Bonjour, bonjour ! Bienvenue dans mon univers :) enfin quand je dis "mon", ce n'est pas vraiment le cas. La plupart appartient à Antoine Fuqua et le reste (c'est à dire pas grand chose ^^) sort tout droit de mon esprit dérangé xD

J'espère que vous prendrez autant de plaisir à lire cette fanfiction que j'en ai eu à l'écrire ...


CHAPITRE 1 : LA MORT EST UN COMMENCEMENT

Je me trouvais dans une clairière magnifique entourée d'arbres qui balançaient leurs branches doucement au rythme du vent. Allongée dans l'herbe fraîche, un rayon de soleil passait à travers les petites feuilles pour venir réchauffer délicieusement mon visage. Je ressentais une présence à mes côtés. Une présence qui me rassurait, mais je ne pouvais voir qui c'était, comme si une main invisible maintenait ma tête tournée vers le ciel bleu.

- Tu es à moi, murmura-t-il au creux de mon oreille d'une voix rauque empreinte d'amour et de désir.

Je vis sa grande main burinée par le soleil et barrée d'une grande cicatrice blanche passer devant mon visage pour se poser délicatement sur ma joue et la caresser. Je poussai un soupir de contentement. Jamais je ne m'étais sentie aussi bien qu'en cet instant. Un tel état de paix et de béatitude que je ne pouvais vivre que dans mes rêves. Et comme pour me prouver que j'avais toujours raison, mon réveil se mit à sonner cruellement.

- Et merde ! Grognai-je en enfonçant la tête dans mon oreiller.

Les derniers souvenirs de mon rêve s'estompèrent doucement et je fus bien obligée de me résoudre à quitter mon lit douillet. J'enfilai mon peignoir en soie et descendit mollement les marches menant à la cuisine. Comme tous les matins Mary notre employée de maison m'avait préparé mon petit-déjeuner. Une tasse de café au lait fumante m'attendait avec des croissants tout chauds sur l'immense table de la cuisine. Et comme tous les matins, je me retrouvais seule sur cette immense table qui ne servait à rien. Mon père était parti au travail depuis déjà quelques heures et ma mère devait être en train de s'adonner à son activité du jour qui était au choix : spa, shopping, tennis, manucure ou équitation.

- Comment allez-vous, mademoiselle ?

- Je vous ai déjà dit cent fois de m'appeler Lili, grimaçai-je. Mais je vais bien et vous ?

- Oh comme un lundi, sourit-elle avant de se remettre à briquer le plan de travail déjà parfaitement propre.

Et il ne risquait pas d'être sale vu qu'à part elle et moi personne ne mettait jamais les pieds dans cette pièce. Pourquoi se faire chier à cuisiner alors qu'on avait les moyens de se faire livrer à domicile par les plus grands restaurants de la ville ? Bon ça c'était la vision de mes parents, car cuisiner était l'une des rares activités que j'aimais vraiment et j'étais plutôt douée pour ça. Enfin je pense, car mes parents n'avaient jamais daigné goûter à un de mes plats, trop occupés soi-disant.

- Vous avez cours aujourd'hui ? Me demanda Mary en me faisant sursauter.

- Oui, je vais aller me préparer.

Je garais la Mustang de collection que mon père m'avait offerte pour mes 16 ans à la place qui m'était réservée sur le parking du campus. Une place à quelques milliers de dollars par an et qui ne servait absolument à rien vu qu'il y avait toujours des places libres sur le parking. Avec la crise, de moins en moins de jeunes avaient les moyens de s'acheter une voiture, payer l'essence et tous les frais que ça engendrait. Je n'avais jamais eu de problèmes financiers évidemment, cependant j'aurai très bien pu me passer de cette voiture pour une autre un peu moins tape-à-l'œil, mais j'avais une réputation à tenir. C'était stupide, mais ça marchait comme ça pour moi depuis toujours et lorsque je demandais à mon père s'il était possible d'éviter ça, il me répondait constamment « Plus on est garés près de l'entrée, plus le rang social est élevé » et dès l'école primaire il avait mis ses paroles à l'œuvre.

