Auteur : Nat, comme toujours. Par ailleurs, il semblerait qu'Olo n'ait plus beaucoup de temps à consacrer à ses histoires. C'est terrible, la prépa.
Disclaimer : Je ne possède rien, à part l'idée. Et encore, je doute qu'elle soit bien brillante…
Spoiler : L'histoire se passe au cours de la guerre de Kharlan, donc forcément oui, il y a du spoiler.
Warning : J'aime les trucs maniaco-dépressifs ! =D Pas vous ? Sinon, shônen-ai et léger yaoi, homophobes s'abstenir. Présence possible d'OOC, donc contre-indication pour les maniaques des personnalités respectées. Ah, et désolée d'avance pour tous les fans de Yuan ! (dont je fais partie, d'ailleurs. Oui, je sais, une fois de plus ça ne se voit pas. ^.^')
Résumé : La lune est noire. Elle croît, elle devient pleine, elle décroît. Puis elle redevient noire. Comme un espoir qui naît, grandit, s'épanouit, et finit par mourir. Ainsi va la vie… Elle dure le temps d'une lune.
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Lune noire
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La lune était noire, ce soir-là. De nombreuses étoiles brillaient haut dans le ciel, mais elles étaient lointaines, inapprochables, intouchables. Leur trop faible lumière ne parvenait pas à percer les ténèbres de la terre…
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Kratos était assis près du feu de camp. Il montait la garde pendant que les autres dormaient, se reposant de leur longue journée de marche. Enfin… Mithos et Martel dormaient. Yuan, lui, devait le surveiller. Sûrement. Il ne lui faisait pas confiance, il le haïssait. En même temps, qui lui avait déjà fait confiance un jour ? Et qui ne l'avait pas haït ? Le jeune homme aux cheveux rouges retint un soupir et baissa la tête. Qu'avait-il espéré ? Après tout… Il était Humain. Les demi-Elfes comme Yuan haïssent les Humains à cause des traitements qu'ils leurs infligent. A cause de ses cheveux et de ses yeux, il ressemblait à un demi-Elfe. Les Humains comme ses parents haïssent les demi-Elfes parce qu'on considère qu'ils forment une race inférieure. Et les Elfes méprisent les Humains et les demi-Elfes. Quant aux Nains… Ce sont des Nains. Ils vivent dans leurs grottes et ne s'occupent guère du monde de la surface. Kratos leva lentement la tête vers les étoiles. Il avait toujours été seul et il le resterait. Personne ne l'acceptait. Personne, sauf peut-être Mithos et Martel. Mithos, plus par principe que par autre chose. Martel, plus par pitié que par autre chose. Kratos était seul. Il l'avait toujours été, et il le resterait.
Le mercenaire frissonna et jeta une branche sèche dans le feu. Un vent froid s'était levé. Combien de temps s'était écoulé depuis qu'il avait commencé à monter la garde ? Le jeune homme n'en avait aucune idée. Quelques minutes, plusieurs heures ? Il n'en savait rien. Il savait juste que le vent soufflait. Qu'il faisait froid. Et qu'il était seul. Parfois, il se demandait pourquoi il ne laissait pas tout tomber. Pourquoi il ne partait pas en courant, loin de tout. Personne ne le regretterait, de toute façon. Et il pourrait en finir. Alors pourquoi restait-il là, devant ce feu qui ne le réchauffait pas, sans bouger, sans rien faire ? Ce serait si simple de partir... Ce n'était pas Yuan, surveillance ou non, qui l'empêcherait de régler ses comptes avec la vie. Au contraire, le demi-Elfe s'en réjouirait plutôt. Rien ne le retenait. Alors pourquoi ? Pourquoi...? Kratos ferma les yeux. Il savait pourquoi. Il avait peur. Peur de mourir, de disparaître. Il avait peur de la mort. Il fuyait son destin, comme il l'avait toujours fait. Il était lâche. Il se dégoûtait.
