Bonjour à tous!!! Ici je posterais une série de one shot sur le thème des sentiments ou autre, un regroupement un peu bric à brac en sommes ^^"" si vous avez d'ailleurs des idées de mots à inclure dans un texte ne vous gênez pas, j'ai deja quelques idées pour le suivant. Le titre sera surement "agacement" et ce sera une one shot ayant pour base Horitsuba School. Bonne lecture !!!!

~Aimer~

Vous êtes vous déjà demandé ce que signifiait aimer au sens strict du terme ?

Pour ma part, ce mot a été absent de mon vocabulaire pendant des années. À peine étais-je né que l'on me détesta, je n'ai pas connu l'amour d'une mère, ni celui d'un père. Il ne me restait plus que mon frère. Nous étions jumeaux et tant que nous restions ensemble nous pouvions compenser ce manque d'affection. Mais on nous maudissait, il fallait nous séparer, nous couper l'un de l'autre. On nous enferma dans cette tour, et la seule personne que je pouvais aimer me fut arrachée.

Quelques années plus tard, je le tuais pour me libérer de ma prison et ainsi je me haïssais, je me détestais. L'amour ne pouvait plus s'emparer de moi. Et pourtant cet homme qui me recueillit, Ashura-Ô, s'efforça de me donner tout l'amour dont j'avais manqué. Mais au fond de moi je n'en voulais pas, je ne voulais pas que l'on m'aime, je ne voulais pas m'attacher à qui que ce soit. J'appris à me cacher derrière des sourires, à faire comme si tout allait bien.

Et le jour fatidique arriva, je quittais Seles pour devenir le pion de cet homme. Et c'est ainsi que je les rencontrais ; ces deux enfants créés de toutes pièces, des pantins qui devait servir ses desseins, tout comme moi ; cette petite boule de poils blanche avec qui j'aimais tant faire le pitre et surtout... Lui.

Dès le début je veillais, plus qu'à tout autre chose, à ne pas me dévoiler, à ne pas me montrer. Et malgré tout, sans que je ne comprenne pourquoi, le mot « aimer » envahit de nouveau mes pensées.

Savez-vous combien il y a de définitions pour ce mot ? Un jour je me suis posé la question, sans raison apparente. Après tout, pourquoi le voudrais-je ? Et c'est ainsi que j'ouvris un dictionnaire, et voici ce que je trouvais :

« Sens 1 Eprouver de l'affection, de l'amour ou de l'attachement pour quelqu'un ou quelque chose. Sens 2 Avoir un penchant, de l'intérêt pour quelque chose.

Sens 3 Prendre plaisir à, trouver agréable.

Sens 4 Eprouver une inclinaison très vive fondée à la fois sur la tendresse et l'attirance physique »

Sur le coup je me suis mis à rire en lisant « éprouver du plaisir à quelque chose... ». Du plaisir, ça, j'en avais. Le plaisir de lui donner toutes sortes de surnoms, à le pousser dans ses derniers retranchements, juste pour le voir se mettre en colère contre moi, juste pour l'entendre me parler, juste pour qui lui prenne l'envie de me frapper. Peut-être étais-je maso, mais j'aimais ça.

« Éprouver une profonde affection, un attachement très vif... » Ça, je refusais de l'admettre que ce soit, pour lui, ou le reste du groupe. Je m'étais dressé un mur impénétrable pour que personne ne m'approche, pour ne plus jamais faire souffrir quiconque. Mais avec lui c'était impossible. Parce que c'est dans sa nature, il joue toujours franc jeu et il savait que ce n'était pas mon cas, comme il me l'a si bien dit au pays de Shara. Mais je refusais de voir la vérité en face. J'ai continué d'ignorer ce sentiment profond qui naissait en moi, malgré ses regards incisifs qui me brûlaient jusqu'à la moelle.

Il m'a fallu attendre deux événements pour ne plus pouvoir nier l'évidence.

