Quelque part dans Paris, un réveil sonne. Une jeune brune se lève en sursaut et court s'habiller d'un simple jean et T-Shirt noir. Elle descend prendre un rapide petit-déjeuner avant de partir en direction de son collège. Il ne faudrait pas qu'elle arrive en retard le jour de sa rentrée. Déjà qu'elle va être au centre de l'attention pour la journée à cause de sa rentrée mi-octobre, pas la peine d'en rajouter. Elle se dépêche de parcourir les cinq cents mètres qui la sépare du collège Françoise Dupont, dans le 21 ème arrondissement. Elle n'habite pas loin.

Arrivée devant le collège, elle pose sa main sur son collier, prend une grande inspiration, le passe sous son T-Shirt et monte les marches qui la sépare de sa nouvelle vie à Paris. Elle se retrouve dans une grande cours de récréation. Les salles de classe sont tout autour, sur plusieurs étages. Comme elle ne voit pas le bureau du principal, elle se dirige vers le premier élève qu'elle voit, un blondinet, pour lui demander où se trouve le directeur. L'élève va jusqu'à l'accompagner jusqu'au bureau sans poser de question sur ce qu'elle fait là. Elle le regarde un peu et le trouve plutôt mignon.

Une fois devant le bureau, l'élève lui souhaite la bienvenue dans le collège et redescend pour aller voir ses amis. Sa tête est étrangement familière à la jeune fille, mais elle ne s'y attarde pas. Elle frappe à la porte avant d'entrer quand une réponse lui parvient. Elle se retrouve devant un homme plutôt petit et corpulent. Ça doit être lui, le principal. Il la salue, lui souhaite la bienvenue avant de lui indiquer sa classe et son professeur principal. La sonnerie résonne dans tout le bâtiment. Le principal lui conseille de se dépêcher d'aller en cours ce qu'elle fait en sortant et en le remerciant de son accueil.

Elle se dirige vers la fameuse classe. Elle remarque que l'élève blond entre dans la salle vers laquelle elle marche. Elle rentre en dernière et va voir la professeur. Celle-ci l'accueil gentiment et lui semble agréable. Madame Bustier demande le silence qui se fait rapidement pour que la jeune fille puisse se présenter sans problème. Tout le monde est attentif par politesse ou par curiosité.

- Je m'appelle Loup Valle. Je viens d'emménager à Paris. Je suis originaire d'Aix-en-Provence.

Les élèves en profitent pour la détailler. Au premier abord, on dirait un garçon manqué. Elle a très peu de poitrine et ses cheveux noirs aux reflets violets sont coupés très courts. Sa manière de s'habiller n'est pas féminine non plus. Ni même sa manière de marcher. Ensuite, on peut remarquer sa peau légèrement bronzée ainsi que les tâches de rousseurs qui mettent en valeur ses beaux yeux noirs. Ceux des élèves se portent sur sa taille, environ 1m60, et son manque de graisse.

Madame Bustier lui dit d'aller s'asseoir au fond, à côté d'une certaine Lila. Loup la regarde vite fait. Elle a des cheveux long et châtain foncé. Une frange lui cache le front. Deux couettes nouées en bas encadrent son jolie visage souriant et angélique et ses yeux verts malicieux. Elle porte une veste en cuir rouge sur une chemise et un short noir ainsi que des collants gris. Elle semble sympathique.

Le cours commence et les deux jeunes filles font connaissance. Loup apprend principalement que Lila est italienne et qu'elle est très amie avec beaucoup de célébrité ce qui lui met la puce à l'oreille. Elle déteste les mensonges et ce qu'elle dit y ressemble beaucoup. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle lui a demandé de lui rapporter des preuves le plus tôt possible. Elle apprend aussi l'existence de LadyBug et Chat Noir. Ils seraient les anges gardiens de Paris contre le Papillon, un super vilain qui voudrait leur Miraculous. Instinctivement, Loup pose sa main sur sa montre à gousset qui pend sous son T-shirt. Lila semble avoir une certaine rancoeur envers la sauveuse de la capitale. Elle doit avoir un contentieux avec elle.

Le cours est interrompu par l'arrivée d'une élève avec une demi-heure de retard. Elle entre discrètement pour ne pas se faire remarquer ce qui ne fonctionne pas à cause d'une blonde qui lui fait un croche-pied. Elle se retrouve étalée face contre terre. La prof se retourne sous les rires des autres élèves alors que Loup se lève pour aller l'aider à se relever et à ramasser ses affaires. La fille, une brunette aux reflets bleus, la remercie avant d'aller à sa place et de se faire toute petite. Loup jette un regard noir à la blonde avant de retourner à sa place.

