Titre : Phantasma

Fandom : Harry Potter

Paring : Eventuel Marcus/Oliver

Rating : K+ pour le langage.

Warning : Léger AU, parce que je ne vais peut-être pas respecter le bouquin. Et à cause de l'état d'Oliver aussi XD.

Disclamers : Rien est à moi sauf les quelques OCs. J'ai un faible pour ce pauvre Abercrombie je crois (me demandez pas pourquoi j'l'ai baptisé comme ça xD)

Yo yo ! Alors euh, je sais que je devrais vraiment pas me lancer dans une fic à chapitre, surtout parce que j'ai même pas fini Travelers (hey mais je suis à 5 pourcent dans le prochain chapitre ! *évite le lancé de tomates pourries*). Mais j'ai eu cette idée subite et puis voilà, j'étais lancée, hahaha ! XD. Bon bah voilà, que dire d'autre ? Rien ? Bon. XD Voilà, une fic centrée sur mon paring préféré et donc… j'espère que ça va vous plaire, haha !

EDIT : Et voilà la version corrigée par Tyu ! Oh ma Béta, je m'agenouille à tes pieds devant ta grandeur ! :D Un gros merci d'avoir corrigé toutes mes fautes, grâce à toi, mes lecteurs ne se feront pas agresser les yeux ! (Kiwi is happy).

Bonne lecture, all !

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PHANTASMA

Seul au milieu des autres

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Oliver Wood et Marcus Flint se haïssaient. Personne ne connaissait la véritable raison de leur haine intense mais c'était un fait dans tout Poudlard : Ils se haïssaient. Pour la plupart de leur camarade, c'était normal. Car après tout, ils étaient rivaux, les capitaines de Quidditch de Serpentard et Gryffondor, deux maisons ennemies. Wood était gardien et Flint poursuiveur. Et ils étaient autant passionnés (obsédés, selon tous les autres élèves de Poudlard) par le Quidditch l'un que l'autre. Pour les professeurs (mais surtout MacGonagall et Rogue), leur haine et leurs bagarres étaient plus une incroyable source d'exaspération qu'autre chose. On ne comptait plus le nombre de points perdus, de visites à l'infirmerie, de membres cassés et de litres de sang versés entre les deux adolescents. C'en était venu au point où MacGonagall frôlait la crise d'urticaire lorsqu'elle entendait les noms d'Oliver et de Marcus dans la même phrase, gémie par un préfet ou un première année terrorisé.

Le pire dans tout ça, c'était que les autres élèves prenaient un malin plaisir à voir les deux capitaines se battre. Les jumeaux Weasley avaient bien sûr flairé le potentiel et prenaient maintenant des paris à chaque rencontre Flint/Wood intercouloirs, tout en s'assurant du coin de l'œil que leur capitaine adoré ne se faisait pas trop amocher (parce que même si Oliver faisait preuve d'une mauvaise foi absolue lorsqu'on le lui pointait, c'était bien lui qui perdait la plupart du temps). Heureusement, il restait quelques personnes censées parmi tous les élèves qui s'agglutinaient à chaque fois pour voir le spectacle, des personnes comme Percy Weasley qui trouvait cette débauche de violence plus que scandalisant, mais dont les protestations se faisaient noyer par les hurlements enthousiastes des autres.

Bref.

Minerva sentit son œil droit se mettre à tiquer nerveusement lorsqu'un première année tout pâle entra dans son bureau, apparemment très perturbé par ce qu'il se passait dans un des couloirs du troisième étage.

-Et là, le Gryffondor lui a dit 'Même les trolls ont peur de toi avec la tête que tu te tapes !' et le Serpentard a répondu 'Moi au moins j'ai pas l'air d'une crevette avec une voix de tapette !' et après le Gryffondor a fait un bruit comme 'GRAAAH Je vais t'écraser sale serpent !' et il s'est jeté sur lui, et le Serpentard lui a fait un croche patte mais le Gryffondor s'est accroché à lui, et ils ont roulé par terre en se tapant dessus et le Serpentard a mordu l'oreille du Gryffondor qui lui a presque arraché les cheveux comme ça, et… ! »

Minerval remonta calmement ses lunettes pour tenter de calmer les spasmes nerveux qui agitaient sa main droite.

