Titre : Je n'arrive plus à vivre
Auteur :Wolfin Hope
Origine : The Gazette
Genre : Yaoi
Couple : ReitaxRuki
Disclaimer : J'ai envie (enfin non mais bon !) de dire qu'ils s'appartiennent à eux même.
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OS - Death End
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Un homme coiffé d'une crête avec des angles improbables, vêtu de manière originale et avec en plus un bandana sur le nez déambulait en direction du studio de leur compagnie. Ses pas nonchalant peinait à suivre son ami, Aoi, avec lequel il avait fait le trajet. Reita était fatigué, lasse et plongé dans une incompréhension totale. Son cher et tendre Ruki, avec lequel il était en couple depuis presque 3 ans avait, la veille, piqué une énième crise évoquant une histoire de sushis et de draps à laquelle l'intéressé n'avait rien compris avant de lui hurler que de toutes façons il savait pertinemment qu'il lui faisait des infidélités et de claquer bruyamment la porte du studio. Assurément il a du rentrer dans son propre appartement qu'il loue toujours dans le centre de Tokyo au lieu de se rendre à celui du crêté. Enfin Reita demeurait préoccupé, son petit chanteur a toujours été ainsi, invivable, capricieux et cela sans raisons mais hier il a eu beau l'appeler mille et une fois aucunes réponses. D'ordinaire Ruki adore que son bassiste s'excuse en toutes les langues et fini par lui pardonner des choses qu'il n'a, la plupart du temps, pas commises. Mais bref, ça c'est lui, et Reita l'accepte et l'aime parce que le cœur à ses raisons que la raison elle même ignore disait un grand philosophe. Le jeune homme laissa échapper un soupire légèrement inquiet. Il se force à revenir à la réalité, ils franchissent les portes du studio et tandis que lui laisse son regard songeur dans le vague Aoi l'interpelle en désignant une enveloppe blanche posé bien en évidence.
« A ceux que j'aime. »
L'écriture fine et penchée est celle de son amant, son cœur à un raté. Aoi ouvre la fine enveloppe et en extrait une lettre, proprement calligraphié. Reita sens ses mains trembler, ensemble leur yeux parcours le papier, taché par endroit.
« A vous tous que j'aime plus que tout, ne versaient aucunes larmes pour moi, au fond je ne le mérite pas. Ma douce agonie commence ici...
A Kai, toi qui a toujours tenté de me faire aller vers l'avant malgré mes pas à reculons, sans jamais baisser les bras. Tes conseils m'étaient plus précieux que de l'or et même si je ne l'ai avoué j'accordais à tes paroles un crédit particulier, plus qu'à celles de n'importe qui. Au fond toi seul a eu mes pleurs les plus sincères, toi seul connaissais ce mal être si profond qui me rongeais.
A Ruwa et Aoi, à n'importe qu'elle heure vous acceptiez que je brise votre intimité pour venir vider vos paquets de cookies en me plaignant de Reita, souvent à tord mais sans que vous ne me contredisait. Patients et compatissants, me plaignant pour me contenter et m'envoyer un coup de pied au cul quand c'était nécessaire. J'envie le bonheur que vous avez su trouver tout les deux, j'aurais aimé que pour Rei et moi ce soit pareil, je crois ne pas lui avoir apporté ce bonheur éblouissant comme je suis incapable de le ressentir moi même...
