Base: Harry Potter
Auteur: Kris MADness
Genre: Slash puisque JKR va en ce sens pour une fois, Angst, et puis vous verrez bien après tout .
Pairing: Albus/Gellert
Disclaimer: Rien n'est à moi, on s'en doute u.u' Je reprends les quelques renseignement donnés par J.K. Rowling pour vous pondre ceci.
Note de l'auteur: Je me lance donc dans ce magnifique (notez l'humour...) récit de la jeunesse de Dumbledore (ça fait bizarre de se dire qu'il a été jeune un jour celui-là --") et de sa rencontre un peu houleuse avec Grindelwald. J'espère que ça vous plaira n.n Fic sans prétention, je ne me prends franchement pas pour un artiste...

Titre: Garden of stones

Prologue:

Il y était enfin. Après des années passées à rêver d'avoir un prétexte pour venir ici, il en avait enfin eu l'opportunité. Certes ce prétexte s'était révélé être son renvoi de Durmstrang, mais la vue qui s'offrait à lui le confortait dans la douce idée que cela en valait la peine. Oui, il n'y avait rien à regretter, sa place était ici à présent, plus dans une salle de classe dont le niveau minable des élèves ne ferait que ralentir sa progression personnelle. Ses professeurs n'avaient plus rien à lui apporter et l'enseignement qu'il recherchait désormais était tout autre. Un enseignement qui prenait sa source ici-même, dans ce petit village dont la place centrale se dessinait devant ses yeux. Deux rues principales venaient se croiser en son centre, vomissant un dédale de ruelles qui serpentaient entre les bâtiments et les maisons, et au bout de la place, une petite église de campagne résistait fièrement aux affres des âges. Collé à elle, un jardin de pierres tombales fleurissait, gris, élevant dans un silence religieux des tombes qu'il devinait vieillies et penchées.

Il y était enfin, c'est ici qu'allaient débuter véritablement les recherches, dans le village où Ignotus Peverell avait succombé à la Mort. Un petit rictus étira le coin de sa bouche. Il y était enfin et du haut de sa superbe, Godric's Hollow lui tendait les bras.

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Chapitre 1: Godric's Hollow

Quelque part au beau milieu de la campagne anglaise, par une douce journée d'été, quelqu'un venait de transplaner. Ce quelqu'un était, à bien y regarder, un jeune homme à la silouhette fine et élancée dont l'androgynie certaine aurait pourtant aisément pu le faire confondre avec une fille. De longs cheveux blonds tombaient de façon fluide sur la cape de voyage noire qu'il portait, mettant en valeur son grain de peau clair. Il avait un visage quelque peu juvénile, quelque part féminin, la bouche rosée et la mâchoire fine. Ses yeux, sombres comme deux puits d'Enfer, fixaient droit devant eux le village qui s'étendait dans la vallée, brillant d'une lueur de satisfaction. Le coin de ses lèvres était légèrement relevé. De toute évidence il était arrivé là où il le souhaitait: sur la colline qui surplombait Grodic's Hollow.

D'un geste nonchalant il rejeta en arrière les longs cheveux blonds qui avaient glissé devant ses yeux. Son sourire s'accentua doucement. Dans sa contemplation ravie, l'éclat de ses yeux s'était fait plus ardent, contrastant avec son expression sereine. Une gueule d'ange et les yeux du Diable.

Sa silhouette altière se mit en mouvement et, d'une démarche empreinte d'une grace naturelle, il se mit à marcher le long du chemin qui descendait jusqu'au village. Le vent léger de ce mois de juillet vint murmurer amoureusement à ses oreilles, semblant lui adresser des soupirs. Ses longs cheveux dorés voletaient légèrement derrière lui. Il avançait de sa démarche légère et assurée droit vers Godric's Hollow et sa cape tourbillonnait doucement autour de ses chevilles.

Il ne fallut que peu de temps pour qu'il pénètre enfin dans le village, abandonnant le chemin de terre pour les sols pavés. Et alors la tranquilité de la campagne céda la place à l'agitation des rues. Les gens s'interpelaient d'un bout à l'autre de l'allée, deux femmes semblaient échanger des insanités en hurlant toujours plus fort que l'autre et les rires allaient bon train. Certains même le regardaient passer, étonnés de voir un visage inconnu parmi eux. Mais son attention à lui était plus portée sur les maisons en pierre aux volets décapés que sur les villageois.

