Bon, j'ai voulu écrire cette histoire dans un milieu plus ou moins mafieu. Je pense écrire une suite un jour mais pas tout de suite...
Disclaimer : One Piece et ses bishies ne m'appartiennent pas, même pas Zoro-sama :(
Couple : Zoro/Sanji, c'est les meilleurs ;D
Note : La chanson est de Nickelback et j'ai essayé de les traduire au mieux. J'ai volontairement raccourci le texte.
Bonne lecture XDDD
Edit : Je viens de faire quelques corrections sur ce texte pendant que je corrigeais sa suite pour ne pas avoir d'incohérence dans l'histoire...
Gotta be Somebody
Trop longtemps isolé dans son propre clan, trop souvent mis à l'écart lors des réunions interminables entre son boss, surnommé Œil de Faucon par ses pairs du fait de son regard perçant, et les subalternes de celui-ci, un groupe connu des services de police et de la Marine comme celui des Shichibukai. Il connaissait par cœur le sentiment de solitude qui le renfermait un peu plus dans son monde avant chaque réunion.
Le jeune homme solitaire lâcha un bref soupir et se rencogna un peu plus dans l'ombre surtout ne pas attirer l'attention sur lui, ne pas se faire remarquer par le groupe. Rester immobile et laisser passer le temps. Écouter d'une oreille les jérémiades des uns, les discussions peu sérieuses des autres et les rumeurs du fond de salle. Cela faisait partie de son quotidien et continuerait dans son futur.
Il résista à l'envie de dégainer son sabre pour s'occuper les mains son sabre, seul souvenir de son maître, décédé après son entrée dans la famille. Cela faisait plus de dix ans maintenant qu'il avait été recueilli par ce haut dirigeant de la pègre locale, dix ans qu'il lui obéissait en tout point, dix ans qu'il ne s'appartenait plus et qu'il ne vivait que pour protéger le parrain. Dix ans de terreur face aux guerres mafieuses, de lutte, d'entraînements au sabre, d'insomnies mais surtout de solitude.
Il ne se rappelait plus très bien d'où il venait ni qui étaient ses parents. Il ne possédait d'eux qu'une photo montrant une jeune femme blonde au sourire éclatant au bras d'un homme portant de curieux cheveux vert et couvant la femme d'un regard dur mais protecteur. Au moins, il savait d'où lui venait sa couleur de cheveux. Il pouvait voir tout l'amour que se portait le couple, surtout avec leurs deux mains jointes sur le ventre légèrement rebondi de la blonde. Comme il voulait garder un souvenir de sa mère, il avait piercé son oreille gauche de trois anneaux que son maître lui avait confié sur son lit de mort. C'est depuis ce temps-là qu'il était seul dans sa tristesse et sa douleur de ne pas avoir pu protéger les personnes les plus chères à ses yeux.
Combien de fois s'était-il réveillé au milieu d'une nuit plus noire que l'enfer, plus silencieuse qu'une poupée de chiffon et plus inquiétante qu'un manoir abandonné ? Il ne comptait plus les nuits d'insomnie qui suivait ses réveils imprévus, incapable de se rendormir, recherchant vainement une présence chaleureuse et rassurante pour effacer ses cauchemars. Sans résultat.
This time I wonder what it feels like (Cette fois, je me demande à quoi ressemble)
To find the one in this life (Le fait de trouver la personne de sa vie)
The one we all dream of (Celle dont on rêve tous)
But dreams just aren't enough (Mais les rêves ne sont pas suffisants)
Un mouvement dans la pièce le tira de ses sombres pensées et lui apporta un regard désintéressé sur la réunion. En apparence seulement car ses sens étaient aux aguets. Bien lui en prit car sur un signe de son boss, il se leva, traversa la pièce et sortit du bâtiment.
Il s'approcha des deux gardes postés près du portail et prit connaissance des faits motivant sa présence. Il devait retrouver une personne suspecte qui rôdait près de l'immeuble du parrain. Il soupira à l'idée qu'un imbécile ait eu l'audace de traîner dans ce quartier peu recommandable pour les personnes ordinaires.
