Bonjour/Bonsoir à toutes et à tous ! Ceci est le premier chapitre de ma première fiction avec pour univers celui de « Le Seigneur des Anneaux ». J'espère que vous aimerez, et merci à Nightmare 2054 de m'encourager dans ce que j'écris ! ) Et par avance, bonnes fêtes à toutes et à tous !

Cela faisait depuis trop longtemps déjà qu'Athorn suivait ce sentier souterrain. Celui-ci sinuait sur une distance paraissant sans fin, divers rochers de toute taille encombrant le sol dur et glissant et arrachant des morceaux de sa tunique boueuse. L'étroitesse du chemin forçait parfois le jeune homme à se tordre et se courber pour avancer, les parois qui suintaient allègrement semblant se gausser de ses maintes acrobaties. Ce fut quand les pensées d'Athorn atteignirent leur plus sombre apothéose qu'un mince filament de lumière vint améliorer sa faible visibilité. Clignant des yeux, le marchand qu'il était se réjouit d'atteindre enfin la sortie, où qu'elle menât par la suite. Il fut sorti du tunnel en quatre grandes enjambées, profitant ensuite les yeux fermés de l'air pur qui envahissait ses poumons. Lorsqu'il releva doucement les paupières, Athorn ouvrit la bouche d'éblouissement. Divers cours d'eau tombaient avec grâce le long d'impressionnantes falaises recouvertes par une verdure abondante. Le soleil du petit matin, légèrement dissimulé par une brume malicieuse et passagère, éclaircissait encore plus les éléments naturels si cela fût possible, donnant au tableau ainsi dépeint une atmosphère de paix ne pouvant être brisée. Athorn profita de la présence d'une brise qui passait par là, laissant ses longs cheveux bruns emplis de sueur flotter dans le vent. La Vallée Bleue s'étendait devant lui. Et ce qu'il vit à l'ouest, en levant la tête, lui fit lâcher un soupir d'émerveillement. Postée sur une haute colline rocheuse, la cité elfique surplombait les alentours. Fondcombe, dotée d'un halo lumineux la rendant presque imaginaire, se rapprochait le plus de l'idée qu'on peut se faire de la perfection. Les elfes avaient, depuis des millénaires, créé des mécanismes leur permettant de prospérer tout en coexistant avec la nature qu'ils préservait de la guerre, du temps, des hommes. Athorn, étant enfant, avait entendu bien des contes épiques et incroyables au sujet de ces grands êtres aux oreilles pointues qui pouvaient, disait-on alors dans les faubourgs de Bree, tuer une mouche sur la tête d'un ivrogne au pas mal assuré. Et malgré les nombreuses expéditions qu'accomplissait Athorn en Terre du Milieu, jamais il ne lui avait été accordé d'en voir un. En effet, le jeune marchand avait maintes fois négocié avec des hobbits, des nains ainsi que ses propres congénères, les hommes. Les elfes restaient donc toujours un mystère qu'il comptait maintenant élucider. Observant attentivement la roche qui soutenait la cité chargée d'histoire, Athorn distingua de par son éclat une petite porte au pied de la colline. Escalader la falaise qu'il venait de traverser pour ensuite arpenter le pont qui, plus haut, menait à l'entrée principale nécessitant trop de temps et de force, l'homme décida de se diriger vers cette issue énigmatique. Car au-delà de sa curiosité, la fatigue avait su se frayer un chemin dans tous les membres de son corps. Et plus que tout cela, la solitude le tenaillait. Cela faisait maintenant deux jours selon lui qu'il avait été séparé de sa marchandise et de son escorte, une rixe mortelle ayant éclaté avec des bandits armés sillonnant la région. Sûrement seul survivant de ce triste massacre, Athorn s'était mis à errer au milieu de nul part, privé de guide et ne connaissant pas les alentours. Il fut confronté aux tempêtes fréquentes, aux moustiques et bestioles y ressemblant, à des marécages malodorants et poisseux où il perdit le peu de ration qu'il avait pu jusque-là conserver. Et luttant contre vents et marées, le commerçant âgé d'une vingtaine d'années seulement avait trouvé la force suffisante pour ne pas s'arrêter quand le désespoir le guettait avec l'œil du charognard avide. Usant d'eau de pluie pour se déshydrater, le manque de vivres se faisait de plus en plus sentir, l'estomac de l'égaré criant plus que jamais famine. Son plus grand défi arriva alors : la paroi embarrassante de l'immense falaise l'empêchant d'avancer. Ayant eu la chance de trouver un animal mort – et non-identifiable à sa connaissance – Athorn put subsister à ses besoins juste assez pour ne pas trépasser. Il se mit alors à longer le mur rocheux pendant un temps qui lui parut bien plus long qu'il ne le fut en réalité. Zigzaguant légèrement, la vue floue, il finit par trouver une ouverture dans ce mur indestructible, un passage qui semblait avoir été creusé non par le temps, mais bien par des êtres doués de pensée. Ainsi, son supplice continua ainsi que son avancée, dont chaque pas lui arrachait une gémissante grimace. Et bien que jamais il ne lâcha un bruit, son apparence semblait crier pour lui. Ses cheveux étant trempés, son visage sali par la poussière et la saleté, seul ses yeux d'un vert improbable étaient présentables. Comme dit plus haut, sa tunique d'un rouge terne avait souffert dans les marais, tandis que la crasse et la terre s'étaient occupées du tissu blanc, maintenant noir par endroits, situé entre son corps et l'habit pourpre. Les mains du marchand étaient éraflées, plusieurs de ses ongles pendant doucement dans le vide. Ses bottes de marche n'étaient que trous où l'air pouvait aisément s'infiltrer – ce qu'il fit, surtout lors des nuits glaciales -, empêchant le jeune homme de se reposer. Et c'est après avoir vaincu ce tunnel que nous le retrouvons donc. Mais à peine Athorn eut-il fait un pas que l'herbe sous ses pieds commença à se teinter de son sang. D'abord stupéfait, Athorn ressentit ensuite une douleur insupportable à la cuisse qui le fit hurler à la mort. La souffrance résonnait au rythme de la flèche vibrant dans sa chair meurtrie. Tout ensuite se passa sans qu'il ne puisse le discerner. La vue floue, il entendit des vociférations, des cris, et des lames que l'on sortait de leur fourreau à quelques pas de lui. Athorn tomba sur le dos, ignorant le bruit de la chair que l'on tranche provenant de l'endroit où le tumulte battait son plein. Un bourdonnement envahit soudain ses oreilles, le rendant ainsi vulnérable au premier danger qui s'intéresserait à lui. Il attendit, ne bougeant pas un cil… Et quand Athorn sentit que son esprit allait lâcher prise, il trouva la volonté d'ouvrir une dernière fois les yeux. Et ce qu'il put entrevoir le ravit. Un visage gracieux, des yeux affolés mais au combien charmants, des traits fins et harmonieux… Et des oreilles pointues. Et une voix résonna dans sa tête, un son mélodieux dont il ne comprenait pas la signification…

Esseath Athorn, aine aen cáerme, saov aen cerbin. Esseath aép me woéd…. Va, dearme…

Voilà, toute critique ou commentaire est bienvenu ! La traduction pour la phrase elfique est littéralement : « Tu es Athorn, lumière du destin, esprit du corbeau. Tu es dans ma forêt... Va, bonne nuit… ».