Titre : Soulmate
Auteur : BrainDamages
Rating : M
Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à Stéphanie Meyer et je ne tire aucun profit de la publication de cette fanfiction.
Alicia pénétra dans l'ascenseur étroit de l'immeuble de Julia, une de ses collègues qui donnait une soirée en l'honneur de la promotion d'une femme quelconque dont elle n'avait jamais entendu parler. Elle aurait cent fois préféré rentrer chez elle après le boulot, mais elle n'avait pas eu le cœur à décevoir Julia, qui s'était fait une joie à l'idée qu'elle vienne aussi et s'amuse un peu avec tout le monde. Selon cette dernière, il y aurait de l'alcool, plein d'homme sexy et célibataire, de la bonne musique au volume maximum et des gâteaux à s'en faire exploser dans l'estomac. Pour couronner le tout, c'était une soirée déguisée.
Sachant qu'elle sortait tout juste de l'hôpital, elle n'avait eu le temps d'enfiler son costume, mais elle pourrait toujours demander à Julia d'utiliser sa chambre ou encore sa salle de bain pour se changer à l'abri des yeux indiscrets. Arrivée au bon étage, elle sortit de la boite métallique et traversa le couloir. Elle n'était jamais venue, mais elle su tout de suite à quelle porte elle devait frapper : il suffisait de suivre la musique et les rires. Rien qu'à entendre le bruit qu'ils faisaient, elle se sentit tout d'un coup très fatiguée, et se promis de ne pas rentrer trop tard. De toute façon, elle travaillait tôt le lendemain matin, et il ne s'agissait pas de louper le réveil !
Elle appuya pour la seconde fois sur la sonnette. Avec la musique qu'il y avait dans l'appartement, personne ne devait l'entendre. Alicia soupira et décida que si son amie n'était pas venue lui ouvrir dans deux minutes, elle rentrerait chez elle en prétextant une grippe carabinée au téléphone. D'ailleurs, elle n'était peut-être pas obligée d'attendre deux minutes ! Elle allait faire demi-tour lorsque sa porte s'ouvrit sur Julia, déguisée en petit chaperon rouge, qui n'avait, mais cela n'engageait qu'elle, plus rien du personnage de compte. Ou alors il s'agissait d'un compte pour adulte seulement.
"Mais..! Et ton costume ?" s'exclama la rousse en la dévisageant.
Visiblement, cette dernière avait déjà bien commencé à boire. Ses yeux, un peu moins ouverts que d'ordinaire, étaient rouge et brillants, son maquillage noir avait coulé et son haleine empestait la vodka. Elle n'osa même pas imaginer l'état des autres invités. Si quelqu'un lui vomissait dessus ce soir, elle lui arracherait la tête purement et simplement.
"Tout est dans mon sac." répondit Alicia en secouant un sac plastique sous le nez de sa collègue. "Je pourrais utiliser ta salle de bain pour me changer ?"
La rousse la fixa une seconde, accoudée de manière plutôt ridicule sur la chambranle de sa porte d'entrée, comme si elle attendait quelque chose.
"Pourquoi veux-tu te changer ?" demanda t-elle, ayant visiblement perdu le fil de la conversation.
Alicia soupira.
"Pour me mettre en costume tiens." répondit-elle avec un sourire ironique.
"Ah mais oui ! Bien sûr ! Suis moi." s'exclama la rouquine en saisissant sa collègue par le bras.
Alicia eut tout juste le temps de fermer la porte que déjà Julia l'entrainait à travers son appartement. La fête battait déjà son plein, les gens parlaient forts, riaient beaucoup, trinquaient, buvaient, trinquaient à nouveau, chantaient à tue-tête des chansons ringardes. Bref. Il s étaient tous déjà bien éméchés. Lorsqu'enfin elle fut seule, elle s'assura qu'elle avait bien fermé la porte à clef et se déshabilla, fourrant négligemment ses vêtements dans son sac à main pour ne pas avoir à se les trimballer toute la soirée.
Elle avait décidé de s'habiller dans le style des années vingt. C'était un déguisement facile à trouver, facile à porter, qui ne vous faisait pas passer pour la reine des nymphomanes et qui passait plutôt inaperçu. Exactement ce qu'il lui fallait. Elle enfila une robe noire qui aurait fait fureur à l'époque. Elle était cintrée, recouverte de strass discret et descendait jusqu'à mi-cuisse pour se terminer en frange. Elle mit une paire de collant noir et des escarpins à talons vernis de la même couleur. Elle mettrait les gants après avoir terminé son maquillage et sa coiffure, choses qui ne devraient pas prendre trop de temps.
