Après "Quand le passé revient nous hanter" j'ai décidé de partir une autre fiction longue. Malheureusement pour vous pauvres âmes errantes. (Je sais même pas si des gens me lisent xD C'est peut-être même pas la peine que je poste des histoires quoi. xD) Donc bon. Cette histoire là est un peu différente. Premièrement parce que le personnage principal est Ashley.

Alors je vous pris d'être indulgents. Je n'ai pas l'habitude de l'utiliser, donc il se peut qu'elle soit un peu OOC, j'espère que ce ne sera pas trop flagrant. Et en passant, il y a deux POV principaux dans cette fiction. À chaque chapitre, j'alterne entre les deux. Vous découvrirez le deuxième personnage au fil de votre lecture.

J'espère que vous apprécierez. J'ai aimé l'écrire, surtout vu tout ce qui s'y passe et j'espère qu'il en sera de même pour vous.

Bonne lecture.

Personnages présents: Ashley, Helen.


Chapitre 1: Décision et Questions

Ashley se trouvait dans la douche, frottant inutilement sa tête depuis une demi-heure. Le savon s'était déjà désagrégé sous l'eau et pourtant, elle continuait de se laver les cheveux. Elle avait décidément la tête ailleurs. Désespérément ailleurs. Elle ne savait plus quoi penser. En plus d'être assez troublée, elle ne savait pas ce qu'elle ressentait envers sa mère. De la déception ? Pour avoir garder un secret aussi lourd pendant trop longtemps, surtout que ça la concernait. De la colère ? Pour lui avoir mentit durant toute sa jeunesse et le début de sa période adulte. Elle n'en était pas certaine. Elle devait même les ressentir les deux. Se rendant compte qu'elle risquait de se scalper si elle continuait à frotter ainsi, la jeune femme laissa retomber ses mains le long de son corps. Elle ne se sentait pas bien. Nauséeuse peut-être. Comme si un gros bloc de glace était venu prendre la place de ses organes. Elle se sentait lourde.

Levant la tête, elle laissa l'eau couler doucement sur elle. Ça lui faisait du bien. Sincèrement. Ça lui évitait de trop penser. Ça lui évitait de les voir côtes à côtes, de voir leurs visages, d'imaginer ce que leur vie avait pu être avant que tout ne devienne que ténèbres. Elle ne pouvait croire en ce qu'elle avait apprit. Elle ne pouvait pas avoir son sang dans ses veines, c'était totalement impossible. Elle se refusait à le croire, à l'accepter. Ça la dégoûtait. Plus que le reste. Ce meurtrier...était son père. Le même qui avait voulu l'envoyer comme nourriture à un lézard. Sa mère semblait tellement torturée à chaque fois que le sujet de John Druitt revenait sur le tapis. Elle avait parfaitement vu son expression faciale lorsqu'ils étaient réapparut en sureté, loin de Nikola. Une surprise glaciale, mais douloureuse. Depuis, elle n'arrivait pas à comprendre ce qui l'attirait en la personne de son géniteur. De ce qu'elle en avait vu, il était arrogant, borné et de mauvaise foi.

Ses yeux s'ouvrirent en grand. Elle était comme lui ! Un frisson désagréable lui passa le long de sa colonne vertébrale. Il lui en avait parlé. La journée où il l'avait kidnappée pour savoir où était sa mère. Cette soif de sang, de vitesse et de combat. Elle eu un sanglot qui la fit sursauter. Pourquoi il fallait que le père, qu'elle avait toujours cru mort, réapparaisse dans sa vie d'une façon aussi brusque et aussi cruelle ? Elle n'avait jamais eu de père. Jamais personne pour s'occuper d'elle. Seulement sa mère et James qu'elle avait longtemps traiter comme s'il était son père. Maintenant, elle apprenait que sa famille était tout aussi dévastée que le Japon après le désastre de Nagasaki et Hiroshima. Elle n'était plus une petite fille et avait une solidité qu'elle prenait de sa mère, mais...ça l'a choquait un peu. Comme si tout son petite monde sécuritaire s'effondrait soudainement tout autour d'elle.

