Disclaimer: Tout appartient à JKR, je ne vous apprend rien :)
Il commençait à se faire tard, la nuit était tombée depuis bien longtemps sur les côtes anglaises et la plupart des sorciers rentraient chez eux profiter d'une nuit de sommeil bien méritée. La ville s'endormait peu à peu. Seul un bar s'agitait encore. Une équipe de Quidditch y célébrait sa victoire, la première de la saison, et les festivités n'étaient pas prête de s'arrêter. Au grand désespoir du propriétaire de l'établissement. Mais les jeunes hommes ne semblaient pas faire attention à leur dépenses, cela remplissait la caisse, c'était le seul lot de consolation du barman.
Drago Malefoy aurait lui aussi aimé avoir une motivation pour supporter cette soirée. Il était assis en bout de table, mis à l'écart de toutes discussions. Il entendait pourtant son coéquipier expliqué, pour la centième fois, comment il avait repéré le Vif D'or au bout d'une demi-heure de match, mais qu'il avait préféré laissé les buts s'accumulés en leur faveur. Alors que tous les membres de l'équipe l'applaudissaient, notre blond leva les yeux au ciel. Il savait parfaitement que cette version était fausse. La seule part de vérité était, qu'effectivement, c'était leur attrapeur qui s'était emparé de la précieuse balle. Malefoy avait eu tout le loisir d'observer le match à partir de son banc de touche. Il l'avait d'ailleurs surement mieux analysé que son entraineur. Après une année complète passée sur ce maudit banc, il connaissait par cœur le jeu de son équipe, et surtout les défauts de chacun des joueurs. Et celui qu'il reprochait à leur attrapeur, ce cher Matthew, c'était son affreuse manie d'attendre que l'adversaire repère le Vif d'Or avant lui, cet imbécile heureux comptait uniquement sur la vitesse de son balais. Le fait que cette victoire soit la première de l'année en disait long sur les réussites de cette méthode.
Mais malgré leur nombreuses défaites, personne ne semblait vouloir laisser sa chance à Drago. Il était comme un pestiféré, parfois il se demandait pourquoi il avait été accepté dans l'équipe. Après tout, il servait uniquement à chauffer des sièges. D'ailleurs, il en avait marre de chauffer celui-ci, cette soirée l'ennuyait et les rires aigus des quelques groupies présentes lui donnait la migraine. Il se leva donc, s'apprêtant à partir en toute discrétion. Mais c'était sans compter sur son capitaine.
« Malefoy ! Tu n'apprécies pas cette victoire ? » S'était-il esclaffé
L'intéressé se figea à l'entente de son nom. Il fut un temps où la simple évocation de cette prestigieuse famille pouvait faire trembler toute une assemblée. A présent, ce nom faisait à peine trembler les elfes de maison. Il était maintenant aux yeux de tous un stupide fils à papa ayant réussis à échapper à la prison. Il était la risée de tous, et le ton utilisé par son capitaine venait de lui rappeler. Cependant, il tenait à sa fierté, il ne tint donc pas compte de la question et se dirigea vers la sortie. Mais il fut une nouvelle fois interpellé, par son coach cette fois-ci :
« Tu as un problème peut-être ? »
Le jeune homme soupira longuement avant de répliquer
« Disons que je n'apprécie que très peu le confort des bancs.
-Ce comportement ne te mènera nulle part. » Trancha l'entraineur.
Drago serra les poings en signe d'agacement, il savait que son coach avait raison. D'un autre côté, il savait aussi qu'on lui accorderait sa chance le jour où l'attrapeur officiel serait dans l'incapacité de jouer. Et s'il y avait une chose qu'il avait appris cette année, c'est que ce joueur était loin d'être en sucre. Alors Drago se demanda, quel comportement le mènerait sur un balai. Mais il se retint d'interroger l'entraineur à ce sujet. Il marmonna de vagues excuses avant de sortir sans adresser un mot à ses collègues. Il n'habitait pas très loin de ce bar, c'était l'affaire de deux ou trois rues. Cela dit, il ne voulait pas s'éterniser. Plus vite il serait chez lui, mieux ce serait. C'est dans cet objectif qu'il transplana.
