Ça faisait un moment que je pensais à écrire quelques chapitres sur l'enfance de la famille latine. Je me suis dit, mais POURQUOI Rome, qui a toutes les caractéristiques du célibataire endurci, devrait-il aimer les enfants? Ça n'a rien de logique! C'est plus compliqué de venir se soûler chez soi quand il y a des enfants qui dorment pas très loin! Et les femmes? Il a sûrement dû aménager une porte spéciale pour que ses conquêtes d'une nuit s'enfuient discrètement. Sans parler du risque que l'un des petits débarque au mauvais moment... Bref, pour l'instant, ce sera juste Antonio et Rome, mais j'ai une idée plutôt précise de ce qu'il va se passer en ce qui concerne les autres... Il fallait que ce soit adapté à chacun des enfants de Rome. Sûrement un autre sur Grèce, puis France, Egypte et enfin les deux Italie. Je n'ai pas choisi cet ordre au hasard. En fouillant dans mes connaissance en latin, je me suis souvenu que l'Hispanie avait été conquise avant la Grèce. Haha... Ça changeait beaucoup de choses... Et ça rendait ça d'autant plus amusant. Donc, ordre chronologique. Merci d'avance à tout les lectrices/teurs (on ne sait jamais...), revieweuses/eurs, followeuses/eurs. C'est toujours encourageant. ;-)
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Disclaimer: Les personnages et l'histoire d'Hetalia ne m'appartiennent pas.
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Ce n'était pas vraiment prévu
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Rome avait déjà vu des enfants humains. Ça hurlait, et ce n'était, selon lui, pas le moins du monde intéressant. Mignon de loin, tout au plus. Par Jupiter, comment ses hommes, forts, intelligents et disciplinés pouvaient-ils aimer passer du temps à jouer avec un gosse? Et pire, ils préféraient s'occuper de ces trucs bavouillants plutôt que de profiter d'une fête scandaleusement orgiaque en sa compagnie! En plus ce n'était pas comme s'ils pouvaient espérer avoir une conversation intelligente avec des marmots. Ils ne comprenaient rien à ce qu'on leur disait, et quand ils parlaient, c'était les adultes qui se battaient pour déchiffrer leur baragouinage. Un jour un de ses généraux préférés était même parti d'un festin car son fils de 5 ou 6 ans était malade, et que sa femme était absente! Malade. Et quoi? Ce n'est pas comme s'il n'y avait personne pour s'occuper de lui, mais le soldat en avait fait tout une histoire, comme quoi le pauvre petit risquait d'avoir peur s'il n'y avait personne qu'il connaissait à ses cotés. Et blablabla. A l'écouter, on aurait pu croire que la fin du monde était pour demain. Deux jours plus tard, l'agonisant s'était remis à courir partout comme si de rien n'était. Et ça, c'était sensé devenir l'élite de son empire? Un garçon incapable de faire face à une petite fièvre seul? Non vraiment, c'était trop étrange. Bon, il savait à quel point les humains pouvaient être fragiles, et plus particulièrement les plus jeunes. Bien trop fragile. Alors, il y avait effectivement des raisons de s'inquiéter. Mas lui, il n'aimait pas les enfants il n'avait jamais compris l'adoration maladive que les humains leur portaient, un point c'est tout. Et non, ce n'était pas immature de sa part, pas le moins du monde.
Ce qui le consolait, c'était que ça grandissait assez vite. Étrangement, les parents se plaignaient de cet état de fait, alors que lui en était nettement soulagé. Au début, ça ressemblait à des espèces de petits barbares. Heureusement ça devenait plus intelligent, plus civilisé et plus fort au fur et à mesure. Comme tout romain se doit de l'être. Il remerciait tous les jours les dieux d'échapper à cette calamité. S'il devait commencer à se préoccuper de l'éducation de ses provinces, ce serait un comble... Il était un empire, lui, pas une femme au foyer. Il avait d'autres obligations plus importantes. Il avait eu l'occasion de parler à ses voisines et conquêtes (qu'elles soient des nations ou non), et toutes prenaient on ne peut plus sereinement l'idée d'avoir des enfants. Pour lui, ce n'était même pas envisageable. S'il fallait, il confierait ses jeunes provinces à un tuteur mortel, qui leur donnerait l'éducation nécessaire à tout territoire civilisé. Mais il n'était pas question qu'il s'en occupe lui même.
