Disclaimer : Albator, Clio, Tori-San, appartiennent à leur créateur M. Leiji Matsumoto

Les autres personnages sont à moi

1.

- Je peux savoir de quoi tu t'es mêlé, Alveyron ? Et pour commencer, arrête de voyager dans le temps, d'être garçonnet un jour et adulte l'instant d'après ! Je vais finir par perdre mes derniers neurones à essayer de comprendre et de suivre ton fil de vie !

Riant, Alveyron lâcha son père qu'il avait ramené sur Terra IV, au pied de l'Arbre de Vie.

- Il faut pourtant bien que quelqu'un se charge de tirer une tête de mule des mauvais pas où elle se met ! ? remarqua-t-il en faisant disparaître ses propres ailes de cygne.

- Mais je n'ai jamais voulu de cet affrontement ! se défendit Alguérande. C'est l'Unique qui m'a provoqué !

- Il t'a défié et tu as foncé tête baissée sans réfléchir ! rétorqua un peu sèchement le jeune homme aux boucles de miel et aux grands yeux verts, la balafre familiale marquant sa joue gauche. Tu n'aurais eu aucune chance, et lui n'attendait que cela !

- Comme si je l'avais ignoré, aboya encore Alguérande. Mais l'Unique aurait mis ses menaces à exécution, je devais l'en empêcher !

- Non, balayer des poussières n'aurait présenté aucun intérêt pour lui, rectifia encore Alveyron. Il voulait juste t'amener au combat, et t'écraser !

- Hum pas sûr… Et merci de ta confiance en moi, pour me désigner perdant d'avance ! J'en ai vu d'autres !

- Tu en as bien trop vu, et en bien peu de temps, mon papa ! Je suis là désormais, avec mon petit frère et mes cadets à naître !

- Si seulement cette malédiction pouvait s'éteindre avec moi, soupira Alguérande. Je vous charge de tant de souffrances à venir !

- Nous choisissons notre voie, librement, et grâce à la bride que tu nous laisses sur le cou, papa ! Tu n'y es pour rien. Et nous sommes tous tellement fiers de t'avoir !

- Merci, Alfie, mais ça ne me suffit plus. J'avais déjà peur pour toi, je sais sans aucun doute possible que je ne pourrai que trembler pour vous jusqu'à mon dernier souffle !

- Tu es notre papa, tu ne peux pas agir autrement. Et avec maman, vous veillez sur nous, chaque jour. Nous ne vous en aimons que plus !

Alguérande passa la langue sur ses lèvres.

- Je me trompe, ou tu sais les enfants que porte ta maman ?

- Bien sûr ! Le futur a été réécrit, j'y vis, avec toute notre famille !

- Comme si je ne le savais que trop ! siffla Alguérande, avec un regard presque réprobateur pour son aîné de vingt-cinq ans. Il fallait que je meure, tu m'as ramené déjà deux fois, c'est trop, et ça menace ce que nous avons de plus cher !

- Je suis le premier responsable, intervint Pouchy. C'est moi qui, la première fois, ai mis en tête à Madaryne que nous pouvions lui rendre l'homme de sa vie ! On dirait que je n'arrive pas à faire quelque chose de bien pour notre famille… Jusqu'à ces reproches immérités dont l'Unique s'est servi pour te les renvoyer en pleine face, Algie. Je suis tellement désolé !

Alguérande serra doucement l'épaule de son cadet blond.

- Tu fais ce que tu penses le plus juste, comme nous tous, dans chacune de nos actions. Parfois, nous pouvons nous tromper. Mais rien ne nous empêchera jamais d'agir selon nos cœurs, et ça vaut pour chacun d'entre nous.

Alveyron sourit largement.

- Evidemment, nous sommes une famille !


Alguérande était demeuré vingt-quatre heures sur Terra IV, les suivantes de la jeune Reine des Sylvidres préparant et servant les repas des trois hommes. Terswhine avait installé Alguérande et Alveyron dans l'une des chambres de leur maison et tous avaient profité des étranges instants entre eux.

- Tu vas redevenir un petit garçon, Alveyron ?

- Forcément ! Dès que tu quitteras Terra IV pour le Pharaon ! Pour toi, ton âge, ton fil de destinée, je suis un enfant ! Tu reverras l'Unique bien assez tôt, ne t'inquiète pas !

- Si seulement je pouvais l'oublier, soupira Alguérande. Je ne veux pas me battre contre lui, je n'ai aucun reproche à lui faire ! Mais je refuse qu'il menace les miens ! Il va me falloir composer avec cette nouvelle donne, que je réfléchisse à ce qui nous attend,

- Tu vas y arriver, papa ! assura Alveyron en embrassant son père. Tu l'as fait par le passé, tu y parviendras à nouveau !

- Si seulement je connaissais ma vie aussi bien que tu n'en ignores rien… Pour moi, chaque jour est un défi, une inconnue… Je tâche de faire au mieux mais j'ai l'impression de toujours opter pour les pires choix… Et là, mes proches étaient menacés, alors qu'ils ne pouvaient se défendre contre un être comme l'Unique ! Qu'est-ce que je peux faire de bien ?

- Tout d'abord, finis ta mission, papa. Ensuite, ce sera grand-père qui t'attendra à Heiligenstadt, et vous vous retrouverez pour quelques temps. Profitez bien de ces moments. Ils seront précieux, pour tout le reste de vos vies ! Maintenant, j'ai à partir, je peux ?

- A bientôt, mon petit grand garçon !

Alguérande étreignit longuement Alveyron qui disparut ensuite, le laissant avec Pouchy.

- Le dîner est prêt, annonça ce dernier. Ensuite, toi aussi tu pourras repartir vers le Pharaon. Ta vie, continue, Algie !

- Oui, et j'affronterai chacun des problèmes à mesure. Je suis vivant, et je veux profiter à fond de cette destinée qui m'a été offerte. Je ne douterai plus… Enfin, je vais essayer !

Wylvéline venue partager le repas, tous profitèrent de la soirée, se régalant, trinquant joyeusement, et pour le moment présent, sans aucun souci du futur immédiat.