Au collège, mon chauffeur me déposait juste devant l'entrée qui était habituellement réservée aux bus scolaires, mais mon père et ses amis hauts placés avaient réussi à arranger ça pour moi. Le moins que l'on puisse dire c'est que je ne passais pas inaperçue et que mes parents avaient tout fait pour que mes petits camarades soient tous au courant de mon rang social, le pire c'est que ça marchait très bien. Je faisais partie de ces filles qu'on disait « populaires », traduction : la plupart des mecs voulaient coucher avec moi pour pouvoir raconter les détails à tout le monde, la moitié des filles me détestait et me jalousait tandis que la deuxième partie voulait devenir mon amie. Bien que le mot « ami » soit trop fort, j'étais constamment entourée d'une ribambelle de ce qu'à une autre époque on aurait pu appeler des « courtisans ». Ce n'était qu'une bande des lèches-culs qui se prétendaient mes amis, mais qui ne s'intéressaient en réalité qu'à mon argent ou à mes connaissances illustres qui pourraient leur être utiles dans le futur. Le problème pour eux, c'est que l'argent que j'avais (et Dieu sait que j'en avais plus que ce qu'il ne m'en fallait) je ne le dépensais que pour moi. Et pour ce qui était de mes connaissances, ils ne les rencontreraient jamais. Je n'avais invité personne chez moi jusqu'à aujourd'hui et ça n'était pas prêt de changer. Quel intérêt ? Je n'avais rien à leur dire en face à face.

La vérité, c'est que j'avais tout ce dont peut rêver quelqu'un. Tout le côté matériel du moins, car pour le reste ma vie était vraiment vide. C'était dur de penser que je n'avais aucun ami, que je n'avais ressenti d'amour pour aucun de mes ex et que même mes parents ne semblaient pas m'avoir voulue. J'avais parfois l'impression de n'être qu'un trophée qu'ils exhibaient lors de leurs soirées chics où je passais le temps à m'empiffrer en buvant des litres de champagne haut de gamme. Les seuls moments où je me sentais en paix, c'était lorsque je lisais. Je m'évadais dans des mondes peuplés de fées, de dragons et de chevaliers. Des mondes où seuls le courage, le bien et l'amour comptaient. Complètement immature, mais c'est pour ça que j'avais choisi de faire des études littéraires. Je m'étais maintenant spécialisée dans la littérature médiévale, la période la plus intéressante pour moi, étant une grande admiratrice des poèmes courtois et du cycle arthurien.

J'allais justement rejoindre le cours de mon professeur préféré quand je me rendis compte que j'avais oublié mon bouquin dans la voiture. Ni une, ni deux je me mis à courir vers le parking, bousculant quelques étudiants au passage sans prendre le temps d'écouter leurs protestations ni même de m'excuser. Tellement pressée, je ne vis pas non plus la voiture qui s'engageait à toute allure en face de moi et le temps que je la voie il était trop tard. Ce fut un de ces moments de grâce, un de ces moments où on a l'impression que tout se passe au ralenti, que rien n'est réel. Je ne ressentis pas le choc, pas même lorsque je retombais brutalement sur le sol dans un bruit sourd. Je ne pouvais pas bouger, ma respiration complètement coupée mais toujours sans aucune forme de douleur. Tout ce que j'entendais c'était des cris et des voix paniquées autour de moi alors que ma vue se brouillait, puis cette voix rauque qui me revint comme un échos avant que je ne perde connaissance :

- Tu es à moi.

Il y eut un moment de flottement où je n'avais plus conscience de rien, ni vivante ni morte, puis au bout d'un certain temps je me réveillai. Même si le mot « réveiller » n'était pas vraiment le plus approprié. J'entendais toujours des voix autour de moi, différentes cette fois, plus calmes. Et comme dans un rêve je me mis à flotter dans la pièce, mon âme quittant mon corps abîmé, je me trouvais à coté de moi. Tout paraissait tellement irréel et pourtant je n'étais pas morte. Je voyais des médecins et des infirmières pressés autour de moi alors que j'étais reliée à toutes sortes de machines. L'un des chirurgiens s'exclama :

- Elle a la rate complètement bousillée. Le foie ne marche plus et elle fait une hémorragie.