-Ca ira, Abercrombie. Vous pouvez disposer. »

Interrompu dans son récit, le petit sorcier arrêta de secouer ses bras dans tout les sens pour mimer la bagarre. Il acquiesça avec une vivacité telle que Minerva crut un instant qu'il allait se déboiter la tête, avant de sortir du bureau en trottinant.

La vision calma le professeur en lui apportant un élan de nostalgie. Ah, il était loin le temps où Oliver Wood n'avait été qu'un petit première année sans histoire, gringalet et maigrichon. Elle se rappela avec émotion le jour où Oliver avait intégré l'équipe, dirigée à l'époque par Charlie Weasley, son idole. Oliver avait arboré un tel sourire, si lumineux sur son joli visage. Oui, il y avait bien eu une époque où Minerva avait associé Oliver à l'adjectif 'adorable'. Et elle n'avait duré que le temps d'une année. La sorcière avait très vite découvert celui qui se cachait sous ce visage innocent et ces grands yeux verts ; le maniaque sportif obsédé par le Quidditch qui préférait encore avaler un chaudron de limace plutôt que de se montrer aimable envers Marcus Flint.

Son irritation était revenue au grand galop. Son urticaire commençait déjà à la démanger mais Minerva se força à rester calme. Sa méditation fût rapidement brisée lorsqu'elle entendit un gros BOUM depuis son bureau. La plume qu'elle tenait se brisa en deux dans un craquement sinistre. Oh, cela ne pouvait plus durer.

Quelques minutes plus tard, Minerva se trouvait dans le bureau d'Albus Dumbledore en compagnie de Severus. Elle remit son chapeau en place, légèrement essoufflée après avoir laissé éclater sa colère et monologué sur 'ces deux animaux bourrés d'hormones !' et 'ces bagarres incessantes qui perturbent la tranquillité du château !'. Albus suçotait un bonbon au citron avec son air habituel, comme si la situation l'amusait plus qu'autre chose.

-Que suggérez-vous, Minerva ? », demanda t-il en la regardant par-dessus ses lunettes en demi-lune.

-Je n'ai pas encore d'idée précise mais ces violences doivent cesser ! Wood et Flint doivent s'entendre, ça ne peut plus continuer ! »

-Et vous Severus, qu'en pensez-vous ? »

-Je dois avouer que l'attitude du jeune Flint nuit à la réputation de ma maison. », répondit-il froidement. « En l'occurrence, j'ai peut-être une solution pour remédier à ce problème de… rivalité, si je puis dire. »

Severus exposa son plan avec tellement de détails et de certitude que Minerva le soupçonna d'y avoir réfléchit depuis longtemps déjà. Néanmoins, ce que proposait le professeur de potion était parfaitement acceptable et pouvait marcher. C'est donc avec la bénédiction d'Albus qu'ils mirent leur 'punition' en place.

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Oliver n'avait jamais aussi bien dormi de toute sa vie.

Bon, d'accord, il avait encore mal aux côtes à cause de Flint et possédait sûrement un œil au beurre noir, mais cela faisait très longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi reposé de toute sa vie. Comme s'il avait pour une fois eu toutes ses heures de sommeil. Le plus étrange dans tout ça, c'était que Percy ne l'avait pas encore réveillé, ce qui voulait dire qu'il était encore tôt.

Parfaitement reposé, Oliver ouvrit délicatement les paupières. Il s'étira dans son lit puis tira les rideaux du baldaquin avant de se figer. Stupéfait, l'adolescent se frotta les yeux pour être sûr qu'il avait bien vu avant de regarder autour de lui.

