Bonjouur ! Peut-être que vous me connaissez, moi c'est Mak. Vous avez éventuellement déjà croisé ce nom d'auteur à côté de l'une de mes fics, « Ginger la Légende », qui, il fut un temps, apparaissait régulièrement dans la liste des mises à jour (cela dit, vu comme le titre est pitoyable, ça n'a peut-être pas accroché votre œil).
Bref : mes anciens lecteurs le savent, j'ai promis une année sabbatique niveau fics (seulement niveau fics, hein. Pas au niveau travail. Malheureusement.) Sauf que celle-là je l'ai commencée il y a quelques temps et j'ai une dizaine de chapitres d'avance donc je me permets de la poster. Ou plutôt : NOUS avons une dizaine de chapitres d'avance. Car, très chers lecteurs, j'ai l'honneur de vous informer que cette fic est ma première fic à quatre mains ! L'autre auteur est Menthe Sauvage, que vous avez peut-être déjà croisée sous le nom de « Nono ».
Bon bah voilà. Ca c'est fait…
Je ne vais pas vous embêter plus longtemps. Je vous laisse découvrir !
Jane était une trouillarde.
Ca, ce n'était pas nouveau. Tout le monde le savait. Jane avait peur des rats, des souris, des araignées, des abeilles, des chevaux, des fantômes, du noir, de tout. Ses amis la taquinaient souvent en lui disant : « Attention, ton ombre te suit ». Et généralement, elle sursautait, ce qui faisait rire tout le monde.
Jane, c'était moi.
Quand j'étais petite, je vivais tranquillement avec ma famille dans un village perdu d'Ecosse. Ma famille était très soudée et je l'adorais. J'avais grandi dans ce cocon chaleureux jusqu'à ce qu'on m'envoie cette lettre pour aller à Poudlard, école effrayante remplie de sorciers sans doute armés jusqu'aux dents et dans laquelle je devais passer sept ans. Je peux vous dire qu'en attendant d'entrer à Poudlard, je crevais de peur. J'ai même pensé à fuguer pour ne pas y aller, mais seule dans la nature, ç'aurait été encore pire. Bref, j'allai quand même à Poudlard.
Vous voulez que je vous dise ? Le monde des sorciers est encore plus flippant que le monde des moldus. Ils ont toutes sortes de bestioles cauchemardesques et fréquentent des endroits hantés. D'un autre côté, Poudlard fut pour moi l'occasion de me faire des amis, pour la première fois – nous étions les seuls enfants du village, là où je vivais. Au début, tout ce monde me faisait peur. Je crois que je suis toujours légèrement agoraphobe, mais disons que Poudlard a arrangé cette terreur.
J'étais dans la promotion de Harry Potter, et autant vous dire que lui, c'était un gros facteur de peur. Déjà, on s'est rendus compte à la fin de l'année que notre professeur de Défenses contre les Forces du Mal était Voldemort, un affreux mage noir qui voulait tuer tous les moldus et nés-de-moldu comme moi. L'année suivante, un serpent gigantesque se baladait dans les couloirs du collège pour tuer, une fois de plus, les gens d'ascendance moldue. Un an plus tard, un dangereux criminel évadé d'Azkaban infiltrait Poudlard alors que nous étions constamment entourés de Détraqueurs, qui sont peut-être les plus affreuses créatures que je n'aie jamais vues, et que notre professeur de Défenses contre les Forces du Mal était un loup-garou. Bref, d'année en année, je stressais en crescendo, et ce n'était pas à cause des examens.
Vint alors la septième année. La pire, je dois dire. Sans doute parce que je suis morte à la fin, mais j'y reviendrai plus tard. Cette fois-ci, les Mangemorts s'étaient carrément invités au château. Dans les couloirs, je tremblais à l'idée d'en croiser un qui m'égorgerait. (En réalité, il était plus probable qu'ils me lancent un sortilège de la Mort. Plus propre.) J'ai finalement rejoint la Salle-Sur-Demande où les élèves résistaient ensemble face aux professeurs ennemis. Je n'en sortais pratiquement plus, restant avec Neville Londubat quand il ne m'y abandonnait pas pour partir en mission dans Poudlard. Alors, seule dans cette grande pièce, j'attendais, en me demandant si je le reverrais jamais. Pourquoi me gardaient-ils avec moi ? Je ne le savais pas. J'étais un poids mort, je ne servais à rien. C'était peut-être par pitié, après tout.
Le 2 mai arriva finalement. Jour de la bataille de Poudlard. Tout le monde sortit de la Salle-sur-Demande quand Harry Potter et ses deux amis fugitifs arrivèrent. C'était une sacrée surprise de les voir là. Moi, je ne voulais pas participer à la bataille. Je me ferais tuer tout de suite, j'en étais sûre.