Le premier fut à ce Tokyo en ruine, quand j'ai perdu mon œil, et qu'il prit la décision de devenir mon calice. Pourquoi vouloir me sauver ? Pourquoi m'aider à vivre, pourquoi se sacrifier pour moi alors que j'avais fait en sorte de ne m'attacher à personne?

Je compris alors que j'en étais le seul responsable. À force de lui donner des surnoms, de créer un jeu dont je pensais être le seul à posséder les règles, je lui avais permis de se faire une place dans mon cœur. J'ai cependant refusé encore longtemps l'inévitable. Je l'ai repoussé, j'ai arrêté de jouer, ou plutôt, je décidais de changer les règles du jeu. Plus de sourire comme il les détestait, plus de sobriquet et un ton qui charriait des glaçons à chaque fois que je lui parlais. Mais, finalement, je crois que ça n'a fait qu'empirer les choses. Plus j'essayais de l'éloigner de moi, et plus j'éprouvais l'envie, le désir de le sentir à mes côtés. Je voulais ressentir à mes dépens cette complicité qui nous avait unis par le passé.

C'est alors que nous étions au monde des échecs que ma première malédiction se déclencha. À mon corps défendant, je tuais cette enfant que j'aimais tant, pour laquelle je me serais battu dans le but réaliser son souhait. Un profond désespoir s'empara de moi, j'avais commis un nouveau crime, celui de tuer un être cher. Et pour cela, j'étais prêt à mourir. Mais encore une fois il intervint, et stoppa mon geste malgré la souffrance qui transparaissait dans ses yeux d'habitude si durs. L'amour que j'éprouvais menaça de me dévorer de l'intérieur. Je ne voulais plus impliquer qui que ce soit dans mon sombre destin. Toutefois il refusa de me laisser faire et ils me suivirent à Seles.

Et il apprit ce que je ne voulais surtout pas qu'il sache. Au fond, cela voulait bien dire quelque chose, non ? Pourquoi me préoccuperais-je de ce qu'il penserait en apprenant mon passé, alors qu'il ne devait être rien d'autre qu'un compagnon de voyage ? Parce que je m'étais attaché à lui, tout simplement. Et pourtant, je l'affrontais, et je perdais le combat et il fit ce que je n'eus pas la force de faire, soit tuer l'homme qui m'avait recueillit : ce qui déclencha ainsi ma seconde malédiction. Au fond de moi, j'avais enfin compris l'ampleur de mes sentiments. Peut importe si je restais en arrière et si je mourrais, tant que j'avais réussis à sauver mes compagnons de voyage, tant que lui vivait, cela me suffisait.

Mais pas à lui. Non, aucune de mes actions ne lui a jamais suffit. S'était- il attaché à moi au point de risquer sa vie ? Ce jour là, il me montra que oui, il était prêt à faire tout ce qui était en son pouvoir pour me sauver, même si pour cela il devait frôler la mort.

Et j'ai pleuré… Je lui en ai voulu de me faire cela, de déchiqueter mon cœur en lambeau, mon cœur qu'il avait réchauffé et réveillé par les flammes de ses sentiments. Oui j'aimais Kurogane, quelque soit le sens de ce mot, il faisait partie intégrante de ma vie, il avait relié un fil invisible entre nos âmes.

Et maintenant, je suis là, près de lui. Il est allongé sur un futon, son corps cerclé de multiple bandages sur son torse, son abdomen et son épaule gauche, cachant la coupure nette qu'a faite son épée, cachant le sacrifice qu'il a fait pour que je puisse survivre. Sa respiration est régulière et les traits de son visage détendus, il dort profondément et paisiblement, et moi, j'attends patiemment son réveil. Mes doigts glissent malgré moi dans ses cheveux, je suis un peu nerveux, sans trop savoir pourquoi. Je ne sais pas exactement ce que je lui dirai quand il se réveillera. Mais une chose est sûr, je devrais lui dire à quel point le mot « aimer » fait à présent parti intégrante de ma vie, et cela, grâce à lui.

Alors quand il se réveillera, peut importe ce qui se passera, mais il faudra que je lui dise :

Merci, merci Kurogane.