Il enfourcha sa moto et fonça vers le lieu d'habitation d'Œil de Faucon.
So I'll be waiting for the real thing (Alors j'attendrai l'amour avec un grand A)
I'll know it by the feeling (Je le reconnaîtrai par mes sentiments)
The moment when we're meeting (Le moment où nous nous rencontrerons)
Will play out like a scene straight off the silver screen (Se jouera comme au cinéma directement sorti du grand écran)
Il avait à peine atteint son objectif qu'il entrevit une silhouette sombre raser les murs de la propriété ainsi qu'un éclair blond quand elle passa près d'un lampadaire faiblement éclairé. Il haussa un sourcil, la couleur lui rappelant ceux de sa mère et s'approcha silencieusement de sa future proie laquelle ne se doutait pas de ce qui se passait dans son dos.
xxXXXxx
Cinq ans qu'il s'épuisait au travail, cinq ans de doute sur la survie du bâtiment qu'il occupait avec son bar. Cinq ans de lutte contre les agents du fisc qui le harcelaient de leurs réclamations un peu trop malvenues. Cinq ans de terreur nocturne à l'idée de quitter le seul endroit où il gardait des souvenirs heureux d'une époque lointaine. Ce soir, il était décidé à tout faire pour échapper définitivement à ces sangsues du gouvernement. Il avait discuté avec son équipe et ensemble une solution avait été trouvée.
Il leur suffisait d'avoir un protecteur puissant qui empêcherait toute approche officielle des forces de l'ordre. Or, qui dit protecteur puissant dans leur ville, dit le groupe mafieux des Shishibukai. Qui dit Shishibukai, dit Œil de Faucon et son garde du corps, le démon Zoro. Il ne leur restait qu'à trouver un moyen d'attirer l'attention du démon qui ensuite les conduirait chez son parrain.
Ils désignèrent un porte-parole qui partit aussitôt en direction du quartier mafieux.
Une ombre courait dans une petite ruelle, dans le quartier général de la Barque Noire, QG des mafieux locaux. Elle ne connaissait pas bien ce quartier et peinait à trouver son chemin vers le bâtiment principal. Elle soupira en pensant à sa vie d'autrefois : jeune garçon orphelin, il avait été recueilli par le fameux chef cuisinier Zeff et été formé dans son bar-restaurant pour prendre sa relève. Il se souvint encore de son arrivée devant les fourneaux de la cuisine gigantesque pour un petit garçon de sa taille. Il frissonna en repensant à son premier jour en solitaire dans celle-ci et comment il avait dû contacter les urgences.
C'était un jour d'hiver comme un autre, il préparait une soupe et faisait revenir du beurre pour les croûtons de pain qui l'accompagneraient. Il était légèrement pris par le temps et ne prit pas garde au manche de la poêle qui dépassait de la gazinière. Et ce qui devait arriver arriva. En voulant se retourner pour ajouter quelques épices dans la soupe, il accrocha la poêle brûlante et s'aspergea le visage de beurre fondu. Il lâcha tout ce qu'il tenait et fonça vers le téléphone. Il réussit à prévenir les secours, habitués à des appels de ce genre dans le bar et ils arrivèrent très vite. Malheureusement pour lui, il fut trop tard pour son œil gauche et depuis il gardait une mèche de cheveux plus longue de ce côté pour cacher sa cicatrice.
Il était tellement plongé dans ses pensées qu'il ne sentit pas un regard noir dans son dos. Il s'apprêtait à continuer son chemin lorsqu'il perçut un souffle rauque derrière lui. Une voix sombre et menaçante l'interpella :
« -Alors, gamin ? Que crois-tu faire dans le QG de la Barque Noire? »
xxXXXxx
Il vit le gamin se raidir au son de sa voix et se retourner vers lui. Il croisa un œil vert légèrement écarquillé d'angoisse. Il se surprit à détailler sa prise avec plus d'attention : un visage encore un peu enfantin malgré quelques poils qui ornaient son menton fin, une longue mèche de cheveux couleur des blés cachait son deuxième œil qu'il supposait vert comme l'autre, une bouche fine crispée par la peur légèrement entrouverte, à la recherche d'un souffle perdu par son propriétaire. Le tout sur un corps quelque peu efféminé mais qui semblait souple et agile.