J'ai traversé le château en évitant les Avada Kedavra qui pleuvaient. Jamais je n'avais eu aussi peur de ma vie. Je dévalais tous les escaliers sans me soucier de mon vertige, et quand j'atteignis l'extérieur, je dus faire un gros effort sur moi-même pour ne pas rester là, pétrifiée, devant le champ de bataille qui s'offrait devant moi. Je le contournai en courant et sortis du parc de Poudlard. Une fois de l'autre côté des grilles, je transplanai devant chez moi.
Je m'effondrai par terre et fondis en larmes. J'étais terrorisée. Je mis au moins cinq minutes à me calmer. Quand je réalisais à quoi je venais d'échapper… J'aurais pu laisser ma vie là-bas.
Je levai la tête vers ma maison et mon sang se glaça. La Marque des Ténèbres flottait au-dessus et me fixait d'un air menaçant.
Je me mis à trembler de tout mon corps et me levai très lentement, baguette en main. Et là, je pris la décision la plus courageuse et la plus stupide de ma vie : rentrer chez moi.
La porte était entrouverte. Je la poussai doucement pour ne pas faire de bruit. Le rayon de lune qui se faufila dans la pièce éclaira un corps. Mes yeux me brûlèrent, mais je ne pleurai pas. C'était celui de mon père. Il était allongé face contre terre et ne bougeait pas.
J'entrai à pas lents dans la pièce et lançai un Lumos informulé. D'autres corps apparurent. J'eus la nausée et détournai le regard pour ne pas les reconnaître je remarquai alors qu'il y avait de la lumière à l'étage. Dans ma chambre. Le cœur battant la chamade, je montai les escaliers en ne faisant craquer aucune marche. Ma main crispée était si crispée sur ma baguette que mes ongles me rentraient sous la peau mais je n'y faisais pas attention.
Je poussai la porte. Il y avait deux personnes encapées de l'autre côté, qui se tenaient dos à moi, face à ma petite sœur qui tremblait de peur. Mon sang ne fit qu'un tour.
- Jenny ! cria-t-elle.
Les Mangemorts se tournèrent comme un seul homme vers moi et j'en stupéfixai un. Avant d'avoir eu le temps de m'étonner de mon audace et surtout de la réussite de mon sort, j'étais engagée dans un combat contre l'autre. Les sortilèges fusaient à toute allure, de toutes les couleurs, éclairant la petite chambre d'une lumière irréelle. Je ne respirais presque pas, concentrée sur le moindre de mes gestes et de ses mouvements. Finalement, les cours l'AD avaient servi.
Je me sentis cependant faiblir et je regrettai de ne pas être allée à plus de séances. Je parai un coup, puis deux, puis trois, sans avoir le temps de répondre à ses attaques. Le Mangemort éclata de rire en comprenant qu'il reprenait l'avantage et me désarma d'un puissant Expelliarmus qui me projeta contre le mur, m'assommant à moitié. Je sentis le goût métallique du sang dans ma bouche alors qu'un liquide chaud coulait à l'arrière de mon crâne. Mon cœur se remit à battre à toute allure et je sentis mes mains trembler.
- Je vous en prie, hoquetai-je. Pas ma petite sœur. Elle n'a rien fait. S'il vous plaît.
Le Mangemort tourna les yeux vers moi. Son masque lui donnait un regard insondable.
- Tu veux dire… elle ?
Il pointa ma petite sœur de sa baguette et un éclair vert la frappa en pleine poitrine. Son petit corps tomba par terre, inerte. Lucy venait de mourir… et je n'avais rien pu y faire.
- NON ! hurlai-je, sentant les larmes dévaler mes joues. Non, pas elle, pas Lucy !
Ils avaient tué toute ma famille… Et je ne les avais pas protégés. Si je n'étais pas sorcière, ils auraient encore vécu de longues années… si seulement j'avais été différente ! Je ne faisais aucun effort pour retenir mes larmes alors que je fixais le corps de ma petite Lucy, avec qui je jouais si souvent pendant l'été… Je ne la reverrais plus jamais… Elle était morte… et moi, j'étais seule et sans famille à présent…
- Rassure-toi, tu vas la rejoindre. Avada Kedavra !
Je ne tournai même pas la tête vers le rayon vert qui fusait vers ma tête. Ce fut très rapide brusquement, tout devint noir. La douleur disparut. Le temps s'arrêta. Je n'existais plus.
Et puis, petit à petit, je remarquai, très loin, comme au fond d'un tunnel, une lumière dorée qui diffusait une douce chaleur. Sans réfléchir, je me levai et décidai de m'en approcher. Là-bas, j'en avais la certitude, je serais rassurée. Je retrouverais tous les gens qui me seraient chers et je vivrais bien. Ici, dans ce tunnel noir, j'étais inquiète. Je devais aller là-bas.
