Salut les amis, me revoilà avec une nouvelle fanfiction complètement différente de la première. Je vous laisse découvrir ^^. Je me suis donc fortement inspiré de l'anime « Another » en 12 épisodes (Du coup il y aura 12 chapitres), j'ai pris vraiment le même scénario à quelques détails près. Je conseille à ceux qui n'ont pas vu cet anime de ne pas le regarder avant que j'ai fini ma fanfic', comme ça vous aurez toujours le suspense et la surprise ( : ! Mais libre à vous !
Lima, 2005.
Le réveil affiche 5h44.
« Alors, tu n'as pas mal ?
« Non…
« Vraiment depuis que tu es ici, ma pauvre…
« Je suis désolée maman…
« Mais non… Non ne te préoccupes pas de ça voyons… On n'y peut rien Quinnie… On n'y peut rien si ces médecins n'ont rien vu venir… Mon pauvre bébé…
« Pardon… Et Russel ?
Rien qu'en prononçant son prénom, j'ai envie de pleurer, de hurler, et de vomir… Je ne le considère plus comme mon père depuis qu'il nous a abandonnées maman et moi… Il n'est même pas au courant de l'état dans lequel je me trouve. Parce que je sais très bien que même si maman lui en parlerait, il ne viendrait pas. Non, il choisirait le travail à sa fille. Il choisirait l'argent et l'Inde à Lima et tous les soucis qui s'y trouvent… Il y a un an, il a eu le choix. Nous, ou le travail. Il n'a pas hésité longtemps, deux jours plus tard, il était déjà parti direction l'Inde.
« Je ne lui ai toujours rien dit mon poussin… Tu sais… Son travail lui prend beaucoup de temps et surtout ces temps-ci je ne peux pas l'appeler très souvent…
Foutaises.
Ma mère me considère encore comme une petite fille innocente… Elle ne veut pas m'avouer la vérité. De peur de me blesser. Elle ne veut pas me dire que le tenir au courant de mon état de santé ne changerait rien. Qu'il n'est qu'un égoïste et qu'il se contrefout de la santé de sa « fille ».
Leur relation se dégrade de jours en jours… Et mon état n'arrange rien… Ils me font croire que tout va bien, que tout finira par s'arranger. Mais je ne suis pas aveugle. Ni sourde… Le premier jour où ma crise a eu lieu et que les médecins m'ont examiné, quand j'ai demandé à ma mère si c'était grave, elle m'a dit que non. Que ça s'arrangerait. Et quelques heures après, je l'avais entendu discuter avec les médecins et fondre en larmes. « Ses jours sont comptés, Mme Fabray », leur avaient-ils dit…
Je suis clouée là, dans ce lit d'hôpital, depuis des semaines. J'ai à peine la force de bouger. Normalement, dans quelques jours, je pourrais à nouveau « voir le jour » et quitter ce lieu que je déteste tant. Ce lieu où tout a commencé à déraper. Il y a un an j'ai été prise d'une violente crise de toux, j'avais du mal à respirer, j'ai craché du sang, j'ai bien faillit y passer, dans cet hôpital sordide. Une fois la crise passée, les médecins m'avaient annoncé que c'était juste une crise de toux aigüe, qu'ils avaient fait des analyses, prises de sang, mais n'avaient rien trouvé d'anormal. Et puis depuis deux semaines, me revoilà ici, encore, et cette fois-ci, les médecins ont annoncé que j'avais une violente maladie des poumons… Et que désormais mes jours seraient comptés…
Les médecins m'ont expliqué que mes poumons s'étaient dégradé d'années en années. Et bien entendu, un an plus tôt, ils n'avaient rien vu… Bande d'incapables… Je haïs les médecins, je haïs les hôpitaux, je haïs Lima, et je haïs mon père.
J'ai été transférée au lycée McKinley depuis qu'on s'est installés à Lima. Déménager dans cette ville était censé nous rapprocher tous les trois, c'est ce que Russel nous avait dit et fait croire. Avant qu'il n'accepte le job l'envoyant en Inde…
C'est juste avant le début des cours que j'ai été prise d'une seconde crise plus grave.
« Je l'appellerai… Ne lui dis pas à ma place Maman, ne t'en fais pas, je l'appellerai.
C'est faux, je ne l'appellerais pas. Si je le fais, ce ne sera pas pour lui parler de ça. Je ferais comme si tout allait bien. Oui, c'est la meilleure chose à faire…
Ma mère se tait et me regarde avec tristesse. Je détourne les yeux. Merde, je n'ai pas besoin de sa pitié. Elle regarde la poche de sang qui se trouve à ma droite, elle regarde les fils implantés dans ma peau. Les larmes lui montent aux yeux.
