Yo ! Après un passage très rapide dans le fandom pour un simple OS, me voilà dans la coure des grands pour une fanfic à chapitres. Certains sont déjà écrits en entiers, d'autres en brouillons et l'ensemble du texte est globalement pensé.
Brefouille, "La vie parmi d'autres" c'est quoi ? C'est un UA avec de la romance, des tranches de vie et de l'humour noir et du cynisme à profusion. J'y peux rien, c'est mon dada. J'ai écrit dans un style... particulier ? bizarre ? Bref pas tout à fait habituel. Alors après moulte hésitations, je profite du courage que me donne cette heure avancée de la nuit (2h du mat' quand j'écris ces mots) pour poster mon premier chapitre.
M'enfin, je serais bien contente si ça peut plaire, et laissez une review c'est toujours cool ! Bonne lecture !
Ha oui et le rating c'est parce que, comme dans la vraie vie, j'ai écrit plein de gros mots. Ouais désolée, je passe mon temps à jurer comme un charretier.
Un tapotement régulier se fait entendre. Non, on recommence, le bruit d'un ongle manucuré à la perfection, transformant ainsi la simple kératine recouvrant l'extrémité de nos doigts en une potentielle arme, taillée comme une longue pointe et recouverte de vernis. Vernie rouge, Dior modèle « rouge en diable » numéro 851, une édition limitée. Un ongle donc disions-nous, tapotant au rythme parfaitement mesuré et aussi régulier qu'un métronome à la vitesse exacte de 0,325 seconde entre deux rencontres avec la table. Aucun moyen de savoir si précisément la régularité du bruit me direz-vous ? Loki vous répond d'aller vous faire foutre. Il fait des études littéraires bordel, qu'on ne lui parle pas de maths, probabilité, physique quantique ou que sais-je encore (on raconte qu'un jour il aurait jeté un œil sur les cours de cette physique impossible, il en aurait eu des sueurs froides et aurait travaillé avec d'autant plus d'acharnement sur son mémoire sur la représentation du peuple dans le théâtre du XXe siècle. Sa meilleure note à ce jour). Toujours est-il que ce doigt, laissant un battement de 0,325 secondes entre deux impactes, qui frappe depuis deux heures sur cette table d'amphi lui donne envie de sortir un couteau, trancher l'appendice démoniaque dans un rire dément et le faire avaler à sa propriétaire.
Seul l'identité de cette dite propriétaire empêche Loki de commettre son rêve le plus fou lorsqu'un énième souffle énervé sort de la bouche de sa voisine. Rouge à lèvre Channel, le modèle Dimitri que Natasha n'apprécie pas. Selon elle, il ne va pas bien avec ses cheveux de feu. Peut-être, mais putain ça reste du Dior et un cadeau, alors on ferma sa gueule et on s'en accommode.
-Bordel Natasha, arrête ce bruit, je vais vraiment finir par t'arracher l'ongle.
Un petit regard d'excuse, une petite moue qu'elle sait adorable. Alors Loki souffle de résignation et détourne le regard de ce doigt provenant du tréfond des enfers qui reprend sa course endiablée. Bordel, elle sait toujours comment obtenir ce qu'elle veut de lui. Ça en serait presque pathétique.
-Putain, pourquoi ils sont aussi longs à nous filer nos notes ? On est là depuis presque deux heures, pourquoi attendre alors ? Ils se branlent avec les copies ou quoi ?
Pas presque deux heures. Non. Loki peut même dire que cela fait deux heures, quatorze minutes et trente-six secondes qu'ils sont tous les deux, le cul vissé sur un siège en bois inconfortable et faisant tout sauf écouter le cours déblatéré par un prof qui a perdu toute foi en ses élèves depuis décemment bien trop longtemps pour un professeur. Natasha tape sur la table rendant fou Loki un peu plus à chaque instant, certains dorment et récupèrent de cette fin d'année bien trop stressante, d'autres sont encore shootés au café et semblent perdus dans un milieu où tout va trop vite.