Il n'y avait personne dans le dortoir… Pire encore. Les lits étaient déjà fais et le soleil inondait la chambre. Ce qui voulait dire que les cours avaient déjà commencé depuis longtemps et que Percy ne l'avait pas réveillé.

Etouffant un juron, Oliver allait attraper son pantalon lorsqu'il se rendit compte que quelque chose clochait. Il était déjà habillé. Plus que confus, il ne chercha pas à en savoir plus et dévala les escaliers pour sortir en trombe de la Salle Commune. Il devait avoir raté son petit-déjeuné, il détestait ça parce que c'était le repas le plus important de la journée.

En deux minutes à peine, Oliver déboula dans le couloir de la salle de Sortilège. Il fonça vers la porte, bras devant pour l'ouvrir d'un coup et les excuses déjà dans la bouche.

-Vraiment désolé professeuuuaAAARRRGH !! »

Il vit la porte approcher à une vitesse hallucinante et ferma les yeux, prêt à entrer à collision avec… mais rien. Rien du tout, juste la voix de Flitwick qui parlait du sortilège du jour. Oliver ouvrit un œil, constata qu'il était toujours en un seul morceau et qu'il n'avait mal nulle part sans compter ses côtes, et ouvrit le deuxième.

Il était dans la salle. Au beau milieu du cours. Oliver jeta un coup d'œil par-dessus son épaule. Il était passé à travers la porte… ça, c'était plus que bizarre. Plus étrange encore ; il n'avait reçu aucune remarque alors qu'il restait planté là comme un poteau au milieu d'un stade. Peut-être que Percy avait prévenu Flitwick qu'il allait être en retard ?

-Euh… désolé professeur, j'ai pas entendu mon réveil… », dit prudemment Oliver.

Mais le petit sorcier continuait son cours, imperturbable. Oliver hésita un instant, confus, avant de prendre place à côté de Percy. Le rouquin faisait tourner sa baguette comme tous les autres. Oliver plongea sa main dans sa poche pour retirer la sienne mais ses doigts se refermèrent dans le vide. Oh ow. Un coup d'œil à ses pieds lui permit de se rendre compte qu'il avait oublié d'emporter son sac. Tant pis, Flitwick ne l'avait toujours pas remarqué de toute façon.

-Percy, pourquoi tu m'as pas réveillé ce matin ? », chuchota Oliver.

Le rouquin continuait de faire des moulinets en l'ignorant royalement.

-Perce ! », répéta Oliver plus fort.

Mais Percy ne tressaillit même pas. Vexé, Oliver voulu lui donner un coup de coude. Il ne rencontra même pas de chair. Intrigué, l'adolescent répéta le mouvement et vit, avec horreur, son bras traverser le corps de Percy. Les yeux ronds, Oliver hésita une seconde avant d'appuyer son index contre la tête de son meilleur ami. Avec une fascination morbide, il regarda son bras s'enfoncer jusqu'au coude et ressortir de l'autre côté. Il ne sentait rien du tout, et Percy non plus.

-Oh Merlin… », murmura Oliver en ramenant son bras tout contre lui. « Percy… Percy tu m'entends ? Percy ! …Tu pues des fesses… J'ai vu Penelope embrasser Davies… Diggory est un bon joueur… PERCY ! »

Personne ne réagissait. Oliver ne savait pas ce qu'il se passait mais ça ne lui plaisait pas du tout. Traverser les gens et les portes, même pour les sorciers, c'était bizarre. Il secoua sa main devant les yeux de Percy mais celui-ci s'était déjà tourné vers Flitwick pour écouter la suite du cours.

-Est-ce que quelqu'un m'entend ? », s'exclama Oliver, frustré. « Si c'est une blague, c'est vraiment pas drôle ! »

Aucune réaction. Oliver se retourna pour faire de grands signes à l'intention de Wynn Kenmare. La jeune fille était elle aussi complètement aveugle. Il se leva pour hurler au milieu de la classe en faisant de grands gestes, mais toujours rien. Essoufflé, Oliver se laissa tomber sur sa chaise. La seule consolation dans tout ça, c'était qu'il pouvait encore s'asseoir.