Un violent frisson arracha soudain le jeune homme à ses pensées morbides. Reprenant peu à peu conscience de ce qui l'entourait, Kratos s'aperçut que son souffle faisait une buée blanche qui montait devant ses yeux. Un tremblement régulier le secouait, comme si son corps cherchait à lutter contre le froid qui l'envahissait. L'Humain voulu saisir une autre bûche à jeter dans le feu, mais le simple fait de tendre le bras lui arracha une grimace de douleur. Ses muscles engourdis par son attente passive lui faisaient mal. Si ça continuait comme ça, il allait finir par tomber malade. Ça serait le bouquet. Il ralentirait le groupe, et ça, Yuan ne le lui pardonnerait jamais. Déjà qu'il le réveillait à coups de pieds dans les côtes lorsqu'il s'endormait... Kratos ferma les yeux. Combien de temps cela allait-il encore durer ? Et pourquoi ne trouvait-il pas le courage d'en finir ?
Ouvrant les yeux, le jeune mercenaire prit soudain conscience d'un mouvement sur sa gauche. Yuan se levait et s'approchait de lui, sa couverture à la main. Kratos n'osa toutefois pas tourner la tête, ayant trop peur d'être déçu à nouveau. Il se contenta de continuer à fixer le feu, se figeant au fur et à mesure que le demi-Elfe approchait. Celui-ci s'assit à côté de lui sans dire un mot et passa son bras autour de ses épaules, l'attirant à lui. Le Tesseha'llan aux cheveux rouges se laissa faire, trop abasourdi pour réagir. Yuan en profita pour les entourer de son drap. D'une main, il appuya la tête de Kratos sur son épaule, puis il cessa de bouger. Les deux jeunes hommes restèrent immobiles, les yeux perdus dans les flammes dansantes du feu. Ils ne se parlaient pas. Mais le corps et le cœur de Kratos se réchauffaient doucement. Il existait malgré tout, même pour Yuan. Peu à peu, le froid qui l'ankylosait s'en alla et le mercenaire se surprit à apprécier cette étreinte. Ses yeux se fermaient et il se laissa aller contre l'épaule de son compagnon d'infortune. La main du demi-Elfe dans ses cheveux ne lui pesait pas. Ils restèrent ainsi longtemps avant que Kratos ne se décidât à rompre le silence.
« Pourquoi ? » Demanda-t-il simplement.
Oui, pourquoi ? Pourquoi toute cette haine que lui vouait l'homme aux cheveux bleus ? Pourquoi ces semaines passées à le rabaisser sans cesse, à le blesser tant par les mots que par les coups ? Pourquoi cet acharnement ? Pourquoi lui ? Et pourquoi, maintenant, s'occuper de lui, le réchauffer ? Pourquoi venir vers lui, comme ça ? Pourquoi ce soir ? Il y en avait eu tant d'autres, des nuits que Kratos avait passées dans le froid et la solitude… Pourquoi ?
« Tais-toi. » Répondit seulement Yuan.
Ça avait toujours été ainsi. Kratos n'avait jamais eu que le droit de se taire, ce soir comme les autres. Mais ce soir, ça ne le dérangeait pas. …Ou moins. Ça ne lui faisait pas aussi mal que d'habitude. Peut-être parce que la voix du demi-Elfe était un peu plus douce. Peut-être parce que sa chaleur et son odeur enivraient le jeune Humain. Peut-être parce que la main de Yuan caressait doucement ses cheveux. Peut-être parce que Kratos ne se sentait plus seul.
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Avant toute chose, je voudrais préciser que j'ai écrit ce truc il y a trois ans et que je l'avais complètement oublié. Je viens de le retrouver, je l'ai dépoussiéré un peu et je l'ai posté sur ce site malgré le peu de maîtrise des caractères des personnages, parce que je trouve l'idée de base pas trop pourrie (opinion totalement subjective, vous avez le droit de descendre mon texte en flèche si vous argumentez) et que de toute façon, puisqu'il est écrit, autant qu'il serve à quelque chose.
A l'origine, il s'agissait d'un texte en un seul morceau (un one-shot, quoi), mais j'ai décidé de le tronquer en cinq chapitres pour bien marquer les distinctions et les évolutions entre les différentes "lunes".
Voilà, je pense avoir tout dit. Je vous laisse libre juge pour ce chapitre et les suivants que je pense poster d'ici peu.