C'est pas vrai, pas encore…Pitié. Depuis qu'elle a appris le verdict des médecins, chaque jour, chaque fois qu'elle me rend visite, elle est obligée de s'effondrer. Mais merde ! C'est moi qui devrait être dans cet état, pas elle ! Même pas foutue de rester forte devant sa fille. Elle n'a jamais été forte. Elle n'a jamais été capable de nous défendre moi et Frannie, lorsque papa était en colère et qu'il avait trop bu. Même pas capable de lui cracher à la figure que ce n'est qu'un monstre qui a traumatisé ses enfants, et qui les a ensuite abandonnés sans aucune culpabilité. Elle n'a pas voulu non plus le contredire quand il nous a fait déménager dans ce trou paumé. Ni quand il a pris l'aéroport. Enfin, ce dernier point, finalement s'avère être une bonne chose… Je ne pouvais plus le supporter… Supporter le mal qu'il causait autour de lui.
Enfin, moi aussi d'un côté je suis lâche, puisque je ne veux pas non plus lui révéler mon état de santé.
Mais c'est pour une toute autre raison. Je ne veux pas que mon père sache que je suis faible, démunie… Je ne veux pas qu'il me voit comme ça. Et quand il apprendra ma mort, j'espère qu'il se remettra en question que ma mort serve à quelque chose…
Frannie, assise à côté de ma mère, qui n'a pas ouvert la bouche depuis qu'elle est arrivé, se décide enfin à parler.
Elle se lève et regarde par la fenêtre.
« Regarde Quinnie, on peut voir ton futur lycée d'ici !
Je me relève doucement pour m'asseoir et regarde par la fenêtre.
« Ouais… C'est donc dans ce lycée que tu as passé ta scolarité quand tu avais mon âge ?
« Oui, mais c'était il y a 14 ans… Maman aussi y a passé ses années lycée.
Russel nous avait fait déménager ici, en partie parce que quand je n'étais pas encore née, Frannie, lui et maman avaient vécu un bout de temps ici. Maman m'avait aussi raconté qu'elle avait passé sa jeunesse à Lima.
Ma sœur aussi me donne envie de vomir parfois. Pendant des années elle m'a ignoré, elle m'a complètement délaissée, j'étais seule avec Russel et maman. Oui, dès qu'elle a eu ses 18 ans, elle a quitté la maison et m'a laissé. J'ai dû me démerder seule, j'ai dû défendre maman seule quand le monstre buvait trop.
Et là, quand maman lui apprend mon état, elle revient s'installer avec nous. Elle revient comme si elle ne m'avait jamais quitté. Aucunes excuses. Je n'ai eu le droit à aucunes excuses pour ces années de souffrance. Alors, moi aussi, je fais comme si ça ne m'avait pas affecté, pour lui faire plaisir.
A chaque fois c'est la même chose, les rares fois où elle accompagne maman me rendre visite, elle ne dit rien… Elle ne pose pas de questions, ne parle pas de mon état, et se contente de faire comme si tout allait pour le mieux. J'avoue que je ne comprends pas bien. Ça doit être sa façon à elle ne pas craquer. Je suppose.
Frannie reprend la parole.
« Quand tu sortiras, je te dirai comment te préparer à McKinley. Tu verras c'est une peu différent d'un lycée privé…
Elle se lève et s'approche de maman.
« Allez maman, lèves-toi, il faut y aller maintenant. Les médecins ont dit qu'il fallait laisser Quinnie un peu seule tu te rappelles ?
Une infirmière rentre dans ma chambre et m'annonce que j'ai de la visite.
Trois personnes entrent. Des adolescents de mon âge. Ils se tiennent droit comme des piquets et ont une lueur étrange dans les yeux.
« Bonjour, nous sommes les élèves de la classe 3.
Je jeune homme qui vient de prendre la parole est grand, typé un asiatique. A première vue, il a l'air assez sympathique. A ses côtés se tiennent deux filles. Une petite brune qui a l'air assez timide, elle aussi asiatique, qui tient un bouquet de fleurs dans les bras. Pour finir, une grande brune, la peau mate, un regard qui vous transperce. Elle n'a vraiment pas l'air heureuse d'être ici…
« Je m'appelle Mike Chang,-il montre du doigt la jeune asiatique- voici Tina, et à ma gauche…
La brune au regard transperçant lui coupe la parole.
« Lopez. Santana Lopez.
« Et… C'est pour… ?
« Oh ! Euh oui excuses-nous, Tina et moi sommes les délégués de classe. Et Santana est la responsable des mesures. Nous sommes venus en tant que représentants de la classe 3 !
Responsable des mesures ? Qu'est-ce que c'est que ça ? J'ai jamais entendu un titre pareil…
« Responsable des mesures… ? » je demande, curieuse.
