Tout d'abord merci beaucoup de venir jeter un petit coup d'œil à cette nouvelle fiction. Comme il faut bien que je trouve un moyen de gérer ma frustration jusqu'en mars je vous propose ma vision perso de la deuxième partie de la saison 3. Fidèle à moi-même, l'histoire sera essentiellement basée sur Regina et sans surprise sur...l'Outlawqueen !
J'espère que cette fiction vous plaira. Bonne lecture :)
La fumée pénétrait dans ses poumons et semblait se diffuser dans chaque veine, dans chaque muscle. Ses poumons se serraient et son esprit s'embrumait. En quelque seconde Regina eut l'impression que tout se mettait à tourner autour d'elle et qu'un puits sans fond s'ouvrait sous ses pieds. Pourtant elle était toujours debout, le corps secoué des sanglots qu'elle s'était efforcée de contenir face à Henry. Plus jamais elle ne le reverrait. Plus jamais elle ne pourrait le serrer contre elle. Plus jamais elle ne pourrait l'embrasser tendrement sur le front après l'avoir bordé. La tristesse était intense mais la peur également. La seule idée de redevenir cette femme aigrie et maléfique contre laquelle elle avait tant lutté pour son fils la terrorisait.
Les vapeurs violettes devenaient de plus en plus irrespirables et pendant de longues secondes Regina lutta pour ne pas perdre connaissance. Soudain ses pieds heurtèrent violement le sol. Engourdie elle ne pouvait toujours rien distinguer autour d'elle mais elle se rendit compte que quelque chose avait changé. Elle ne portait plus son pantalon de tailleur et le poids sur sa tête était presque écrasant. Machinalement elle passa la main dans ses cheveux et constata qu'ils étaient beaucoup plus long qu'à Storybrooke et qu'ils étaient impeccablement remontés en chignon.
La reine cligna plusieurs fois des yeux. Son cœur tambourinait brutalement dans sa poitrine. Allait-elle perdre la mémoire d'ici quelques secondes ? Allait-elle oublier ces vingt-huit ans ? Allait-elle oublier son fils pour toujours ? L'angoisse lui nouait la gorge.
Peu à peu la lumière du jour filtra au travers du nuage de fumée. Un paysage se dessinait devant elle et elle put finalement apercevoir plusieurs silhouettes autour d'elle.
« Nous sommes rentrés ! », s'exclama une voix qu'elle connaissait bien.
La jeune femme resta immobile, incapable de réaliser qu'elle était toujours elle-même. Son regard se posa sur chacun des autres maudits qui semblaient aussi sonnés qu'elle.
« Mary-Margaret ? », demanda Charmant, hésitant.
Blanche un peu en avant par rapport au reste du groupe se retourna vers lui et un large sourire se dessina sur ses lèvres.
Dans un sens Regina se sentit soulagée, elle n'était pas la seule à se souvenir de Storybrooke, et avec un peu de chance sa tête ne finirait pas sur une pique. Du moins pas dans l'immédiat.
« Vous pensez sérieusement que c'est le moment ? », cracha t'elle lorsque les deux idiots se jetèrent dans les bras l'un de l'autre.
Une expression de dégoût commença à naître sur son visage mais il fût bientôt remplacé par un air de méfiance. Deux silhouettes arrivaient droit sur eux en courant. Machinalement la jeune femme tenta de faire apparaître une boule de feu mais rien ne se passa. Ses pouvoirs ! Elle n'avait plus ses pouvoirs ! A cet instant la reine croisa le regard de grincheux qui s'était rendu compte de son malaise et qui affichait un sourire mauvais.
« Blanche ! », s'écria une jeune femme en robe violette accompagnée d'un homme richement vêtu.
Les deux princesses se tombèrent dans les bras. Regina les observa un instant profiter de leurs retrouvailles puis profita du fait que tous les regards étaient braqués sur elles pour s'éloigner du groupe. Maintenant qu'ils étaient tous de retour elle n'avait plus rien à faire avec eux. Ils n'étaient plus à Storybrooke et à chaque seconde quelqu'un pouvait décider qu'il était temps de régler ses comptes avec elle. Aussi discrètement que possible elle se dirigea vers la forêt mais son prénom raisonna derrière elle. La reine soupira. Qu'ils l'oublient c'était tout ce qu'elle demandait. Ne voulant pas être rattrapée, elle pressa le pas mais la traine de sa robe en se prenant dans les ronces ne faisait que la ralentir.