Elle opta, afin de coiffer ses cheveux blond comme le miel, pour un chignon crêpé qu'elle embellit avec un bandeau doré année vingt rehaussé d'une plume blanche. Pour le maquillage, elle suivit les conseils qu'on lui avait donné : les yeux charbonneux et un rouge à lèvre rouge sang. Après avoir inspecter rapidement son reflet dans la glace et avoir tournoyé sur elle-même, elle enfila ses gants noirs qui remontaient jusqu'en dessous du coude. Le résultat était saisissant, on avait vraiment l'impression d'avoir fait un bon dans le temps, et Alicia se félicita d'avoir choisit ce costume.
Quelqu'un frappa à la porte et elle se dépêcha de ranger toutes ses affaires dans son sac avant de tourner le verrou et d'ouvrir la porte. Elle s'excusa auprès du couple qui attendait devant la porte et leur laissa sa place, essayant de ne pas imaginer ce que ces deux là allaient faire, enfermés seuls dans une salle de bain alors qu'ils n'étaient même pas chez eux. Les gens n'avaient vraiment aucun respect, et le simple fait de les savoir en pleine action alors qu'une trentaine de personnes faisaient la fête autour lui donna la nausée.
Elle n'était pas prude, elle avait déjà connu plusieurs hommes, mais elle avait toujours du mal avec les débordements d'affection en public. C'était une question de respect, autant pour elle-même que pour les autres. Elle avait un minimum de savoir-vivre. Elle se fraya un chemin parmi les convives pour aller en direction de la cuisine dans l'espoir de retrouver Julia, où toute autre personne qu'elle connaissait, histoire de se fondre discrètement dans la conversation. Elle préférait ne pas débarquer comme un cheveu sur la soupe.
Elle n'était pas un modèle de sociabilité, elle préférait du coup éviter de se lancer tête baissée dans une conversation avec des inconnus. Des inconnus ivres pour couronner le tout. A quelques pas d'elle, elle repéra enfin la chevelure rousse de sa collègue et marcha jusqu'à elle, veillant à ne pas bousculer les gens qui tenaient un verre. Elle ne voulait pas provoquer une catastrophe, après tout elle n'était là que depuis quelques minutes. Du bout des doigts, elle toucha le bras de Julia pour lui faire remarquer sa présence.
"Ah, Alicia ! Super ton costume, c'est quoi ?" demanda t-elle, un nouveau verre à la main.
"Une marguerite." répondit Alicia, trouvant la question particulièrement stupide.
"Ce n'est pas trop réaliste… Enfin après tout on s'en fiche ! Alicia, voilà Enzo et Léo, Enzo et Léo, voilà Alicia." s'enthousiasma Julia en faisant les présentations.
"Enchantée…" marmonna la blonde, plutôt mal à l'aise, avant de leur tendre la main.
Le premier, qui devait être Léo, la lui serra gentiment, voulant surement la détendre un peu, et lui adressa un sourire encourageant. Il n'avait pas l'air d'avoir bu, ou en tout cas très peu, ce qui faisait de lui un interlocuteur privilégié. Le second, Enzo, avait l'air dans état pathétique. En fait, il était dans le même état que Julia. Il attrapa la main de la blonde et la porta à ses lèvres pour y déposer un baisemain. Alicia retira sa main en essayant de retenir une grimace, ce qui sembla faire rire Léo. Elle lui envoya un petit sourire gêné.
"Cesse de trainer Démétri, ce n'est pas le moment de jouer." gronda une petite blonde portant une robe noire et une cape assortie, renvoyant d'elle une image plutôt effrayante.
Le prénommé Démétri se redressa et, d'un coup de pied sec, il dévissa la tête d'un vampire nouveau-né, l'envoyant rebondir durement contre le mur d'en face et arrachant un petit ricanement à une armoire à glace également vêtu d'une cape. Le blond ramassa le corps décapité par le col et le jeta dans le flammes de brasier que ses acolytes avaient fait, avant de faire de même avec la tête, qui avait roulé un peu plus loin. Il fit craquer ses doigts et huma l'air, comme s'il cherchait quelque chose ou quelqu'un. La petite blonde autoritaire marcha jusqu'à lui, sentant bien que quelque chose préoccupait le traqueur.