L'homme blond tentait de retrouver un rythme cardiaque normal après sa surprise sans trop y parvenir sous le regard inquisiteur du mafieux. Il en profita également pour regarder son 'poursuivant' et ne fut pas déçu par ce qu'il voyait. Un corps taillé dans la roche, dont le costume soulignait les muscles tendus, un visage fermé agrémenté d'un regard noir digne des plus grands assassins, mais qui à l'heure actuelle avait une petite pointe de tristesse et de solitude.
Il stoppa son inspection quand leurs yeux se rencontrèrent et ne se lâchèrent plus, cherchant chez l'autre la raison de cette improbable rencontre…
So I'll be holding my breath (Alors je retiendrais mon souffle)
Right up to the end (Jusqu'au bout)
Until the moment when (Jusqu'à ce que)
I find the one that I'll spend forever with (J'ai trouvé celui avec qui je veux passer ma vie)
Le blond ne pouvait détacher son regard de son vis-à-vis. Il était perturbé par les émotions qui y passaient : tristesse, solitude, incompréhension, espoir. Tout cela mêlé à de la … tendresse ? Comment un yakuza pouvait être tendre envers une personne normale? Il chercha la réponse dans ses yeux puis hésita à répondre à sa question posée plus tôt.
« - Euh, d'abord chuis pas un gamin! Et ensuite je savais pas que c'était interdit de se promener la nuit dans ce quartier…
- Ici c'est le quartier de la Barque Noire. Je pensais que tout le monde un peu futé le savait en ville… »
À ces mots, le jeune barman frissonna. Il baissa les yeux et réfléchit à toute vitesse : soit il jouait le jeu du yakuza en face de lui et il courrait à sa perte, soit il exposait son problème en espérant qu'il le mènerait auprès du parrain. Après une réunion de crise avec lui-même, il opta pour la deuxième solution. Il prit un air qu'il espérait sérieux et s'adressa à l'homme qui n'avait pas bougé de place.
« - Je sais parfaitement où je me trouve. Je voudrais rencontrer ton patron pour lui demander de l'aide…
- Tu te moques de moi gamin ? grogna le vert. On n'est pas des enfants de chœur, on n'a pas que ça à faire d'aider un morveux comme toi.
- Le morveux, il a un nom et c'est Sanji. Tâches de t'en souvenir, espèce de Marimo !
- C'est qu'il a des crocs le petit, ricana le mafieux. Mais n'essaies pas de m'insulter à nouveau ou il t'en cuira…
- Et comment je dois t'appeler alors ? Tu m'as pas donné ton nom, idiot !
- Zoro. »
Sanji ravala la réplique cinglante qu'il s'apprêtait à lancer. Il était en face du numéro deux de l'organisation et se permettait de lui tenir tête. Qui sait s'il n'allait pas payer cette erreur… Il ferma les yeux un instant pour ne pas s'enfoncer davantage et reprit la parole :
« T'es vraiment LE démon Zoro ?
- T'en connais beaucoup d'autres qui portent le même nom que moi ? Je suis le seul à porter le surnom de démon…
- … Je peux vous demander quelque chose? chuchota le petit blond
- Essaies toujours… mais parles plus fort!
- Je voudrais pouvoir discuter avec Œil de Faucon concernant un problème personnel…
- Petit, donne-moi une seule bonne raison de te conduire au chef.
- Je suis pas petit, putain, j'ai 19 ans!
- À 19 piges, tu es encore au biberon pour moi.
- D'après ce que je sais du démon, t'es à peine plus âgé que moi! T'as 20-21 ans à tout casser !
- Contrairement à toi, gamin, j'ai fait mes preuves dans la rue, je n'ai plus rien à prouver. Mais, t'es quand même sympa de me rajeunir. J'ai 6 printemps de plus que toi.