Une main lui agrippa finalement le bras.
« Où comptes-tu aller ? », demanda Tinkerbelle suivit de près par Hook.
« Quelque part où je pourrais oublier que je ne reverrais plus jamais mon fils ! Et aussi loin que possible de tous ces idiots ! », cracha t'elle préférant se laisser envahir par la colère que par le désespoir.
« Tu ne tiendras pas deux jours, ici, toute seule ! », affirma sérieusement le pirate.
« Je prends le risque ! », rétorqua t'elle laconiquement.
« Veux-tu que je te rappel que le royaume est infesté d'Ogres particulièrement sanguinaires contre lesquels même ta magie ne peux rien, ou encore que tu es l'ennemie public numéro un dans ce monde et que même le paysan le plus miteux se fera un plaisir de te couper la tête ? Crois-moi le mieux qu'on ait à faire pour le moment c'est de rester ensemble. », argua-t-il avec un sourire moqueur au coin des lèvres.
Regina le fixa un instant. Il avait parfaitement raison et cela la mettait en rage. D'autant plus que ses pouvoirs semblaient lui faire défaut.
« Regina s'il te plait… », souffla Tink en lui adressant un sourire sincère.
La jeune femme n'avait qu'une envie, retrouver son château, de moins ce qu'il en restait et se blottir au fond de son lit. De fermer les yeux et de pleurer toutes les larmes de son corps. Elle venait tout juste de quitter son fils mais pourtant il lui manquait terriblement. Le seul réconfort qu'elle pouvait trouver était l'idée qu'il vivait en sécurité avec Emma, qu'il vivait dans une réalité où il était heureux, mais sans elle, sans aucuns souvenirs de leurs années en communs.
« Si j'arrache deux ou trois cœur vous ne viendrez pas vous plaindre ! », répondit elle avant de retourner vers le groupe.
Une fois à leur hauteur, Regina aperçut quelques regards inquisiteurs se porter sur elle dont celui de Snow.
« Nous allons nous rendre au château de Rumplestiltskin, c'est à deux jours de marche mais d'après Neal des amis à lui s'y sont installés et les ogres n'ont pas encore investis ces terres. », expliqua cette dernière.
A l'évocation du défunt sorcier un silence pesant s'installa, brisé par quelques sanglots émis par Belle. Pendant de nombreuses années Regina et lui n'avaient eu de cesse de se mettre des bâtons dans les roues, pourtant lorsqu'il s'était volatilisé devant elle, la jeune femme s'était sentie comme perdue. Sous le choc elle avait eu du mal à réaliser que celui qui lui avait tout appris était mort.
« Et puis quoi ? Nous allons vivre en collocation comme une belle et grande famille pour toujours ? », lâcha la reine exaspérée.
« Personne ne vous oblige à venir… », persiffla grincheux non loin d'elle.
Regina le fusilla du regard. Si elle n'avait pas fait une promesse à Henry, il y aurait bien longtemps qu'elle l'aurait transformé en porc celui-là.
« Et nous chercherons un moyen d'aller récupérer Emma et Henry ! », affirma Blanche en la regardant droit dans les yeux.
La reine sentit son cœur se serrer. Pour la première fois les deux femmes étaient sur la même longueur d'onde. Toutes deux avaient perdu leur enfant et aucune n'allait laisser quoi que ce soit se mettre en travers de leur chemin pour le retrouver.
Regina acquiesça silencieusement. Cet échange de regard venait de sceller un pacte silencieux. Celui de deux mères prêtes à tout pour être de nouveau réunies avec leur enfant.
Rapidement la petite troupe se mit en route. Toutes les personnes envoyées à Storybrooke n'étaient pas arrivées au même endroit. Seuls ceux qui étaient réunis devant la pancarte de la ville lorsque le nuage de fumée les avait enveloppés s'étaient retrouvés dans la clairière. Aucune trace des autres. En pénétrant dans la forêt, Regina remarqua immédiatement que l'ambiance était plus pesante que ce qu'elle avait connu avant la malédiction. Aucuns chants d'oiseaux, pas un écureuil dans les arbres, c'était comme si toute vie avait déserté ces bois. Parfois d'horribles grognements se faisaient entendre au loin témoignant de la présence meurtrière des ogres.
