Disclaimer les personnages ne m'appartiennent pas etc…
Genre : OOC, UA, romance
Couples : on change pas une équipe qui gagne
Une nouvelle petite histoire pas prévue… ça aurait dû être un oneshot mais ça s'est transformé en mini-fic à chapitres ;)
Bonne lecture !
L'improbable cours des choses
Vous avez un rituel ?
Vous savez une petite habitude qui vous colle à la peau. Quelque chose dont on aimerait bien se défaire mais qui en réalité nous est devenu indispensable.
Et bien moi j'en ai un… et il dure depuis six mois maintenant.
Tout a commencé un matin de septembre. J'avais encore passé une nuit blanche pour boucler un chapitre de mon nouveau livre. Mon éditeur (3w.wufeichang-je vais te faire voir du pays si tu ne me remets pas ton texte dans les temps . com) m'avait mis une pression d'enfer en me menaçant de me couper les vivres si je ne lui pondais pas un texte digne des meilleurs best-seller.
Je ne suis pas vraiment du genre à me laisser impressionner mais je dois avouer que Wufei est très effrayant quand il se met en mode pokémon enragé. Cet état est très reconnaissable chez lui parce qu'une petite veine apparaît sur son front et se met à pulser tellement fort qu'on aurait presque peur de le voir faire un arrêt cardiaque.
Mais attention, ne vous méprenez pas.
Malgré son caractère un peu particulier, Wufei est le meilleur dans son domaine. Il a un nez incomparable pour dénicher les futurs John Grisham et il est l'un des éditeurs les plus respecté dans le milieu très fermé de la littérature new-yorkaise. Sans son aide, je n'aurais jamais eu l'opportunité de publier mon premier livre qui s'est révélé avoir un immense succès (à mon plus grand étonnement).
Mais voilà… maintenant je me retrouve à devoir écrire une nouvelle histoire et contrairement à mon premier bouquin, les critiques littéraires m'attendent au tournant. Cette pression supplémentaire n'a fait que me bloquer un peu plus et je dois avouer que je crains de ne pas être à la hauteur.
Je crois que c'est pour cette raison que Wufei est autant sur mon dos. Il ne veut pas me voir baisser les bras et pour ça je lui en suis reconnaissant.
Bien que… de temps en temps des envies de meurtre à son égard viennent me démanger dangereusement.
Bref… revenons au sujet qui nous intéresse.
J'avais donc bouclé l'un de mes nouveaux chapitres (avec une journée d'avance… je tiens à le préciser), lorsque je me rendis compte qu'il était presque six heures du matin. Fatigué par cette nuit blanche, je n'avais qu'une idée en tête… aller en vitesse rejoindre mon lit ô combien attirant.
Mais mon estomac, lui, en avait décidé autrement.
Affamé et sachant très bien que mon réfrigérateur était totalement vide, je dus me résigner à mettre le nez dehors. Vu l'heure, il était impensable d'aller faire des courses. J'ai donc finalement opté pour un petit déjeuner dans le café qui se trouve au coin de la rue et qui appartient à l'un de mes amis.
Mon histoire commence à ce moment précis…
La petite clochette de la porte tinta joyeusement à six heures précises. Un jeune homme âgé d'une vingtaine d'années, vêtu d'une veste brune, d'un pull noir et d'un jeans à l'aspect délavé entra dans le « Coffee Break ». Sa mine fatiguée, sa barbe naissante et ses cheveux en bataille semblaient indiquer que sa nuit avait dû être agitée.
C'est en étouffant un bâillement qu'il s'approcha du comptoir derrière lequel s'affairait le patron de l'établissement. Un mètre quatre-vingt environ, les cheveux blonds, les yeux d'un bleu qui tirait légèrement sur le vert, Quatre Winner possédait la physionomie d'un jeune premier mais heureusement pour ses proches il n'en avait pas l'ego.
Surpris de voir son ami d'aussi bonne heure, le cafetier ne put s'empêcher de le lui faire remarquer.
« Qu'est-ce qu'il t'arrive Heero, tu es tombé du lit ce matin ? »
L'interpellé lança un regard qui aurait pu être effrayant s'il n'avait pas eu la bonne idée de bâiller en même temps.
