tetsu portait-il de long manteau comme celui-ci… ?
Satsuki gémit de désespoir.
-Encore 5 pièces avant la fin, c'est trop long, je vais mourir… souffla-t-elle
Kuroko tressauta légèrement en entendant la fin de la phrase de Momoi.
Aomine fronça les sourcils.
-Arrêtes de dire des âneries, Satsuki.
La porte derrière eux claqua alors violemment et le peu de lumière qu'apportait une lampe allogène s'évanouit.
La rose hurla de terreur en se collant contre le grand brun. Dans l'obscurité, la présence de Kuroko était encore plus insignifiante.
-Tetsu ? appela Aomine. Tetsu, t'es où ?
Le silence répondit à sa question, la lumière se ralluma pendant un millième de seconde, permettant cependant à nos deux antagonistes d'apercevoir l'essentiel de la scène macabre autour d'eux : Kuroko avait disparu, et des cadavres horriblement mutilés jonchaient le sol tout autour d'eux.
La lumière se ralluma une seconde fois, définitivement.
Satsuki, le visage plein de larmes, poussa un cri en voyant le message sanglant écrit sur le mur.
Que vos corps reposent dans cette demeure à tout jamais.
Elle commençait à faire une sérieuse crise d'angoisse.
Aomine déglutit en la tirant par le bras vers la prochaine pièce.
Merde, ça commençait à lui foutre la frousse tout ce bordel. Où était passé Tetsu ? Était-ce des vrais cadavres dans la pièce précédente ? Bien sûr que non… Ce n'était qu'une attraction pour touristes… Mais quelque chose clochait… Ces cadavres étaient vraiment troublant de réalité, et le message écrit avec du sang… Aomine avait déjà utilisé du faux sang pour des déguisements d'Halloween étant enfant, et il savait parfaitement à quoi ça ressemblait.
Le message avait été écrit avec du vrai sang. Du vrai sang. Du vrai sang.
Son cerveau mit quelques secondes a tilter. Des cadavres et un message écrit avec du vrai sang, en plus de la disparition de Tetsu, c'était quoi ce bordel ? C'était quoi cette maison hantée ?
S'il s'en sortait vivant, il se promit d'aller voir Akashi pour le buter, définitivement.
Mais sa première mission serait de protéger Satsuki, qui tremblait de tout son corps contre lui…
Cinq autres pièces avait-elle dit ? Bien, il relevait le défi. Il allait réussir à s'en sortir vivant, et Momoi aussi. S'il réussissait à retrouver Tetsu en un seul morceau, ce serait parfait.
Il resserra légèrement son étreinte autour de la taille de la rose, et pénétra avec douceur dans la seconde pièce.
Un cimetière.
Un cimetière à l'intérieur d'une maison hantée.
Les pierres tombales étaient d'époques, où alors reproduites par un excellent artisan. Le brun se pencha légèrement sur une pour voir la date inscrite dessus.
La poussière et la terre recouvraient une grande partie de l'inscription. Il frotta énergiquement dessus avec sa main libre, tandis que Satsuki serrait l'autre avec force.
-Dai-chan… souffla-t-elle
L'intéressé claqua de la langue impatiemment.
-Attends deux secondes, Satsuki… grogna-t-il en récurant la pierre avec un peu plus de force.
Il entendit un léger craquement provenir du sol, il fronça les sourcils, espérant n'avoir rien endommagé.
-Jeune homme, ne cassez pas ma tombe je vous prie, demanda une voix chevrotante.
-Dai-chan, souffla la rose, dans un souffle digne d'une mourante.
-Attends, je t'ai dit, souffla-t-il, agacé.
Il se redressa en voyant enfin les chiffres apparaître.
1823-1889
Il fronça les sourcils, et se retourna.
-Voilà monsieur, désolé du déran-
Il écarquilla les yeux devant le spectacle qui s'offrait à lui.
Une bonne vingtaine de… Mort-vivants ? Zombies ? Il n'aurait su comment les appeler… se tenait devant lui.
L'un deux, sûrement celui qui lui avait adressé la parole, tenait Momoi dans ses bras.
Celle-ci, entourée de créatures de la nuit décharnées, à la peau putride et rongée par endroits, suffoquait, en pleurant à chaudes larmes. Le cri qui naissait dans sa gorge fut étouffé par un tremblement visible qui la traversa des pieds à la tête.
-Dai-chan… souffla-t-elle, la voix rauque.
Le zombie eut alors un sourire malsain, laissant apparaître ses dents pourries, noires ou manquantes. Il fit glisser un de ses doigts, à l'ongle long et jauni, le long du cou pâle de la rose.
Aomine, devant ce spectacle révulsant, eut un haut le coeur. Lui qui venait de se promettre de protéger Momoi, la voilà entre les mains de mort-vivants…
Il réfléchit à toute vitesse, se tournant légèrement vers la porte, tentant d'évaluer la distance à parcourir s'il parvenait à récupérer Satsuki.