A mesure qu'il s'enfonçait dans la rue principale et que ses pas le portaient vers le coeur de Godric's Hollow, un fort sentiment d'allégresse prenait naissance dans sa poitrine. Sentiment qui s'intensifia quand il déboucha enfin sur la grand-place. D'un point de vue objectif elle n'était même pas grande, mais la vue était tout de même impressionnante. De nombreuses boutiques aux vieilles enseignes rouillées fleurissaient tout autour de la place pavée, quelques bancs s'ancraient çà et là dans le sol et, face à lui, l'église imposante au clocher massif le fixait de son oeil aux verres colorés. Ses lèvres s'étirèrent à nouveau en un sourire satisfait. Là, sur le flanc droit de la bâtisse centenaire, un vieux portail en fer forgé tenait sinistrement sur ses gonds défoncés. Il le fixa intensément, comme si son regard cherchait à en faire fondre les barreaux. Son sourire s'accentua. Il quitta la place.

Il continua son chemin environ un quart d'heure, nullement lassé par sa contemplation des maisons et des commerces qui défilaient devant lui, et ses yeux se posèrent enfin sur un point bien précis. Sa destination finale. Là, sur le pourtour de Godric's Hollow, une maison à étage lui faisait face, crachant par la cheminée des volutes de fumée verdâtre plutôt incongrus pour la saison. Il les fixa un instant d'un air légèrement perplexe avant de reporter son attention sur la maison en elle-même. Et la porte. Il se mit à nouveau en marche, encore quelques pas et il pourrait toquer pour qu'on lui ouvre. Du moins le pensait-il. A peine avait-il esquissé un geste que la porte s'était ouverte à la volée, laissant apparaître devant lui une femme hirsute flanquée d'une affreuse robe de velour violet.

« Gilbert! »

Ledit Gilbert grimaça légèrement en voyant cet affreux perroquet à lunettes s'avancer vers lui dans l'optique évidente de l'étreindre. On aurait pu penser que cette femme à la crinière rousse et aux verres de lunette épais comme des culs de bouteilles était en quelque sorte l'hystérique du village. Ce n'était sans doute pas totalement faux. Mais ce que les gens qui venaient frapper à sa porte en pensant s'être trompé de maison ne savaient pas, c'est que Bathilda Tourdesac, célèbre auteur de L'Histoire de la Magie, n'avait en aucun cas la tête de l'emploi. Certes on aurait pu s'attendre à rencontrer une vieille érudite presque aussi fripée que les pages des grimoires dans lesquels elle se plongeait -sans aucun doute- pendant des heures. Pourtant Bathilda n'avait même pas cinquante ans, pas tant de rides que cela, et une énergie et un sens de l'esthétique assez déroutants.

« C'est Gellert.

- Comment? Oh oui, bien sûr, excuse-moi. Comment vas-tu mon garçon? Je suis enchantée de te rencontrer! Alors dis-moi, il paraît que tu as fait des bêtises à l'école? Ah, la jeunesse, c'est plus ce que c'était! Ton père aussi était pas mal chahuteur dans son genre, il aimait bien embêter les filles! Tu n'as pas embêté une quelconque demoiselle j'espère? Garnement! Mais entre donc,entre donc, que je te fasse visiter! C'est que je suis pas mal pressée vois-tu, le Ministère et tout ça, ça me prend du temps. Oh mais nous ne sommes pas là pour parler de ça! Ta chambre est au premier, ne fais pas attention à l'odeur, c'est ma potion qui est en train de bouillir dans la cuisine, je ne suis pas très douée mais je pense que cette fois ça ira. La dernière fois ce pauvre Archimède a eu le malheur de tomber dedans et il est devenu tout vert! D'ailleurs si tu lui retrouves ses lunettes, donne-les-lui, le pauvre n'arrête pas de se cogner aux murs! Ah mais je vais être en retard! Je te laisse t'installer, je rentre dans peu de temps, une course urgente tu comprends? Enfin bref, à plus tard Gellart! »

Bathilda disparut dans un « pop! » caractéristique du transplanage, laissant son petit-filleul seul au milieu du salon.

« C'est Gellert. », siffla-t-il d'un air agacé.

Il resta un instant immobile. Que venait-il de se passer? Où était-il tombé? Et qui était Archimède? Tant de questions auxquelles il n'était pas certain de vouloir apporter une réponse. Il se reprit un peu et regarda autour de lui. L'affreuse tapisserie rose saumon et beige heurta profondément sa sensibilité et il pria pour que la chambre dans laquelle il allait dormir ne soit pas aussi bien décorée que le salon.

Arrivé dans la chambre, il eut le soulagement de voir qu'aucune teinte rosée ou autres dentelles ne venaient embellir son dessus de lit. C'était déjà une bonne nouvelle. Il pénétra dans la chambre et sortit un petit cube sombre de sa poche qu'il posa soigneusement sur le lit, avant de prendre sa baguette. Et d'un geste souple du poignet, il visa le cube.

