Samedi 11 Août 1767

Ma tendre Louise, j'ai la joie de t'annoncer que nous sommes enfin arrivés dans le comté de Mitchell.

Le voyage par la voix des mers fut long et très pénible, je ne te cache pas que j'ai été plusieurs fois malade sur le bateau, et un mousse nègre m'appelait même « L'homme de la campagne » avec sa grosse voix; je pense avoir remplie mon cotât de mal au crane pour tout une vie.

Dès notre arrivée à Savannah, un certain « Sir Alexandre » nous a accueillis au port et nous à fait monter dans sa calèche pour nous emmener directement à Camilla.

Il s'agissait en réalité du domestique de monsieur Gotfroi, un aimable homme qui nous a expliqué durant le voyage que Jack et moi serions les deux premiers responsables du champ de tabac, et qu'il disposait déjà d'une petite vingtaine de travailleurs nègre pour le cultiver.

Je n'ose te dire à quel point Jack est excité, à même pas 25 ans devenir un sous-directeur c'est tout de même quelque chose; même s'il ne sera le gérant que de la partie ouest du champ.

Je t'écris ces quelques lignes depuis la demeure de Monsieur Gotfroi.

Elle est gigantesque, sublime, il y baigne un douce chaleur parfumée, ici tout n'est que calme et volupté, et je suis heureux de savoir que nous allons y résider 3 jours durant avant d'aller nous installer dans la maison près du champ.

Tout à l'heure, Monsieur Gotfroi nous a expliqué qu'il avait déjà obtenu les droits pour pouvoir exploiter touts les champ allant du Camilla jusqu'à Grennwood, et qu'il ne tarderait pas à acheter aussi les terrains allant jusqu'à Union Hill et Newton; il a ajouté que à ce rythme là, la famille Gotfroi deviendrait l'une des plus grosses fortunes de la Georgie et nous avec.

J'aimerais que tu sois là avec nous Louise, les lits en baldaquins de la propriété de Monsieur Gotfroi paraisse beaucoup moins chaleureux sans toi.

J'espère que tout le monde va bien à Wooler, et que la boutique fonctionne, embrasse la tante Susy de ma part.

Ton bien aimé Will.