« Tu viens d'un autre lycée non ? Demande la latina, avec un regard indéchiffrable.
Tina prend timidement la parole.
« Tu devais venir dès lundi, mais j'ai entendu que tu étais malade… Et nous avons décidé de nous déplacer en tant que représentants… C'est la moindre des choses. Tiens, c'est de notre part à tous. Je sais que ça n'arrangera pas ton état de santé. Mais saches qu'on est tous avec toi…
Elle me tend le bouquet de fleurs.
« Tu viens de Los Angeles, c'est ça ?
« Oui…
« Tu étais dans un lycée privé c'est ça ? Pourquoi… ?
« Hum… Pour des raisons familiales…
Tina me demande :
« C'est… La première fois que tu vis à Lima ?
Je suis étonnée du ton dramatique sur lequel elle vient de poser sa question.
« Euh… En effet, oui…
« Je me suis demandé si c'était le cas…
« Je suis déjà venue, quelques fois avec ma sœur il y a pas mal de temps… Mais je n'y ai jamais habité.
« Combien de temps ? » Demande Santana.
« Hein ?
« Pendant combien de temps ?
Son ton est dur, froid…
« Euh… Je… Je ne me souviens pas vraiment tu sais… J'étais petite à l'époque…
Les trois adolescents se lancent un regard qui se veut discret.
Mike s'avance et me tend une enveloppe dodue.
« J'ai fait une copie des cours que tu as manqué… Tout un semestre.
« Oh, merci beaucoup… C'est très aimable à toi.
Il me sourit.
« Je pense que dans quelques jours à peine je pourrais reprendre les cours. Bon et bien au plaisir !
Il s'apprête à partir mais ses deux camarades lui lancent un drôle de regard.
« Oh euh… ! Quinn ?
« Oui… ?
Je lui lance un regard suspicieux. Pourquoi se comportent-ils tous d'une façon aussi étrange avec moi… ?
La latina se décide à parler.
« Quinn… Fabray c'est ça ? Et bien ce sera avec plaisir, à très bientôt j'espère.
Elle me tend la main et me sourit pour la première fois
« Oh euh… Tout le plaisir est pour moi, enchantée ! Oui à bientôt…
Je lui serre la main.
Elle garde ma main dans la sienne beaucoup trop longtemps et finit par froncer des sourcils.
« Tu es sûr… De n'avoir jamais vécu ici… ?
« Eh bien, je ne pense pas non… Sinon je m'en souviendrais ok ?
Leur comportement et questions bizarres commencent sérieusement à m'énerver. Je leur fait comprendre que j'ai besoin de repos, et quelques secondes plus tard, ils quittent ma chambre.
Quelques jours plus tard, les médecins m'annoncent avec un faible sourire que je peux enfin quitter cet hôpital et que je pourrais reprendre une scolarité normale malgré mon grave problème de santé. Ils me disent de profiter au maximum et me rappellent que tous les mois, je devrais revenir passer quelques examens. Il est possible que des crises resurgissent, dans ce cas, je devrais bien entendu me rendre à l'hôpital à nouveau.
D'après eux, j'en ai encore pour une vingtaine d'années…
J'acquiesce avec le sourire, même si dans ma tête et mon esprit, tout est noir… Je refuse de passer pour une faible.
Dès qu'ils quittent la pièce, je fond en larmes… Je pleure comme jamais je n'ai pleuré. J'évacue tout toute cette pression, toute cette souffrance, tout ce que j'ai gardé pour moi ces derniers temps.
Il fait nuit quand je quitte ma chambre et me dirige vers l'ascenseur.
J'y pénètre, mon téléphone portable dans les mains.
Je regarde l'écran. Un appel manqué. De Russel. Je regarde de longues secondes mon téléphone, hésitante, puis me décide à le remettre dans ma poche. Il devra attendre.
Soudain, je tourne la tête. Et là, je sursaute et pousse un cri. Mais quelle idiote… Je n'avais même pas remarqué la présence d'une seconde personne dans l'ascenseur… !
« D… Désolée…. » je lui lance, pitoyablement.
Elle ne répond pas. Elle ne me jette même pas un regard. C'est comme si je n'existais pas. Elle est au fond de l'ascenseur, appuyée contre le mur, le regard vide. Complètement vide. C'en est presque terrifiant.
Cependant, quelque chose attire mon attention. Son uniforme. Elle porte un uniforme, et pas n'importe lequel, non… Le même que celui des représentants de la classe 3, venus me rendre visite il y a quelques jours.