Je marchai pendant un temps. Il y avait une petite musique très agréable, et d'autres personnes marchaient autour de moi dans la même direction mais je ne les regardais pas. Seule la lumière importait.
Et puis, brusquement, je me souvins. J'étais morte. On m'avait tuée, ainsi que toute ma famille. A Poudlard, ils se battaient encore. Qu'est-ce que je fabriquais ici ? Quel était cet endroit ? Je regardai les gens… et j'en reconnus. Il y avait Colin Crivey, et Cedric Diggory, et aussi Rogue… Ils étaient blessés, couverts de sang, parfois un membre leur manquait… ils ressemblaient à des zombies.
J'étais au milieu de morts-vivants.
Je me mis à hurler de peur et tous se tournèrent vers moi. Dumbledore, qui se trouvait là aussi, me jeta un coup d'œil étonné. A côté de lui marchait Grindelwald et une petite fille aux cheveux blonds. Tous ces gens étaient morts… Non, je ne voulais pas mourir, je ne voulais pas aller avec eux !
Je me mis à courir en sens inverse, vers le noir complet qui me faisait presque aussi peur, et fonçai dans quelqu'un, qui s'avéra être Bellatrix Lestrange. Je me remis à hurler et celle-ci se mit à m'insulter et à me frapper. C'était un cauchemar. Je lui griffai les yeux et tandis qu'elle criait de douleur, je m'échappai.
La musique était devenue inaudible sous les cris et les protestations de tous les morts-vivants. Je ne les écoutais pas je cherchais la sortie. Vers l'endroit où je me dirigeais, il faisait absolument noir, je ne voyais même pas où je mettais les pieds. Mais je savais que ce n'était pas vers la lumière que je voulais aller. C'était un leurre, un piège, de toute évidence ! Je ne voulais pas aller là où les Mangemorts allaient je ne voulais pas mourir !
Alors que derrière moi les cris outrés se changeaient en hurlements aigus de terreur, le décor changea soudainement. Je me trouvais dans un long dédale de couloirs aux briques parfaitement noires et faiblement éclairées d'un halo bleu.
- Elle est là !
Je regardai derrière moi et mon souffle se coupa. Trois hommes portant des cornes et des ailes me couraient après, armés de baguettes. Quelques sorts fusèrent et je les évitai avec beaucoup de chance. Je me remis à courir, sans savoir ce que je faisais, morte de peur. Une fois encore, mon instinct me disait que je n'avais aucune envie de rester en compagnie de ces personnes.
Je pris à gauche, à droite, à gauche, et arrivai dans une pièce sans issue et, curieusement, meublée. Désespérée, et entendant les pas de course de mes poursuivants se répercuter à l'infini contre les murs, je renversai tout sur mon passage, espérant vainement que cela les ralentirait. Je fis tomber avec fracas une immense armoire bourrée de livres que je n'avais jamais vus nulle part ailleurs, jetai une chaise par-dessus, poussai la table, et lançai un vase à la figure du premier qui arriva à l'entrée de la salle. Celui-ci, assommé, s'effondra par terre. Je lui pris sa baguette et dressai un mur à l'entrée.
Super, maintenant, j'étais emmurée ! Bravo, Jane, pour tes idées lumineuses !
… Lumineuses ?
Prise d'inspiration, je déplaçai le cube au centre de la pièce d'où émanait une plus forte lumière bleue. Il y avait une trappe en-dessous. Je l'ouvris. C'était un trou complètement noir. Derrière-moi, je remarquai que les deux diables venaient d'arriver en faisant exploser mon mur.
- Non ! cria l'un d'entre eux.
Trop tard : ni une ni deux, je m'étais jetée à pieds joints dedans.
Vous savez ce que ça fait, de tomber ? Moi, avant cette expérience, je ne savais pas. Déjà, pour commencer – et venant de moi c'était prévisible – c'est terrifiant. C'est pourquoi je hurlai pendant au moins une minute.
Puis c'est ennuyeux, surtout quand on ne voit pas comment on tombe. Ce que je veux dire, c'est que je continuais de tomber dans le noir le plus total. Je ne voyais même pas mes mains. Et puis, c'est également assez angoissant, dans la mesure où on peut s'attendre à rencontrer brutalement le sol à chaque instant, et même si j'avais des doutes là-dessus après ce qu'il venait de m'arriver, je me disais bien que cette chute me serait mortelle. Depuis combien de temps tombais-je ? Une minute ? Une heure ? Une semaine ? Allais-je tomber éternellement ? A la limite, il aurait peut-être mieux valu mourir.