Fermant le robinet de la douche, elle sortit finalement de son petit cocon, prenant au passage une serviette dont elle s'entoura doucement. Tournant le regard vers le miroir, elle remarqua son air presque torturé et s'ébroua. Elle devait se reprendre. Elle n'allait tout de même pas sortir de là avec une tête de déterrée. La nouvelle ne se digérait pas correctement, mais elle devait faire avec, se reprendre, en sortir plus forte que forte. Elle n'était pas femme à se laisser abattre. Elle allait se relever avec une fierté qu'elle tenait...elle détourna le regard du miroir pour l'accrocher ailleurs. Elle ne devait pas y penser. Pas une seule seconde. Ça lui faisait peur. Elle ne l'avait pas dit à sa mère, mais elle ne ressentait pas que des sentiments contre les gens, elle avait en elle une peur bien réelle qui lui prenait les tripes bien mieux que n'importe quelle sorte d'adrénaline. Enroulée dans sa serviette, qu'elle ne voulait plus quitter, elle prit ses vêtements sales et se dirigea vers sa chambre ainsi. Elle avait oublié ses vêtements dans sa chambre. Comment avait-elle pu oublier quelque chose d'aussi important ? Elle en connaissait la raison et encore une fois, elle préféra faire l'autruche sur ses sentiments. Elle ne voulait pas se laisser emporter par le tourbillon maudit de ce que les autres appelaient une famille. Qu'était-ce une famille exactement ? Certainement pas la chose qui lui servait d'entourage depuis sa naissance. Ce n'était pas une famille. C'était un enfer. Si avec sa mère ça pouvait aller, depuis une semaine plus rien n'allait. Elle vivait le pire cauchemar de son existence.

Elle ouvrit la porte de sa chambre, contente de n'avoir rencontré personne. Si sa mère avait eu la malchance de la croiser aussi peu habillée, Ashley ne voulait même pas s'imaginer les questions. Helen devinerait alors que quelque chose la préoccupait et sincèrement, ce sujet, c'était le dernier dont elle voulait discuter avec sa mère. De toute façon, cette dernière en avait déjà plein les bras avec tous les Phénomènes dont elle devait s'occuper.

S'habillant lentement, elle jeta un coup d'oeil à l'horloge. Tôt le matin ici. Donc vers le début de l'après-midi à Londres. Elle se mordit la lèvre inférieure. Elle ne savait pas si ce qu'elle avait en tête était une bonne idée, mais elle allait se torturer pour rien pendant des années si elle continuait ainsi et elle le savait parfaitement. Elle se connaissait. Que trop bien même. Peut-être devrait-elle se risquer à lui demander de l'aide. À lui demander ce que sa mère aurait très certainement refusé de lui accorder, mais peut-être James pourrait-il comprendre toutes les questions, les peurs et le scepticisme qu'elle avait en elle. Bien entendu, il pouvait tout autant refuser, mais, au moins, elle pourrait en discuter ouvertement avec quelqu'un sans avoir peur d'un jugement quelconque. C'était ce qu'il y avait de bien avec lui. Contrairement avec sa mère. Même si parfois il pouvait se montrer pire, mais elle savait que cette fois, il était la meilleure personne à aller voir. Maintenant, il fallait qu'elle trouve un moyen de convaincre sa mère de la laisser partir, sans la suivre. Difficile. Ça allait être compliqué et elle le savait parfaitement.

Légèrement souriante, elle termina de s'habiller et sortit par la suite de sa chambre. Elle allait devoir téléphoner. James n'aimerait certainement pas qu'elle prenne l'initiative du moyen de communication, mais si elle voulait avoir la réponse le plus rapidement possible... Elle prit le combiné et composa un numéro, attendant patiemment qu'un technicien réponde, car elle était certaine que son 'oncle' ne répondrait pas lui-même. Il détestait les moyens conventionnels. Ce qu'elle désapprouvait pour cause de rapidité, mais étant la plus jeune, elle n'avait rien à redire.

-John Wesminster à l'écoute ?

Ashley tiqua et grimaça en entendant le nom du technicien. Elle le connaissait très bien, mais ce nom faisait naître en elle des échos de haine et de peur.

-S-salut John. Ça va ?

-Salut Ash ! Fait longtemps qu'on a pas entendu ta voix par ici !