La porte d'amphi s'ouvre en grand et claque. Tout le monde retient sa respiration. Ceux qui étaient endormis sont réveillés par leur voisin dans un sursaut si violent que l'un semble s'étouffer avec un chewing-gum. Il tousse, tousse, puis ça s'arrête. A-t-il passé l'arme à gauche ? Aucune idée, et franchement même le voisin n'en a rien à faire de lui, pote d'enfance depuis presque vingt ans pourtant.
-Ça y est, reprend l'étudiant arrivé aux cheveux en désordres (et aux cernes si marqués que Loki culpabiliserait presque et se met à douter a-t-il assez bossé ?) Les notes sont accrochées.
Et voilà, la fin du monde arrive. Les griffes de Natasha sont des plus utiles, les drogués du café ont eu une réaction plus vive que les endormis mais la caféine les fait trembler et ils sont peu stables. Faciles à faire dégager de son chemin.
-Vous savez que les notes ne vont pas disparaître tout de suite ? demande d'une voix lasse le professeur lorsqu'un cri d'un élève tombé dans l'escalier retentit.
-Ptete Monsieur, mais bordel on a une super excuse pour se barrer de votre cours sans se justifier !
Darcy ne se tourne pas vers le vieux prof soupirant lorsqu'elle prononce ses mots. Elle enjambe l'imprudent qui est tombé. Ah. Elle lui a peut-être marché sur la main. Qu'importe, elle voit à sa droite Loki et Natasha qui créent un passage grâce à la rouquine. Grâce aux griffes de cette dernière plus précisément.
-He bah, elle a fait sa manicure avec quoi ?
- Je crois qu'elle y a passé toute la nuit, je pense qu'il y a tellement de couches de vernis que la peau ne doit pas protéger de grand-chose.
-Y a pas à dire, la Natasha c'est une sacrée femme.
Loki sourit. Darcy a foutrement raison, leur Natasha c'est pas n'importe quelle nana du coin. Ses Louboutin taille 39 pour 20 cm de talon qui claquent sur le sol à un rythme bien plus soutenu que lui aves Doc Martens vert-bouteilles le montrent bien.
Darcy éclate de rire. Pas un rire doux. Non plutôt celui qui fait crisser des oreilles comme une craie sur un tableau. Bordel, Loki n'a jamais compris la présence de ces tableaux dans ses cours. Ces salles n'auraient jamais dû voir ne serait-ce que la poussière de ces bâtonnets crayeux et pourtant toute la promo a le droit de se crader et de puer cette merde au moins trois fois par semaine. Ces machins-là sont ignobles.
Une glissade rattrapée in extrêmise de Loki plus tard, et un franc roulé boulé de Darcy qui a fini son chemin dans une salle dont la porte était entrouverte, et tout le monde est arrivé. Enfin, tout le monde sauf Darcy. Peut-être qu'après tout, la salle n'était pas vide. Ou bien la chute a été plus violente que prévu. Loki ira vérifier. Après les résultats. Soyons réaliste, seul peut-être Natasha pourrait l'arrêter dans sa course. Pas de risque ici, c'est elle la première arrivée devant le tableau d'affichage.
Les poumons de Loki crient au désespoir. Enfin ça ne peut pas parler, c'est un organe. Mais vous avez l'idée quoi. Il se plie en deux comme dans les films, comme si ça pouvait aider à retrouver son souffle. Connerie. Ça fait juste tomber ses cheveux devant la tronche et lui permet de les bouffer à moitié par la même occasion. Et comme dans les films aussi, une jolie nana saute dans les bras du beau jeune homme. Dans la réalité la fille a une poigne d'ours et le beau gosse a encore la gorge en feu de ce sport non prévu et bien trop intensif pour un étudiant se battant pour échapper à toute pratique sportive depuis qu'il peut éviter les cours de sport. Merde, fichue fainéantise.