« Aplificatum. »

En un clin d'oeil le cube se mit à grossir et grossir. Et ce qui n'était qu'une vulgaire babiole sans intêret apparant se révéla être une somptueuse valise en peau de dragon, aux reliures finement ouvragées. La grande classe.

D'un nouveau coup de baguette, elle s'ouvrit et les affaires qu'elle contenait allèrent se ranger d'elles-mêmes dans les différents placards de la chambre. La valise fut ensuite soigneusement glissée sous le lit et Gellert s'y assit enfin. Certes la chambre aurait pu être pire, mais c'était loin d'être comparable aux superbes boiseries des dortoirs de Durmstrang. Gellert grimaça. Quelques petites modifications esthétiques étaient de rigueur...

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Gellert baissa les yeux en sentant quelque chose lui frôler les chevilles et apperçut une boule de poils verts ronronnante qui alla ensuite s'écraser contre le mur le plus proche. Ainsi donc c'était ça, Archimède...

« Tu as fait un bon voyage? demanda sa grand-tante avec un sourire quelque peu édenté.

- Je suis arrivé en transplanant.

- Oh, oui bien sûr. Alors dis-moi, veux-tu manger quelque chose? Il est encore un peu tôt mais je dois avoir quelques biscuits...

- Non merci. »

Bathilda n'insista pas et prit son chat sur ses genoux. Archimède ronronnait aussi fort qu'une locomotive à vapeur sous les caresses de sa maîtresse. Gellert lui n'avait qu'une envie, partir immédiatement à la découverte de Godric's Hollow.

« J'y pense, ce serait bien que tu connaisses des gens de ton âge.

- Je suppose, oui. », répondit Gellert à contre-coeur.

Il n'était pas venu ici pour faire ami-ami avec quiconque. Et les gens de son âge ne l'intéressaient pas, ils étaient d'un niveau moindre et ne connaissaient rien.

« Dans ce cas allons-y! Je pense qu'Albus doit être chez lui à l'heure qu'il est.

- Albus?

- Oui, Albus Dumbledore, il a ton âge. Très intelligent, le meilleur de toute sa promotion à Poudlard, il n'a eu que des O à ses ASPIC! Tu imagines? Que des Optimal! Oh bien sûr il a toujours été un peu seul à cause de ça et récemment sa mère, Kendra, est décédée. Ca l'a profondément affecté je crois. Il a un frère, et du coup il devient chef de famille à même pas dix-huit ans... Je l'aime bien, je pense que vous vous entendrez! »

Gellert se garda bien de répondre à cela ou de demander ce qui était advenu du père de cet Albus Dumbledore. Apparemment le garçon était intelligent, c'était déjà un bon point. Peut-être pourrait-il lui être utile, en fin de compte. Le coin de ses lèvres s'étira légèrement à cette pensée.

Bathilda posa son chat vert sur le canapé à côté d'elle et se leva, l'air toute guillerette. Ils iraient à pieds, ce n'était pas très loin («pour profiter du beau temps!»). Gellert lui emboîta donc le pas, et à nouveau, à travers le dédalle des rues de Godric's Hollow, ses yeux détaillèrent avec ivresse chaque aspect de ce village centenaire.

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« C'est étrange, il n'y a personne. »

Bathilda avait l'air préoccupée par ce constat et toqua une nouvelle fois à la porte. Gellert lui, était simplement agacé. Pure et simple perte de temps alors qu'il aurait déjà pu commencer à faire ce qu'il était venu accomplir. Sa grand-tante se mit à parler de sa voix stridente, en espérant se faire entendre de quelqu'un succeptible de se trouver dans la maison.

« Albuuuus? Abelfoooorth? C'est Bathilda Tourdesac, vous êtes là? »

Toujours aucun mouvement dans la maison. Les épaules de Bathilda s'affaissèrent.

« Je pense savoir où il sont... »

Le changement de ton interpela Gellert. D'une voix haut-perchée de femme excentrique, Bathilda était passée à rien de plus qu'un murmure. Il la regarda s'éloigner un peu en lui faisant signe de la suivre et reporta son attention sur l'une des fenêtre de la maison. Derrière les rideaux de dentelles blanches, il lui avait un instant semblé que quelqu'un l'observait. Mais il n'y avait plus rien.

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Gellert sentit une excitation soudaine le gagner quand la grand-place se dessina devant ses yeux. Son pas s'accéléra imperceptiblement, faisant voler ses longs cheveux fins derrière lui. Tous les regards convergeaient vers lui sans que cela ne semble le gêner, et c'est d'une démarche gracieuse qu'il suivait Bathilda vers le centre de la place. Le contraste entre ces deux-là était saisissant, sans doute était-ce cela qui étonnait le plus, mais il est vrai que Gellert avait toujours attiré l'attention où qu'il aille.