« 'lut Quatre. », dit-il en passant une main fatiguée dans ses cheveux. « En fait j'y suis même pas allé. »
« Wufei a recommencé à jouer les esclavagistes ? »
« T'as tout compris. », répondit le brun. « Et tu me sauverais la vie si tu pouvais me donner un expresso et deux croissants. »
« Toujours aucun problème à dormir même après avoir englouti une cafetière entière ? »
« Hn, la caféine est mon amie ! », psalmodia l'écrivain.
Le blond se mit à rire avant de proposer à Heero de s'installer à l'une des tables au fond de la salle en attendant qu'il lui apporte ce qu'il avait commandé. Le jeune homme ne se fit pas prier deux fois et se dirigea vers ce qui était devenu sa place.
Une fois confortablement assis dans un des fauteuils rouges qui encadraient une petite table carrée de bois sombre, Heero laissa son regard se promener dans ce lieu qu'il aimait tant. Le « Coffee Break » avait été inauguré trois ans auparavant. Dès son ouverture, cet endroit était devenu l'un des lieux les plus en vue de cette grande ville. La décoration était moderne mais sans perdre son côté chaleureux que les boiseries massives du début du siècle rendaient unique. Derrière le comptoir, on pouvait apercevoir un nombre incalculable de cafetières. Ca allait de la machine italienne classique à celle en cuivre beaucoup plus ancienne.
Une odeur de café fraîchement moulu embaumait en permanence les lieux et tous les amateurs de thé, café ou encore chocolat chaud se donnaient rendez-vous ici pour se détendre et discuter entre amis. A toute heure de la journée, les clients affluaient comme attirés par les effluves aromatiques et étaient toujours impressionnés par le choix qui s'offrait à eux. Il y en avait pour tous les goûts : du classique au plus inattendu… du fort au décaféiné… du « à consommer sur place » ou « à emporter ».
Dans ce quartier des affaires, il n'y avait donc rien de surprenant à voir apparaître dès l'ouverture matinale, les premiers « golden boys » en quête de leur dose de caféine hebdomadaire nécessaire à la mise en route des neurones.
C'était aussi pour cette raison que Heero appréciait de venir ici. Assis près de la fenêtre, il pouvait observer tout à loisir, la foule qui chaque jour se pressait pour se rendre au boulot. Les couleurs et l'atmosphère de ce début d'automne donnaient à cette rue bordée d'arbres un côté très sympathique. Il n'y avait rien de mieux pour laisser son esprit vagabonder et trouver de nouvelles idées.
Oui mais voilà… ce jour-là, quelque chose vint perturber la tranquillité d'esprit de Heero… ou plutôt quelqu'un.
Quatre était en train de donner à l'écrivain le café et les croissants qu'il avait commandés lorsque la clochette tinta à nouveau.
Ce fut plus par réflexe que par réelle curiosité que Heero leva son regard sur le nouveau venu.
Debout devant le comptoir, se tenait un homme d'à peu près son âge. Vêtu de façon très classe, d'un pantalon à pince noir, d'un manteau mi-long de la même teinte et de chaussures de marque parfaitement cirées, il tenait dans sa main gauche, une mallette en cuire.
Toutefois, le plus surprenant n'était pas son habillement assez courant dans ce quartier mais plutôt ses longs cheveux châtains qui étaient attachés en un parfait catogan. Ca aurait pu paraître bizarre voir déplacé sur une personne aussi bien habillée, et en particulier si cette personne se révélait être un homme, mais sur lui ça ne faisait que donner un petit côté original à son physique.
Lorsque Quatre se dirigea vers son client, l'écrivain pu constater que l'inconnu était un peu plus grand que son ami et d'une stature légèrement plus musclée. Ayant un penchant pour la gente masculine, Heero ne put qu'apprécier la silhouette séduisante qui était offerte à son regard.
Perdu dans sa contemplation, il ne se rendit pas compte que l'inconnu avait cessé de discuter avec Quatre et parcourait la salle des yeux en attendant qu'on lui serve son double mocca taille maxi (avec supplément de crème et de sucre… ne l'oublions pas c'est important).
Leurs regards finirent donc tout naturellement pas se rencontrer.
Heero ne s'était pas trompé, cet homme était vraiment très beau. Rasé de près, il possédait des traits réguliers et bien découpés. Ses yeux d'un bleu trop foncé pour être naturel semblaient l'observer avec un brin de malice. Un nez fin et droit et des lèvres pleines, incurvées en un demi-sourire complétaient joliment le faciès.