"Tu sens quelque chose ?" demanda t-elle avant d'humer l'air à son tour.
"Il y en a d'autres Jane, nous devons nous séparer où ils nous échapperont encore. Je ne sais pas pour vous, mais je compte bien mettre un point finale à cette mission ce soir." déclara calmement le traqueur.
Ils avaient éliminer, quelques semaines auparavant, un vampire du nom de Gabriel Lombardie, originaire de Sicile, pour avoir tenter de se créer une armée de nouveau-nés dans le but de tenter un coup d'état à l'encontre des Volturi. Si la garde personnelle des rois de Volterra n'avait eu aucun mal à détruire ce vampire tricentenaire, les vampires qu'ils avaient créé en masse posaient déjà plus de problème. Ils étaient désorganisés, éparpillés à travers la ville, s'en prenaient aux humains sans prendre de précaution et semaient la terreur derrière eux.
Cette affaire avait donc prit une mauvaise tournure et requérait à présent que l'on s'en charge au plus vite. Il fallait agir avec rapidité et adresse, car ces vampires incontrôlables mettaient en péril leur secret. Avec l'avancée technologique des humains, il devenait de plus en plus indispensable de préserver le secret de leur existence. En plus de tuer parfois en plein jour et de s'en prendre à des groupes, ils ne prenaient pas la peine de cacher les corps ou de les détruire. Si tout les humains vivant à Volterra pensaient pour l'instant à l'hypothèse d'un tueur en série rodant dans les rues dès la tombée de la nuit, cela ne durerait pas.
Les humains étaient suspicieux de nature, et avec tous les films de vampires dont ils se gavaient à longueur de journée, ils ne tarderaient surement pas à faire le lien. Heureusement, leur vision de la condition vampirique était erronée, ce qui leur assurait une sécurité supplémentaire. Démétri avait déjà rencontré des hommes et des femmes croyant fermement à l'existence de créature damnée se nourrissant du sang des êtres humains, à la peau froide et dure comme le marbre, aux yeux plus rouge que le sang lui-même. Il n'avait pu que se mettre à rire devant leurs tentatives désespérés de s'en sortir.
De l'eau bénite, des croix, de l'ail, des pieux en bois, la lumière du jour, … Les humains ne savaient plus quoi inventer pour se sentir à l'abri. D'ailleurs, toutes les théories sur les vampires étaient ridicules : l'absence de reflet, dormir dans des cercueils tapisser de leur terre natale, l'impossibilité à entrer quelque-part sans y avoir été au préalable invité, le sang froid, la transformation en chauve-souris. Toutes ces idées étaient d'un ridicule ! Tous comme ces histoires de crocs, de canines proéminente…
Jane et Félix partirent de leur côté pour rattraper les fuyards, et Démétri parti donc seul dans la nuit pour mener à bien sa mission.
Alicia refusa le verre qu'Enzo lui tendait, tentant d'être polie malgré l'agacement que provoquait en elle cet énergumène ivre-mort. Il la prit par l'épaule et insista lourdement, approchant le petit verre de sa bouche pour l'encourager à boire un peu. Lassée, et désirant à tout prix se libérer de l'étreinte de brun qui empestait l'alcool, elle attrapa le shot de tequila qu'il lui tendait et l'avala cul sec, ne pouvant retenir une grimace quand elle ressentit l'alcool lui brûler la trachée. Elle rendit brusquement le verre à son propriétaire et le repoussa tant bien que mal, obligée de plaquer ses deux mains sur son torse pour avoir la force de le remettre à sa place.
"J'ai… J'ai envie de t'embre… Asser…" tenta maladroitement Enzo en titubant.
"On va éviter d'accord ?" le stoppa t-elle d'une voix limite agressive.
"Allez quoi !" s'énerva t-il en tentant de lui prendre le bras.
"Touche moi encore une fois et je te casse la main." menaça t-elle, furieuse.
Elle avait beau ne pas avoir trop de force dans les bras, elle était infirmière et savait très bien sur quels os appuyer pour lui broyer les métacarpes. Et même si elle était partisane de la non-violence, elle n'hésiterait pas une seule seconde avant de mettre sa menace à exécution. Il la regarda quelque seconde, légèrement chancelant, et du réaliser qu'elle était sérieuse, car il finit par reculer d'un pas pour passer son bras autour des épaules de Julia, qui se serra contre lui, visiblement très heureuse de la tournure que prenait la situation.
