Disclaimer: Je n'ai rien volé, la majorité de ces personnages n'est pas à moi.
Notes: Que dire? Je ne sais pas trop s'il faut que je fasse une fic à chapitres ou un ensemble de OS sur le même couple... J'aviserais ^^
Il n'est pas certain que vous aimiez. C'est un peu normal et je comprend, vu la qualité douteuse de mes écrits en général. J'espère juste qu'avec la pratique, cela va s'améliorer un jour.
(Si j'ai fait ne serait-ce qu'une faute d'orthographe, il faut me le signaler, que j'aille me pendre dans les plus brefs délais.)
1. La faiblesse qui me perdra un jour:
C'est une journée comme les autres. Millicent me réveille et parvient à me faire asseoir sur le matelas alors que Tracey pose mon uniforme à côté de moi. Je crois que je n'ai même pas la force de m'habiller et c'est toujours pareil. Cette dernière grogne, mais ne dit rien. De toute manière, elles ont arrêté de se plaindre depuis notre deuxième année, je pense. Elles savent que je suis pas du matin, c'est comme ça. Mon cerveau, juste après son éveil, est incapable de me faire faire quoique ce soit.
Daphné commence à me brosser les cheveux. Le jour où je les ai fait couper, elle a failli se suicider. Pourtant, ils ne sont pas si courts que ça, maintenant. Ils sont coupés carré, comme lors de mes premières années à Poudlard et cette coupe me fait bien me sentir. Je suis tout à fait à l'aise pour dessiner et courir et la vie pour moi c'est à peu près ça. Elle grimace et demande à Millicent:
«Je lui fais une queue de cheval?
-Ses cheveux sont trop courts et trop fins, pour ça. Ça ferait plus queue de rat qu'autre chose...
-Je les laisse lâchés?»
Tracey sourit en mettant sa chemise:
«Emmène-la plutôt se laver le visage. On pourra lui tirer deux ou trois mots à propos de ce qu'elle a fait hier... Et elle s'habillera seule, cette fois. J'en ai marre. Bon sang, regardez-la, on dirait un légume...»
J'ai un sourire hagard, c'est une journée comme les autres. Elle veulent connaître mon horrible petit secret? Elles peuvent toujours courir. Même dans cet état, je ne peux le révéler.
On s'installe pour manger et Blaise trouve le moyen de copier sur le parchemin de Draco, entre deux verres une assiette de bacon et sa fourchette, tout en s'arrangeant pour que Mcgo ne le remarque pas. Je relève le nez avec dédain. Les Serpentards ne sont plus ce qu'ils étaient. Je lui demande, à bout de nerfs:
«Blaise, grouille! J'ai demandé à copier avant toi! T'avais pas le droit de me faire ça, c'est pas la première fois que je rendrais pas un devoir à temps et si ça se produit, et qu'elle me donne une détention, Blaise, tu es mort pour moi. Tu m'écoutes?»
Je copie ce que je peux avant qu'il ne faille aller en cours et oui, je sais que je n'en ai pas le temps, mais mes yeux se dirigent de leur propre chef vers cette table sur laquelle jamais ils ne devraient se poser. Je continue d'écrire, et je ne sais pas ce que j'écris, mais quand même cette nuque me fait un effet particulier.
C'est une matinée comme les autres. Je n'ai rien mangé, je suis toujours en train de copier sur le travail de Draco qui grogne parce qu'on a encore taché son parchemin. Et, comme à chaque fois, mes yeux se fixent sur cette nuque et sur ces cheveux bruns, et il a fallu qu'à nouveau leur propriétaire se retourne au mauvais moment et me remarque.
Et comprenne.
Je crois que je vais mourir de honte.
Je prend la direction de la salle de Métamorphose et je repense à ce que j'ai disséqué hier soir, désertant la salle commune pour une quelconque tour du château. J'ai toujours trouvé ridicule de réfléchir plutôt que d'agir. Parce que la jeunesse est de courte durée et le bonheur aussi, donc. Et que passée cette poignée d'années, on aura tout le temps de méditer. Vieux, et, je l'espère et fait tout pour, pas totalement aigri.
Hier, je me suis expliqué des choses et j'en ai ignoré d'autres. Délibérément. Je sais bien que je ne devrais pas. Que pareille lubie coûte beaucoup trop cher et que j'ai intérêt à me faire discrète vu les problèmes que j'ai avec mes parents.
Si ça se sait, je serais au mieux la risée de tous et au pire considérée comme traître à mon sang. Ça peut sonner mélodramatique et peut-être que c'est ça qui me plaît, au fond. Mais si vous saviez à quel point je m'en fiche.
Ces histoires de pureté de sang, très peu pour moi.