Selon Lila, la blonde s'appelle Chloé Bourgeois et c'est la fille du maire. Elle se croit tout permis. À cause de la menace de son père, le principal lui cède toujours tout. C'est la peste du collège. La brunette, quand à elle, est plus gentille et simple. Elle s'appelle Marinette et a tendance à souvent arriver en retard en cours et à disparaître quand il y a un danger. Lila la qualifie de trouillarde. Loup met les informations de côté souhaitant se faire son propre avis.

La professeur s'apprête à envoyer Marinette chez le principal quand une sonnerie stridente résonne dans le collège. Les élèves rassemblent aussitôt leur affaire et partent en courant hors de la classe. Loup reste à sa place sans comprendre ce qu'il se passe. Personne ne lui a rien dit. Au bout de quelques minutes d'incompréhension, elle range ses affaires et se lève pour partir elle aussi. En passant devant le premier rang, elle se rend compte que les affaires du garçon blond sont toujours là et sont éparpillées partout sur le sol.

Loup se penche pour les ramasser quand une vitre vole en éclat et un bruit sourd se fait entendre. Aussitôt, elle se relève et regarde autour d'elle. Un adolescent dans une combinaison en cuir moulant noir avec des oreilles de chat sur des cheveux d'or est allongé au sol, complètement immobile. L'élève se rapproche de lui pour voir s'il va bien ou s'il est blessé. Elle pose sa main sur son épaule gauche pour le retourner quand celui-ci lui attrape le bras pour la tirer vers lui et mieux la repousser après. L'équilibre de Loup lui permet de se rattraper et de ne pas tomber. Elle se prépare à un nouvel assaut de l'homme aux oreilles de chat. Ce dernier en a profité pour se relever et analyser son environnement et son corps. Son regard se pose sur Loup :

- Désolé, c'est un réflexe. Ça va ? Tu n'es pas blessée ?

- Euh… Non, c'est bon. Tu es qui pour passer à travers les vitres comme ça ?

L'adolescent semble complètement abasourdi devant la question de Loup comme si elle aurait dû le connaître. C'est à ce moment là qu'elle fait le lien avec le fameux héros de Paris, Chat Noir. Il est comme Lila l'a décrit. Ses cheveux blonds lui tombent sur la nuque, une mèche lui barre le front sans cacher ses yeux. En parlant de ses yeux, ils ont une pupille complètement noire plus grande que la moyenne chez les humains. Ses iris sont d'un vert émeraude intense. Sa sclérotique est d'un vert plus clair alors que normalement, elle est blanche. Pour ses oreilles, c'est comme si elles sortaient vraiment de sa tête. Sa combinaison noire le met parfaitement en valeur. Son grelot or met un peu de couleur dans tout ce noir.

- Je suis Chat Noir. Ça ne te dit vraiment rien ?

- Ah… Euh… Si, vaguement. Je ne suis pas de Paris, je viens d'arriver.

- Ah oui, c'est vrai… Je veux dire que ça s'entend à ton accent du Sud !

Loup remarque aussitôt que le fameux Chat Noir s'est repris comme s'il savait déjà qu'elle n'était pas d'ici, mais qu'il avait oublié l'espace d'un instant. Cela voudrait dire que la personne derrière le masque n'est autre qu'une personne qu'elle aurait rencontré depuis son arrivé et qui saurait qu'elle vient d'emménager à Paris. Mentalement, l'adolescente se fait un rappel pour en faire la liste à son retour chez elle. Un indice important vient d'être lâcher et ce n'est pas Loup qui va le laisser filer.

- Il faut que je file aider ma Lady. Elle s'inquiète si je ne reviens pas.

- Attends ! Contre quoi vous battez vous ?

- Contre une personne akumatisée. Elle peut faire en sorte de changer les personnes de sexes au moindre contact.

Sur ces dernières phrases, Chat Noir part en sautant par la fenêtre brisée et en s'aidant de son bâton extensible pour s'élever au dessus des toits. Loup le regarde disparaître derrière l'immeuble d'à côté avant d'aller vers un bureau et de prendre une feuille. Elle y marque le nom des déménageurs, des personnes de la classe, de la prof et du proviseur. Elle met comme titre : « Qui est Chat Noir ? ».