-Je l'ai eu !
La voix suraiguë qui semble presque vouloir attaquer l'ouïe de Loki, est à ce moment un bruit bien agréable. Le cliché cinéma est encore d'actualité lorsque Loki récupère enfin son souffle, raffermit sa prise et fait tournoyer Natasha. Les clichés, c'est si beau.
Comme promis, je n'ai pas regardé pour toi, elle dit. Il la remercie.
Alors ils y vont ensembles. Main dans la main, et finalement le vieux prof a raison, les résultats n'ont pas disparu malgré ceux qui fêtent et ceux qui dépriment face au verdict final.
Et là. Le cinéma s'arrête. Les yeux se posent sur le nom, Loki Laufeyson, refusé.
Deuxième fin du monde. À petite échelle peut-être. Pour Loki, c'est la même chose, voir pire. L'esprit se vide. Comme quand on lit quelque chose qu'on ne comprend pas. Tu vois exactement de quoi je parle. Le cerveau fait un arrêt sur image, demande de l'aide à l'esprit de réflexion qui tire le drapeau blanc et tout se met en mode gestion de crise d'un coup. Et voilà comment on se retrouve devant une feuille qui te dit « c'est gentil, tu t'es cassé le cul, mais bon y'a des meilleurs que toi, allez sans rancune ! ». Mais bon la rancune est bien là, la haine, la tristesse aussi.
C'est ce qui te fait exploser. Chez lui, c'est au sens littéral. Ça gueule, tape dans un mur, court, puis finit par chialer contre un arbre une fois que le corps te dit que trop de sport d'un coup c'est franchement une mauvaise idée. Ça file la gerbe. Gerber un peu fait du bien, ça fatigue, ça t'oblige à arrêter tes merdes sportives et te fait réfléchir. On finit par comprendre l'ampleur de l'échec. Celui non prévu. Celui où on s'était dit « j'ai bossé, pas de raison que ça ne réussisse pas ». Mais voilà, les règles ne sont pas aussi simples. L'apprendre est tout aussi difficile et douloureux.
Une main froide qui tombe sur son épaule. Une voix douce qui murmure des mots de réconforts qui lui paraissent alors aussi stupides que vides de sens. Mais il se complet dedans. Elle a réussi, on entend encore la joie dans sa voix malgré qu'elle l'ait atténuée. Cela s'entend quand même. Loki a envie de l'envoyer se faire foutre. Mais c'est Natasha, et il s'est déjà rendu ridicule (qui se rend malade pour des résultats ? Après tout, ils ne font que décider du choix de sa filière, de son futur. Tellement de bruits pour pas grand-chose) et rester seul lui semble pire que tout.
Alors le voilà, à écouter de façon hypocrite des mots de réconforts qui ne cachent pas toujours correctement la joie de Natasha d'avoir réussi. Il lui en veut, et se sent d'un égoïsme sans nom pour cela. Mais là, il s'en fout. Tout ce qui l'importe c'est ces longs bras fins qui l'entourent et le serrent. Ces doigts fins qui font de lents mouvements circulaires dans son dos, avec au bout les longs ongles vernis de « rouge en diable ». Ce ne sont plus des griffes de prédateurs, ils deviennent des protections, des « vous, bandes de cons qui ralentissez et vous moquez, dégagez avant que je ne m'énerve ». Alors malgré tout, Loki se sent bien dans les bras de sa Natasha. Car elle est une sacrée femme.
-On va se retrouver ensemble mon chou !
Ce sont les premiers mots d'une Darcy qui boite en approchant d'eux deux enlacés. Peut-être que la rencontre avec le sol a été assez violente. En tout cas elle a un putain de bleu sur le front. Loki le lui fait remarquer. Elle répond qu'il a une sale gueule et les yeux rouges d'un shooté. Bonne réponse, tout le monde ferme sa gueule maintenant alors.