Et je sais aussi qu'il est sang-de-bourbe sans même connaître son prénom car il le clame haut et fort. Jamais je ne me serais attendue à tant de courage de la part d'un Poufsouffle et j'aurais adoré prétendre que c'est justement ça qui m'a le plus plu chez lui. Mais personne ne pourrait y croire. Tout d'abord parce que le courage n'est pas une qualité que nous, Serpentards, affectionnons en particulier. Ensuite parce qu'il faudrait le voir et alors on comprendrait dans la seconde.
Non, il a été mal réparti. C'est pas possible autrement. Il est fait pour Serpentard, il aurait même fait de l'ombre à Draco et Merlin seul sait à quel point j'adule ce dernier.
Il a de ces yeux méchants, vraiment, vous devriez le voir. Un contraste énorme par rapport à tous les autres losers de sa maison. Incroyable.
Et il a cet air tellement vicieux. Et intelligent. Et sadique.
Il aime s'époumoner et s'imposer et il aime faire parler de lui. Il fait tâche à Poufsouffle et... Non, je voulais dire que tous les Poufsouffle faisaient tâche à Poudlard sauf lui.
Une telle prestance, un fichu magnétisme à vous clouer sur votre chaise, bouche bée devant sa nuque et ses cheveux trop longs et mal entretenus. Je pense qu'il les coupe lui même mais c'est juste une supposition.
Je disais donc ne pas connaître son nom et je ne tiens pas particulièrement à ce que ça se fasse. Ça donnerait un peu plus de réalité à ma lubie et ça me serait fatal.
Je rend mon devoir et Mcgo le refuse, m'invitant à lui rendre le double de longueur demandée pour demain. Fichtre, je n'y arriverais pas.
Les heures passent et s'allongent et j'ai un mal fou à me situer dans la journée. Il y a des jours comme ça, j'ai même plus conscience de l'heure qu'il est. Je regarde autour de moi, je suis dans un couloir. Je jette un coup d'oeil à partir de la baie vitrée à côté de moi et me rend compte que le soleil est déjà couché. Les cours doivent être finis. Je retrouve le hall d'entrée sans trop de difficultés et entre dans la Grande Salle, laquelle est vide. Et j'ai faim.
J'hésite deux secondes entre commencer mon devoir de métamorphose ou aller me trouver quelque chose à manger. J'opte rapidement pour la deuxième option et me dirige vers les cuisines quand je rencontre une bande de premières années. Des petits Poufsouffles avec leurs blasons pathétiques et leurs cravates jaunes et je me sens presque forcée de les suivre alors qu'ils prennent un couloir que jamais je n'avais remarqué.
Avec un peu de chance, avec un peu de...
«Qu'est ce que tu fous là?»
Je déglutis et me retourne avec précipitation. Ce genre de coïncidences, ça arrive pas dans la vraie vie. Ça serait trop pourri, autrement. Je m'auto-persuade en deux millièmes de seconde que c'était une hallucination et décide d'arrêter ma filature stupide. Une main se saisit de mon poignet alors que je m'apprêtait à repartir dans l'autre sens.
Il faut savoir que je suis très sensible du poignet.
Je me retourne et lui réponds:
«Écoutes, je sais pas ce que je fais là. J'ai dû me perdre. Ce genre de trucs.»
Il me regarde avec ses yeux noirs et jamais je n'avais remarqué leur couleur avant. Y en avait que pour ses cheveux si longs et si lisses mais tout de suite je sais, je comprend, que je n'avais encore rien vu quand je pensais que c'était ce qu'il avait de plus beau.
«T'aurais juste pu demander où se trouvait notre salle commune, au lieu de traumatiser les gosses, à les suivre comme ça...
-Je te dis que je me suis perdue. C'est la vie, ça arrive. Je ne... Je sais parfaitement où se trouve votre salle commune, en fait. Je n'ai besoin de suivre personne pour ça...
-Et où se trouve-t-elle?
-Je... Là n'est pas la question.»
Il sourit. Je défaille presque, et il relâche mon poignet. J'ai une sale impression de vide. Et de froid que laisse sa main quand il reprend:
«Pourquoi tu me regardes autant?
-Maintenant, tu veux dire? Non, je te regarde pas plus que tu ne le fais...
-A chaque fois qu'on se croise, plutôt. Dans la Grande Salle, dans les couloirs, dans les cachots. »
Je cligne des yeux à plusieurs reprises. Il n'aurait pas dû poser cette question. Quand on me pose ce genre de questions, je risque fort de dire la vérité.
«Je sais pas. C'est indépendant de ma volonté. C'est la faiblesse qui me perdra un jour. Un genre de pulsion.»
Il me sourit encore:
«Refouler une pulsion n'est pas la meilleure chose à faire. C'est ce que dit la plupart des psychanalystes. Ils ont raison.»
Je saisis l'essentiel de sa phrase mais ne peut m'empêcher de demander:
«C'est quoi, psychanalystes?
-Des moldus.»
