Prologue

« Nous assistons aujourd'hui à la célébration du onzième anniversaire de la révélation du monde féérique au grand jour. Les protestations du parti conservateur n'ont heureusement pas pu empêcher cette fête tant attendue par tous les êtres magiques, longtemps restés dans l'ombre. Pour cette occasion, de nombreux divertissements ont été prévus pour vous offrir... »

Ma voiture longea avec délicatesse le trottoir, se garant sans le moindre cahot. Je coupai le contact ; la voix trop enthousiaste de l'animateur radio s'étouffa, et l'habitacle se retrouva plongé dans le silence. Au moins, avant, elle me tenait compagnie.

À côté de moi, Hinata gardait les yeux rivés sur le tableau de bord. Elle n'avait pas prononcé un mot du voyage, et son mutisme commençait à m'inquiéter. Elle n'aimait pas parler inutilement – je ne savais si c'était un stigmate de sa timidité ou parce qu'elle n'avait rien à dire – mais d'habitude, ma conduite plutôt sportive lui arrachait au pire quelques jurons, au mieux une bonne grosse engueulade. Les traces des larmes qui avaient coulé sous ses yeux luisaient dans la faible lumière du plafonnier, et les cernes sous ses yeux semblaient noirs. Ses bras entouraient son corps mince comme si elle avait froid ; mais je savais qu'elle avait surtout besoin de se raccrocher à quelque chose pour ne pas craquer et éclater en sanglots.

Nous revenions de l'enterrement de son oncle, Hizashi Hyûga.

Sa femme l'avait découvert dans sa cuisine, gisant dans son sang, une plaie béante lui traversant la gorge telle un macabre sourire. La pauvre était devenue à moitié folle, incapable de s'empêcher de hurler pendant de longues minutes ; elle avait fini par s'enfermer dans sa chambre pendant que les brancardiers emportaient le corps de celui qui avait été son mari.

La police en avait conclu à un suicide. La victime tenait en effet l'arme du crime dans la main et on n'avait retrouvé aucun signe d'effraction. L'explication ne me satisfaisait pas vraiment. Hizashi Hyûga avait une femme splendide et un fils dont il était particulièrement fier. Il était un chef d'entreprise riche et respecté : il ne faisait pas forcément l'unanimité parmi ses pairs, mais je doutais que quiconque ait été assez fou pour se risquer à s'attaquer à un membre de la puissante famille Hyûga qui régnait – officieusement bien sûr – sur la ville de Konoha. Je m'étais d'ailleurs souvent servie du nom d'Hinata pour réserver une table dans un restaurant chic ou déplacer un rendez-vous. C'est fou ce que les gens peuvent être coopératifs lorsque l'on a des arguments convaincants.

Mais de toute façon, cela ne me regardait pas vraiment. Je n'avais même pas assisté à la cérémonie. Je m'étais contentée de regarder de loin lorsqu'ils l'avaient mis en terre, patientant le temps qu'Hinata trouve la force de partir et d'affronter l'idée que jamais plus elle ne verrait son oncle adoré. Je ne l'avais jamais connu ; je n'étais là que pour elle.

Cela faisait maintenant dix minutes que j'avais coupé le contact sans que cela ne provoque le moindre frémissement de sa part. Je me raclai la gorge pour la sortir de son apathie mais elle n'eut aucune réaction. Une mèche de ses longs cheveux de jais me cachait son profil ; je tendis la main pour la remettre derrière son oreille. Ce geste, familier et rassurant, sembla la réconforter un tout petit peu. Elle braqua sur moi ses yeux de nacre, et j'y lus une tristesse insondable qui me brisa le cœur. Je nouai mes doigts aux siens et les pressai doucement ; usant de ma voix la plus douce, la plus maternelle, celle que j'utilisais pour rassurer mes patients, je murmurai :

- Allez viens. Il faut rentrer maintenant.