Il attendit la fin du cours avec impatience. Peut-être que cette malédiction bizarre ne touchait que les Gryffondors et les Serdaigles. Il fallait qu'il choppe Diggory dans la Grande Salle.

Oliver se mêla au flot d'élèves qui sortait pour descendre au rez-de-chaussée. Pour une fois, il ne reçu aucun coup de coude involontaire. Il faillit hurler (glapir aurait été le mot juste mais Oliver ne glapissait pas) lorsque quelqu'un lui passa au travers.

-Ca va pas de foncer sur les gens comme ça !? », grogna l'adolescent dans le vent.

D'accord, personne ne pouvait le voir, même les Poufsouffle apparemment, mais quand même. Oliver aperçut Diggory au loin et courut pour le rejoindre. Le garçon papotait avec ses amis et ses groupies.

-Diggory ! Hé Diggory, c'est moi, Oliver ! »

Le Poufsouffle ne répondit pas, bien sûr. Il continuait de marcher au milieu de ses admirateurs.

-Allez Diggory ! Dis-moi que tu me vois ! »

Oliver lui fit des grimaces, gigota dans tous les sens. Rien à faire, Diggory lui passa au travers sans même s'en rendre compte. Désespéré, Oliver resta au milieu du hall, les bras ballants. Il vit plusieurs fantômes s'approcher et fut tenté de les héler, mais ils ne lui jetèrent même pas un seul coup d'œil alors qu'ils passaient à côté de lui.

Mais qu'est-ce qu'il pouvait bien se passer ? La journée d'hier avait été parfaitement normale… Peut-être qu'il devait en parler aux professeurs. MacGonagall devait avoir une idée, c'était une grande sorcière même si elle lui en faisait baver (et vice-versa). Enfin, ce n'était pas comme s'il allait le lui avouer un jour. Mû par une nouvelle poussée d'espoir, Oliver allait entrer dans la Grande Salle quand quelqu'un le percuta de plein fouet.

-Ouch ! »

-Fais attention où tu marches, stupide Gryffondor. »

Quelqu'un pouvait le voir ! Quelqu'un l'avait touché ! Oliver allait sauter de joie, lorsqu'il reconnu la voix familière et tant détestée de…

-Flint ! »

Le serpentard lui jeta un sale regard, comme si Oliver était un veracrasse dégoûtant qui se tortillait à ses pieds, puis le dépassa en percutant son épaule avec la sienne. Bien sûr, comme il avait la carrure d'un troll (ou plutôt, comme il était beaucoup plus massif qu'Oliver), Oliver grimaça un peu sous l'impact et dut même reculer d'un pas. Mais qu'importe, quelqu'un pouvait le voir !

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Marcus posa ses fesses à la table des serpentards, en face d'Adrian qui continuait de blablater sur les pyramides d'Egypte et les momies ensorcelées. Il remplit son assiette avec deux cuisses de poulet monstrueusement énormes et une plâtrée de frites. Il jeta aussi un regard noir au pauvre deuxième année qui voulu prendre la même pomme que lui. Le microbe poussa un couinement étranglé en rétractant sa main aussi vite que s'il avait été brûlé et Marcus posa le fruit près de son assiette. Il fallait qu'il prenne des vitamines, il était sportif après tout. A côté de lui, Théodore Nott eut un léger ricanement mais il l'ignora.

-Flint ! Hé, Flint ! »

Etrange. Il avait l'impression d'entendre la voix de Wood lui agacer les oreilles. C'était pourtant impossible ; le Gryffondor ne s'approchait jamais à moins de trois mètres de la table des Serpentards. Il avait attaqué son repas lorsque Wood s'assit brusquement en face de lui. En tailleur sur la table. Sur les plats.

-Mais qu'est-ce que tu fabriques ?! », s'exclama Marcus dégoûté.