-T'inquiète on va bien se marrer en littérature contemporaine.
Loki a des doutes. Ça se voit sur son visage. Ça le gueule même à toute personne passant dans un cercle de dix mètres autour de lui (nos meilleurs chercheurs étaient sur les lieux et ont pu vérifier auprès des étudiants à l'entour, le verdict : 10,34 m autour de lui. On arrondit à 10 m, c'est plus vendeur). Il s'en branle de bien se « marrer en littérature contemporaine », il avait tout fait pour que son mémoire de fin d'année lui permette d'aller en section littérature scandinave, alors il se fout comme de sa première chemise de sa future section. Mais bordel, ce qu'il entend de Darcy rend bien trop tangible ce qu'il va se passer après son échec. Car rien ne s'arrête après un échec. Non au contraire, on enfonce son nez dans la merde et on se retrouve à faire quelque chose qui nous dit tous les jours « ha ha, tu vois, t'es là parce que tu as échoué, bosse bien mon chou ! ».
-Je veux aller boire un verre.
La voix de Loki n'est pas comme dans les films. Déjà parce que dans un film les gars ne pleurent pas comme ça (ce sont des hommes, des vrais !) et qu'il a le nez bouché, qu'il renifle et que c'est dégueulasse. Cette fois-ci, même Darcy ne fait pas de remarque. Enfin si, elle approuve son choix. Elle aussi a échoué après tout. Son premier choix était littérature antique. Mais elle ne réagit pas en grande effusion de larme. Personne ne lui fait remarquer qu'elle a mis une demie heure à récupérer de sa chute ni qu'elle a les yeux aussi défoncés que Loki.
Alors bras-dessus, bras-dessous, Loki et Darcy vont jeter leur fiel dans un bar. Puis dans un autre. Ils enchaînent, personne n'a fait le compte. Natasha s'est arrêtée au troisième. Après tout, elle avait une victoire à fêter avec son chéri (celui à l'origine du rouge à lèvre Dimitri, la raison de pourquoi elle le porte aujourd'hui pour lui porter chance même si elle refuse de l'avouer et que son copain est toujours heureux quand il voit sa si jolie copine avec son cadeau Dior. Après tout il a économisé comme pas possible pour son cadeau). Alors ils se sont retrouvés à deux. Les deux perdants.
La soirée a donc fini comme il le fallait pour les deux ratés. Des gueulantes, des pleurs sur les épaules de chacun, et des verres toujours plus chargés. Deux échoués qui arrivent à rentrer comme ils le peuvent, par miracle. Loki a été malade sur le chemin. C'est au tour de Darcy lorsqu'ils arrivent chez elle. Et c'est au petit matin avec une haleine de chacal qu'ils s'endorment dans les bras l'un de l'autre. Car même s'il connaît moins bien Darcy que sa Natasha, une soirée sous le signe de l'alcool avec quelqu'un, ça rapproche forcément.
-Bordel, Loki on a cours, bouge ton joli cul !
C'est Darcy qui arrive enfin à entendre le réveil qui sonnait depuis une demie heure. C'est elle aussi qui se lève d'un saut de son lit dans un optimisme aussitôt arrêté lorsqu'elle sent la nausée puissante lui arriver au bord des lèvres qui la pousse à courir vers ses toilettes. Cette fois-ci elle négocie correctement son dérapage et ne s'étale pas part terre avant d'atteindre la cuvette salvatrice.
Loki ne fait pas la même connerie. Il attend patiemment que son regard arrive à se fixer sur le mur craquelé au-dessus de lui. Des fissures qui, comme dans de nombreuses chambres étudiantes bon marchés, viennent des fuites d'eau, du manque d'entretien de proprios qui sont prompts à échanger avec leurs locataires uniquement quand il y a un retard de payement de trois jours.
