« … Et pendant ce quinquennat, je promets que je m'emploierais, avec mon gouvernement, à rétablir la confiance des Français dans la politique. Il n'y aura plus de mensonges, des concertations avec les organisations syndicales, une croissance et un plein emploi, je m'y engage devant vous. La France redeviendra un pays fort, libre, et riche de sa diversité et de ses valeurs. Vive la République, et vive la France ! »
Le nouveau président élu prit ses notes, et quitta la salle de conférences sous les flashs crépitant des appareils des journalistes.
Aussitôt un conseiller vint à lui, et l'invita à le suivre jusqu'au bureau présidentiel.
Cela faisait 4 ans que Paul Miller se préparait à l'élection. Devant la débâcle de l'opposition ces derniers mois, il avait été simple de remporter cette élection qui s'annonçait déjà gagnée d'avance au vu du bilan du président sortant. Celui-ci lui avait témoigné une très profonde affection, et l'avait encouragé tout au long de sa campagne, louant sa sincérité et son travail au fur et à mesure des débats qu'il avait organisé, sillonnant la France.
Devant le bureau, il retrouva comme convenu le président sortant pour une visite qui s'annonçait extrêmement importante. Au cours de cette traditionnelle réunion, le président sortant présentait les dossiers militaires, et donnait accès au nouveau président aux codes permettant d'utiliser l'arme nucléaire.
Paul Miller n'aimait pas le nucléaire, mais était pleinement conscient que cette force de frappe avait un impact décisif dans les affaires diplomatiques qu'il allait devoir mener pendant cinq ans.
Son ami l'invita à entrer dans la chambre présidentielle, mais alors qu'il allait ouvrir la porte du bureau, il lui bloqua le bras et imposa par son regard le silence. D'un geste de la tête, il demanda aux gardes qui contrôlaient l'accès au couloir de s'éloigner, ce qu'ils firent immédiatement.
Lorsqu'ils furent seuls, le président sortant et le nouveau président se regardèrent droit dans les yeux, et le premier commença à parler :
« Ce que tu vas découvrir dans cette salle, Paul, va bien au-delà de ce que tu pensais trouver en arrivant ici. Je te conseille vivement de te servir un verre en arrivant. Je n'ai pas suivi ce conseil lorsque je suis parvenu au pouvoir, et j'aurais mieux fait de le faire. Tu es prêt ? »
Intrigué mais curieux, Paul Miller sourit à son mentor, et entra dans la salle. Ce qu'il y trouva le fit d'abord rire intérieurement. Mais il réussit à garder un visage impassible.
Devant lui se tenait un homme noir, drapé d'une robe. Il n'aurait pas pu le décrire autrement. Une robe violette, parsemée de décorations dorées, pendait à ses pieds. Un petit chapeau, semblable à celui que l'on donnait aux fillettes de cinq ans qui voulaient se déguiser en sorcières à Halloween, était posé sur son crâne dégarni du moindre cheveu. Celui-ci était assis sur une chaise, et se leva quand les deux hommes entrèrent. Il avait un regard perçant qui lui glaça instantanément les os, malgré un sourire qui lui semblait sympathique.
- Monsieur le président, salua-t-il avec un certain accent britannique.
Il tendit une main ferme au président, qui la serra, plus surpris que jamais. L'homme portait un collier d'or énorme, gravé d'un symbole étrange : un triangle coupé d'un trait, et entouré d'un cercle. Cela lui fit rapidement penser aux Francs Macons.
- Puis-je vous présenter le Ministre de la Magie, Kingsley Shacklebolt ?