Je l'observe plus en détails. Brune, cheveux tombant en cascade sur ses épaule, légèrement bouclés. Petite frange lisse. Yeux chocolats… Tristes… Terriblement tristes…
L'ascenseur descend de plus en plus bas. Et je m'étonne qu'elle ne sorte toujours pas. Je me retourne donc vers la petite brune et engage la conversation.
« Tu es une élève de McKinley, je suppose ?
Elle ne me regarde toujours pas et se contente après quelques secondes de silence de hocher la tête.
L'ascenseur s'arrête enfin : au niveau B2. Les sous-sols. Bizarre… Qu'est-ce qu'elle vient faire dans les sous-sols… ?
« Tu as quelque chose à faire dans les sous-sols… ?
« Oui.
« Mais au deuxième sous-sol, quand même… Enfin…
« J'ai quelque chose à récupérer.
Elle ne daigne toujours pas me regarder.
Quand les portes de l'ascenseur s'ouvrent enfin, elle s'avance lentement jusqu'à quitter l'ascenseur et se diriger vers un couloir sombre. Je remarque qu'elle tient par la main une poupée nue avec les yeux bandés… Plutôt flippant tout ça. J'essaie de la rappeler pour qu'elle m'explique sa réponse plus qu'étrange mais elle s'enfonce déjà dans le couloir sans se retourner une seule fois.
Je hurle quand même :
« Attends ! Quel est ton nom ?!
Elle s'arrête d'un coup. Elle ne dit rien pendant plusieurs secondes, puis :
« Rachel. Rachel Berry…
Et puis elle reprend sa route. Je vois son corps disparaître dans le noir. Je lève la tête et regarde le panneau indiquant ce qui se trouve au bout du couloir emprunté par Rachel, j'y lis « Morgue. »
Un désagréable frisson me parcourt l'échine.
Quelques heures plus tard, je suis de retour à la maison. Je suis heureuse de retrouver cette maison, ma chambre… Même si des souvenirs plutôt désagréables s'y trouvent…
Je vois Frannie et maman assises sur le canapé. Elles n'ont pas encore remarqué que j'étais rentrée.
Elles ne sont pas venues me chercher à la sortie de l'hôpital car Frannie devait aller faire une échographie, oui Frannie est enceinte depuis quelques mois, et ça a l'air de la rendre heureuse. Tant mieux, au moins il y a quelque chose dans sa vie qui lui permet de garder le sourire. Contrairement à moi…
Et maman était restée à la maison pour surveiller le grand père qui commence à perdre un peu les pédales. Il ne sait plus ce qu'il dit, ce qu'il fait… Donc les médecins nous ont conseillé de garder un œil sur lui.
Je m'approche et surprend une conversation.
« Maman… Tu sais si tu continues à pleurer tous les jours, à craquer comme ça devant Quinnie, ça va être difficile à supporter pour elle. Maman écoutes moi, il faut se comporter avec elle le plus normalement possible, il ne faut surtout pas se montrer différentes. On peut lui donner plus d'amour, mais il ne faut pas lui rappeler que…
« Mais mon bébé… Mon pauvre bébé…
« Chhhut… Maman… Maman arrêtes de pleurer s'il te plaît. Fais-le pour Quinn.
Je retiens les larmes qui menacent de couler.
Quelques secondes plus tard, après avoir repris contenance, je me racle la gorge pour leur indiquer que je suis là.
Aussitôt leurs deux têtes pivotent et se posent sur moi. Je remarque tout de suite les yeux rougis et humides de ma mère, ainsi que les sillons de mascara laissés par ses larmes sur ses joues.
« Oh Quinnie tu es rentrée mon ange… Commet tu te sens... ?
Sa voix est tremblante.
« On va dire que ça peut aller…
Je m'empresse de monter les escaliers pour m'enfermer dans ma chambre.
Je ne pouvais pas supporter une seconde de plus le visage ravagé par la tristesse de ma mère. Frannie a raison, ça ne fait que me rappeler le fait que… Mes jours sont comptés. Et bordel, moi tout ce que je veux c'est oublier ça et faire comme si c'était pas le cas. Est-ce que c'est trop demander ?!
Je m'allonge de tout mon long sur le lit et m'endort assez rapidement, la fatigue aidant beaucoup.
Le réveil sonne. Il est 5h22. J'ai fait un cauchemar cette nuit. J'ai rêvé de cette fille Rachel…
Un cauchemar oppressant et angoissant où je voyais des poupées avec des membres manquants, des ailes cassées, des visages ensanglantés. Et puis, une poupée avait attiré mon attention, elle était de dos. Quand je l'ai effleurée du bout des doigts, elle s'est retournée, et j'ai vu le visage de Rachel avec les yeux bandés. Elle a ouvert la bouche et du sang s'en est écoulé ainsi que des dents. Je me suis ensuite réveillé. Plutôt charmant non ?