Bizarrement, Adrian répondit en même temps que Wood.

-Bah… je mange pourquoi ? »

-Je danse la polka sur la table. Non mais qu'est-ce que tu crois, crétin ? »

Marcus lui lança son regard le plus noir.

-Tu ne vois pas que tu es sur les plats, gros dégueulasse ?! »

-Huh ? » Oliver regarda entre ses jambes. « Oh. En fait… »

-Comment ça je suis sur les plats ? », dit Adrian avec un sourcil haussé. « Arrêtes de me regarder comme ça, tu veux ? »

-Je ne te parle pas à toi. », coupa Flint.

Adrian avait l'air étrangement confus, mais il finit par hausser ses épaules et retourna à son repas. Marcus fronça les sourcils. Pourquoi est-ce que personne ne voyait que Wood écrabouillait leur nourriture ? C'était franchement pas quelque chose de normal. Le dit-Wood s'esclaffa brusquement, toujours pas gêné d'avoir ses fesses au milieu des cuisses de poulet.

-Je répète ce que j'ai dit, Wood. Pourquoi est-ce que tu me pourris la vue ! »

Adrian le regarda de nouveau d'un air bizarre. Marcus l'ignora, les yeux rivés sur son rival de toujours.

-Tes potes doivent te prendre pour un dingue. », dit Wood hilare.

Marcus le dévisagea pendant quelque seconde avant de laisser tomber. Son repas allait refroidir. Si cet idiot de Wood voulait faire le guignol en pleine Grande Salle, c'était pas son problème.

-Hé ! Commences pas à m'ignorer, Flint ! »

Hah. Pile la phrase à ne pas dire. Marcus réprima un sourire en coin alors qu'il faisait exactement le contraire de ce que voulait Wood. Terroriser quelqu'un, manger, et rendre Wood furax. Ca c'était le début d'une bonne journée. Le seul point noir, c'était peut-être que Wood avait choisi de s'asseoir sur de la nourriture, mais bon. Les Gryffondors n'étaient pas connus pour leurs QIs élevés.

-Flint, vieux troll puant aux deux mains gauches », chantonna Wood. « Je comprend que tu veuilles m'ignorer. C'est vrai, après tout, je t'ai complètement écrasé sur le terrain depuis trois ans, même avec ton Nimbus 2001, et… »

-Oh la ferme, Wood ! », coupa Marcus irrité.

L'adolescent lui adressa son maudit sourire triomphant. Marcus voulut le lui faire ravaler mais croisa le regard perplexe d'Adrian. Même Blaise Zabini, assis en face de Théodore, lui lança un bref coup d'œil.

Il y avait quelque chose qui clochait. Marcus examina Wood de plus près. Personne ne l'avait remarqué, et le Gryffondor ne sentait pas les cuisses de poulet. Marcus baissa les yeux entre les jambes de l'adolescent. Il remarqua, au bout de quelques minutes, que Wood traversait les plats.

-Mais qu'est-ce que tu regardes vieux pervers ?! », s'exclama Oliver la voix plus aigüe.

-Comme s'il y avait quelque chose à regarder. », marmonna Marcus à voix basse.

-Hé ! »

Il retourna à son repas sans accorder une seconde d'attention de plus à Oliver. Il n'avait qu'une vague idée de ce qu'il se passait mais il préférait ne pas se faire remarquer plus que ça. Adrian devait commencer à se poser des questions sur sa santé mentale s'il ne voyait pas Wood. Enfin, il allait sûrement mettre ça sur le compte de son 'obsession' pour le Quidditch, puisque Marcus avait prononcé le nom du Gryffondor.

-Flint… Flint, allez… Pff. Flint Flint Flint Flint Flint… Allez FlintFlint… »

La main de Marcus se resserra convulsivement autour de sa fourchette. S'il y avait bien une chose pour laquelle Wood était doué, c'était d'être agaçant au possible. Marcus lui donnait sans problème la palme du type le plus chiant de la terre alors qu'il voyait Pansy Parkinson tous les jours, c'était dire.