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Lorsqu'il avait appris de l'ancienne servante d'Hispania qu'il avait un fils, il avait eu l'impression que le sol s'écroulait sous lui. Ça ne pouvait pas arriver. Pas à lui. La femme l'avait regardé changer de couleur, amusée par la peur panique que montrait l'empire. Mais il avait fait fi de son air moqueur et était parti dignement à la recherche de son... descendant. Ça ne pouvait pas être si grave. C'était sans doute un adolescent. Dans le pire des cas, il aurait aux alentour de dix ans physiques. Pas moins. Par Jupiter, faites qu'il ne soit pas plus jeune. Mais il avait l'étrange impression que ça n'allait pas vraiment se passer comme il le voulait. Dans le pire des cas, il n'avait qu'à prétendre l'avoir cherché sans succès. Ça serait si dommage de ne pas pouvoir profiter de la présence sûrement si rafraichissante d'une petite nation. Il en aurait le cœur brisé. Mais l'orgueil avait repris le dessus. Il n'était pas admissible que lui, le plus puissant pays du monde recule devant une petite nation de rien du tout, qu'il avait déjà conquis, par dessus le marché! Il ne comptais pas devenir comme ces humains complètement ramollis et incapable de gérer un mini-monstre de moins d'un mètre de hauteur. Il n'aurait qu'à se montrer ferme dès le départ, mettre les points sur les i et il confierait l'enfant à ses esclaves. Ils n'auraient qu'à se débrouiller avec. Décidé, il avait retourné tout le pays et avait fini par le trouver. Il devait avouer que, tout au fond de lui, il restait un minuscule espoir que l'enfant ne soit pas trop jeune. Mais ce n'était pas un enfant de dix ans qu'il avait rencontré. Encore moins un adolescent.
Hispania, avait des grands yeux verts et des boucles brunes, et faisait au grand maximum 90 centimètres de haut. Il avait à peine l'apparence d'un enfant de quatre ans. Tout chez lui était délicat. Rome aurait du être catastrophé, énervé, scandalisé. Il s'était même préparé, en prévision de ce genre de situation apocalyptique, à prendre cet air digne et effrayant qu'il utilisait sur les jeunes soldats indisciplinés pour effrayer le petit et le mettre au pas. Oui, c'était bas, mais ce n'est pas comme s'il était devenu un empire en passant son temps à cueillir des fleurs et à se tourner les pouces. Et non, ce n'était pas excessif, c'était juste nécessaire. Il ne comptait pas laisser un enfant l'handicaper dans ses beaux plans de conquêtes bien organisés. Mais ça ne s'était pas passé comme il l'avait prévu. Il avait essayé de froncer les sourcil avec un air autoritaire n'avait pas pu, il n'en avait même pas eu le temps. Car avant qu'il ne puisse mettre sa stratégie à exécution, Hispania avait sorti sa meilleur technique de défense. Celle qui anéantissait toute résistance de la part du plus grand empire du monde, et selon lui, devrait entrer dans la catégorie des armes de destruction massive. Même s'il état le seul à penser ça. Il avait posé son regard émeraude sur Rome. Juste à ce moment là, il avait su qu'il était irrémédiablement perdu. Ces petites joues toute rondes, les petites larmes qu'il retenait difficilement. Ses yeux semblaient démesurément grand par rapport à son visage. Et si brillants. C'était sans doute la chose la plus adorable qu'il n'avait jamais vu. Et c'était son fils, son fils à lui. Pendant une seconde, il avait eu conscience qu'il venait de se faire complètement avoir, et que l'immense fierté qui montait en lui était TOUT sauf normale. Puis il y avait eu un grand blanc dans son esprit, et la réalisation l'avait frappé avec la force d'un coup de poing dans le ventre. Il était père. Et il était le papa d'un enfant si mignon que ça devrait être illégal. Ça avait été foudroyant. En tous cas, se prendre la foudre devait laisser la même impression. En un peu moins fort. Sans pouvoir s'en empêcher, il s'était accroupi tout près du bambin, pour mieux le voir. Si ses yeux lui venaient clairement de sa mère, ses traits fins et sa chevelure un peu rebelle ne pouvait être que de lui. Rome avait toujours trouvé que ses cheveux remplis d'épis étaient le seul défaut dans son physique de rêve. Il essayait régulièrement de les faire tenir en place, sans grand succès. Sous le regard blasée de Germania. Mais ces mèches folles, sur le plus jeune, étaient juste à croquer. Elles lui donnaient envi de les ébouriffer. En plus, elles avaient l'air toutes douces. Dans sa tête, il passa en revu tous les enfants qu'il avait pu croiser. Et il était évident qu'aucun n'était aussi beau et aussi visiblement intelligent que la petite province en face de lui. Quoi de plus normal, au fond, c'était son fils, après tout. Et c'est pour cela que, lorsqu'Hispania se mordilla la lèvre, le fixant à travers ses longs cils, il ne put résister et le prit dans ses bras. Il était si léger qu'il le sentait à peine. Il avait une odeur de lavande et de pins pignons. Il pouvait dire qu'étreindre son bébé était l'une des choses les plus agréables qu'il n'ait jamais faites. Même si son petit trésor ne semblait pas tout à fait d'accord avec lui.
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Quelques heures plus tard, Romulus était revenu au camps de base, sa nouvelle province endormie dans ses bras. Tous les membres de la légion romaine s'écartèrent respectueusement pour le laisser passer. Aucun d'eux n'osa fixer les traces de griffures qui marbraient son visage. Ni la morsure sur son nez.