Son accent britannique l'aurait fait sourire il y avait à peine une semaine de cela. En ce moment, elle n'avait qu'une seule envie, se cacher quelque part. Comment sa mère et James pouvaient vivre tranquilles avec un employé qui devait leur rappeler à chaque secondes leur ami déchu.

-Tu crois que je pourrais parler à James ?

Il y eu un léger silence et des voix étouffées signifiant qu'il avait très certainement recouvert le combiné de sa main. Puis, le bruit redevint parfaitement clair.

-Désolé, il est occupé, je lui laisse un message ?

Un petit sourire en coin se dessina sur les lèvres de la jeune femme.

-Besoin urgent de parler. Arriverai certainement ce soir ou dans la nuit. AM.

Le technicien eu un léger rire de l'autre côté de l'appareil.

-C'est comme si c'était fait.

Elle raccrocha le téléphone en même temps que John et sentit comme un poids s'enlever de ses épaules. Elle allait pouvoir le voir, pouvoir parler, pouvoir dire à quelqu'un ce qu'elle ressentait. James avait souvent été son confident, comme elle savait qu'il avait été le confident de sa mère.

Elle se dirigea ensuite vers le bureau de sa mère. C'était là le plus gros problème de son plan. Sa mère. Elle ne savait pas comment commencer le tout. Est-ce qu'elle débutait doucement ou directement avec la demande ? Elle ne savait plus trop. Ses pensées étaient très légèrement embrouillées. Très embrouillées même. Marchant d'un pas assuré, elle ne voulait rien montrer aux résidents du Sanctuaire. Elle n'allait rien révéler. Quel ne fut pas son soulagement lorsqu'elle fut enfin devant la porte. Soulagement...il s'agissait bien entendu d'un euphémisme. Car dès que sa main se posa sur la poignée, elle se tendit, comme si elle allait en chasse. Elle ordonna mentalement à ses mains de cesser de trembler, puis ouvrit la porte, décontractée.

-Salut maman !

Elle était certaine d'avoir entendu sa voix trembler, mais pourtant, au regard de sa mère, ça ne devait pas paraître autant qu'elle le pensait.

-Bonjour Ashley. Quel bon vent t'amène ?

Ou quel mauvais...elle afficha sur ses lèvres un sourire des plus angéliques et s'approcha de son bureau. S'asseyant dessus, elle la regarda un moment.

-Je veux des vacances.

Sa mère haussa un sourcil, perplexe.

-Des vacances ?

-Ouais, tu sais, la plage, les ballons, le sable chaud...

Si son sourcil pouvait se soulever plus haut, Ashley était certaine qu'il aurait fait une valse avec ses cheveux.

-Je plaisante maman...

Elle soupira alors que sa mère semblait soulagée. Quoi, il était interdit de prendre des vacances maintenant ? Ah oui, c'est vrai, sa mère n'avait aucune idée de ce que pouvait bien vouloir dire le mot vacance. C'était malheureux, mais c'était comme ça et elle avait appris à vivre avec. Après tout, elle n'était pas sa fille pour rien...

-Que veux-tu, viens-en au fait Ashley.

Helen la regardait comme elle le faisait lorsqu'elle en avait marre qu'elle tourne autour du pot. Sans se départir de son sourire, Ashley espérait fortement, à l'intérieur d'elle-même, que sa mère la laisse faire sans même poser de question. Elle aurait prier n'importe quel dieu si elle avait été croyante, simplement pour la réponse positive de sa mère.

-J'aimerais aller à Londres...

Son regard déjà ne lui laissa rien présager de bon.

-...voir James.

Les traits sur le visage de sa mère s'adoucirent doucement. Ashley semblait avoir trouver le mot secret. James. Sa mère la regarda un moment et elle eu peur qu'elle ait deviné ce qu'elle tentait vainement de cacher au fond d'elle-même. Helen hocha lentement, mais très lentement la tête, comme si elle hésitait à réellement la laisser partir, mais elle lui donna son consentement. Criant de joie, elle sauta sur sa mère qui en sursauta presque.

-Merci maman!