Peut-être que Loki n'a pas réussi à garder les yeux ouverts correctement sur le plafond. Car lorsqu'il parvient enfin à fixer la porte de la salle de bain, Darcy est déjà propre, habillée et avec son visage blafard qui permet de savoir qu'hier soir n'était pas de tout repos, ni bon pour son foie. Loki, lui, n'a pas de fringues propres avec lui. Alors de l'eau froide passé rapidement sur lui, un doigt tartiné de dentifrice pour tenter de faire disparaître le goût dégueulasse encore présent dans sa bouche sont les seules choses qu'il peut faire pour reprendre allure humaine avant de partir pour la fac.
Ce n'est pas vraiment une franche réussite. Une défaite complète même d'après le commentaire de Natasha. Il lui pique ses lunettes de soleil. Des Dolce Gabbana, trop grandes pour elle, et tout juste faites pour le visage fin de Loki. Elles lui bouffent une bonne partie du visage, cachent ses yeux de drogués comme les a si gentiment appelés Darcy, et lui donnent une classe pas possible aussi. Ses Doc Martens vert bouteille qui remontent sur un slim noir et une chemise noire qui ne font que ressortir son teint blanc. Blafard en ce matin de lendemain de cuite. Darcy hurle au scandale, ce connard a tout de même la classe, c'est tout à fait injuste pour elle qui a eu le temps de se changer mais qui ressemble à une zonarde.
En revanche le monde est juste devant la gueule de bois lancinante qu'ils se trimbalent tous les deux. C'est peut-être une bonne chose pour les premiers cours de cette filière qu'aucun d'eux ne voulaient suivre. Devoir se battre pour garder les yeux ouverts permet de faire passer les cours au second plan. Au moins c'est une excuse toute trouvée pour repousser encore un peu la compréhension de ce qui les attend pour l'année qui commence. Tout est bon à prendre.
-Tony !
Darcy hurle, court et saute au cou d'un homme bien trop rapidement au goût de Loki qui tant de mouvements et de bruits lui filent instantanément la nausée. Une puissante envie de vomir qui lui fait fixer le vide devant lui. Son regard tombe sur un tableau à craie. Bien sûr, sinon ce n'est pas drôle. Une fois qu'il a déversé sa haine et son dégoût sur ces bâtonnets crayeux, suppôts de Satan, et qu'il est certain que le sol a arrêté de bouger sous ses pieds, il regarde enfin ce « Tony ».
Une veste grise Armani, une chemise bordeaux (marque inconnue, un nom semble être brodé sur la poche avant, mais le sujet est trop loin pour étudier ce qui est écrit avec plus de détails), un jean Levis noir et des chaussures noirs cirées à la perfection. Puis le visage un bouc taillé et entretenu, des yeux cachés sous des lunettes de soleil, des Ray Ban, et enfin un sourire taquin.
-Salut, je suis Tony Stark. Je connais Darcy depuis plusieurs années.
Le Tony Stark tend sa main vers un Loki Laufeyson qui tente d'arrêter de fixer le vide avec un regard bovin. Stark. L'approche du Sujet d'observation permet de lire plus précisément ce qui est brodé sur la chemise. Le nom de famille inscrit ne fait que confirmer l'identité de la personne devant un Loki qui a perdu la connexion avec son cerveau qui semble avoir planté et cherche à redémarrer aussi rapidement qu'un Windows après une mise à jour. C'est long.
-Loki Laufeyson, j'ai rencontré Darcy à la fac.
Pourquoi avoir donné son nom de famille en se présentant ? Le système d'exploitation Loki répond qu'il a fait aussi rapidement que possible et a donc copié la présentation de son interlocuteur. Bien que ce dernier ne doive avoir rien à faire de son nom de famille. Loki félicite tout de même son cerveau d'avoir réagit aussi rapidement sans faire quelque chose de trop ridicule.