Mon téléphone portable vibre sur ma table de nuit. Je le prend. L'écran affiche : « Appel en cours – Russel » Je me décide à appuyer sur le petit téléphone vert en bas, sur l'écran tactile.
« Allo ?
« Bonjour Quinn. Tu te portes bien ?
« A merveille.
Mon ton est froid.
« Bien, parfait ! Tu sais qu'ici il est deux heures du matin en Inde ! Et je meurs de chaud !
A vomir.
Je ne réponds pas.
« Eh bien ? Tu ne dis rien ? Tu vas au lycée aujourd'hui non ? C'est un coup de fil d'encouragement !
Voyant que je ne réponds toujours pas, il reprend :
« Et ta santé ? Tu n'as pas fait de nouvelle crise ?
Ah, s'il savait… S'il savait que sa fille allait crever dans une vingtaine d'années. Enfin, je suis sure que ça ne l'affecterait pas plus que ça et ne l'empêcherait pas de s'épanouir dans « sa vie professionnelle ».
« Tu m'entend Quinn ?
« Euh ouais attend, j'ai des problèmes de réseau.
Je sors de la chambre et me dirige dans la véranda.
« Je suis en pleine forme.
« Ne te préoccupe pas trop de ton souffle. Tu sais, plus jeune, ça m'est déjà arrivé !
« Ah.
« C'est peut être héréditaire…
De mieux en mieux…
« Ne t'inquiètes pas pour ça ! ça m'est arrivé une ou deux fois, et puis plus rien ! Dis-toi que ça n'arrivera plus ! Et va de l'avant ! Ce ne sont pas ces petits soucis de santé qui t'empêcheront de devenir une grande avocate pour reprendre le flambeau familial, hm ?
« Papa. Je t'ai déjà dit que je ne voulais pas être avocate ! Je bosserais dans la photographie.
Il est à vomir. Toujours aussi têtu, il peut toujours rêver s'il croit que je vais suivre le même chemin que Frannie. Plutôt crever. De toute façon, oui, je vais crever. Quelle ironie.
« Non Quinn, on en a déjà parlé. Et je t'ai dit non.
« Ecoutes moi bien c'est la dernière que je te le répète. Je-ne-veux-pas-être-avocate ! Est-ce clair ? Tu n'as pas à décider à ma place de ce que je veux faire de ma vie ! C'est à moi de le décider ! A moi, et à personne d'autre ! Ce n'est surement pas TOI qui va décider à ma place ! Toi qui nous as abandonnées maman et moi à Lima, toi qui as fait de nos vies un enfer chaque heure, et chaque minute ! Tu as perdu ce droit ! Tu veux que je te dise ? Je me porte beaucoup mieux sans toi je peux enfin respirer loin de tes crises d'alcoolémie, loin de ton égoïsme sans fin ! Et maman aussi ! »
Je raccroche rageusement. Voilà une bonne chose de faite. J'ai dit à mon père ce que je pensais de lui, et encore, j'ai abrégé !
Après avoir pris mon petit-déjeuner et m'être habillée, je m'installe dans le salon, et Frannie vient me rejoindre pour me donner quelques conseils afin de bien m'intégrer dans ce nouveau lycée.
« Bon, tout d'abord, tu dois respecter ce qui a été décidé en classe, ne les contredis pas, écoutes-les, ils sont là depuis beaucoup plus longtemps que toi, tu dois leur faire confiance compris ?
J'acquiesce silencieusement.
« C'est différent ici, ce n'est pas comme à Los Angeles, il y a un véritable esprit de groupe ! Il n'est plus question d'individualité.
« Ça ira Frannie, merci pour ces précieux conseils…
Maman appelle Frannie dans la cuisine pour qu'elle vienne l'aider et me laisse enfin seule.
Je me promène dans le couloir de l'étage supérieur quand j'entends grand-père m'appeler.
J'ouvre la porte de sa chambre et le retrouve agenouillé devant la grande croix qui ne l'a jamais quitté. Mon grand-père est très catholique. Depuis que grand-mère a rendu l'âme, Frannie lui a proposé de venir vivre ici avec l'accord de maman et moi. De plus, il n'a plus toute sa tête comme les médecins nous l'ont dit si souvent. Donc c'est une bonne chose.
« Tu es allée à l'hôpital aujourd'hui ?
« Non grand-père, je suis rentré hier… Je vais aller au lycée désormais…
« Lycée… Tu es lycéenne maintenant… C'est vrai, rien ne compte plus que la santé. La santé… Judy aussi est allée au lycée…
« Oui grand-père… Il faut que je te laisse, l'heure tourne !
Son état se dégrade de jours en jours...
