Blabla inutile :oui, je suis tombée la tête la première dans le fandom Free!... cela faisait bien longtemps que je n'avais pas autant apprécié un anime (j'en ai peu regardé, de façon générale).

Un petit morceau de vie écrit pour une de mes meilleures amies qui avait besoin d'un petit remontant après la fin de la saison 2.

Le titre vient du poème "Crépuscule Rustique" de Nérée Beauchemin.

Bonne lecture.


L'écho du soir plonge toujours Makoto dans un sommeil sans continuité – chaque nuit, sans exception, il ouvre les yeux pour se retrouver face à la sœur du soleil, l'ombre continuelle de son frère, ce jour brillant ; la nuit l'accueille alors au creux de ses bras de cristal et glisse des doigts pâles sur ses bras gorgés de soleil.

Le cœur cerné d'une inquiétude qu'il ne comprend pas forcément, il autorise l'océan de questions sans réponses à inonder ses pensées les plus profondes, les plus reculées, comme une larme entre deux rires, comme une rasade de pluie profonde au milieu de l'été. L'air tiède lui monte à la gorge, lentement, et ses veines s'obstruent, s'engorgent d'un sang brûlant au rythme de diverses palpitations, et c'est bientôt la chute—

Mais Haru le retient, inconsciemment, comme à chaque fois, comme un rituel.

Ses doigts d'ivoire se contractent au milieu du silence abandonné et effleurent lentement l'épaule de Makoto pour s'aventurer sur son ventre, sécurisant ainsi son étreinte autour du corps de l'autre jeune homme qui ne peut s'empêcher de sourire ; Haru parle peu mais observe intensément, et de cette écoute attentive aux situations du monde l'entourant découlent une multitude de gestes rassurants qu'il offre à Makoto avec la plus sincère des certitudes.

Haru laisse son visage se caler contre l'épaule de Makoto, et ce dernier passe une main presque tremblante entre ses cheveux de jais, mèches téméraires qui s'enroulent autour de sa peau ; sa respiration se calme, ses battements de cœur résonnent dans les cavités de ses os et la mousse du sommeil s'étale sur ses paupières tel un voile de givre.

L'aube réveille finalement les âmes endormies, rayons clairs se déposant aux extrémités de chaque corps, et la conscience aiguë de la nuit disparaît finalement pour laisser place au jour qui s'incarne en nuances de rouge et de rose. Haru se déleste de l'étreinte de Makoto et place un baiser aérien sur sa joue, furtif, alors que le soleil se fond entre les rainures des murs, enveloppant leur chambre d'une lueur diffuse.

Plus tard, à l'entrainement, le soleil ruisselle le long du dos de Makoto, pluie d'étoiles d'argent et d'or mêlées, et Haru se laisse aller à une rêverie ouverte, presque aveugle, alors que le clapotis de l'eau berce ses oreilles. L'azur s'étend à ses pieds comme une extension de sa personne ; le liquide aqueux s'entortille autour de ses jambes et Haru se perd dans sa contemplation avant de se rendre compte que Makoto est penché derrière lui, un sourire dessiné sur ses lèvres fines. Haru relève les yeux lentement, des mèches cachant ses sourcils, et Makoto l'embrasse face à l'océan, son sang brûlant dans ses poignets rougis par l'effort.