Pendant un instant, il me sembla qu'elle ne m'avait pas entendue – chose impossible, puisque je pouvais entendre la pulsation sourde de nos deux cœurs dans le silence qui régnait. Son regard, si troublant lorsqu'on le croisait pour la première fois, ne quittait pas le mien. Puis elle hocha la tête et se glissa hors de la voiture.

Avec une profonde inspiration, je la suivis.

Je fus accueillie par une brise chaude qui fit voleter quelques unes de mes mèches les plus légères. Nous étions au beau milieu du mois de Juillet, et la nuit était presque tombée : et pourtant je devais ressentir les mêmes sensations qu'un poulet dans un four. Ma peau ruisselait de sueur à chaque fois que je sortais ; lorsque le soleil atteignait son zénith, la chaleur était si intense qu'elle donnait l'impression de vous prendre à la gorge et de vous étouffer.

Soudain, un grincement sinistre me fit sursauter. C'était une pancarte sur le portail du voisin que le faible vent soulevait et rabattait paresseusement. Elle me faisait toujours sourire parce qu'elle arborait l'inscription :

INTERDIT AUX COLPORTEURS

TOUT INTRUS SERA TUÉ ET MANGÉ

Mon quartier étant l'un de ceux où la population fae est la plus présente, chacun ici savait qu'il ne faisait pas référence au chien.

« Fae » est le nom commun pour désigner toute la population surnaturelle des environs. Contrairement à ce qu'il pouvait laisser penser, ce nom ne désignait pas seulement les fées mais aussi les membres d'espèces totalement différentes comme les loups-garous ou les vampires. C'était une astuce pour que les humains puissent mieux nous catégoriser, et le mot est passé dans nos mœurs.

Les faes s'étaient révélés à la face du monde depuis maintenant un peu plus d'une dizaine d'années. Un jour, le « gouvernement » fae – que nous nommions le Consul – avait décidé, Dieu sait pourquoi, que les humains étaient prêts à savoir qu'ils n'étaient pas la seule espèce intelligente sur cette planète. Ils avaient donc organisé dans une émission télévisée de grande écoute (nous étions implantés partout : ce ne fut pas bien difficile), un petit artifice magique. Bien sûr le public, après s'être rendu compte que rien n'était truqué, avait rapidement cédé à la panique. Les réactions violentes avaient fleuri, et je ne compte plus le nombre de manifestations anti-faes qui s'étaient déroulées. Mais après tout, comment leur en vouloir ? Cette révélation brisait tous leurs repères dans un monde qu'ils pensaient maitriser…

Cependant nous avions aussi des alliés chez les humains. Principalement quelques excentriques au départ, mais au fil du temps, voyant que les faes n'avaient pas l'intention d'asservir les humains et qu'ils ne semblaient pas dangereux, certains humains s'étaient ralliés à notre cause. Le Consul avait eu une bonne intuition en nous enjoignant à ne pas riposter face aux provocations, voire aux attaques. De plus, les autorités humaines devaient être au courant depuis un certain temps puisque nous ne nous étions pas fait anéantir à coups de lance-flammes (variante contemporaine du bûcher). Ils devaient se douter que cette bataille ferait autant de victimes dans un camp que dans l'autre.

Le peuple fae vivait donc désormais au grand jour, fréquentant les mêmes bars que les humains, mangeant les mêmes cheeseburgers et certains se rendaient même à l'église le dimanche. La plupart du temps nous recevions des réactions mitigées, souvent méfiantes, mais c'était mieux toutefois que l'hostilité franche et agressive à laquelle nous avions dû faire face les premières années. Les gens avaient dû finir par s'habituer à nous je présume. Cependant, cette tolérance progressive était aussi due au fait que le Consul n'avait révélé pour le moment au monde que les races les plus inoffensives, comme des leprechauns ou de fées. Il estimait qu'il valait mieux y aller en douceur avant de déclarer au monde des individus capables de vous arracher la tête à mains nues.