- … Donc t'as 25 ans ?
- T'es fort en calcul mental, gamin. Bon, pour répondre ta question, tu devras attendre la fin de la réunion pour parler avec Mihawk.
- Mihawk ?
- C'est le nom du boss. Par contre, je sais pas s'il acceptera de te parler, enfin tu essaieras. Moi, je vais juste te conduire au bâtiment et tu resteras là-bas jusqu'à ce qu'on vienne te chercher. Pigé ? »
Sanji hocha simplement la tête et suivit son guide jusqu'à un portail gardé par deux individus armés de katanas. Il se fit tout petit en attendant que Zoro le fasse entrer dans les locaux. Il fut conduit dans une salle d'attente où il patienta quelques dizaines de minutes.
Lorsque le mafieux revint, il était accompagné du parrain. Celui-ci regarda son invité surprise et lui fit signe de le suivre. Ils traversèrent divers couloirs avant d'atteindre ce qui semblait être le bureau principal. Ils entrèrent tous sauf Zoro qui referma la porte derrière Sanji. Celui-ci s'approcha du centre de la pièce et s'arrêta à une distance respectueuse du maître de maison. Lequel le regardait d'un air curieux. Il s'assit sur son fauteuil et invita le petit blond à faire de même et de lui expliquer sa demande.
Sanji lui raconta un peu son histoire, sans rentrer trop dans les détails. Quand il prononça les mots 'police', 'marine', 'fisc' et le nom de son sauveur 'Zeff', le visage de son vis-à-vis se durcit pour ensuite se relâcher, signe qu'il réfléchissait au problème évoqué.
Après quelques minutes de silence inconfortable, il prit une petite clochette et l'agita. Dans la seconde qui suivit, la porte d'entrée s'ouvrit sur Zoro qui s'approcha vivement de son patron et le regarda dans les yeux, attendant ses ordres.
« Roronoa, tu vas raccompagner ce jeune homme chez lui et faire passer un message aux imbéciles du gouvernement, peu importe le moyen utilisé. Je veux qu'il soit entendu que le bar restaurant le Baratie est désormais sous la protection des Shishibukai. Qu'à la prochaine tentative de la Marine, de la Police ou d'un pseudo Fisc pour fermer ce lieu, il y aura une nouvelle guerre ouverte entre nous. Tu peux partir de suite. »
Le vert acquiesca et invita du regard le blond à le suivre. Une fois dehors, Sanji osait à peine respirer de peur que la situation ne se retourne contre lui. Œil de Faucon avait vraiment pris cette décision pour lui ? Il était désormais sous la protection des Shishibukai ?
À la sortie du bâtiment, Zoro sortit son portable, appuya sur une touche et attendit que son interlocuteur daigne décrocher. Heureusement pour lui, l'autre devait être en plein boulot car il répondit dès la deuxième sonnerie.
« Oï, Luffy, c'est Zoro. Je t'appelle pour que t'occupes de faire circuler une rumeur dans les bas-fonds des quartiers - … - Non, utilise la voix habituelle et arrête de bouffer pendant que tu téléphones, tu vas rien comprendre de ce que je vais te dire - … - Oh et puis passe-moi Usopp, il doit traîner avec toi à l'heure actuelle - … - Usopp, fait comprendre à ce crétin de chargé de com' du groupe qu'il doit utiliser la voie normale pour faire savoir au gourvernement que le Baratie est sous la protection d'Œil de Faucon à compter d'aujourd'hui - … - Si tu veux, tu peux tester ton nouveau satellite espion pour voir si les forces de l'ordre le respecte l'ordre. - … - Bon, je vais te laisser mais tu me tiens au courant des avancées de la rumeur. - … - C'est ça, salut. »
Il raccrocha et s'aperçut que Sanji le regardait d'un air un peu perdu. Il esquissa un sourire en coin et lui indiqua la direction de sa moto. Il lui fila un casque, prit le sien, enfourcha son bolide et attendit que son passager ait pris place pour démarrer.