Ensuite, elle la range et cache son sac à sa place. La jeune fille sort sa montre à gousset de dessous son T-shirt. Un petit animal gris volant suit la montre. Ses petites oreilles et sa petite queue de loup le rendent encore plus mignon qu'une peluche. Ses grands yeux oranges semblent curieux du monde qui l'entoure. Sa grosse tête lui donne un air encore plus mignon. En le voyant, on aurait envie de lui faire un câlin pour le cajoler. Loup le prend dans ses mains avant de lui demander gentiment :

- Dit, Loupy, pourquoi tu ne m'as pas parlée du pouvoir des miraculous ?

- J'ai oublié, répond le petit kwami en détournant les yeux.

- Quelle est la vrai raison Loupy ? Je suis sûre que tu ne l'avais pas oublié, questionne de nouveau Loup avec un ton plus dur et autoritaire tout en restant douce pour ne pas le braquer.

- Je veux pas qu'il t'arrive du mal.

Les larmes montent dans les yeux du petit kwami. Loup le prend contre elle pour le consoler. Elle sait parfaitement que Loupy est encore un enfant et qu'il peut avoir des réactions très puériles par moment. Après tout, il ne pensait pas à mal en ne lui disant rien. Il voulait juste la protéger. L'aveu du petit animal fait sourire la jeune fille qui dépose un baiser sur son front pour lui prouver qu'elle ne lui en veut pas. Elle adore son kwami et serait prête à tout pour éviter qu'il pleure, mais, quelques fois, elle ne peut pas l'éviter.

- Maintenant que je suis au courant, tu peux me dire comment ça marche ?

- Pour te transformer, tu dois dire « Loupy, transforme-moi ! ». Chaque kwami correspond à un pouvoir. Le tien est le temps. Tu peux l'accélérer ou le ralentir sur un objet ou une personne. Tu ne peux l'utiliser qu'une seule fois et après, il te reste plus que cinq minutes. Faut faire attention. Tu ne comptes pas aller les aider, hein ?

- Désolée Loupy, mais je ne peux pas laisser passer ça ! Quelqu'un s'amuse à faire du mal autour de nous. Je vais leur porter un coup de main. Il ne va rien m'arriver, ne t'inquiète pas.

Loup prend Loupy dans ses mains et le sert contre sa poitrine pour le réconforter. Elle sent les larmes salés mouiller son T-shirt, mais elle sait qu'elle ne peut résister à l'appelle de l'aventure. Elle prend le temps de le rassurer. Quand elle sent qu'il est calmé et prêt à passer à l'action, elle chuchote doucement :

- Loupy, transforme-moi s'il te plaît.

Le kwami se retrouve absorbé par la montre à gousset. Une combinaison moulante d'un gris pâle semblable au pelage d'un loup la recouvre entièrement à l'exception de son visage. Des oreilles et une queue de loup apparaissent de la même couleur. Un masque recouvre progressivement ses yeux en changeant leur couleur. Ils deviennent oranges et prennent plus de place que dans un œil humain. Le pourtour devient orange légèrement plus claire. Au bout de ses mains, des griffes prennent place. Sa montre reste pendu à une chaîne en argent au dessus de sa combinaison cependant, elle semble aimantée à la combinaison donc elle ne bouge pas dans tout les sens. Un fouet enroulé sur lui même est accroché sur sa hanche droite.

Loup s'admire quelque seconde avant d'entendre un cris de détresse provenir de la rue. Elle s'approche prudemment du trou fait par Chat Noir pour regarder dehors. Automatiquement, sa main droite se pose sur le fouet qu'elle décroche. L'adolescente le tient fermement dans sa main pour se rassurer. Elle s'approche du vide et jette un coup d'œil autour d'elle. Elle surprend un homme courir avec une jupe et des talons hauts avant de s'étaler face contre terre.

Un peu plus loin, elle peut observer une personne parfaitement normale brandissant une baguette magique en direction des passants. Le rayon qui s'en échappe les change de sexe. Personne ne fait rien pour l'en empêcher. C'est comme si les deux justiciers de Paris avaient disparu du champ de bataille. A moins qu'ils soient cachés derrière la voiture plus loin dans la rue. Loup ne peut voir les personnes derrières, mais aux sons des voix, elles sont deux.