"Si on se calmait ?" s'exclama gentiment Léo en adressant un regard entendu à chacune des personnes présentes.
"Je vais faire mieux que ça." répondit Alicia, qui n'arrivait pas à retrouver son calme. "Je m'en vais. Bonne soirée Julia, désolée."
Elle ramassa son sac et quitta le petit groupe pour se diriger vers la porte d'entrée. Ou de sortie, ça dépendait du point de vue. Elle sentit une main attraper la sienne, et, instinctivement, elle se dégagea et se retourna pour faire face à celui ou celle qui l'avait suivit jusqu'ici. Si c'était Julia, elle lui expliquerait qu'elle était fatiguée et que la musique lui donnait mal au crâne, et si c'était Enzo, elle lui administrerait une claque magistrale dont il se souviendrait longtemps. Elle fut surprise de voir Léo, il semblait vouloir l'accompagner jusqu'à la porte. Il la lui ouvrit, galamment, et s'écarta pour la laisser passer.
"Il n'y aucune chance pour que tu me laisses ton numéro de téléphone ?" demanda le jeune homme aux cheveux plus noirs que la nuit elle-même.
Démétri sentit le poing du nouveau-né s'abattre avec une rare violence sur sa mâchoire, et il s'étonna qu'elle ne se soit pas arrachée sous la violence de l'impact qui l'avait fait décoller du sol pour venir s'écraser contre un mur un peu plus loin. Le traqueur de releva et émit un grondement menaçant. Il épousseta distraitement ses vêtements et se remit en position défensive, prêt à en découdre avec les trois nouveau-nés qui lui faisaient face. D'un geste sec, il appuya sur son épaule pour la remboiter : elle s'était disloquée, tout comme le mur, sous la puissance du choc. Il émit un petit sifflement de douleur mais ne se laissa pas déconcentrer.
Il réalisa que se séparer des autres était de loin la pire idée qu'il ait eu depuis un bon bout de temps. Il n'était pas sûr d'être de taille à lutter contre trois nouveau-nés furieux et mourant d'envie de lui arracher les membres les uns après les autres. Le seul avantage qu'il avait était son expérience. Il savait combattre, il savait reconnaître les signes de faiblesse chez ses adversaires, il savait retourner leur force contre eux. Les nouveau-nés étaient impulsifs, nerveux, n'obéissant qu'à leur plus bas instincts, ils étaient donc incapable de monter une tactique d'attaque ou d'anticiper les actions de leurs opposants.
De plus, ils étaient trop excités pour attendre patiemment le bon moment pour attaquer, c'est donc sans surprise que le premier des trois costauds s'élança sur le traqueur, le venin écumant au bord de ses lèvres retroussées. Saisissant l'occasion au vol, Démétri fonça à son tour vers lui et l'esquiva au dernier moment pour se retrouver dans son dos. Emporté par son élan, le nouveau-né s'écrasa contre le mur et, sonné, laissa le traqueur lui grimper sur le dos. Le temps qu'il réalise ce qui allait se passer, il était déjà trop tard. Le blond enfonça ses dents dans la chair rigide de son adversaire et lui arracha la tête.
Les grondements furieux de ses adversaires lui fit comprendre qu'il les avait passablement énervés, et que le plus dur restait à venir. Celui qu'il avait tué était surement le plus jeune des trois, le plus facile à vaincre. Ce n'était pas le moment de se laisser distraire. Les deux vampires foncèrent sur lui en même temps, ne lui laissant aucune chance d'échapper à leur charge. Il se retrouva bientôt écraser par l'un des deux titans pendant que l'autre s'affairait à labourer son visage de coup de poing. Tournant la tête, il planta ses dents dans le bras de celui qui l'immobilisait.
Profitant de cet effet de surprise, il repoussa violemment l'armoire à glace et se jeta sur le second, regrettant pourtant immédiatement son geste. Ce dernier le ceintura et l'immobilisa grâce à ses forces décuplées tandis que l'autre assaillant se relevait, une lueur de haine flottant dans ses yeux. Pour la première depuis longtemps, Démétri se demanda s'il ressortirait vainqueur de cet affrontement. Un élan de motivation l'envahit à la pensée qu'il pourrait peut-être finir en cendres ce soir, et il commença à se débattre comme un fauve.