-Tu manges vraiment comme un Scroutt-à-pétard, tu sais ? T'as un truc entre les dents, là. Sisi j'te jure, juste ici, entre les deux grosses… ah mais c'est vrai, t'as que des grosses dents. »

Merlin. Il allait l'étrangler. Mais comment est-ce que Percy Weasley faisait pour le supporter ? Le rouquin venait de gagner son respect.

-Flint… Marcus Flint… F-L-I-N-T… Marcuuuuus Fliiiiiiiiiiint. Cuuuus… cucusss… hahaha. »

Argh, c'était trop ! Marcus repoussa son assiette, dégoûté. Il attrapa seulement sa pomme avant de sortir de la Grande Salle. Bien sûr, Wood s'empressa de le suivre avec un « Attends ! » presque paniqué, comme s'il avait peur d'être abandonné.

-Flint, attends je te dis ! »

-Je n'entends rien. », dit Marcus en croquant dans sa pomme.

Une main se referma sur son bras pour le retourner. Marcus aurait pu le repousser sans problème mais il devait avouer qu'il était un peu curieux. De toute évidence, il se passait quelque chose de bizarre avec Wood. Il se dégagea donc de sa poigne mais resta sur place pour le regarder. Wood n'avait pas l'air différent de d'habitude. Même yeux verts et même mèches brunes désespérément en bataille. Est-ce qu'il connaissait seulement le mot 'peigne' ?

-Qu'est-ce qu'il t'arrive hein ? », demanda-t-il la bouche pleine. « T'es devenu un fantôme ? »

-Tu trouves ça drôle ? »

-Franchement ? Ouais. »

Wood le fusilla du regard. Maintenant qu'il y pensait, même si c'était étrange, c'était aussi hilarant. Ce pauvre petit Oliver, invisible aux yeux du monde entier sauf de lui, son pire ennemi. Ce genre de chose n'arrivait qu'à ces imbéciles de Gryffondors.

-Quand j'y pense, tu vas avoir du mal à te faire écouter aux entrainements… », poursuivit Marcus l'air de rien. « C'est sûr, si personne ne t'entend… ils vont devoir trouver un remplaçant pour le match. »

-Quoi ?! »

Visiblement, à voir le visage choqué et horrifié de l'adolescent, il n'avait pas encore pensé à ça. Marcus finit sa pomme avec une jubilation mal cachée.

-Je… je vais trouver une solution. »

-Ah oui ? J'aimerai bien voir comment. Tu comptes te dandiner dans la Grande Salle jusqu'à ce que quelqu'un te voit ? »

-Très drôle. », répondit Oliver, acide. « C'est toi qui va m'aider. »

-Moi ? »

Marcus se mit à ricaner.

-Et tu as cru que j'allais le faire ? Tu es vraiment trop niais, Wood. »

Il tourna les talons avec la ferme intention de se rendre à son prochain cours. Histoire de la magie, avec les Gryffondors.

-Flint, si je ne joue pas aux prochains matchs, tu vas t'ennuyer et tu le sais. Tu vas écraser mon remplaçant sans problème parce qu'aucun n'a le niveau pour faire partie de l'équipe. »

Wood marquait un point. Mais Marcus n'allait sûrement pas lui faire le plaisir d'être d'accord avec lui.

-Arrête de me suivre. »

-Je vais continuer jusqu'à ce que tu m'aides. Si je suis un fantôme, autant que je te hante toi, pas vrai ? »

Et cet idiot était capable de le faire, en plus. C'était ça le pire. Wood était plus têtu qu'un centaure, et Marcus parlait en connaissance de cause. Néanmoins, il n'allait pas lâcher le morceau aussi facilement.