Ce qui m'amène à parler des loups-garous. Récemment, le Consul avait tenté un coup audacieux en annonçant leur existence. C'était un pari risqué, autant pour la réaction des humains que pour la leur : les loups-garous sont des créatures susceptibles, colériques et fondamentalement bornées. Une réflexion mal placée pouvait déclencher une réaction extrêmement violente. Or, si les humains se rendaient compte du potentiel destructeur de ce genre de créatures, nous savions tous qu'ils n'hésiteraient pas à prendre les armes. Un tel cas de figure signerait notre arrêt de mort à tous. Nous avions beau être dotés de pouvoirs et de capacités surhumaines, nous ne faisions pas le poids face au nombre.

Mais en dépit de ces heures troubles, le quartier autour de moi ne souffrait aucune agitation. La vie y était paisible : la bonne entente entre espèces régnait. Entre faes on se serre les coudes, et les humains, pour peu qu'ils ne manifestent aucune intention belliqueuse, étaient tout à fait acceptés.

Pour l'heure, la majorité de nos voisins devait être soit à table soit en train de dormir, et le seul bruit audible était le murmure du vent dans les herbes desséchées des pelouses. J'eus donc un petit sursaut lorsque le claquement des talons d'Hinata troubla cette sérénité, tandis qu'elle suivait le petit chemin pavé qui conduisait à notre maison. Je fermai la portière et me hâtai de la suivre : je n'avais pas envie de la laisser seule après une telle épreuve. On ne devrait jamais être seul après la perte d'un être cher.

Je n'avais même pas esquissé un geste qu'elle se trouvait déjà sur le perron. J'entendis le tintement de ses clés lorsqu'elle les enfonça dans la serrure et pénétra dans le hall. Je parcourus d'un pas vif l'allée et rentrai à sa suite dans la maison. Il y régnait une agréable fraîcheur qui me fit bénir l'inventeur de la climatisation. Je posai mon sac dans un coin, puis me rendis dans le salon où je savais qu'Hinata s'était réfugiée, et particulièrement vers le gros fauteuil moelleux près de la bibliothèque. Elle l'utilisait pour lire ou quand elle boudait. Mais aujourd'hui était une exception. La pièce était plongée dans le noir : la seule touche de lumière était le bleu marine du ciel visible à travers la fenêtre. J'allumai la petite lampe. Hinata avait retiré ses escarpins et replié ses jambes sous elle. Les yeux dans le vague, elle avait collé son front contre la vitre. Je crois qu'elle ne remarquait même pas ce qu'il se passait dehors.

Cet état d'apathie me retournait encore plus le cœur que de la voir en larmes. J'aurais presque préféré qu'elle pleure : cette absence de réaction lui ressemblait tellement peu que cela m'inquiétait encore plus. Avec un soupir, je tirai un pouf et m'assit à ses pieds. Je saisis ses mains glacées dans les miennes et attendis patiemment qu'elle soit prête à me parler. Au bout d'un long moment, elle tourna son attention vers moi : elle plongea son regard dans le mien, et son expression semblait à la fois me remercier et me demander ce que je fabriquais ici. C'est vrai, j'aurais pu partir. Peut-être même aurais-je dû... Mais je ne pouvais me résoudre à la laisser seule, à ressasser inlassablement sa tristesse, avec pour seule compagnie le stupide chien du voisin qui ne cessait d'aboyer la nuit.

- Alors, dis-je à voix basse pour ne pas la brusquer, comment va Minami ?

- Mal.

Logique. Elle continua :

- Elle n'a pas arrêté de pleurer pendant toute la cérémonie. Elle n'a même pas eu la force de le voir se faire mettre en terre. Neji a dû la raccompagner dans sa chambre juste après, me répondit-elle mécaniquement. Il est revenu pour les condoléances. Il essayait de rester impassible mais j'ai bien vu qu'il était effondré.