Il se dirigeait avec célérité et adresse vers le centre ville où était situé le Baratie. Pendant toute la route, il avait senti dans son dos le gamin le serrer plus fort que nécessaire quand il frôlait une voiture ou un camion. Il réprima un rire et se dit que le blondinet devait encore être sur un nuage à des lieux de là où il se trouvait actuellement. Il ressentit alors pour lui une envie de le protéger de tout ce qui pourrait lui arriver dans la vie future.
Il avait un peu suivi son histoire en écoutant à la porte chez Mihawk et il se retrouvait un peu dedans. La même solitude, la même tristesse, la même angoisse nocturne. Il se souvint d'une conversation qu'il avait eue avec son maître avec son décès :
« Zoro, avant de quitter ce monde, je vais te livrer mon dernier enseignement. Il existe pour chaque être vivant sur Terre un autre être vivant qui lui est indispensable pour son équilibre mental. Il peut s'agir d'un animal, d'une plante, d'une femme ou même d'un homme, mais j'espère mon garçon que tu la trouveras vite car vouloir vivre seul sa vie entière est un bien triste fardeau. Quand tu rencontreras cette personne, tu le sentiras au plus profond de toi. Tu penseras être déconnecté du monde réel et tu pourras presque entendre un chant qui vous sera commun. »
'Cause nobody wants to be the last one there (Car personne ne veut être le dernier)
'Cause everyone wants to feel like someone cares (Car tout le monde veut se sentir important)
Someone to love with my life in their hands (Quelqu'un à aimer avec ma vie dans ses mains)
There's gotta be somebody for me like that (Il doit y avoir quelqu'un comme ça pour moi)
'Cause nobody wants to go it on their own (car personne ne veut finir sa vie tout seul)
And everyone wants to know they're not alone (Et chacun veut savoir qu'il n'est pas seul)
Somebody else that feel the same somewhere (Quelqu'un d'autre quelque part qui ressent la même chose)
There's gotta be somebody for me out there (Il doit bien y avoir quelqu'un pour moi dehors)
Arrivé près de la porte du bar, à cette heure fermé depuis longtemps, Zoro stoppa sa bécane et se tourna vers Sanji. Il descendit de sa monture, s'approcha pour lui retirer son casque et se perdit dans son regard émeraude, légèrement embrumé. Il soupçonna que les nerfs du jeune homme n'allaient pas tarder à lâcher.
Le jeune yakuza leva lentement une main et la posa sur la joue de Son blond, car il ne pouvait en être qu'ainsi, et la caressa d'un geste doux, presque timide. Sa possession, non informée, sursauta à peine au contact de la main un peu rugueuse et calleuse de l'homme qui l'avait raccompagné. Il approfondit la caresse en posant sa main par-dessus et en s'appuyant un peu plus sur cette paume chaleureuse. Il adressa un regard interrogatif à Zoro et ferma les yeux en soupirant de bien-être. Il sentit à peine le souffle de son vis-à-vis s'accélérer légèrement et s'approcher plus près de son visage. Il n'osait voir le visage du yakuza si proche de lui et se concentra sur ses propres battements de cœur qui s'affolait légèrement.
Zoro hésita un bref instant avant de briser l'espace qui séparait leur visage. Il posa brièvement ses lèvres contre celles du barman et se recula, cherchant un quelconque rejet chez celui-ci. Il ne le trouva pas, mais crut voir un fin sourire sur les lèvres qu'il venait de quitter. Souriant à son tour, il refit la trajet inverse et scella à nouveau leurs lèvres en un baiser moins tendre. Jouant avec la lèvre supérieure de Sanji, il n'avait pas encore découvert le goût si particulier qu'il devait avoir. Il attendrait encore un peu. Et encore une fois, il entendit au fond de son âme une chanson qui lui donna des frissons en entendant les paroles.