C'était peine perdue, il n'arrivait pas à libérer ses bras de l'étreinte puissante du nouveau-né. Le vampire le plus costaud s'approcha de lui et esquissa un sourire carnassier, tendant les bras en avant, surement dans le but de lui saisir la tête et de la lui arracher sans aucune autre forme de procès. Alors qu'il fermait les yeux en grimaçant, acceptant son sort, une porte claqua au fond de l'impasse, attirant leur attention à tous les trois. Une humaine venait de sortir du bâtiment et s'arrêta tout net en les voyant.
Démétri profita de ce moment d'inattention attraper la tête de celui qui le tenait avant de basculer dans son dos et de raffermir sa poigne. La tête du nouveau-né roula à ses pieds et il esquissa un sourire satisfait. Il sentit malheureusement les bras du second l'enserrer au niveau du cou et tenta vainement de lui faire lâcher prise. Alicia, quant à elle, semblait figée sur place. Elle regardait sans comprendre la scène qui se déroulait sous ses yeux. L'homme blond qui portait une cape d'un autre temps était visiblement en danger. L'autre colosse essayait de l'étouffer et lui tournait le dos.
N'écoutant que son courage, elle lâcha son sac à main et attrapa une palette de bois qui trainait par terre près des poubelles et avança à pas léger jusqu'aux deux hommes avant d'abattre de toutes ses forces son arme de fortune contre la nuque du colosse roux aux yeux rouge. La palette de bois vola en éclat et l'armoire se retourna subitement, lâchant sa proie pour se mettre à grogner contre elle. Elle poussa un gémissement craintif et tomba au sol, terrifiée, les jambes trop faibles pour supporter son poids une seconde de plus.
L'homme tendit une main vers elle et elle ferma les yeux, étouffant un sanglot. Mais rien ne se passa. Elle rouvrit les yeux et constata que le blond avait… Arraché la tête de son assaillant ? Terrorisée, se rendant compte qu'elle aurait simplement du s'enfuir en courant comme toute personne dans ce genre de situation, elle recula sans pour autant se relever. Le blond avec la cape avait les yeux d'un rouge très sombre et marchait à présent dans sa direction. Visiblement, la remercier pour lui avoir sauvé la vie était le cadet de ses soucis.
"J'ai l'impression d'avoir un flashback." ricana le traqueur en faisant référence au costume de la jeune femme.
"S'il vous plait…" implora t-elle d'une voix étranglée.
"Chuut…" souffla l'homme d'une voix étonnamment calme en la relevant doucement.
Les jambes encore tremblantes, Alicia manqua de retomber lamentablement sur le sol froid et mouillé, mais l'inconnu qu'elle avait sauvé glissa une main autour de sa taille pour l'aider à tenir debout. Elle frissonna en le sentant si proche d'elle. Elle aurait du le repousser, tenter de s'enfuir, appeler à l'aide, mais quelque chose dans le regard de son inconnu lui intimait l'ordre silencieux de se laisser faire sans se débattre. Il plongea ses yeux rouge sombre dans les siens, aussi bleu qu'une mer tropicale et lui prit la main. Il la sentit frémir et afficha un sourire amusé.
Du bout des doigts, il caressa la paume de la jeune humaine et en retira une grosse écharde profondément plantée dans sa chair. Elle avait du l'attraper en frappant la nouveau-né avec la palette en bois. Aussitôt, un mince filet de sang s'échappa de la plaie et il ne pu contenir un grondement rauque, qui ne sembla pourtant pas effrayer la jeune femme. Elle semblait comme hypnotiser. Il ramena jusqu'à ses lèvres et lécha doucement le liquide carmin. Un gémissement de plaisir rompit le silence et il se stoppa soudainement.
Ce n'était pas de lui que ça venait, mais bel et bien de la magnifique blonde qu'il tenait contre lui. Sa réaction l'étonna au plus haut et le ravi, il recommença à lécher la plaie de l'humaine, se sentant à présent à l'étroit dans son pantalon. Il remonta le long du bras de la jeune femme, caressant de ses lèvres sa peau blanche et douce, humant doucement le parfum de son sang à travers les veines de son bras. Il remonta jusqu'à l'épaule et commença à l'embrasser dans le cou, laissant sa langue venir caresser sa carotide. Elle poussa un gémissement lourd de sens et se pressa contre lui, incapable de se retenir.
