Parce que dans mon headcanon, le Coliver a plein de temps à consacrer à leurs passes-temps. Y a pas du tout de pression dans leurs vies, trop pas.
Du coup ça se placerait fin saison 1 mais c'est un peu hors du canon, m'voyez.
En trois jours, Connor avait passé chaque seconde libre à initier Oliver à ce qui était bien plus qu'un fétiche -c'était un passe-temps à part entière. Dans ces longs discours, Oliver y avait appris bien plus que les règles élémentaires -sûr, sain, consentant- et le fait qu'il pouvait arrêter n'importe quand-Connor le répétait suffisamment. Parmi toutes ces indications et précautions, Oliver apprenait combien Connor appréciait vraiment cela, certains points plus que d'autre, combien ça lui manquait, mais aussi combien cela lui avait pesé, presqu'autant que son homosexualité. Sans s'en rendre compte, Connor se perdait en allusions à tel connard qui l'avait insulté de malade, à tel autre bâtard qui avait voulu l'enfermer -on ne se demandait plus d'où lui venait son problème avec l'engagement. Il évoquait aussi d'autres histoires, où il avait manqué de peu l'hôpital pour un nœud trop serré, où il avait surestimé ses propres limites, donné sa confiance aveuglément. En dévoilant tout cela, Connor ne voulait pas effrayer Oliver, mais le rendre bien conscient des risques. Il n'oubliait pas non plus de discuter de ce qui lui plaisait dans tout ça, de l'effet libérateur que cela avait, même pour un sub, et alors Oliver se confiait aussi. Sur ce qu'il en pensait, sur ce qu'il savait un peu, sur ce à quoi il avait été confronté. Il lui racontait comment il s'était un jour attaché les chevilles, se croyant seul, mais sa mère était rentrée dans sa chambre et la situation avait été très, très embarrassante. Il n'était pas sûr que cela lui plairait vraiment. Connor ne lui mettait aucune pression parce qu'au moins, Oliver l'écoutait, s'intéressait, et surtout, ne le jugeait pas.
Puis Connor arriva à la fin de tout ce qu'il avait à dire. Alors il débarqua dans le salon, feuille et crayon en main et les fit s'installer.
« C'est là qu'on signe un contrat, c'est ça ? »
Connor vira au rouge et Oliver se mit à rire.
« Je rigole, c'est bon. J'ai bien compris que ce n'était pas 50 nuances. C'est pour quoi ? »
Forcément, Connor fit durer le suspens et s'humecta les lèvres avant de répondre en essayant de rendre sa déclaration la plus sensationnelle possible.
« Pour préparer notre première séance. »
En soit, ce n'était pas très sensationnel. Oliver voulait préciser qu'il était inutile d'hausser les sourcils comme si c'était la chose la plus séduisante au monde, mais il devait admettre apprécier ce genre de grimace qui, bien faites, lui chamboulait l'estomac. Ils reprirent leur sérieux et Connor commença à lui exposer ses idées. Il était hors de question de partir sur le scénario qu'il avait d'abord préparé ; en y repensant, Connor le trouvait même trop ambitieux à effectuer avec un nouveau partenaire -expérimenté ou non. Oliver écoutait silencieusement. Connor envisageait de lui attacher les poignets, et de se contenter de ça pour le moment concernant le bondage. Ce qu'il proposait surtout, c'était du role-play.
« Et par role-play, je ne parle pas de ce truc barbant de patron-secrétaire., ajouta-t-il.
Cela fit rire Oliver qui pinça ses lèvres entre-elles pour conserver son sérieux. Ce que Connor comprit autrement.
-Sauf si... c'est ton truc... bien sûr... »
Oliver fit non de la tête et incita Connor à continuer. Aussitôt relancé, le jeune homme commença à développer ce qu'il avait en tête. C'était presque aussi cliché que le coup du patron et de la secrétaire, mais la façon dont Connor le présentait rendait la chose unique. Dans sa vision, ils seraient deux militaires combattant dans la même guerre, ils se seraient entraînés un temps ensemble, se zieutant mutuellement jusqu'à ce qu'ils cèdent. Il serait son capitaine et Oliver un sous-lieutenant.
« Eh !, protesta Oliver, tirant Connor hors de se rêverie.
-Quoi ?
-... rien, continue. »
Si au début Oliver avait été offusqué et s'attendait à un plus haut grade, il revint rapidement sur sa position. Au fond, ça rejoignait sa situation réelle, et ce ne serait pas trop mal pour débuter dans ce jeu. Et puis, aussi, il devait admettre qu'il aimait l'idée. Connor était reparti dans sa description, parlant de leur dernière nuit avant une grande bataille, de deux amants ne sachant pas s'ils s'en sortiraient. Quand il mentionna les costumes qui seront parfaits, Oliver l'arrêta encore une fois.
« D'où tu sors ces costumes ? »
Étrangement, Connor se mit à rougir, plus encore que lorsqu'Oliver avait appris pour ses passions peu conventionnelles.
« Je... je les ai fait. »
Oh. Et Connor changea de sujet. Mais Oliver n'écoutait plus vraiment, se demandant si tous les autres tenues qu'il avait vues étaient l'oeuvre de Connor, elles aussi. C'était certainement le cas, et il était réellement impressionné. En trois jours, il avait découvert bien des secrets, et pourtant, il lui semblait que Connor en avait pleins d'autres en réserve. De son côté, celui-ci s'emballait. Un peu trop. Il avait quitté le canapé et marchait en gesticulant de manière théâtrale, comme s'il était prêt à créer la scène entièrement, tout de suite, tout seul. Il en venait à évoquer comme cette situation permettait de jouer sur le côté dominant/dominé sans non plus aller trop loin quand il s'arrêta.
« Enfin... tu vois le tableau. »
Oui, il voyait. Un peu trop, peut-être. Il n'y avait pas doutes : Connor Walsh savait convaincre.
« J'ai du travail mais... demain ?
-Demain, confirma simplement Oliver. »
Il était certain qu'ils allaient tous les deux mourir d'impatience.