En face de Loup, un lampadaire trône fièrement comme pour l'inviter à sauter. Sans réfléchir d'avantage, elle brandit son fouet, agrippe le manche, le lance en direction du réverbère et saute dans le vide. Aucun cri ne lui échappe, elle se sent pousser des ailes durant le temps de sa chute. Le fouet s'enroule sur sa cible et ne la lâche pas. Il permet à sa propriétaire de ne pas toucher le sol. Cependant, n'étant pas prête ni habituée à ce genre de cabriole, elle se prend le mur de plein fouet et tombe au sol.

Elle reste allongée, les yeux fermés, au sol quelques instants, le temps de reprendre ses esprits. Quand elle rouvre les yeux, elle voit deux visages penchés sur elle. Aussitôt, Loup se relève et s'éloigne d'eux. La surprise et la peur d'être reconnue l'ont fait paniquer quelques petites secondes. La nouvelle héroïne reconnaît rapidement Chat Noir à sa combinaison. Elle suppose donc que le jeune homme à côté de lui est LadyBug au vue de sa tenue rouge à pois noir.

- LadyBug n'est pas sensé être une fille ? Demande Loup, étonnée d'avoir à faire à deux hommes.

- Bah oui ! J'ai juste été touché par la personne akumatisée et j'ai changé de sexe… répond un LadyBug dépité.

- Vous n'arrivez pas à l'attraper ? Elle a pas l'air si dangereuse que ça pourtant. Son pouvoir ne vous empêche pas de vous battre alors pourquoi mettre tant de temps ? Se moque légèrement la nouvelle.

- Elle est trop rapide. Elle ne reste pas en place ! Son akuma doit être dans sa baguette, mais impossible de l'attraper ! Et tu es qui pour nous juger ?!

- Suffit de la ralentir !

Et c'est sans répondre à la question sur son identité que Loup court vers le méchant du moment. Les deux héros essayent de la rattraper pour l'empêcher de se faire toucher, mais Loup a pris trop d'avance. Quand elle voit l'akumatisée, son premier réflexe est de lancer son fouet en direction de ses jambes. Le vilain est prit par surprise, mais arrive tout de même à éviter l'attaque grâce à une vitesse impressionnante. Notre nouvelle héroïne ne prend pas le temps de réfléchir et utilise son pouvoir en brandissant son arme vers sa victime :

- Que le temps me vienne en aide et la ralentisse !

Aussitôt, l'akumatisée se retrouve à bouger aussi vite qu'un escargot. Voyant leur chance arrivée, LadyBug et Chat Noir utilise leur pouvoir pour briser la baguette magique et tout faire revenir à son état normal. Le tout ne dure pas longtemps, quelques minutes tout au plus. Les habitants de Paris peuvent dormir tranquilles, leur héros veillent sur eux.

Loup allait partir au premier hurlement de sa montre à gousset quand quelque chose s'enroule autour de sa taille. Ne pouvant plus s'éloigner, elle se retourne pour regarder son agresseur. Elle est surprise de voir que cette personne n'est nul autre que LadyBug redevenue une femme. Pourquoi une héroïne s'en prendrait-elle à elle ? C'est pas comme si Loup avait fait quelque chose de mal. Au contre, elle les a aidé pour arrêter l'akumatisée.

- Qu'est ce qui't'prend !? Pourquoi tu m'empêches de partir ?! Demande la prisonnière en essayant de se dégager.

- Dit nous qui tu es ! Ordonna LadyBug.

- Je suis une super-héroïne comme vous deux !

- Qu'est ce qui nous le prouve ?! Tu pourrais très bien être de mèche avec le Papillon !

- Je sais même pas qui est ce Papillon ! S'énerve Loup en voyant le temps filer.

- Calmes toi Lady. On n'a rien qui montre qu'elle est comme Lila, s'interpose Chat Noir pour essayer d'apaiser sa Lady.

- Si ! Elle nous vient en aide pile au moment où on en a besoin ! Exactement comme Lila ! Je suis sûre que son akuma est dans sa montre ! Proclame la coccinelle en approchant sa main de l'objet en question.