N'y tenant plus, il dégagea ses cheveux et, humant une dernière fois son odeur enivrante, il planta ses dents dans son cou. Il la sentit se raidir contre lui et frémit en sentant la main de sa victime s'aventurer dans ses cheveux pour trouver à quoi s'accrocher. Elle ne cria pas, n'implora pas et ne tenta pas de se débattre. Elle respirait difficilement et il sentit un larme rouler sur sa joue. Le traqueur buvait doucement, ne souhaitant pas lui infliger de souffrance inutile, comme si elle était spéciale. Et elle l'était. Il l'avait sentit dès qu'il avait posé les yeux sur elle, et cela s'était confirmé lorsqu'il avait eu l'occasion de sentir son odeur si particulière.
Il sentit la main dans ses cheveux faiblir puis glisser lentement. Il cessa de la mordre et l'observa une seconde, la tenant toujours dans ses bras. Elle avait perdu conscience. Il la mordit de nouveau mais avant d'avoir pu avaler la moindre goutte supplémentaire de son sang si délicieux, un bruit au bout de l'allée le força à se retourner. Jane et Félix arrivaient. D'un geste, il relâcha le corps inanimé de la jeune femme et, d'un mouvement du pied, la fit rouler dans l'ombre. Si Jane la voyait, elle ne manquerait pas de lui faire la leçon pendant des heures. Ils ne devaient pas chasser dans les rues de Volterra, Heidi se chargeait elle-même de ramener des proies jusqu'au palais.
"Dépêche-toi Démétri, nous rentrons." ordonna Jane en lui faisant un signe de tête.
Il jeta un regard embarrassé derrière lui, avant de se résoudre à suivre les deux autres gardes. Il n'avait pas tué la belle blonde, mais nulle doute qu'elle se viderait de son sang avant que quiconque ne la retrouve. Il ferma les yeux et inspira longuement, se délectant une dernière fois de son odeur si particulière et si enivrante. Comment Félix et Jane pouvaient-ils ne pas la sentir ? Mystère. Préférant ne pas tenter le diable, il fonça à vitesse vampirique jusqu'à eux et ils partirent sans un mot, s'enfonçant dans la nuit.
Alicia ouvrit brusquement les yeux, comme on se réveille en pleine nuit après un cauchemar particulièrement atroce, sauf qu'à ce moment précis, c'était la douleur qui l'avait tiré de son état d'inconscience, et non un rêve quelconque. Elle sentit tout son corps commencer à convulser sous le coup de la souffrance. Elle serra les dents pour retenir un gémissement. Il faisait nuit noire, elle ne voyait même pas où elle était, mais l'odeur nauséabonde lui indiqua que l'homme qui l'avait agressée l'avait abandonné près des poubelles, la croyant surement morte.
Son souffle était saccadé, et entrecoupé de temps à autre de gémissement plaintif. Elle avait l'impression que son sang était en train de se changer en acide sulfurique, et la sensation était des plus affreuse. C'était insupportable, si elle avait pu lever les bras, elle se serait griffée jusqu'au sang pour faire taire la douleur sourde qui la terrassait, mais elle était incapable d'effectuer le moindre mouvement. Son corps était comme engourdi, comme s'il pesait plus d'une tonne. Et pour couronner le tout, la douleur contractait chacun de ses muscles, son corps, déchiré, était tendu comme un arc, ne faisant qu'accentuer sa souffrance.
Elle aurait voulu porter ses doigts jusqu'à la plaie de son cou pour constater l'étendue des dégâts, mais c'était peine perdue. Elle serra de nouveau les dents et les larmes se mirent à couler à flot, inondant son visage crispé. Elle allait mourir ici, on ne retrouverait surement pas son cadavre tout de suite, elle allait crever dans le silence et l'obscurité, jetée comme un déchet encombrant près d'une poubelle. L'humiliation qu'elle ressentit lui donna la rage de vivre. Elle ne voulait pas mourir, elle voulait vivre. Vivre et obtenir vengeance. Quoique cela lui en coûte, elle retrouverait son agresseur et lui ferait payer au centuple la douleur qu'il lui avait infligé.
Voilà le prologue de ma nouvelle fiction, j'espère qu'il vous aura plu ! Je ne sais pas encore à quel rythme je posterai chaque chapitre, puisqu'ils sont déjà écris. En gros, cela dépendra de vous, mes chers lecteurs. N'hésitez pas à me laisser une petite review, c'est toujours agréable !
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Je vous dis à bientôt, gros bisous.
BrainDamages.