Une des infirmières lui jeta un regard affolé me faisant comprendre qu'il n'y avait que peu de chances que je m'en sorte. Non ! Je ne pouvais pas mourir, pas comme ça ! Je n'avais même pas eu le temps de vivre vraiment, je ne m'étais pas mariée, je n'avais pas eu les cinq enfants que je voulais. En vingt-deux ans d'existence, je n'avais absolument rien vécu. Du moins rien d'important. Rien qui fasse que les gens mettent du temps à m'oublier. J'imaginais d'ici mon enterrement... uniquement mes parents et leurs connaissances. Peut-être mes soit-disant amis viendraient-ils dans l'espoir d'avoir quelques chose en retour ou ne serait-ce que pour boire un coup gratuitement après la cérémonie. Rien ni personne. Je ne manquerai à personne. Les larmes me brûlèrent les yeux et se mirent à couler d'elles-mêmes alors que je voyais les médecins s'acharner. Le bruit assourdissant d'une machine leur fit comprendre que mon cœur s'était arrêté, me coupant la respiration par la même occasion. Comment pouvais-je respirer alors que j'étais morte ?

Un jeune chirurgien tenta de me ranimer pendant plusieurs minutes et un autre vint poser sa main sur son épaule, lui intimant d'arrêter.

- Heure du décès : 10h47, souffla-t-il.

Le destin avait un drôle de sens de l'humour. J'étais née il y a vingt-deux ans jour pour jour à 10h47. La boucle était bouclée en un sens. Je vis les chirurgiens sortir du bloc opératoire l'un après l'autre, me laissant seule et hébétée avec moi-même. Ma cage thoracique était toujours ouverte, tenue par des sortes de pinces et je regardais ce spectacle sans le voir vraiment. Comment pouvais-je croire que ce tas de chairs sanguinolentes c'était moi ? Ou du moins que ça l'avait été un jour... Je restai là un long moment, les larmes coulant toujours sans que je puisse les retenir. Je me passais en revue tout ce que j'avais fait, tout ce que je n'avais pas fait et ce que je ne ferais jamais. Mais une main sur mon bras m'interrompit dans un sursaut et je me tournai vivement. Une lumière aveuglante me faisait face et je dus fermer les yeux en me détournant. C'est là que je le vis. À coté de mon corps sans vie, un homme se tenait nous regardant tour à tour avec un léger sourire. Il était grand et maigre, le visage émacié de quelqu'un qui ne mangeait pas à sa faim. Avec ses cheveux long et sa barbe, il avait l'air d'un clochard. Vraiment pas l''image que je me faisais d'un ange.

- Qui êtes-vous ?

- Ton temps dans cette vie est révolu, mon enfant, dit-il comme si je n'avais pas parlé.

- Vous êtes Dieu ?

- Dieu ? Quel Dieu ? Demanda-t-il, apparemment amusé.

- Je... je ne sais pas.

- Mon enfant, ton destin est entre tes mains à présent. Tu as un choix à faire, tu peux continuer ton chemin vers la lumière et aller dans l'autre monde (il me montra d'un geste la droite où se trouvait la lumière aveuglante) ou alors tu peux continuer dans une autre vie (il pointa sa gauche où se tenait une sorte brume sombre et menaçante). Celle où tu as ta place.

- Mais qu'est-ce que vous racontez ?

- Chaque personne qui vient sur cette terre a une tache propre à effectuer. Ton chemin est déjà tout tracé, mais c'est à toi de choisir vers quelle voie tu décides de te tourner.

- Vous voulez dire que je peux choisir la vie... ou bien la mort ? Et si je vais à gauche que va-t-il m'arriver ? Je vais récupérer mon corps et vivre de nouveau ? Tous les médecins sont partis, comment...

- Mon enfant, me coupa-t-il. Si tu choisis cette voie, le lieu et l'époque dans lesquels tu atterriras n'auront rien à voir avec tout ce que tu as connu jusqu'à aujourd'hui. Ce que je t'offre, c'est une nouvelle vie. Une vie ou tu auras une tache importante à accomplir. Une vie faite de dangers et de douleur. De sacrifices et de morts. Mais surtout une vie d'amour et de courage. Tu vivras des chose que jamais tu n'aurais osé imaginer vivre, des sensations et des sentiments que jamais tu n'aurais pu ressentir dans cette vie.

