J'ai toujours eu beaucoup d'affection pour le couple Marco/Jean. J'ai parfois écrit quelques trucs sur eux mais jamais très potables. Il est très difficile pour moi d'écrire des choses "plausibles" sur Jean et Marco et sur la relation qu'ils entretiennent. Je me suis alors dit que ce serait peut-être plus facile de les mettre en scène dans un univers alternatif. Plus moderne. A la fac. L'histoire s'étendra sur plusieurs chapitres , ça c'est sûr , car tout ne sera pas concret dès le début.
VOICI DONC LA BÊTE!
A chaque nouvelle année scolaire , Jean se trouvait une nouvelle obsession. Des personnes qu'il admirait , qui l'attiraient mais qu'il n'approchait jamais. Pas qu'il n'osait pas , il n'était pas quelqu'un de timide. Il ne voyait juste pas l'intérêt de se rapprocher de personnes qui , il en était persuadé , ne témoigneront aucune affection pour lui. Jean était quelqu'un d'associable , de pessimiste. Il ne nourrissait que des sentiments négatifs.
Il se contentait donc de ne les regarder que de loin. Et au fond de lui , il essayait de se persuader que ça lui suffisait.
L'année dernière , c'était une jolie asiatique qui lui avait tapé dans l'œil. Des traits fins , une belle silhouette élancée et une aura mystérieuse qui lui proférait un certain charisme. On ne pouvait pas ne pas remarquer cette fille.
Malheureusement , son cœur était déjà pris et aucun autre homme n'avait l'air de l'intéresser. C'était même à se demander s'ils existaient à ses yeux. Jean s'était donc fait une raison et était vite passé à autre chose.
Mais son obsession actuelle allait être difficile à oublier.
Cette fois-ci c'était d'un très beau jeune homme dont il s'était entiché. Ce n'était pas la première fois qu'il flashait sur une personne du même sexe que lui. Il pouvait être attiré autant par des garçons que par des filles.
Il s'appelait Marco. Il était grand et avait des épaules larges. Son visage était doux et ses yeux dégageaient quelque chose de candide , de sincère. Le sourire radieux qu'il affichait souvent n'était pas hypocrite. Il était naturellement gentil. Et les petites tâches de rousseurs qui parsemaient ses joues faisaient fondre Jean à chaque fois qu'il les regardait. Absolument tout chez Marco lui plaisait.
Dans l'amphi. de son université , il s'était placé à un endroit où il pouvait le regarder au mieux. Par moment , il levait les yeux de ses cours pour admirer son profil. De ce côté , il paraissait assez enfantin avec son petit nez rebondi. Mais de face , malgré ses grands yeux , il arborait un air tellement séduisant , une carrure si mature. Il n'avait définitivement rien d'un enfant. Et ça devenait insupportable pour Jean de ne pas être plus proche de lui.
D'ordinaire , ça lui aurait été égal de ne rien tenter. Il s'avouait toujours vaincu. Mais là , ce Marco n'avait pas l'air si inaccessible que ça. Il était certes assez populaire mais il n'avait pas spécialement d'amis fixes. Et surtout , il n'avait pas de petite amie. Jean le sut en surprenant une de ses conversations avec un autre étudiant. A partir de cet instant , il se promit de faire quelque chose. Mais c'était beaucoup plus dur que ce qu'il croyait. Passer des années sans faire un seul premier pas vers l'autre , ça n'aidait pas à vaincre son appréhension des autres. Ca l'avait plus renfermé qu'autre chose. Mais il voulait tellement être avec lui , voir à quoi le quotidien ressemblerait à ses côtés.
Et son envie avait été renforcée lorsqu'il eut son premier contact avec lui.
Jean arrivait en cours souvent au dernier moment mais ce jour-ci , il était vraiment en retard. Il ouvrit la porte battante et vit que tout le monde était déjà installé , apte à suivre le cours. Il n'aimait pas ça et il se maudit d'avoir autant traîné. Il chercha furtivement une place vide et se rendit compte que celles de devant étaient toutes prises.
Tch
Il baissa les yeux pour ne croiser aucun regard et continua sa route jusqu'aux derniers rangs. Toujours sans regarder autour de lui , il prit finalement place à une rangée qui lui paraissait dégagée. Mais elle n'était pas vide. En un éclair , il enleva son blouson en cuir puis retira tout ce dont il avait besoin hors de son sac. Un soupir qui en disait long sur son état d'esprit lui échappa. Ses yeux avaient l'air fatigués et il se dit qu'aujourd'hui , il allait vraiment avoir du mal à se concentrer. De plus , c'était 8h20 du matin et de ce fait , toutes les lumières de la grande salle étaient allumées. Jean voulait rentrer chez lui , fermer ses yeux et oublier tout le stress qu'il avait accumulé jusqu'à maintenant.
D'ordinaire , Jean était quelqu'un de plutôt studieux. Malgré son caractère et son allure légèrement patibulaire et rebelle , il se débrouillait toujours pour avoir des bonnes notes. Mais aujourd'hui , il ne voulait vraiment pas faire d'efforts. De là où il était , il surplombait tout l'amphi et pouvait voir facilement tout ce qu'il s'y passait. Et , par extension , se chercher une petite occupation lorsqu'il s'ennuyait. Ses yeux parcoururent toute l'étendue de la salle. Il ne trouvait pas Marco. Un toussotement se fit alors entendre. Juste tout près de lui. Un toussotement qui le fit frisonner.
Oh mon Dieu.
Il se tourna alors avec appréhension vers la source du bruit. C'était bien ce à quoi il pensait. Aussitôt après avoir vu Marco assis à peine deux sièges plus loin à sa gauche , il retourna vivement la tête. Son cœur battait à toute vitesse. Comment n'avait-il pas pu l'apercevoir?
Sur le coup , il n'avait pas vu le jeune homme. Il voulait tellement s'asseoir au plus vite et éviter les regards posés sur lui à son arrivée qu'il n'avait même pas levé les yeux une seule fois. C'était un peu gros mais c'était pourtant ce qu'il s'était passé. Au plus grand damne de Jean , qui était à la fois paniqué , anxieux et heureux.
S'il me parle , comment je fais?