Les centurions attendaient calmement que leur chef prenne la parole. Celui-ci se racla la gorge.
« Messieurs, regardez bien cet enfant.
Le silence s'installa.
-Je vais vous poser une question. Et je voudrais que vous soyez francs. Mais ne parlez pas trop fort, sinon Hispania va se réveiller.
Ils acquiescèrent, quelques peu inquiets. L'empire était dangereux, sûr de lui et surtout intraitable. Lorsque qu'il posait son regard d'or sur ses adversaire, ceux ci reculaient, ou bien sortaient leurs armes pour les plus courageux. Il n'hésitait jamais, ne laissant jamais personne lui manquer de respect. Et surtout, comme tout le monde le savait, il ne supportait pas les enfants. Alors les soldats n'étaient pas franchement sûrs que le laisser s'occuper d'un si jeune enfant soit une bonne idée. Qui sait ce qu'il pourrait lui faire? Satisfait d'avoir l'attention de l'assistance, Rome Tendit les bras, montrant plus clairement le petits à ses hommes. Un grand sourire s'épanouit sur son visage.
-N'est-il pas le plus beau petit garçon que vous ayez jamais vu? Vous savez, c'est mon fils!
… Ce n'était pas vraiment ce à quoi ils s'attendaient. Et l'air complétement béat de leur nation ne les aidait pas du tout à exprimer un avis cohérent. Face à ce manque de réaction, Romulus fronça les sourcils. Finalement, un jeune homme osa prendre la parole
-Il est magnifique! Félicitations Imperator!
Celui ci rayonna de fierté. Aussitôt une pluie de compliment se firent entendre.
-Il est adorable.
-Oui, et il a l'air fort!
Bien sûr qu'il l'était! C'était de son fils dont on parlait! Rome éclata de rire, fier comme un coq. Tout ce bruit finit par réveiller l'enfant, qui papillonna des yeux. Il regarda autour de lui, encore un peu endormi. Il tenta de jeter un regard noir à son père, mais le bâillement qu'il laissa échapper ruina tout ses efforts. Romulus s'attendrit. Le rapprochant de son visage, il frotta son nez contre celui du petit.
-N'est-ce pas que tu es le plus mignon de tous les petits garçons qui existent sur terre?
En réponse, le dit « plus mignon de tout les petits garçons qui existent sur terre » se mit à hurler et à frapper l'adulte de toutes ses forces, tentant à plusieurs reprises de le mordre. Ça pouvait expliquer les traces sur le visage de l'Empire. Et personne n'avait besoin de connaître la langue du pays pour deviner que ses paroles n'étaient certainement pas un langage adapté à la bouche d'un être si jeune . Romulus le serrait contre lui, frottant sa joue contre les cheveux doux de son fils. Euphorique, le plus grand empire du monde faisait tourner en l'air le bambin, sous les insultes de plus en plus virulentes de celui-ci. Ses yeux brillaient d'une joie mal contenue. Sans sembler se soucier du comportement récalcitrant du petit, il se mit à lui parler.
- Qui est le plus intelligent et le plus fort des petits barbares? Qui est la merveille de son papa? C'est Hispania! Et maintenant, Hispania et papa vont rentrer dans la tente, prendre un bon bain, manger et faire une looongue sieste. Tu aimes faire la sieste? Moi j'aime beaucoup! Tu sais, papa a déjà trouvé un nom à son adorable garçon! Tu seras Antonius (1)! Hein mon petit trésor? Tu vas voir, tu vas devenir le territoire le plus civilisé et le plus raffiné du monde! Papa va... »
Bon. Peut être que gagatiser serait un terme plus adapté. Repartit dans son petit monde de nouveau et heureux père de famille, l'empire s'éloigna. En fin de compte, la nation partageait plus avec les humains que ce qu'ils pensaient tous. Et alors qu'il voyait Romulus s'émerveiller de la vivacité de « son petit trésor » qui lui tirait sauvagement les cheveux et barbe, les militaires se dirent qu'il allait vraiment falloir que quelqu'un explique à l'empire le concept d'éducation, ou bien la civilisation de cette province resterait un rêve inatteignable.
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(1)Inestimable
Voilà! En réalité , Antonio a été sauvé de la tutelle sans pitié des éducateurs parce qu'il a hérité du charme dévastateur de son père. Tout comme ses frères. En fait, c'est l'héritage génétique de Rome qui a causé sa propre perte. Pas de chance pour lui. A un niveau historique, ma relectrice, qui s'y connais en matière de culture romaine, m'a fait remarquer que les romains ne considéraient leurs enfants que comme des objets permettant à leur nom de perdurer et d'être immortel. Ce ne m'a pas fait modifier mon histoire (en fait, j'aurai carrément été obligé de l'effacer. En considérant le personnage de Rome dans Hetalia, je suis restée sur mon idée.). Mais je me suis dit que c'était important de vous le préciser. C'était le coin culture G.