Neji Hyûga était le cousin d'Hinata. Je le connaissais à peine : je ne l'avais rencontré qu'une fois. Et encore, je l'avais croisé sur le seuil de chez moi, alors qu'il quittait Hinata. Il m'avait salué avec cordialité, sans plus. Un sourire n'avait même pas daigné étirer ses lèvres - qu'il avait fort bien dessinées, je devais le reconnaître. De toute façon, toute la famille Hyûga avait tiré le gros lot à la loterie génétique. Cela ne devrait pas être permis que toute une famille ressemble à des mannequins. Rien qu'Hinata, avec ses longs cheveux de nuit, si noirs qu'ils en paraissaient bleus, sa peau d'ivoire et son profil hiératique, me filait des complexes alors que j'étais plutôt confiante envers mon physique.

Tandis que je vagabondais dans mes pensées, le silence retrouva sa place entre nous deux. Un silence qui me rendait folle. J'avais l'impression qu'il nous séparait. Je suis peut-être impatiente, bornée, bordélique, mais je sais écouter et accorder toute mon attention à celui qui me la demande. Hinata savait qu'elle pouvait me confier absolument tout. C'est pourquoi je ne supportais pas de la voir si déprimée, tout en sachant que je n'avais pas la capacité de l'aider. La seule chose que je pouvais faire était de rester à ses côtés, et jusqu'à ce qu'elle me vire à grands coups de pieds dans les fesses, c'était bien ce que j'avais l'intention de faire.

Dans la cuisine, la pendule sonna onze heures. Cela me surprit : je ne pensais pas qu'il était si tard. Comme nous travaillions toutes les deux le lendemain, je proposai à Hinata d'aller se coucher. Elle ne me répondit pas : elle avait de nouveau tourné la tête vers la vitre. Elle était repartie dans ses pensées. Je récupérai le verre vide entre ses mains – qui avait contenu du whisky, à l'odeur – et partis le laver dans l'évier. Tandis que l'eau coulait sur l'inox, j'entendis sa voix claire et mélodieuse s'élever.

- Cela n'aurait pas dû se produire.

Intriguée, je relevai la tête. Elle ne s'adressait pas à moi : d'ailleurs, elle ne s'adressait à personne. Toujours tournée vers la fenêtre, elle avait ramené ses genoux contre sa poitrine et posé son menton dessus. Son attitude était normale ; et pourtant, quelque chose dans le ton de sa voix me fit hérisser le poil et fit vibrer des signaux d'alarme dans mon corps. C'était une sensation diffuse, une impression... Et pourtant, je ne sais pas, il y avait comme une intonation menaçante dans ses mots, une promesse implicite et dangereuse flottant dans les airs. Elle murmura de nouveau « Non, cela n'aurait jamais dû se produire... » avant que cela ne me décide à réagir. Je me dirigeai vers elle à grandes enjambées, me plantai devant le fauteuil et dit en tendant impérieusement la main vers elle :

- Allez. Il faut que tu dormes maintenant.

Elle me contempla quelques secondes, puis saisit la main offerte tout en se levant d'un mouvement plein de grâce et de fluidité. La lumière du couloir s'accrocha au noir profond de son tailleur en velours alors qu'elle se dirigeait vers sa chambre. J'en profitai pour fermer les volets ; mais quand j'ouvris la fenêtre, je restai captivée par la rondeur opulente de l'astre lunaire. Je m'accoudai quelques instants au rebord. Sa lumière était si intense qu'une mer d'argent en fusion semblait s'étaler sous ma fenêtre. Le quartier, archétype de la banlieue familiale par excellence, prenait une atmosphère féerique, une part de mystère qu'il ne possédait pas en plein jour. L'ombre du plus petit brin d'herbe prenait une dimension gigantesque, et j'avais l'impression d'évoluer au milieu d'une cathédrale de ténèbres et de silence.

