Bonjour à tous !
Tout d'abord, un énorme merci à tous ceux qui prennent le temps de laisser des commentaires ! Merci aussi à ceux qui placent mes histoires dans leurs favoris ; c'est très agréable.
Voici une nouvelle fanfiction. Elle se déroule après le final de la saison 3 (immédiatement après, en fait). Je ne sais pas encore exactement où je vais, mais il est possible que cette fic soit plus longue, en termes de chapitres, que celles que j'ai écrites jusqu'ici. J'ai envie de prendre le temps de développer les choses. Le titre que j'ai choisi est un clin d'œil à un élément qui apparaîtra dans le chapitre 3 ou 4.
Enjoy !
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Il régnait au cimetière une atmosphère de profond recueillement. Toutes les personnes présentes étaient là pour honorer la mémoire du capitaine Roy Montgomery, mort en héros. Les sanglots étouffés se mêlaient aux paroles de réconfort, et chacun tentait à sa manière de faire face à l'atroce vérité qui s'imposait à eux : plus jamais ils ne reverraient leur ami, leur mari, leur père. Le cercueil était porté vers la tombe par ses plus proches collègues et amis. Leurs pas lents et lourds sonnaient le glas d'une existence qui s'était arrêtée trop tôt.
Le bruit des pas s'arrêta, et ce fut la fin du voyage pour le capitaine.
Les sanglots redoublèrent, les étreintes se resserrèrent. Une voix forte, déterminée, s'éleva ; celle de Kate Beckett. Elle rendait hommage à l'homme qui avait été son mentor. Elle prononçait des paroles qui faisaient écho en chacun des membres de l'assistance, parce qu'elles les ramenaient à l'essence même de leur humanité : ils tentaient de trouver un but à leur vie, et quelqu'un qui marcherait avec eux vers ce but.
Et puis il y eut une détonation.
Inattendue.
Incompréhensible.
Terrible.
La voix s'était tue, d'un coup.
Les sanglots s'étaient transformés en cris de panique et toutes les personnes qui se recueillaient la seconde précédente se trouvaient maintenant au sol, pour la plupart égarées et effrayées. Les policiers présents tentaient d'identifier l'origine du coup de feu, redoutant qu'une autre détonation ne se fasse entendre.
Kate Beckett était à terre. Richard Castle était au-dessus d'elle. Il lui parlait, il la suppliait de rester avec lui. Parce que si elle partait maintenant, il perdrait la seule personne avec laquelle il avait envie de poursuivre sa route.
Une sirène retentit trois minutes après l'appel de Ryan. Une foule d'émotions se mêlaient en lui alors que l'ambulance s'arrêtait. L'anxiété qui le tenaillait depuis que la balle avait touché Kate desserra légèrement son emprise lorsqu'il vit les secouristes se précipiter vers elle. Il vit qu'ils prenaient le relais de Lanie, qui était penchée sur elle, les mains sur la plaie.
Puis il aperçut Castle, agenouillé à côté d'elle, les mains pleines de sang. Le visage de l'écrivain exprimait une profonde détresse.
Le regard de Ryan revint sur les secouristes qui glissaient Kate sur un brancard et l'emmenaient vers l'ambulance. Il vit Castle les suivre de près et entendit l'un des ambulanciers lui dire qu'il ne pouvait pas monter avec eux.
Sans réfléchir, Kevin se précipita vers sa voiture, s'y engouffra, mit le contact et s'arrêta à hauteur de l'écrivain. Ce dernier comprit immédiatement le plan ; il monta, la voiture redémarra en trombes et ils suivirent l'ambulance jusqu'à l'hôpital, toutes sirènes hurlantes. Ryan savait qu'il outrepassait ses droits en agissant ainsi, mais il écarta très vite cette pensée.
Il comprenait Castle.
Plus que jamais.
Parce que si ça avait été Jenny, il aurait pu tuer pour être auprès d'elle.