Il jeta son trognon dans la gueule d'une armure et monta les escaliers vers la salle de classe avec la ferme intention d'ignorer Wood. S'il tenait assez longtemps, peut-être que le Gryffondor allait laisser tomber pour aujourd'hui. Ce n'était pas un vrai fantôme alors il ne devait pas avoir une jauge d'énergie illimité, et à en juger par sa voix un peu éraillée, Wood devait s'être brisé les cordes vocales à hurler pour quelqu'un l'entende ce matin.

Marcus rejoignit Adrian et Terrence devant la classe d'Histoire de la Magie. Il jeta un coup d'œil à Percy qui discutait avec Brian MacKnees. Le rouquin ne semblait pas particulièrement troublé que Wood ne soit pas là.

-Marc, t'es sûr que ça va ? », demanda Adrian méfiant.

-Hm. Je réfléchissais tout haut. »

-Parce que tu réfléchis, toi ? », répliqua Oliver avec un sourire narquois.

Marcus lui jeta un regard noir. Il entra dans la salle avec les autres sans répondre, pour ne pas qu'Adrian et les autres se posent plus de question sur sa santé mentale. Décidément, ce crétin de Gryffondor arrivait à lui pourrir la vie même en étant invisible. Marcus n'aimait pas ça. Ca devait être l'inverse, d'habitude c'était lui qui emmerdait le gryffondor.

Il s'assit à côté d'Adrian alors que Binns commençait son cours et ouvrit son cahier plus par habitude que par zèle. Il savait déjà qu'il allait extorquer les notes à Philmore Ratton, un genre de Weasley en Serpentard qui aurait dû être envoyé à Poufsouffle plutôt que dans leur maison. En même temps, comme l'avait souligné Adrian quelques années plus tôt, il effrayait même les Serpentards.

Marcus voulait travailler sur une nouvelle stratégie (car ce n'était pas qu'avec de la violence brut qu'il gagnait, malgré ce que disaient les mauvaises langues), mais impossible de se concentrer avec le manège de Wood. Le Gryffondor vaquait tranquillement de tables en tables pour enfoncer ses bras dans tous les élèves et la vision était plus que dérangeante. Lorsqu'il commença à marcher de long en large dans le bureau de Binns avec un visage fasciné, Marcus craqua. Il chiffonna son schéma pour l'envoyer sur Wood, et même si la boulette de papier lui passa au travers, elle eut au moins le mérite d'attirer son attention.

-Quoi ? », demanda Wood, toujours au milieu du bureau.

Marcus lui fit discrètement signe de s'approcher avant d'écrire furieusement sur son cahier. Wood dut dépasser leur limite de sécurité (1 mètre 50) pour lire.

T'as fini de faire le clown ?

-Hah. Ca te dérange, Flint ? », répondit Oliver avec un sourire sournois. « Pourtant je te laisse tranquille, je ne t'adresse même pas la parole… »

Il enfonça son index dans le front d'Adrian. Marcus le regarda faire avec dégoût. Il avait parfois l'impression que Wood avait un côté Serpentard pour être aussi sadique et manipulateur. Maintenant qu'il y pensait, le Choixpeau avait mit une minute à choisir la maison de l'adolescent. Marcus s'en rappelait parce qu'il l'avait maudit à l'époque, pour les faire attendre alors qu'il crevait de faim. Comme quoi, Wood lui avait prit la tête dès qu'il avait posé ses yeux dessus.

Reste tranquille, stupide Gryffondor.

-C'est toi l'idiot. », rétorqua Wood, vexé. « Et je fais ce que je veux. Je vais te harceler jusqu'à ce que tu m'aides et crois-moi, ça va durer trèèès longtemps. J'ai pas eu faim depuis ce matin, tu vois ? Et je ne suis même pas fatigué. Je suis sûr que je n'ai plus besoin de me reposer. »

Marcus en resta coi, trop horrifié pour répondre. Il en était pratiquement sûr maintenant, Wood aurait dû aller à Serpentard. Mais foi de Flint, il n'allait pas se laisser faire.

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TBC