Il sentit un sentiment de victoire naître en lui quand il vit sa grand-tante se diriger vers le portail du cimetière. Finalement, peut-être avait-il bien fait d'accepter de la suivre. Arrivé devant le grand portail branlant et grinçant, il le fixa intensément, ce qui raviva cet éclat inquiétant qui n'avait de cesse de briller dans ses yeux sombres depuis qu'il était arrivé à Godric's Hollow. De vieilles inscriptions latines ornaient le haut du sombre portail de fer forgé, certains barreaux ne tenaient plus debout et se penchaient vers les autres. Et derrière, derrière, l'immense jardin de pierres grises fleurissait à travers les touffes d'herbe verte.

Il pénétra dans ce sanctuaire avec allégresse, son regard avide caressant chaque nom gravé dans la pierre, chaque dates, à la recherche d'une tombe en particulier. Le cimetière était grand, il n'en avait même pas parcouru le quart quand ses yeux se posèrent sur deux garçons qui semblaient se disputer à voix basse, comme si une intonation trop forte eut été une offense aux morts qui reposaient là. Ils attirèrent indéniablement son attention.

Le plus petit fixait farouchement son aîné de ses yeux bleus éclatants, et sifflait entre ses dents des paroles qu'il n'arrivait pas à saisir. Il était brun, les cheveux longs jusqu'aux épaules, sa frange trop longue retombait en mèches folles devant son visage pâle aux joues rouges de colère. Il semblait encore jeune, avec son visage poupin et son corps frêle.

Le second le dépassait d'une bonne vingtaine de centimètres. Il avait les cheveux plus clairs, légèrement ondulés, et bien plus longs. Un petit bouc venait bleuir son menton, et la couleur de ses yeux était en tout point semblable à celle du jeune garçon. Gellert posa son regard sur la tombe devant laquelle les deux garçons se disputaient. Kendra Dumbledore. Il comprit alors sans mal qu'il s'agissait là d'Abelforth et Albus Dumbledore.

Le regard farouche du plus jeune se posa sur Bathilda et il sembla s'adoucir quelque peu. Etonné, celui qui était à n'en pas douté Albus se tourna et parut surpris de voir que deux personnes étaient arrivées sans qu'il ne les entende.

« Albus, Abelforth, bonjour. Je suis passée chez vous, et comme vous n'y étiez pas... »

Personne ne répondit à cela et le regard d'Albus rencontra celui de Gellert. Bathilda s'en rendit compte et ajouta:

« Je vous présente Gaylord, mon petit-neveu. »

Gellert leva les yeux au ciel. Avec une mine agacée, il rejeta les cheveux qui avaient glissé devant son visage sur son épaule et s'avança vers les deux adolescents d'une démarche assurée, un petit sourire suffisant flottant sur ses lèvres.

« Je m'appelle Gellert Grindelwald, enchanté de faire ta connaissance. » fit-il en tendant sa main vers Albus.

Albus le regarda d'un air quelque peu étonné mais reprit bien vite ses esprits. Il lui serra la main et tous deux se sourirent.

Abelforth ne sembla pas apprécier d'être soudainement laissé pour compte et fusilla le jeune homme blond du regard. Son sourire et l'éclat qu'il devinait au fond de ses yeux ne lui plaisaient pas et la complicité qui avait semblé naître immédiatement entre lui et son frère éveilla une certaine méfiance en lui.

Gellert posa ensuite ses yeux sombres sur lui et le fixa d'un air suffisant. Abelforth serra les dents.

Dès le premier regard, ils surent tous deux qu'ils se détesteraient cordialement du début jusqu'à la fin.

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« J'ai su dès le départ que Gellert et mon frère ne s'entendraient pas.
J'ai simplement fermé les yeux sur ce fait et me suis laissé guider par la curiosité que Gellert faisait naître en moi.
Aujourd'hui, mon attitude passée m'apparaît comme profondément stupide. »

(Albus Dumbledore)

A SUIVRE...


Eh ben, ça faisait un moment qu'elle était annoncée celle-là. J'en avais déjà parlé dans ma précédente fic mais comme j'ai fait une pause après avoir écrit ce chapitre, ben je l'avais pas posté.
C'est maintenant chose faite x)
Je ne sais pas encore combien de chapitres il y aura -une dizaine j'espère- et je n'en ai pour l'instant écrit que trois, mais bon.
Le rythme de publication risque donc d'être assez lent.

Mais enjoy, dites-moi plutôt ce que vous pensez de ce chapitre, et s'il mérite une suite ou non...

Kris.