La double porte des urgences s'ouvrit dans un fracas alors que l'équipe des secouristes qui poussaient le brancard de Kate s'engouffrait dans l'hôpital, immédiatement suivie par Castle. Focalisé sur le corps inerte de sa partenaire, il n'entendit que quelques bribes des informations que les secouristes transmettaient aux urgentistes.
Perte de sang importante.
Transfusion d'urgence.
Pronostic vital engagé.
Ces derniers mots lui firent l'effet d'un coup de poignard. Une infirmière posa une main sur son bras.
- Vous ne pouvez pas pénétrer ici, indiqua-t-elle alors que le brancard disparaissait derrière une porte. Vous devez attendre dans la salle, là-bas.
Castle ne réagit pas. Son regard était fixé sur la porte ; il avait la bouche ouverte et sa respiration était haletante.
- Monsieur ? Vous vous sentez bien ?
Il tourna lentement la tête vers l'infirmière. Comment pouvait-elle poser cette question à un moment pareil ?
- Vous avez été blessé, vous aussi ? Vous avez mal quelque part ?
Il avala difficilement sa salive et fit non de la tête. La douleur qu'il ressentait était immense, mais aucun médicament ne pouvait la guérir.
Soudain, son attention fut attiré de l'autre côté de la pièce. Josh venait d'entrer dans son champs de vision. Castle se précipita vers lui.
- Comment va-t-elle ? demanda-t-il sans autre préambule.
Sa voix était forte, plus qu'il ne l'aurait voulu. Mais il devait savoir. Josh leva la tête vers lui d'un air interrogateur. Il remarqua les mains pleines de sang de l'écrivain.
- Kate, articula Castle. Comment va-t-elle ?
Les yeux de Josh s'emplirent un instant de panique, mais son côté professionnel reprit le dessus. Il dit d'une voix posée :
- Kate est ici, Richard ? Expliquez-moi ce qui s'est passé.
Ce ton calme agaça Castle.
- Elle s'est fait tirer dessus ! hurla-t-il.
Josh ouvrit des yeux ronds, mais il se ressaisit de nouveau instantanément.
- Les médecins vous tiendront informé dès qu'ils le pourront.
Castle le fixa, choqué.
- Elle est entre la vie et la mort ! Pourquoi ne vous précipitez-vous pas pour essayer de la sauver ? Qu'est-ce qui ne tourne pas rond, chez vous ?
Josh ne rentra pas dans le jeu de Castle. Quand vous êtes médecin, la première chose que vous apprenez en tant qu'interne, c'est à gérer les proches des patients. Il est nécessaire de les laisser exprimer leur légitime colère ; ensuite, il faut les rassurer et les aider à transformer cette colère en espoir. Josh soupira en pensant que la théorie était plus simple que la pratique, surtout lorsque vous ressentez vous-même une panique immense.
- Richard, reprit-il calmement en tentant de cacher son onquiétude, je connais les médecins de cet hôpital. Tous sont excellents. Kate est entre de bonnes mains ; pourquoi voudriez-vous que je me rende en salle d'opération alors que tout est sous contrôle ?
Une sonnerie retentit ; Josh se saisit de son bipper.
- Je dois y aller. Je vous tiens au courant si j'ai des nouvelles.
Castle le regarda partir en serrant les poings et rejoignit à contre-coeur la salle d'attente. S'il avait été à la place de Josh, s'il avait eu ne serait-ce qu'un dixième de ses connaissances médicales, il se serait précipité en salle d'opération pour être aux côtés de Kate. Au lieu de quoi il devait rester dans cette salle minuscule et se sentir inutile.
La colère qui l'avait envahi lors de sa discussion avec le chirurgien se dissout peu à peu, et la douleur se réinstalla, plus forte qu'avant, lui semblait-il.
Castle s'assit, ferma les yeux et appuya sa tête contre le mur. Il avait échoué. Il n'avait pas été capable de tenir la promesse qu'il avait faite à Jim et à Roy. Pire que tout, il avait trahi Kate ; il lui avait dit qu'il serait toujours là, mais il n'avait pas été assez rapide. S'il avait réagi ne serait-ce qu'une seconde plus tôt, il aurait crié son nom avant que la balle ne l'atteigne. Et Kate ne se trouverait pas à l'heure qu'il est sur une table d'opération.
