Chapitre 1

Les coups frappés à ma porte retentirent dans ma tête comme une centaine de signaux d'alarme. Je me redressais brusquement. «C'est lui », pensais-je. La ma poitrine se serra. J'haletais pour trouver un peu d'air quand tout à coup sa voix s'éleva derrière la porte.

« Pietro ? Qu'est-ce que tu fiche encore dans cette chambre? On va finir par arriver en retard ! Pas que ça me gêne de rater le cours de Spencer mais j'en ai marre d'entendre le nouveau proviseur brailler la même chose à propos du règlement tout les matins. » me pressa Lance

Je parvins enfin à prendre une bonne inspiration. Je lui répondis avec mon ton prétentieux habituel agrémenté d'une pointe de cynisme pour ne pas trahir mon trouble « J'y arriverais avant vous-même en prenant mon temps. »

Il répliqua « Tu veux t'y retrouver tout seul à m'y m'attendre Pietro ?»

Sans réfléchir je rétorquais « Je pourrais toujours trouver quelques petit x-men à provoquer le temps que tu arrives» Je regrettais immédiatement mes paroles mais ma verve acerbe le matin était devenu un automatisme peu apprécié. «Eh merde je suis trop nul. Je vais me le mettre à dos » m'admonestais-je. Aussi je m'étonnais peu que le silence seul me réponde.

Je me préparais en vitesse pour le rejoindre dans la jeep. Je ne rencontrai personne dans le couloir ni à l'extérieur de la maison. La jeep était elle aussi vide. Je m'installai confortablement côté passager en les attendant. J'allai leur préparer quelques répliques pour leur faire regretter leur lenteur désespérante. Alors que je tergiversais entre deux idées, deux yeux couleur émeraude capturèrent mon regard. J'en oubliais ma vengeance. Je n'étais, de toute manière, pour ainsi dire, incapable de proférer la moindre parole à son encontre.

Il m'adressa un sourire satisfait.

Et avec la nette impression de m'être fait manipuler j'arrachais mon regard à l'emprise de celui du serpent. La mine boudeuse je l'observais du coin de l'œil alors qu'il grimpait à mes côtés et s'installait au volant. Arrachant mon regard au sien je pus enfin récupérer ma voix. Gênée par son silence et sa proximité je pris la parole et dit d'un ton impatient « Qu'est qu'ils fichent on ne va pas y passer la nuit ».

Lance répondit à mon souhait en provoquant un séisme sous la maison.

Le voir à l'œuvre m'avait toujours fasciné.

Le crapaud surgit le premier en bondissant hors de la maison comme s'il était monté sur ressort.

« Alors le crapaud peur qu'une petite secousse ? Si le plafond t'écrasait si tu finirais aussi plat que les blattes que tu manges. Ce serait tellement ironique…» Plaisantais-je ravis par son air affolé.

Lance éclata d'un rire chaleureux pour saluer mon trait d'humour.

Le crapaud émit un faible grognement et s'installa sans plus de commentaire à l'arrière de la jeep.

Au même moment, le blob fit irruption dehors l'air effrayé.

« Alors le blob un problème pour enjamber les failles du couloir? Peut être parce que tu ne parvenais pas à voir tes pieds. » Persiflais-je

Lance se tenait le ventre tellement il riait.

Le blob rejoignit le crapaud à l'arrière un air moribond emprunt sur son gros visage rouge et essoufflé.

Lance démarra et nous nous rendîmes à l'école. Personne ne dit mot durant le trajet, les deux phénomènes à l'arrière boudant leur soul.

Lance était préoccupé par la route ou par la musique qui sortait de l'autoradio je n'aurais su dire.

Quand à moi je cachais ma lâcheté par mon silence et gardais les yeux fixés sur l'asphalte qui défilait.