A chacun de ses pas, Regina sentait les ronces arracher le bas de sa robe. A cet instant elle aurait tout donné pour récupérer ses habits de l'autre monde. Un pantalon et des bottes auraient été beaucoup plus pratiques que cette longue et encombrante robe. La jeune femme remarqua que les autres femmes étaient également en difficulté. Seule Tinkerbelle pouvait se mouvoir avec facilité dans son costume de fée mais ses jambes nues étaient des proies faciles pour les ronces qui lui arrachaient quelques morceaux de peau.
Après quelques heures de marche, il fût décidé d'établir un camp de fortune. La nuit menaçait de tomber à chaque instant, d'autant plus que le feuillage des arbres était extrêmement dense, ne laissant passer que peu de lumière. Les hommes commencèrent à bâtir quelques abris tandis que les femmes cherchaient désespérément des brindilles sèches. Un orage grondait au loin. D'après le couple qu'ils avaient trouvé à leur arrivée il n'avait pas cessé de pleuvoir durant les trois derniers jours.
Une fois le camp installé tant bien que mal, Regina se posa sous un abri aux côtés de Tink.
« Tiens, j'en ai trouvé quelques-unes quand on cherchait du bois. », dit la fée déchue en lui tendant une dizaine de baie noires.
La reine détourna les yeux sans répondre. Elle n'avait pas faim. Une boule dans son estomac l'empêchait d'avaler quoi que ce soit. Elle avait dû laisser son fils dans un autre monde et cela la rendait malade. Finalement elle regrettait presque de ne pas avoir perdu la mémoire comme elle s'y était attendue. Au moins elle ne souffrirait pas.
« Regina tu devrais manger un peu… », insista la blonde.
La reine n'avait jamais su gérer la douleur autrement qu'en la transformant en colère. En rage intense.
« Comment crois-tu que je puisse avaler quoi que ce soit après avoir abandonné mon fils ! », s'exclama t'elle en lui repoussant la main violement.
Les fruits s'écrasèrent au sol au moment même où la foudre tombait en face d'elles, à moins d'un kilomètre dans un fracas assourdissant. Immédiatement après, une pluie diluvienne s'abattit sur le camp. Regina remonta ses genoux contre sa poitrine et resserra le col de sa manteline autour de son cou.
« Si tu veux le retrouver tu ferais mieux de manger quelque chose. Il va te falloir pas mal de force. Si tu ne le fais pas pour toi, fais le pour Henry ! », déclara sérieusement Tink.
« Cesses de me maternée ! Tu n'es pas ma bonne fée ! », répondit Regina, cinglante.
La blonde soupira puis posa sa main sur l'avant-bras de la reine.
« Non, tu as raison. Je ne suis pas ta bonne fée. Je ne suis d'ailleurs plus une fée du tout mais… je peux être ton amie. », souffla Tink en lui adressant un sourire chaleureux.
Ces derniers mots lui serrèrent le cœur. La sincérité de la jeune femme en face d'elle était désarmante. Jamais Regina n'avait eu d'amis, de personne sur qui compter, mis à part Daniel. Durant son enfance sa mère avait pris soin de la tenir à l'écart de tous les autres enfants. Elle était une princesse, une petite fille appelée à devenir une reine un jour et en tant que tel il aurait été inconvenant de jouer avec la progéniture des femmes de chambres ou des paysans.
« Comment peux-tu dire ça alors que c'est à cause de moi que tu as perdu tes ailes… », répliqua t'elle en repoussant la main qui recouvrait son bras.
« Je suis aussi responsable. Je n'ai pas su voir que tu souffrais plus que ce que je ne le croyais. Et puis avec ce qui s'est passé à Neverland, je sais que tout n'est pas perdu pour toi. Tu n'es pas seulement la méchante reine Regina, il y a encore du bon en toi. », expliqua Clochette.
« Henry m'a rendu meilleur mais aujourd'hui il n'est plus là ! Cette rage qui a fait de moi l'Evil Queen est toujours là, je la sens grandir de nouveau et je ne suis pas certaine de pouvoir lutter contre elle, pas sans mon fils. », avoua t'elle en posant sa main sur son cœur.
« Moi je crois en toi ! Je sais que tu pourras la contrôler ! », affirma Tink en regardant la reine droit dans les yeux.
Puisse-t-elle avoir raison, pensa Regina avant de fermer les yeux en espérant trouver le sommeil rapidement.