-Et bien, ravi de te rencontrer, Loki Laufeyson.
Le bâtard. Il a accentué sur son nom de famille et son sourire s'est encore fait plus moqueur. Aucune pitié.
-Je ne savais pas Darcy que tu étais dans cette filière.
-Pas vraiment voulu tu sais, moi comme Loki, on s'est planté à notre mémoire et on se retrouve ici.
-Je vois. Pas de chance.
Ça y est, le système d'exploitation Loki est parfaitement mis à jour. La moquerie peut donc être traité comme il se doit.
-Je ne savais pas non plus que le grand descendant Stark avait quelque chose à faire des études en littérature. La connaissance de l'utilisation des armes durant ces dernières décennies peut-être ?
La mise à jour a été un succès. Le sujet d'observation a perdu son sourire un court instant et son mépris disparaît lorsqu'il repose son regard plus longtemps sur Loki. Le sujet d'observation abaisse ses lunettes sur son nez, permettant à Loki de croiser ses yeux bruns, brillants d'une intelligence certaine.
Le sujet d'observation n'a pas le temps de répondre avant que la salle ne s'ouvre sur le professeur. Loki a eu le dernier mot. Loki est content de lui et se dit que la journée ne commence pas si mal que ça.
-Bien bien les enfants, s'exclame le professeur en calquant dans ses mains (Loki est heureux de ne pas retrouver le rythme de 0,325 seconde) d'après vos têtes je vois que la plupart d'entre vous ont espéré passer leur journée à comater sur leur siège pendant que je déblatère un cours dont je crois que certains sont tous sauf contents de suivre. Pas de chance pour vous, je suis plus fainéant que vous et j'ai le pouvoir de décision. J'ai fait des groupes, un sujet de recherche, alors au travail.
Tout le monde se fixe, tourne son regard, croise leur regard avec ceux décrits par leur prof, que cela soit les gueules de bois ou ceux qui ne veulent pas être ici. On remarque d'ailleurs que beaucoup se trouvent dans les deux catégories à la fois. Darcy croise celui de Loki, abasourdi et énervé, de Tony, qui semble s'amuser comme un fou, d'un gars qui lui lance un regard noir, tenant dans sa main gauche son autre main maintenu dans un plâtre. Elle a tout d'un coup un flashback de la veille, une fin du monde, un corps tombé au sol et d'une rencontre entre son pied et la main du dit corps tombé au sol. Elle décide qu'il est de bonne stratégie de se reculer un peu et de se placer entre Tony et Loki tout en ne le quittant pas du regard. Il ne faut jamais quitter des yeux le prédateur pour éviter de se faire attaquer en traître. Darcy a rarement été aussi heureuse d'avoir vu autant de documentaires animaliers.
-Il semblerait que j'ai oublié cette liste déjà faite. Que personne ne bouge !
Les étudiants déjà perdus, se tendent davantage et ne bougent plus pendant que leur professeur passe entre eux et ne les déplace lui-même. Loki trouve cela presque drôle, cette image de corps amorphes qui sont arrivés ici sans le vouloir et qui subissent cette section sans savoir quoi faire. Il a envie de pleurer lorsque vint son tour, qu'on le place plus proche de Darcy et du Sujet d'observation sans qu'il ne fasse rien pour contrer cela. Le voilà devenu un pantin qui ne fait que suivre mouvement.
-Parfait ! Vous êtes tous par groupe de trois ou quatre, avec chacun un sujet. Maintenant au boulot !
Sujet d'observation, Darcy et Loki se regardent. Fixent leurs mains et trouvent dans celles de Darcy un bout de papier. Et même si le Sujet d'observation ne le montre pas, tous observent avec une crainte certaine Darcy déplier le papier et lire le sujet.
Les grandes familles et leur impact dans la littérature à travers les époques et jusqu'à nos jours.
Loki se dit que finalement, non, la journée ne pouvait pas plus mal commencer.