- Une tache... mais quelle sera ma mission ?

- Ils viendront à toi sans que tu n'aies à les chercher, n'aie crainte.

- J'ai peur pourtant...

- Et c'est une réaction normale... mais tu ne seras pas seule. Je t'aiderais quand le moment sera venu. Et je ne serais jamais bien loin de toi, fais moi confiance.

- Pourquoi moi ?

- Pourquoi pas toi ? C'est tombé sur toi, comme ça aurait pu tomber sur n'importe qui. C'est le destin qui t'a conduit jusqu'ici.

- Le destin ? Ricanai -je. Quel destin fabuleux ! Mourir alors que je n'ai même pas commencé à vivre.

- La mort n'est pas une fin et surtout en ce qui te concerne. C'est le début de ta vie. Ta vraie vie.

Je me tus un moment, réfléchissant à ses paroles. Je n'avais pas envie de mourir, c'était évident mais avais-je vraiment envie d'emprunter le chemin le plus dangereux au lieu de continuer vers le... paradis ou je ne sais quoi ?

- Comment vous appelez-vous ?

- On me donne bien des noms. Myrddin, Merzhin... mais tu peux m'appeler Merlin.

- Merlin ? Vous voulez dire comme Merlin l'enchanteur ?

- Enchanteur ? Sourit-il. Oui si tu veux, bien que d'habitude on dise de moi que je suis un sorcier ou un démon.

Je lui rendis son sourire. Depuis qu'il était arrivé je me rendis compte que le chagrin et la douleur de ma mort m'avaient quittés. Sa présence m'apaisait, comme si je le connaissais depuis toujours.

- Je vais y aller à présent. La décision finale te revient, je te laisse le temps de réfléchir.

- Attendez !

Mais avant que j'aie fini de prononcer mon mot il avait disparu dans la brume, me laissant seule à nouveau. Je jetais un regard sur mon corps sans vie. Une infirmière était en train de débrancher toutes les machines et de retirer les cathéters de mes bras qui n'étaient plus blancs à présent mais presque gris. Mon visage était en sang mais j'avais l'air si heureuse, si calme que c'en était presque indécent. Jamais je n'avais vu une telle expression sur mon visage et il avait fallu que je meure pour être enfin en paix.

Ce Merlin – si tant est que ce soit vraiment lui et pas une image tout droit sortie de mon imagination et de ma peur de mourir – m'avait offert une deuxième vie. Une seconde chance en quelque sorte, une chance de profiter de tout et de ne plus être la gamine pourrie gâtée que j'avais toujours été. Une chance d'arrêter de me préoccuper du regard que les autres portaient sur moi et d'être réellement moi-même. Une chance d'avoir de vrais amis qui ne soient pas intéressés et de pouvoir faire confiance à quelqu'un pour la première fois de ma vie. Toutefois, les conditions me faisaient un peu peur. Une vie faite de sacrifices et de morts ? Je n'étais pas sure d'être très courageuse, je n'avais jamais eu besoin de recourir à cette vertu jusqu'à aujourd'hui. Je n'étais pas sure non plus d'être à la hauteur de cette mission qui me serait confiée, quelle qu'elle soit et quel que soit le chemin qui était soi-disant tracé d'avance pour moi. D'ailleurs je n'avais même jamais cru au destin, du moins pas réellement. Nos actes faisaient de nous ce que nous étions et pas un quelconque Dieu, destinée ou je ne sais quoi. Et pourtant, malgré tout ça, quelque chose me poussait plus que tout à avancer vers cette ombre au lieu d'aller vers la douce chaleur rassurante de la lumière blanche où m'attendait la paix éternelle.

Pour la première fois je décidai d'écouter mon instinct et choisis d'aller vers ce destin inconnu avec certes un peu d'appréhension mais surtout de l'excitation. Je jetais un dernier regard à mon visage et dit au revoir à mon ancienne vie tout en avançant résolument.


Voilou, premier chapitre de ma premiere fic xD Bon je sais, il ne se passe pas grand chose mais on va dire que c'est normal pour un début. Si vous avez des critiques n'hésitez pas ! (des félicitations j'accpete aussi ^^)

A bientôt pour un nouveau chapitre !