Les deux femmes finirent par se séparer lentement, toutes deux mal à l'aise par cette proximité qu'aucune des deux n'avaient prévu. Elles se regardèrent un moment, en silence, et Helen avança sa main pour la déposer sur la joue de sa fille. Après quelques secondes, elle se recula et s'appuya sur le dossier de sa chaise, annonçant sans vraiment le faire, que cet entretien était finit. Ashley lui sourit doucement, puis sortit sans rien ajouter de plus.

Elle referma la porte le plus doucement qu'elle put, puis sauta de joie en silence. Elle allait à Londres ! Son plan prenait peu à peu forme dans sa tête et en même temps, elle évitait de penser au sujet tabou pour elle. Se dirigeant vers sa chambre, elle fit ses bagages alors que sa mère annonçait par intercommunication qu'un jet viendrait la prendre dans quelques heures seulement. Un grand sourire étira ses lèvres. Sa mère était une vrai poule, mais en même temps, cela lui facilitait la tâche. Elle n'avait pas besoin de réserver une place dans un avion public, ce qui aurait très certainement pris un temps fou et complètement inutile.

Lorsque son bagage fut finit, elle fonça dire au revoir à Henry et a Big Guy, le faisant rapidement, de une pour éviter les questions, de deux pour ne pas éveiller les soupçons. Elle savait que sa mère réfléchirait à la raison de son départ lorsqu'elle serait dans le jet et elle espérait être atterrit à Londres avant qu'elle ne se rende compte de la réelle raison qui la poussait à presque fuir la maison. Elle-même essayait de ne pas y penser, car ce qu'elle allait faire était à la limite du stupide. À la très grande limite même. Elle savait que James serait réticent, mais qu'il allait sûrement accepter, tout en étant certain que tout se passe bien. Ou du moins le plus possible.

-Ashley, ton transport est arrivé, fit la voix ferme de sa mère.

L'interpellée se dirigea vers un interphone et lui répondit qu'elle s'y dirigeait juste avant de se mettre en route. Lorsqu'elle sortit à l'extérieur, un jet était effectivement en train de l'attendre. Bondissant presque, elle se jeta dans l'appareil, surprenant le pilote qui lui fit un sourire qu'elle lui rendit. S'installant confortablement dans cet avion équipé autant pour l'utilisation que pour le confort. Ce qui rendait son voyage d'autant plus agréable. Se couchant dans le lit intégré, elle ferma les yeux.

Londres. Bientôt. Dans plusieurs sens et plusieurs temps. Son idée lui paraissait folle maintenant qu'elle s'approchait de son but. Surtout qu'elle savait la raison de cette folie. Qu'avait-elle en tête ? Elle perdit son sourire alors que l'appareil décollait. Elle ne savait plus si elle en avait envie. Elle se demandait même si l'idée était aussi bonne qu'elle le croyait. Toutes ces questions, toutes ces craintes. Elle avait besoin d'une solution, de plusieurs réponses. Sa mère ne les lui donnerait jamais. Elle devait s'assurer de plusieurs choses et ce n'était pas ici qu'elle trouverait ce dont elle avait besoin pour se rassurer. Elle passa une main contre son front. Elle ne comprenait pas ce qui lui prenait. Elle avait agit sur un coup de tête. Comme Il l'avait prévenu qu'elle ferait. Tenait-elle autant de cet homme qu'il semblait le dire ? Elle espérait que non, car ce serait la plus mauvaise nouvelle qu'elle aurait eu dans sa vie.

-Mademoiselle ?

Elle ouvrit les yeux vers le pilote qui lui parlait sans pourtant quitter l'avant des yeux. Un prudent. Une chance.

-Hm ?

-James Watson fait savoir qu'il sera heureux de vous recevoir chez lui, peu importe l'heure à laquelle nous arriverons.

Elle eu un léger sourire. Cet homme était réellement une perle. Dommage qu'il soit si vieux et presque son père. Se recalant contre l'oreiller, elle remercia le pilote, l'avertissant aussi qu'elle risquait de dormir pour pouvoir supporter le décalage et lui demanda de ne pas la réveiller, sous aucun prétexte, pas même pour manger. Le pilote obtempéra et la jeune femme se réjouit du choix de sa mère pour les hommes de sécurité. Toujours aussi bien choisis. Fermant les yeux, elle tenta de ne plus penser à rien, sombrant peu à peu dans un sommeil agité.