J'arrive à McKinley un peu en avance. Le temps n'est pas vraiment joyeux aujourd'hui… Les nuages sont gris…. Enfin malheureusement, il ne fait pas souvent beau temps dans cette ville… Ça n'avantage pas le physique du bâtiment vu de l'extérieur… Les premiers adjectifs qui me viennent à l'esprit sont : Glauque, triste, pas accueillant… Bref.
J'entre dans le bâtiment et c'est encore pire qu'à l'extérieur. Les couleurs sont mornes, Le mobilier paraît vieux…
J'enfile l'uniforme qui m'a été donné à l'accueil; une jupe noire assez courte, accompagnée d'une petite chemise blanche où un petit blason avec un « M » rouge a été cousu dessus.
Le professeur principal Mr Schuester, me dirige jusqu'à ma première salle de cours et me donne mon emploi du temps. Il parait étrangement sérieux.
« Bien Quinn, n'hésite pas à me faire part de tes problèmes si tu en rencontres, d'accord ? Et essaies de bien t'intégrer dans le groupe !
J'entre dans la salle. Personne ne me regarde. Ils ont tous le regard dans le vide, ou la tête baissée, le regard vide. C'est quoi leur problème… ?
Quand je monte sur la petite estrade afin de faire une présentation rapide, on dirait presque que les élèves sont en train d'assister à un enterrement. Je n'exagère rien.
« Hum… Je m'appelle Quinn Fabray. J'ai déménagé ici parce que mon père le souhaitait. Moi, je n'avais aucune envie de venir dans ce trou paumé qu'est Lima… Où les gens sont… Tellement accueillants…! – j'accompagne ma remarque d'un rire froid.- Enfin, passons… Je vis avec ma mère, ma sœur, et mon grand-père. Mon père est parti en Inde après nous avoir forcées à nous installer ici avec ma mère. Voilà. Donc hum… Enchantée de faire votre connaissance, à tous…
Je me force à sourire.
Mais les élèves gardent toujours leurs têtes baissées et ne réagissent pas.
« Accueillez donc votre nouvelle camarade comme il se doit, je vous prie… Il faut vous serrer les coudes… » dit Mr Schuester.
Toujours rien. Aucunes réactions. Tous des légumes.
« Bon Quinn, vas t'asseoir à cette place, là-bas…
Je m'avance dans les rangs et regarde mes « camarades ». Je reconnais deux des représentants de la classe qui étaient venus me voir à l'hôpital. Je ne comprends pas pourquoi eux aussi m'ignorent… Eh ben… Je vais m'amuser cette année…
Je m'installe à mon bureau. Je tourne la tête et aperçois, assise tout au fond de la classe, Rachel. Son bureau est en très mauvais état, et c'est bien le seul. On dirait qu'il a plus de trente ans… Je me demande pourquoi ils ne le remplacent pas par un bureau neuf… Ils doivent vraiment avoir des problèmes financiers ici… Ou alors ils veulent faire fuir les nouveaux venus ? Non mais sérieusement…
Je regarde Rachel, espérant qu'elle me remarque, elle. Mais non, elle fait comme les autres. Elle m'ignore. Mais je peux voir qu'elle serre la mâchoire. Elle parait frustrée.
L'heure de cours se finit enfin, et, à ma grande surprise, tous les élèves se lèvent et se dirigent vers moi. Les questions fusent.
« Tu es guérie ?
« Oui, enfin non… Pas vraiment…
Je vois un élève mettre un coup de coude dans les côtes du jeune homme ayant posé cette question.
« Il y a une différence entre Los Angeles et ici ?
« Oui, plutôt… ! Là-bas il y a beaucoup de monde, et il fait pas tout le temps tout gris comme ici… C'est plutôt triste ici…
« T'inquiètes pas va, tu vas t'y habituer !
« J'ai trop envie d'aller vivre à Los Angeles y'a pleins de belles nanas là-bas ! Pas vrai Quinn ?!
Le garçon qui vient de me poser cette question est grand, costaud, avec une crête en guise de coupe de cheveux. Il a l'air plutôt impulsif et… Pas très intelligent…
« Euh… Ouais…
« Moi, je préfère les petites villes comme Lima, aux grandes villes bruyantes comme Los Angeles. On risquerait de se perdre là-bas… Et puis… Lord Tubbington m'a confié il y a quelques jours qu'il préférait le calme et la sérénité… Et moi je ne veux que son bonheur… ! Il s'est enfin décidé à arrêter de fumer ! Je suis si heureuse pour mon 'Tubby !
Je regarde la grande blonde qui vient de me débiter son petit discours d'un ton enjoué, et lui demande : « Qui est Lord Tubbington ? »
« Comment ? Tu ne connais pas Lord Tubbington ?! Ah ben oui, tu es nouvelle c'est vrai ! Et bien Lord Tubbington est mon chat !