Un nouvel hurlement retentit au même instant. Cela fait environ trois minutes qui se sont écoulées et l'héroïne devient agressive. Loup sent la peur monter en elle. Son identité doit rester secrète ! Il ne faut pas que les gens la découvre ! Et encore moins que LadyBug lui arrache sa montre et la brise. Pourtant, si elle ne part pas très rapidement, elle va se dé-transformer ici. Loupy sera alors à la merci de tous ! Il pourrait même finir par être blessé s'il arrive quelque chose à son réceptacle. Quelle horreur ! Dans une montée d'adrénaline, elle tire sur le fil qui la retient et force l'adolescente masquée à lâcher son yo-yo. Aussitôt libérée, elle part en courant dans les rues de Paris. Par moment, elle s'aide même de son fouet pour aller de lampadaire en lampadaire.

Loup a juste le temps de se cacher de la vue de tout le monde avant de se dé-transformer. Loupy se pose dans ses mains, épuisé. Elle s'excuse, elle aurait dû l'écouter ! Devenir une super-héroïne n'est pas fait pour elle ! Elle n'en est pas capable. Elle glisse doucement contre le mur pour ensuite replier ses jambes sur sa poitrine quasi inexistante. Ses nerfs craquent. Entre le déménagement, ses disputes avec sa mère, son frère qui a tendance à devenir violent et le manque de confiance des sauveurs de Paris, il y a de quoi craquer facilement. Des larmes coulent le long de ses joues. Loupy les essuie au fur et à mesure, ne sachant quoi faire pour réconforter sa maîtresse.

Il se sent coupable. Tout est de sa faute. Sans lui, rien de tout cela ne serait arrivé. Il s'en veut terriblement. Le kwami n'a pas le temps de culpabiliser d'avantage que quelqu'un approche. Il a juste le temps de se cacher sous le T-Shirt en emportant la montre à gousset avec lui avant que la personne ne le voit. Loup n'entend pas les pas qui viennent vers elle. L'individu s'accroupit devant elle avant de prendre la parole d'une voix douce et rassurante :

- Est ce que ça va ?

Loup relève lentement la tête pour observer la personne devant elle. C'est une adolescente de son âge. Elle a des cheveux noires avec des reflets bleus attachés en deux petites couettes arrières. Ses yeux couleur ciel la fixe avec inquiétude. Son visage est familier, mais avec les larmes, Loup n'arrive pas à la voir clairement. La fille essaye de la rassurer :

- Je suis Marinette, la déléguée de classe. Si tu as un problème, tu peux m'en parler. Je ne le dirais pas aux autres si ça t'inquiète, tu peux me faire confiance.

La brunette sèche ses larmes d'un revers de manche et se redresse. Marinette la suit dans son mouvement. En quelques inspirations, le garçon manqué retrouve une allure sereine. Ses yeux sont toujours humides, mais si on y fait pas attention, on peut ne pas voir qu'elle vient de pleurer. La jeune femme est devenue une experte dans l'air de cacher ses émotions même si elle craque de temps en temps. Son frère ne manque pas de jouer avec alors, pour se protéger, elle cache tout.

- Je n'ai rien. Merci de t'inquiéter pour moi, mais je vais bien, assure-t-elle.

- Je viens de te voir pleurer. Si tu veux pas en parler, je comprends, mais si tu as besoin, n'hésite pas à venir me voir.

- Merci, mais je vais bien. Faut que j'y aille, ma mère doit m'attendre.

Sans en attendre d'avantage, Loup part. Il lui faut du temps pour retrouver le chemin de la maison, elle ne connaît pas encore Paris et toutes les rues se ressemblent. Après plus d'une heure de recherche, elle arrive chez elle. Quand elle rentre, son père la prend dans ses bras. Il s'est inquiété pour sa fille quand il a appris que le lycée avait été attaqué par un super-vilain. Il remarque aussitôt qu'elle ne va pas bien, mais ne fait pas de remarque. Il sait très bien qu'avec Loup, le mieux, c'est d'attendre qu'elle vienne en parler d'elle-même. La brusquer ne fera que la faire se renfermer comme une huître.

Après ce câlin et quelques mots doux de son père, la jeune fille file directement dans sa chambre en prétextant des devoirs. Cependant, elle ne redescend pas quand l'heure de manger se fait entendre. Son père vient la chercher, mais comme elle fait semblant de dormir, il la laisse tranquille. Il sait parfaitement qu'elle est réveillée, mais il sait aussi qu'elle a besoin d'être seule. Si elle a faim, elle descendra prendre quelque chose à grignoter plus tard. Il murmure un « Bonne nuit » et un « Je t'aime » avant de fermer doucement la porte de la chambre.