Les deux hommes restèrent ainsi à s'étudier durant quelques secondes, avant que Quatre n'interrompe leur passionnante activité en apportant la commande de son client.
Une fois le contact visuel rompu, Heero se rendit compte qu'il venait de dévisager cet homme sans aucune retenue. Ne pouvant s'en empêcher, il sentit ses joues (et ses oreilles) rougir violemment.
Un peu mal à l'aise, l'écrivain fit donc la seule chose qui lui sembla judicieuse à ce moment précis… il plongea son regard dans sa tasse à café, trouvant apparemment un intérêt soudain au breuvage marron.
L'inconnu paya sa commande et remercia Quatre avant de quitter le « Coffee Break ».
Ce n'est qu'au tintement de clochette que Heero consentit à relever son nez de son petit-déjeuner.
« Et bien… on peut dire qu'il t'a fait de l'effet. », dit Quatre amusé en s'approchant de son ami. Il n'avait pas manqué une miette de l'étrange échange qui s'était fait entre les deux hommes.
« Hn. », grogna Heero qui n'appréciait pas de s'être fait prendre en pleine séance de matage
« Sois dit en passant, tu as bon goût. »
« En doutais-tu ? », répondit ironiquement le brun. « Tu devrais pourtant être le mieux placé pour connaître mes préférences. »
« C'est vrai. »
Heero hésita quelques instants avant de poser la question qui lui brûlait les lèvres.
« Il vient souvent ici ? »
Le sourire de Quatre augmenta encore d'un cran.
« Tous les matins à la même heure. Je crois qu'il est du genre à ne pas pouvoir commencer sa journée sans son café. Tu ne l'as jamais croisé parce que toi tu préfères venir plus tard. »
« Oh. », répondit platement Heero en observant la foule à travers la vitre.
La rue commençait gentiment à s'animer et d'ici peu, les clients ne tarderaient pas à affluer. Le jeune écrivain se rendit compte qu'inconsciemment (ou pas…) il s'était mis à chercher parmi les lève-tôt une certaine chevelure couleur miel.
Un peu agacé par sa réaction de midinette, Heero se leva bien décidé à aller récupérer les quelques heures de sommeil qui lui manquaient cruellement et ainsi se remettre les idées en place. Car il était tout à fait évident que son comportement étrange était ENTIEREMENT dû à sa fatigue… (mauvaise foi quand tu nous tiens…)
« Laisse, c'est la maison qui offre. », dit Quatre lorsqu'il aperçut son ami mettre la main dans sa poche.
Heero le remercia, récupéra sa veste et s'empressa de sortir avant de se voir happer par le flot de clients. Y a pas à dire, son ami devrait sérieusement penser à engager quelqu'un pour l'aider !
Une fois rentré chez lui, le jeune écrivain envoya son chapitre par e-mail à Wufei et s'empressa d'aller rejoindre son lit pour quelques heures d'un sommeil réparateur.
Le lendemain matin, c'est à 5h00 qu'Heero ouvrit un œil fatigué.
Lui qui, le jour précédent, n'avait pu dormir que quatre heures avant que Wufei ne s'acharne sur son téléphone pour lui parler des modifications à apporter d'urgence à son manuscrit, aurait pu tuer père et mère en voyant l'heure inscrite en rouge fluo.
Un petit coup d'œil rapide sur le coin du réveil lui confirma qu'il ne l'avait pas enclenché la veille. Avec paresse, il se retourna pour constater qu'aucune lumière extérieure n'avait fait son apparition.
Alors pourquoi s'était-il réveillé aussi tôt ?
Pendant quelques secondes, Heero hésita à se rendormir. Après tout, il avait rendu son texte à Wufei, il pouvait bien se permettre un ou deux jours pour décompresser.
Mais cette idée fut rapidement balayée par l'image d'un certain jeune homme aux cheveux longs.
Sans qu'il puisse les en empêcher, ses jambes le sortirent de son lit et le menèrent tout droit sous la douche. Il se prépara en un clin d'œil, se rasant de près et coiffant ses mèches indisciplinées avec un soin tout particulier.
Une fois devant son armoire, il en sortit un jeans tout propre acheté dernièrement et un polo blanc suffisamment près du corps pour montrer que les heures de muscu avaient portées leurs fruits.