Et à toi, mon unique amour, mon Ryo. Tu ne m'appartient plus désormais, tout m'a échappé. Tu ne dois pas t'en vouloir, tout cela ne vient pas de toi, j'étais déjà comme ça. Égoïstement je voudrais que tu puisse arriver à temps pour me sauver, encore et encore, même si ce n'est pas ce que je veux. Je suis mauvais au point de vouloir te sentir culpabiliser ? Pourtant tu ne dois pas, toi tu mérite tellement d'être heureux. D'avoir ce que moi je n'ai pas su t'offrir, il a fallu inlassablement que je te rende la vie impossible, pourtant tu est resté là, à m'aimer en dépit de mes caprices incessants et de mon attitude parfois insupportable. Il y a tant de choses que je voudrais te dire avant de t'abandonner si lâchement, tout s'embrouille. J'y ai cru tu sais, à nous deux bien sûr, mais aussi à cette possibilité de m'en sortir, grâce à toi. Au début j'y ai sincèrement cru, mais ce mal être en moi est resté, insidieux et cruel. Tu ne savais rien n'est ce pas ? Peut être aurais-je voulu que tu devine ce que je cachais si bien ? Je suis si dur avec toi, je l'ai toujours été en fait. C'est étrange car tu est juste parfait. Je tenais à te dire que je sais que tu m'aime, j'ai sans cesse douté mais j'y crois, même si ce truc au fond de moi me fait douter sans cesse, inlassablement. Tu m'a été fidèle n'est ce pas ? Bien sûr...Moi aussi tu sais, je me suis amusé à te laisser penser le contraire, à pourrir notre relation mais il n'y avait que toi, et seulement toi. Je t'aime de tout mon cœur, à ma façon et égoïstement, c'est vrai ! Tu a été celui que je voulais, dont j'avais besoin, à enduré mes humeurs, à pardonné mes faux pas, m'a aimé au dessus de tout. Il a fallu que tu réponde à mes attentes, que tu te plies à mes exigences, que sans cesse tu effaces mes crises et que tu vienne te confondre en excuses, c'est comme ça que ça fonctionnait, parce qu'avec moi il ne pouvait en être autrement, tu le savait, l'a accepté. Tu m'a crié des je t'aime à t'en époumoner pour, disais tu, me prouver la véracité de tes propos. Dormi sur la canapé lorsque je décrétais ta présence trop étouffante, sans vouloir que tu t'en aille trop loin. Tu a étreins mon corps avec toute la passion dont un homme est capable, m'a embrassé avec tout ton amour : dans ces moments il m'arrivait d'oublier jusqu'à mon nom et de me sentir juste bien, m'endormir lové dans tes bras chauds. Trop futile et trop rare, insuffisants pour me tenir en vie, je suis à bout de souffle, je perd haleine. Rien n'est de ta faute, hier il m'a fallu une excuse pour te laisser sans nouvelles, sans réels adieux...Mes dernières larmes sont pour toi, mon amour glisse sur un simple bout de papier. Mon cœur, non, ne pleures pas, tu est si beau, je vois ton visage derrière mes paupières closent, la dernière image que j'emmène ce sera ton sourire à toute épreuve. Mon Ryo, sourit encore, en pensant un peu à moi...Je t'aime.
Takanori. »
Son corps tremble entièrement et les larmes dévalent ses joues, douloureuses. Son cœur se serre et il a l'impression d'étouffer, il voudrais dire quelque chose, faire quelque chose, mais rien. C'est déjà trop tard et il le sait. Les doigts impeccablement manucurés d'Aoi laisse échapper le morceau de papier froissé. Choqués, ils le sont. Déboussolés aussi. La torpeur envahie la pièce, puis le vide à l'intérieur de son corps, une carapace sans âme.
Un brouhaha se fait entendre dans les couloirs de la compagnie, Kai le visage fermé, Uruhara sanglotant silencieusement, escortés du manager général. La réalité l'atteint de plein fouet. Il y a un policier aussi. Des brides de conversation anéantissent plus encore son cœur déjà brisé.
« Voisine...Plainte tapage nocturne, musique trop forte...Police, enfoncer la porte...Inconscient, overdose...Décédé. »
Mort. Il est mort. Que ce mot fait mal. Le monde de Ryo Akira Suzuki vient de s'effondrer sans qu'il ne puisse rien y faire, impuissant, aveugle de ce qu'il aurait du voir. Il s'écroule à terre, la tête dans les mains, en sanglot. Un homme atterré. Taka, il l'aimait plus que sa propre vie.