« Euh d'accord, donc… Tu es en train de me dire que ton chat fumait… ?
« Ne fais pas attention à ce qu'elle dit, elle est un peu… Déconnectée de la réalité… On dirait qu'elle vit dans un autre monde… Peuplé de bisounours ! Parfois j'aimerais bien être comme elle… Mercedes Jones, enchantée !
Elle me tend la main et je lui la serre.
Les élèves parlent de l'Inde, de moi… Et continuent à me poser toutes sortes de questions… Je me demande comment un tel changement d'attitude a pu avoir lieu… Les gens sont vraiment bizarres à Lima…
Je regarde le bureau de Rachel, qui est maintenant vide. Où est-elle passée ? Pourquoi personne ne s'en inquiète… ?
Le géant à crête, Puck, me demande si tout va bien. Ça me fait sortir de ma torpeur.
« Euh oui, oui ! Et au fait Santana, la fille qui était avec vous l'autre jour, elle n'est pas là ?
« On dirait, oui. » Me répond Mike, le regard dans le vide.
Puis il lance un regard furieux à la grande blonde qui m'avait parlé un peu plus tôt de son chat.
« Oh ! Quinn viens avec moi, je vais te faire visiter l'établissement ! Et au fait, mon nom à moi, c'est Brittany S. Pierce ! Enchantée !
La blonde dégage tellement de joie de vivre que mon morale va déjà un peu mieux, et je suis ravie que ce soit elle qui me fasse visiter le lycée.
Quelques heures plus tard, nous avons cours d'éducation Physique, direction le stade !
Mais bien entendu, je suis dispensée, à cause de mon problème de santé. Je m'assois donc dans les gradins à côté d'un élève dispensé lui aussi.
Je regarde avec un sourire envieux les élèves courir.
Il fut un temps où j'adorais l'E.P.S, et surtout où je pratiquais le cheerleading, dans mon ancien lycée ! Seulement ça, c'était avant toutes les emmerdes qui suivirent…
D'ailleurs il semblerait qu'il n'y ai pas de cheerleading dans ce lycée ! Pourquoi est-ce que ça ne m'étonne pas… ?
Je regarde mon voisin. Grand, blond, les cheveux plutôt longs, un air sympathique…
Il me regarde à son tour et se présente.
« Sam Evans.
« Enchantée. » Je lui lance un sourire sincère.
« On dirait que tu veux courir… ?
« Oui, j'adore ça… Mais je ne peux plus.
« Je vois, tu as déjà couru alors…
Une tristesse touchante se lit dans ses yeux.
« Tu… Tu as un problème au cœur c'est ça ? Mike m'en a parlé…
« Oui… Je ne sais pas ce que ça fait de courir… Pourtant, je voudrais courir… Courir de toutes mes forces… J'en crève d'envie…
« Peut-être… Peut-être qu'un jour tu le pourras ?
« Je ne sais pas…
Soudain une grimace de douleur vient déformer son visage.
« Excuses-moi. Je dois me rendre à l'infirmerie.
« T… Tout va bien ?
« Ne t'inquiètes pas pour moi, j'ai l'habitude. Rien de grave, rassures-toi !
Sur ces mots il quitte les gradins et me laisse seule.
Mes pensées dérivent vers Rachel… Pourquoi ne vient-elle pas au cours d'E.P.S ? Je l'ai cherché du regard partout mais ne l'ai pas trouvée…
Tina apparaît dans mon champ de vision.
« Salut Quinn ! Sam n'est pas là ?
« Oh euh il est parti à l'infirmerie, il se sentait mal…
« Je vois… » Je peux lire une réelle inquiétude dans ces yeux.
J'observe sa jambe droite. Elle porte un bandage.
« Je me suis tordue la cheville, hier… » M'explique-t-elle.
« Vous ne faites pas sport avec une autre classe ?
« Non... La classe 3 est différente. La 1 et la 2, la 4 et la 5 sont ensemble. Mais la classe 3...
« Excuses-moi Tina mais… Une question ne quitte pas mon esprit depuis tout à l'heure…
« Laquelle… ?
« Où est Rachel ?
Je la vois se crisper et une frayeur intense vient déformer ses traits. Elle me regarde effrayée.
Voyant qu'elle ne répond pas, je poursuis :
« Une fille qui s'appelle Rachel Berry. Brune, petite, plutôt mignonne, de longues jambes… ?
Elle me regarde toujours choquée; une expression de frayeur peinte sur le visage. Et lentement, elle hoche négativement la tête.
« Elle était là ce matin, au cours de Mr Schuester, et puis après, je ne l'ai plus revue… », je continue à lui expliquer.