Son appartement était affreusement calme, il aurait donné la chair de poule à n'importe qui. Un silence morbide parfois interrompu par des passants trop bruyants y régnait. Le propriétaire des lieux resta plusieurs minutes dans le noir, savourant ce brusque retour au calme à sa juste valeur. Il détestait les ambiances chaleureuses, pleines de discussions enflammées des bars ou tout autre lieu public. Il n'avait jamais été habitué à cela. Pour lui, un véritable dîner se faisait dans le calme ou ne se faisait pas. Il lui était inconcevable de rire bruyamment au restaurant pour montrer à ces malheureux voisins ô combien il s'amusait. Il détestait les personnes écoutant discrètement les conversations des autres autant qu'il détestait les démonstrations d'affections trop poussées en public. Pour faire simple, il détestait ce que la plupart des autres sorciers appréciaient. Il n'avait pas la même conception d'une agréable soirée, et c'était surement pour cette raison qu'il préférait le calme légendaire de son appartement.
Drago alluma, à contre cœur, la lumière et se dirigea immédiatement vers le bar qui trônait au fond de la pièce. Une pièce qui, par sa décoration, en révélait beaucoup sur son occupant. La décoration était du meilleur goût, et respirait le luxe. Chaque meubles semblaient avoir été fait sur mesure, et les armoiries des Malefoy présentes sur ses derniers confirmaient cette hypothèse. Malgré tout, l'appartement était impersonnel. Aucun portrait de famille n'ornait les murs, seuls des œuvres d'art y trouvaient leurs places. Chaque chose avait une place précise et n'en sortait pas. Cet endroit semblait inhabité. A vrai dire ce décor aurait parfaitement pu illustrer un magazine de décoration, faisant ainsi rêver quelques ménagères, mais il ne semblait en aucun cas destiné à un jeune célibataire de vingt-six ans. Mais les Malefoy n'étaient pas comme les autres, et Drago aimait ce lieu si luxueux qui lui rappelait son ancien statut.
Parce que sa vie ne se résumait plus qu'à cela, la nostalgie d'une époque maintenant révolue. Nombreux sont les sorciers affirmant que la chute de Voldemort a définitivement tournée une page de l'Histoire. Mais peu d'entre eux subissaient ces changements. Drago lui avait vu sa vie changer du jour au lendemain. Sa famille, l'une des plus respectés d'Angleterre, était soudainement devenue le sujet principal des blagues en vogue. Parce que soyons honnêtes, ils avaient tous échappé à la prison grâce à leur lâcheté légendaire, si Drago était toujours en vie, c'était uniquement parce que Saint Potter avait eu pitié de lui et que la vérité soit dite, ils n'étaient que les larbins du plus célèbre mage noir. Ces révélations ne jouaient pas en leur faveur, et être un Malefoy n'était pas un cadeau en ce moment. Faute de pouvoir retourner dans le temps et éviter à sa famille l'humiliation qui leur était destiné, Drago tentait désespérément d'aller de l'avant. Il avait plutôt l'impression de creuser encore plus profond, et commençait sérieusement à se demander si cette descente aux enfers aurait une fin un jour.
Se sentant soudainement pathétique, il finit son verre d'un trait en se dirigeant vers sa baie vitrée. Il ne fut pas surpris de trouver un hibou sur sa terrasse. Drago s'empara du colis et congédia le volatile sans prendre la peine de rédiger une réponse. Il connaissait aussi bien l'expéditeur que le contenu de la boite : des chocogrenouilles accompagnés d'une lettre d'encouragement que sa mère lui envoyait après chaque match de son équipe. Il trouvait cela vexant à la longue, mais sa mère tenait trop à cette habitude pour arrêter. Il survola la lettre dans laquelle sa mère s'indignait une fois de plus et encourageait son fils à quitter cette équipe de « bons à rien, pas plus efficace que des moldus». Le jeune Malefoy soupira avant de s'attaquer aux sucreries, seul réconfort de sa journée. Cependant, l'une des cartes incluses le mit hors de lui. Un sorcier à lunettes y souriait de toutes ces dents et son front dégagé révélait la cicatrice qui l'avait tant rendu célèbre. Drago jeta la carte le plus loin possible
« C'est vraiment pas ma journée. » pesta-t-il.
