Tu te lèves et tu regardes autour de toi, rien n'est comme avant, tu te demandes depuis quand ton pire cauchemar est devenu la réalité que tes yeux t'offrent sans que tu ne le leur demandes. Écarquillés, épanchés sur la tristesse qui te comprime le corps, les paupières restent fixement relevées, te laissant goûter plus que tu ne le souhaites ces cendres qui t'irritent et te traiter comme un meuble abandonner.
Tu pleures, enfin ton corps pleure, réaction de défense à toute cette poussière, toute cette désolation mais ton esprit lui est loin, il imagine toutes les situations possibles qui ont vues la réalisation de ce rêve noir. Ta respiration s'accélère, tu tentes un fois de plus de te réveiller mais rien n'y fait tu es coincé, envahi seulement par la frustration et l'incompréhension. Pourquoi ? ce mot te revient, le seul qui parvient à traverser le voile de ta conscience, le reste se faisant traité en subconscient.
Respirer, malgré le dégoût que cela amène à ta gorge, même si cela te force à tousser, à te courber et alors que la douleur grandit dans ton dos et tes poumons. Tes mains tremblent tandis que tu protèges ta bouche d'un geste réflexe des flocons noirs irritants. Elles qui ne peuvent rien faire, qui ne souhaitent qu'aller soutenir ceux qui sont devant toi, mais loin si loin, impossible à atteindre. Alors que tes doigts se crispent encore et encore, tes jambes cèdent, te voilà à terre, telle la bête abattue que tu n'as jamais voulu être, cette même idée que tu as combattu depuis ta plus tendre enfance.
Ta nuque bientôt se courbe à son tour, dernière à lâcher prise, te voilà à regarder le sol, une terre d'habitude douce et à l'odeur enchanteresse mais qui aujourd'hui porte seulement un hommage sombre à ta douleur. Ils sont en train de disparaître, tous cris mais tes oreilles n'entend que ta propre voix, un hurlement lourd de sens et de profond relâchement. Les couleurs sont toutes floues, ne reste que le noir qui s'accentue encore un peu plus alors que tu tombes inconscient, tes larmes salées lavant quelques brins d'herbes qui tiennent encore debout. Ce sont les seuls encore vivant.
J'espère que ce court texte aura su vous toucher. Merci d'être passé lire.
Umihime
19 Août 2014 - 01:13