Le ciel se fait de plus en plus sombre et nuageux. Quel temps de merde…
Je tourne la tête et aperçois au sommet du bâtiment C une petite brunette aux cheveux longs ! Rachel, je l'ai enfin retrouvée ! Je vais pouvoir lui demander la raison de son absence étrange…
Sans un mot je me dirige vers le bâtiment. Tina crie mon nom mais je ne me retourne pas. Je veux des réponses !
J'arrive sur le grand balcon du bâtiment et l'aperçois, les cheveux au vent, qui regarde au loin.
Je m'avance tout doucement et vois qu'elle tient dans les mains un carnet de dessin. Elle est en train de dessiner. Elle s'aperçois de ma présence mais continue à griffonner sur le carnet.
« Excuses-moi Rachel… Toi aussi tu es dispensée ? Tu… Tu as le droit d'être ici… ?
« Ça ne sert à rien de rester à l'écart… Mais toi, ça te va ?
« Euh… » Je ne sais pas quoi répondre. Je ne comprends même pas le sens de sa question.
Alors, je relance la conversation.
« Tu dessines… ? Moi aussi j'aime bien dessiner parfois… Mais ce que je préfère, c'est la photographie. Je peux voir ?
Entendant ces mots, elle cache son carnet de dessin derrière son dos.
« Euh… Non désolée… Enfin c'est juste du griffonnage.
«… Tu te souviens de moi… ? On s'est croisées dans l'ascenseur de l'hôpital. Tu allais à… La morgue…
Elle fait non, de la tête. Mais elle évite mon regard. Elle ment.
« Mais… Si… Tu allais au deuxième sous-sol… Je t'ai même demandé ton prénom…
Elle ferme les yeux un instant.
« Peut-être… C'est possible, oui. » Elle se mord la lèvre inférieure.
« Pour quoi faire ?
Pas de réponse.
« Tu m'as dit que tu devais aller chercher quelque chose, tu tenais par la main une poupée aux yeux bandés… C'est elle que tu es venue chercher… ?
Elle parait triste un instant, mais se ressaisis et dit plus fermement :
« Je n'aime pas vraiment les interrogatoires…
« Désolée… Je ne te force pas à répondre tu sais…
« Ce jour-là, il s'est passé quelque chose de triste… D'affreux. Tu es Quinn Fabray, c'est bien ça ?
« Oui…
« On ne t'a rien dit en classe, pas vrai ?
« Quoi donc… ?
Elle paraît hésitante, mais explique avec beaucoup de souffrance dans la voix :
« Ton nom… Apporte la mort Quinn. Mais pas qu'une simple mort une mort incompréhensible au sein de cet établissement… De toute manière, ce lycée est condamné… La classe 3 sera toujours affreusement proche de la mort. Pour toujours. C'est affreux, mais c'est comme ça…
« Proche de la mort… ? Comment ça ? Tu me fais peur là…
« Tu ne sais donc rien... Tu es dans l'ignorance totale ? Personne ne t'en a parlé ?
« Mais de quoi ?! Je suis censée savoir quoi ?!
« Tu le comprendras bien assez tôt. Il… Il ne faut plus que tu t'approches de moi Quinn… Et ne m'adresses plus la parole non plus. Il ne faut pas… Il ne faut pas faire ça. Il vaut mieux éviter. Oui, c'est la meilleure chose à faire d'après eux… Ecoutes-les d'accord ?
Elle me tourne le dos et fais demi-tour.
« Pourquoi je ne devrais plus t'approcher ? Tu n'as pas la peste que je sache… ! C'est complètement absurde ! Reviens s'il te plaît… ! Ecouter qui ?
Je suis en colère. Cette fille m'attire comme un aimant. Elle est si mystérieuse. Et pourtant elle me rejette… Si je comprends bien c'est pour mon bien… Mais bon sang, qu'est ce qui se passe… ? Pourquoi elle parle d'elle comme si c'était le diable ?
Et surtout j'ignore quelque chose… Quelque chose d'important que tout le monde s'obstine à laisser dans l'ombre… Pourquoi… ? Qu'est-ce que je dois savoir ?...
Elle s'éloigne et murmure :
« A la revoyure… Quinn.
Revieeeews s'il vous plaît : D ?
Vos avis ? Vous aimez bien ce genre d'histoire plutôt glauque (vous verrez dans les prochains chapitres) et à suspense ? Enfin ce n'est que le début là... !
Pour tous ceux qui suivent « Je suis une licorne » ne vous en faites pas, le chapitre est en cours d'écriture, je ne l'abandonne pas :o ! (Désolée pour l'attente qui est longue...)
C'est juste que j'ai voulu commencer cette histoire en priorité parce que ça faisait un moment que ça me trottait dans la tête ^^.