Tonight out on the street out on the moonlight (Ce soir, dans la rue, au clair de lune)
And damn it feels like too right (Et bon sang, ça me fait du bien)
It's just like Déjà Vu (C'est comme déjà vu)
Me standin' here with you (Moi juste devant toi)
So I'll be holdin' my breath (Alors, je retiendrais mon souffle)
Could this be the end ? (Est-ce que cela pourrait être la fin ?)
Is it that moment when (Est-ce que c'est ce moment)
I find the one that I spend forever with ? (Où je trouverai la personne avec qui je passerai ma vie ?)
Les deux hommes s'éloignèrent un instant sans pour autant se quitter des yeux. Face à face entre deux vies si différentes et pourtant si proches. L'une vivait dans un monde souterrain plein de brutalité et d'insécurité. L'autre dans un monde à priori sûr et pourtant déjà corrompu par les hautes instances.
Sanji se dressa sur la pointe des pieds pour embrasser une dernière fois son chauffeur. Il fit abstraction de son propre rythme cardiaque qui s'affolait gentiment. Il se remit sur ses pieds en fermant les yeux puis demanda :
« Ne, Zoro ? Tu es sûr que le Baratie sera protégé comme l'a dit Œil de Faucon ?
- Sanji, il faut que tu saches que si Mihawk dit quelque chose, l'ordre a intérêt à être exécuté dans l'heure voire la minute qui suit. Sans quoi, il se déplace lui-même et, quand il le fait, il vaux mieux être de son côté car son intransigeance en fait l'un des parrains mafieux les plus redoutés au monde.
- Donc, maintenant, mon équipe pourra travailler sans être sur ses gardes de peur de l'arrivée intempestive du gouvernement ?
- T'as tout compris gamin !
- Je t'ai déjà dit que j'étais pas un gamin ! Tu le fais exprès Kso Marimo ?
- A ton avis ? »
Encore une fois, ils se regardèrent dans les yeux, à la recherche d'une réponse à leur question commune : était-il la personne qui lui était destinée ? et comment le lui faire savoir ?
'Cause nobody wants to be the last one there (Car personne ne veut être le dernier)
'Cause everyone wants to feel like someone cares (Car tout le monde veut se sentir important)
Someone to love with my life in their hands (Quelqu'un à aimer avec ma vie dans ses mains)
There's gotta be somebody for me like that (Il doit y avoir une personne comme ça pour moi)
'Cause nobody wants to go it on their own (Car personne ne veut finir sa vie seul)
And everyone wants to know they're not alone (Chacun veut savoir qu'il n'est pas seul)
Is there somebody else that feels the same somewhere ? (Y-a-t-il quelqu'un quelque part qui ressent la même chose ?)
There's gotta be somebody for me out there (Il doit y avoir quelqu'un pour moi dehors)
Après un dernier regard, Zoro reprit son casque, enfourcha sa moto et fit un petit de salut au blondinet qui hésitait à rentrer chez lui comme çà… Oserait-il lui demander de rester un peu plus longtemps avec lui ? Ou, le laisserait-il partir au risque de ne plus le revoir ?
Il répondit machinalement au geste d'au revoir du yakuza et glissa ses mains dans ses poches. Il fronça les sourcils en sentant une petite feuille de papier pliée en quatre au fond de l'une d'elles. Il la déplia et la lut, sans remarquer le sourire en coin du motard en face de lui. Il y lut un numéro de téléphone inconnu ainsi qu'une petit message hâtivement inscrit : « Si tu as besoin d'aide pour quoique ce soit, n'hésite pas à faire appel au démon. » Il releva la tête pour voir au loin les feux arrières du bolide disparaître dans la circulation nocturne.
« Lâche, tu ne m'as même pas laissé le temps de te remercier pour ce que tu as fait pour mon bar… Compte sur moi pour te le rappeler à la prochaine rencontre. »
Sur ses paroles murmurées, il rentra dans la boutique en souriant légèrement. Il était sûr de revoir bientôt le démon, avec ou sans bonne raison.
Voilà , deuxième fic bien entamée. Je pense faire une suite et la poster la semaine prochaine si l'inspiration est avec moi ...
Ciaossu!