Le zombie eut un petit rire grinçant, à glacer le sang, puis il claqua des doigts.
Aussitôt, Daiki eut l'occasion d'assister à l'événement dont Momoi avait tenté de le prévenir auparavant.
Des raclements et tremblements provenant des entrailles de la Terre se firent ressentir. Les secousses déstabilisèrent le brun qui tomba lourdement sur le sol. Il vit alors la terre se creuser près des quelques tombes contenant encore quelque chose.
Rien d'étonnant jusque là, à part le fait qu'Aomine n'avait jamais vu la terre se creuser de l'intérieur.
Il eut la nausée en voyant quelques mains décharnées sortir du sol. Elles tapotaient en tournant autour d'elle même, cherchant une prise pour faire sortir leurs corps.
Daiki décida de ne pas attendre la fin de ce spectacle, et se releva prestement. Il chercha quelques secondes son équilibre avant de courir vers le groupe de zombies.
Les créatures, surprises, ne s'attendant pas à une attaque directe, ne répliquèrent pas immédiatement.
Aomine eut donc le loisir de se saisir de la rose, qui hurlait comme une forcenée qu'on la lâche, et de commencer son périple vers la porte.
Néanmoins, il avait à peine fait quelques pas que les mort-vivants, et leurs nouvelles recrues, se mirent à sa poursuite.
Hors, ils n'étaient pas dans une de ses séries où les zombies allaient aussi vite que des escargots, non, ces zombies là se déplaçaient à vitesse humaine, et d'après le brun certains avaient dû être de sacrés athlètes… !
Il grogna en accélérant encore, puisant toute sa force dans ses jambes, se penchant en avant pour augmenter sa vitesse. Momoi n'était pas grosse, mais elle restait un poids qui le ralentissait.
Les zombies étaient, logiquement, plus rapides que lui.
Il sentit le souffle de ce salopard, celui qui avait la rose dans ses bras, contre sa nuque.
Aomine hurla sous l'effort de son accélération, et lança un puissant coup de coude contre son poursuivant.
Il entendit le son matte d'une partie du corps tombant à terre.
« Faites que ce soit la tête, faites que ce soit la tête » pria-t-il rapidement.
Une main frôla son mollet, une autre tira sur une mèche de cheveux.
Satsuki hurla en regardant par dessus l'épaule du brun.
-Lâchez-le, bande de psychopathes réincarnés ! S'égosilla-t-elle en frappant de toutes ses forces les assaillants du jeune homme.
Mais de toute évidence, ils se faisaient rattraper. Un râle retentit juste à côté de Daiki, qui tourna légèrement la tête vers le côté et hurla en voyant le visage déchiqueté d'un de ses poursuivants.
Momoi enfouit sa tête dans le cou du brun en voyant la tête du mort-vivant.
Aomine fixa la porte de toutes ses forces.
Plus que quelques pas, c'est bientôt fini, plus que quelques pas ! Se morigéna-t-il
Il souffla et, il ne saura jamais comment, continua d'accélérer.
Les jambes en feu, comme des ailes dans le dos, il continua de courir, voyant la précieuse porte se rapprocher de plus en plus.
Il replaça la rose plus confortablement, et sauta violemment contre le battant de la porte, l'ouvrant à la volée.
Il se réceptionna sans trop de difficultés, et claqua la porte derrière lui.
Momoi descendit doucement des bras du brun et souffla en posant ses mains sur ses genoux, la tête vers le sol.
-On la fait, rit-elle. Merci pour tout, Dai-chan, j'ai cru que tu allais me laisser toute seule…
Au moment où l'intéressé allait répondre, un choc puissant fit trembler la porte. Un horrible crissement se fit entendre, puis comme un bruit de déchirement.
Les deux amis sursautèrent.
Aomine poussa la rose dans son dos, puis un second choc se fit entendre, plus puissant encore.
Satsuki trembla en hoquetant.
-Ce ne sera donc jamais fini… ? sanglota-t-elle, passant du rire aux larmes.
Daiki se retourna dans tous les sens, cherchant un moyen de barricader la porte des zombies.
Il trouva une clé sur un petit guéridon, et se jeta dessus.
Il enfonça rapidement le petit objet dans la serrure. Un ongle passa à travers le bois de la porte, faisant hurler la rose. Le doigt moisi et verdâtre commença à fouiller dans les airs une présence humaine. Le brun se baissa précautionneusement, pour ne pas se faire repérer, puis tourna une dernière fois la clé dans la serrure.
Aussitôt, deux barres de fer sortirent du mur, barricadant solidement la porte contre les zombies. Mais empêchant également un quelconque moyen de sortie pour nos deux antagonistes.