Au bout d'un temps, je réalisai que j'étais debout, et mes pieds reposaient sur un sol dur. Je me mis donc à marcher, toujours sans savoir où je mettais les pieds. Il y avait des petits bruits autour de moi sans doute des rats. Je frissonnai de peur. Jamais il ne m'était arrivé quoi que ce soit d'aussi étrange. Je ne savais absolument pas où j'allais, et c'est à ce moment-là que j'ai réalisé que les aventures, ce n'était vraiment pas mon truc. Je n'avais qu'une envie, c'était de me lover dans les draps de mon lit et dormir.
J'atteignis finalement un mur. J'hésitai pendant une demi-minute : devais-je passer mes doigts dessus pour voir s'il y avait une poignée ou quelque chose du style ? Oui, mais je risquais peut-être de tomber sur une araignée ! Finalement, ne désirant pas rester ici jusqu'à la fin de mes jours, je fis glisser mes mains gantées de ma cape contre les dalles en pierre. Je finis par trouver un genre de bouton – et aucun insecte malfaisant, dieu soit loué. J'appuyai dessus et il y eut un déclic. Je poussai le battant.
Et quelle ne fut pas ma surprise… de me retrouver à Poudlard !
Je n'eus pas le temps de m'en remettre : il y eut un bruit de course et on me poussa à l'intérieur. La porte se referma brutalement et j'étais à nouveau dans le noir… mais accompagnée. Ils étaient là… je les sentais…
- Je vous en supplie, ne me tuez pas, je veux vivre ! criai-je.
- Euh… C'était quoi, ça ? dit une voix de garçon.
- La ferme ! fit une autre voix.
Et le silence retomba.
Mon cœur battait à toute allure à nouveau. Qui étaient ces personnes ? Et si tout ça était une hallucination ? Après tout, peut-être que j'étais vraiment morte, et dans un Poudlard fantôme qui n'existait pas… Je sentis les larmes poindre et je ne fis rien pour les chasser. Au bout d'une éternité, quelqu'un chuchota un Lumos. Et le visage de l'un d'eux apparut à ma vue.
- Harry ! m'écriai-je, soulagée de tomber finalement sur quelqu'un que je connaissais.
Avant de sentir à nouveau le doute :
- Oh non ! Ca veut dire que Tu-Sais-Qui t'a tué ?
Harry eut l'air complètement ahuri et projeta sa lumière sur mon visage. Je fus aveuglée. Un autre garçon se rapprocha de lui.
- C'est qui, cette fille ? demanda-t-il à voix basse.
- D'une, s'il-te-plaît, parle moins fort, Rusard nous cherche, dit Harry. De deux, je ne suis pas Harry, cela dit je trouve que c'est un prénom très cool tu vois Patmol, je suis pas le seul à le penser.
- On va pas recommencer avec ça, grogna « Patmol » (quel nom étrange).
- Et de trois, je me joins à lui : t'es qui ?
Je les fixai tour à tour. J'étais à Poudlard en compagnie de deux jeunes qui avaient mon âge et que je n'avais jamais vus, alors qu'au bout de sept ans je connaissais à connaître pratiquement tout le monde. Et, encore plus inquiétant, j'étais en présence de Harry qui prétendait ne pas s'appeler Harry. Donc je fis ce que je savais faire de mieux quand je me retrouve dans des situations bizarres : je hurlai.
- Mais c'est pas vrai ! cria Patmol en essayant de me faire taire.
Je l'esquivai et sortis précipitamment de la cachette. J'étais à nouveau à Poudlard. Je me mis à courir à toute vitesse sans regarder où j'allais. J'étais terrifiée. Dans quel monde de fous étais-je tombée ?
Je fonçai dans quelqu'un et tombai sur les fesses. En levant la tête, je remarquai que c'était Rusard. Mais il était jeune ! Qu'est-ce que c'était que cette histoire ! Tout en ignorant ses protestations, je continuai ma course irréfléchie, mon cœur battant à tout rompre. Je finis par arriver devant la porte du bureau du directeur et je tambourinai dessus de toutes mes forces. Si je tombais sur Rogue, peut-être m'aiderait-il. Il me connaissait et ne me détestait pas… A ce moment-là, j'avais oublié que je l'avais vu dans le tunnel des morts, un peu plus tôt.
- Miss… Quelque chose ne va pas ?
Je tournai la tête vers la personne qui venait de me parler. C'était le professeur McGonagall… Mais nettement plus jeune, elle aussi !
- AAAAAAAAH !
Elle sursauta et moi de même : je ne savais pas que je pouvais hurler aussi fort !
- Mais qu'est-ce qui vous prend, Miss ?
Je la fixai, paniquée, sans savoir quoi dire. Puis je trouvai une alternative : m'évanouir.
Trop d'émotion pour aujourd'hui, je réfléchirai demain.
Alors alors ?
Le prochain chapitre sera celui de Menthe, et celui d'après sera écrit par moi, etc etc. Le chapitre 2 devrait arriver sur vos écrans d'ici une à deux semaines. Patience !
J'attends votre opinion bien sûr :D
A plus !