Il sentit les larmes lui monter aux yeux lorsqu'il repensa à ce qu'elle lui avait dit lorsqu'ils pensaient mourir de froid : "En tant que flic, j'ai toujours pensé que je prendrais une balle".
Il rouvrit les yeux et parcourut la salle du regard. Les murs ternes, les néons blafards et le mobilier défraîchi conféraient à la pièce une atmosphère déprimante. Castle se demanda un instant si c'était fait exprès, pour s'accorder avec l'humeur des personnes qui y patientaient. Puis il réalisa que ça lui était égal ; la salle aurait tout aussi bien pu être refaite à neuf, ça n'avait aucune importance. Plus rien n'avait d'importance.
Ryan le rejoignit ; il devait avoir trouvé une place pour garer la voiture.
- Des nouvelles ? demanda-t-il.
Castle fit non de la tête. Le policier s'assit, se pencha en avant et joignit ses mains sur ses genoux.
- Esposito est en route. Avec Jim et Lanie.
Castle hocha la tête. Il ne pouvait pas parler ; pour quoi dire ? Il soupira tristement.
- Elle va s'en sortir. C'est Beckett. Elle s'en sort toujours.
A nouveau, l'écrivain ne répondit pas. Il savait que Ryan n'essayait pas d'engager la conversation. Le policier tentait de se convaincre que tout allait bien finir, tout comme lui-même le faisait mentalement depuis son arrivée aux urgences.
Deux heures s'écoulèrent. Esposito, Lanie et Jim étaient maintenant assis aux côtés de Ryan et de Castle. Esposito avait passé son bras autour des épaules de Lanie et il la berçait doucement ; elle avait la tête posée dans le creux de son cou et lui parlait à voix basse. Il acquiesçait régulièrement.
Jim Beckett était assis en face de Castle. Il était tout à fait immobile sur sa chaise. Son regard était fixé sur un point invisible au sol, et il semblait être hermétique à tout ce qui se passait autour de lui. Il revivait le meurtre de sa femme et la descente aux enfers qui avait suivi ; ce cheminement de pensées le ramenait directement à sa fille, qui l'avait sauvé et qu'il risquait de perdre aujourd'hui. Des larmes brillaient dans ses yeux.
La pièce était silencieuse et les tenues de deuil que portaient les cinq personnes présentes n'aidaient pas l'espoir à renaître. Le portable de Castle vibra ; tous levèrent la tête à ce bruit. C'était Alexis.
As-tu des nouvelles ? Je t'aime.
Les yeux de l'écrivain s'arrêtèrent sur le "je t'aime". Il le lui avait finalement dit. Bien trop tard.
Il n'avait pas envie de répondre, mais il le fit tout de même. Sa fille devait passer avant son chagrin. Il ne pouvait pas – non - il n'avait pas le droit d'arrêter de vivre alors qu'Alexis était là.
Rien pour le moment. Je te tiens au courant. Je t'aime.
Une nouvelle heure passa. Josh n'était pas venu les voir. Un médecin entra dans la salle ; il avait un air serein sur le visage.
- Elle va bien, annonça-t-il. Elle a eu beaucoup de chance ; la balle est passée très près de son cœur mais par miracle, elle n'a touché aucun organe vital. Cependant, elle a perdu beaucoup de sang ; nous l'avons transfusée, mais elle reste faible.
Et soudain, chacun se sentit plus léger. Lanie se blottit dans les bras d'Esposito et pleura de soulagement.
Castle sentit que Ryan lui donnait une tape dans le dos alors qu'il sortait passer quelques coups de fil, mais il ne réagit pas. Il fixait Jim Beckett qui lui rendit son regard. Leurs yeux exprimaient la même chose : un mélange de liesse et de soulagement, mais surtout une conscience aiguë de la chance qu'il leur était offerte. Ils se saluèrent d'un signe de tête, puis Jim sortit de la salle à la recherche d'une infirmière.
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