Dès qu'il fut prêt, il s'empressa de quitter son appartement et de parcourir les quelques mètres qui le séparaient du « Coffee Break ».
A 5h55, il était devant la porte et attendait impatiemment que Quatre lui ouvre. Le blond ne fut pas long à se montrer et ne put empêcher un sourire amusé d'apparaître sur son visage à la vue de Heero derrière la vitre.
« Et bien… et bien… que me vaut le plaisir de ta visite matinale deux fois de suite ? », dit-il d'un ton moqueur.
« J'arrivais pas à dormir alors je suis venu discuter un peu avec toi. »
Quelques secondes passèrent avant que Quatre n'éclate littéralement de rire.
« Alors là Heero. », dit-il entre deux hoquets. « C'est le truc le plus bidon que tu m'aies jamais servi. »
Le jeune écrivain se renfrogna immédiatement en bougonnant des noms d'oiseau face à la réaction de son ami.
« Ca n'aurait pas plutôt un rapport avec le double mocca taille maxi (avec supplément de crème et de sucre) ? »
« Je vois pas du tout de quoi tu parles. »
« Mais bien sûr… et dire que lorsqu'on sortait ensemble, il fallait carrément une fanfare pour réussir à te réveiller avant 11 heures. Il a vraiment dû te faire un sacré effet ! »
Un peu agacé de se faire chambrer, Heero se tourna pour partir. Mais s'était son compter sur Quatre qui agrippa son bras pour l'en empêcher.
« Fais pas ton asocial et vient prendre un café. », dit le blond en essayant de calmer son fou rire. « Et de toute façon tu vas pas t'en aller avant de l'avoir vu… non ? »
L'écrivain se fit traîner par son ami jusqu'à sa place habituel.
« Bouge pas, je reviens. »
Aussi vite dit, aussi vite fait.
Heero se retrouva rapidement devant une tasse fumante et deux croissants tout frais.
Quatre avait à peine fini de le servir que la clochette tinta joyeusement.
Le blond partit donc accueillir son client tandis que Heero tentait de s'auto-hypnotiser pour ne pas lever son regard vers le comptoir. Sans qu'il le veuille, ses mains devinrent moites tandis qu'une voix commandait une boisson à emporter. Les intonations graves et chaudes firent naître un frisson le long de sa colonne vertébrale. Il ne les avait entendu qu'une seule fois mais cela avait suffit pour qu'elles s'impriment dans son esprit.
Heero résista… enfin… pendant quelques minutes…
Puis ses yeux se levèrent…
Lentement…
Et comme le jour précédent, ils croisèrent un regard indigo.
Mais avant même que Heero n'ait pu profiter de ce maigre échange, Quatre apporta la commande et l'inconnu quitta le « Coffee Break ».
Un sentiment de déception se fit soudain sentir chez l'écrivain.
« Tu devrais lui parler. », dit le blond en rejoignant son ami.
« Et pour lui dire quoi ? », répondit-il sur un ton ironique. « Quelque chose du genre… T'as de beaux yeux tu sais. »
« Je suis sûr que tu peux faire mieux que ça. Après tout, n'es-tu pas l'un des jeunes espoirs de la littérature américaine ? Tu trouveras bien quelque chose de spirituelle, d'intelligent et d'originale à dire. »
Pour toute réponse, Heero replongea son nez dans son café.
Y avait pas à dire, son moral venait d'en prendre un coup. Dire qu'il venait de faire tout un cirque juste pour quelques secondes d'un échange bizarre avec un parfait inconnu.
…
…
Ca allait vraiment pas bien dans sa tête !
Heero laissa son café et ses croissants intouchés sur la table et quitta le « Coffee Break » en se jurant de ne plus jamais refaire un truc aussi débile.
Mais voilà…
A partir de ce jour là, Heero se réveilla invariablement à 5h00…
Et chaque matin…
Il se rendait chez Quatre, juste pour apercevoir cet homme.
Ce manège dura six mois, pendant lesquels Heero ne fit que s'asseoir à sa table et attendre que l'inconnu arrive. A chaque fois, il se promettait soit d'arrêter ce comportement à la limite de l'obsessionnel soit d'aller directement aborder cet homme et ainsi briser cet étrange rituel.
Mais plus les semaines s'écoulaient, plus cela semblait difficile.
Jusqu'au jour où…
A suivre…