Mon cœur se noua à cette vue ; mon corps se tendit d'un désir bien connu, une envie impérieuse qui me saisit les tripes et fit courir au creux de mes reins de longs frissons délicieux.

Il fallait que je sorte.

Maintenant.

Alors que je levais une jambe pour enjamber le rebord, le grincement de la porte de la salle de bains me ramena à la réalité. L'appel avait été tellement fort que j'en avais oublié tout le reste. Mon corps protesta désespérément lorsque je reposai ma jambe au sol, tirai vers moi les battants du volet et refermai la fenêtre. Mon désir irrépressible de sortir devrait attendre face au bien-être d'Hinata. C'était peut-être stupide et prétentieux de ma part mais j'avais l'impression qu'il fallait que je reste à ses côtés jusqu'à ce qu'elle s'endorme, sinon elle ne cesserait de ressasser sa tristesse. Oui, c'était idiot mais je ne pouvais la laisser seule après la mort subite et prématurée de son oncle, l'une des personnes qui l'aimait le plus au monde, qui lui avait offert à sa mesure toute l'affection et le réconfort que son père biologique n'aurait dû lui donner.

Quand je me rendis vers ma chambre, je vis qu'elle était déjà couchée dans son lit, recroquevillée en position fœtale dos à moi, le drap remonté jusqu'aux yeux. J'enfilai rapidement mon pyjama avant de me glisser derrière elle ; là, j'entourai sa taille de mon bras et la serrai fort. Une lourde mèche de mes cheveux roses vint se mêler à celles de nuit sur son épaule. Je l'entendis renifler : mais aucune larme ne coula. Elle en avait déjà trop versé.

Elle ne trahit pas le moindre signe indiquant qu'elle sentait ma présence : mais elle savait que j'étais là, et que je le serai autant de temps qu'il le faudrait. Au bout d'un moment, elle saisit ma main et la pressa fort.

Longtemps après, elle sombra dans un sommeil lourd et – je l'espérais – réparateur.


La lune trônait fièrement dans le ciel lorsque je me réveillai.

Ma chambre était totalement silencieuse, excepté la respiration profonde de mon amie. Je retirai précautionneusement mon bras, puis me levai tout doucement pour ne pas la réveiller.

Je me rendis dehors par la vaste porte-fenêtre du salon, celle qui donnait sur la forêt en contrebas. Je n'avais pas pu résister. L'air frais de la nuit me frappa de plein fouet, surtout lorsque je retirai mon tee-shirt. Je soupirai d'aise en sentant l'adrénaline commencer à pulser en moi. Un instant plus tard, j'étais nue.

Je savourai quelques instants la caresse du vent sur ma peau, puis me métamorphosai.


.oO°Oo.


Bonjour ! Ou bonsoir, cela dépend de l'heure à laquelle vous lisez ces mots. Et oui, je suis de retour. Ceci est donc la version 2.0 de ma fiction Nightmare, la version rééditée. Normalement elle est mieux, mais bien sûr tout dépend de vos goûts.

Pour les petits nouveaux qui débarquent, ce sera une fiction du genre surnaturel, policier, avec de l'action et de l'amûûûr. Et puis du sexe aussi tiens. Je vous avertis dès maintenant, histoire que vous ne vous sentiez pas trahis. L'histoire est centrée du point de vue de Sakura, désolée pour ceux qui ne l'aiment pas trop. Enfin, j'espère que ça ne vous rebutera pas quand même. Je pense faire en sorte de ne pas lui donner le même caractère que dans le manga.

Cette fiction est donc une réécriture de Nightmare : je la mets en tant que nouvelle histoire pour pas que vous ne soyez spoilés dans les commentaires.

Comme d'habitude avec moi, je vous enjoins à me donner votre avis, qu'il soit bon ou mauvais. La seule exigence étant un minimum de tact je vous prie.

Sur ce, à la prochaine !