Ca y est, enfin une nouvelle petite histoire! Ce n'est que la traduction d'une fic toute mignonne de BethBrokes, que vous pourrez trouver sous le titre Red Sky At Night. Traduction qui a d'ailleurs reçu l'immense privilège d'être relue et corrigée par la Calamity Jane des shippeuses, j'ai nommé Carboqueen ^^

Il s'agit de ce qui aurait pu se passer juste avant la fameuuuuuse partie de pêche de Pour la vie (8x18).

Disclaimer de l'auteur : ni Sam, ni Jack, ni aucun autre personnage de Stargate ne m'appartient. Si c'était possible, cette scène aurait pris place dans Pour la vie.

Pour les amateurs de suite, sachez d'emblée qu'il y aura quatre chapitres... alors patience! Et n'hésitez pas à laisser une petite trace de votre passage, grâce au petit bouton intitulé "review this chapter" ;P


Chapitre premier : Crépuscule Rouge

Les étoiles commençaient juste à briller dans le ciel qui s'assombrissait, petits grains de lumière sur le rouge profond du crépuscule.

« Bon, tu sais ce qu'on dit… "Ciel rouge le soir laisse bon espoir…" » marmonna Jack pour lui-même, alors qu'il ôtait la protection qui recouvrait son télescope.

Il secoua légèrement la tête, comme pour se réprimander, mais parla de nouveau à voix haute.

« Je dois devenir un peu cinglé à parler tout seul. La retraite a peut-être sonné. »

Il braqua le télescope sur un coin du ciel, et regarda à travers. C'était une nuit claire, quoique fraîche, mais encore un peu trop lumineuse pour tenter une quelconque observation. Il ne savait même pas pourquoi il voulait le faire. Non, c'était un mensonge. Il le savait très bien. Le général Jack O'Neill pouvait ignorer beaucoup de choses, mais il en savait plus qu'il ne voulait bien l'admettre… Et il savait bien pourquoi il avait besoin de se perdre dans les étoiles en cette soirée singulière.

Laissant échapper un soupir, il commença à descendre l'échelle. Une bière devrait l'aider à clarifier l'étrange état d'espritdans lequel il se trouvait. Ou peut-être pas. De nouveau, il se mentait à lui-même. Une seule chose — une seule personne, pour être précis — pouvait, à ce moment-là, rendre sa cohérence à son univers.

Alors qu'il descendait l'échelle, il se retourna en entendant un bruit derrière lui. Il en manqua presque le dernier barreau, et sauta à terre. Celle qui était à l'origine du bruit sourit nerveusement tout en traversant la pelouse pour s'approcher.

« Bon sang, Carter ! Vous ne pouviez pas appeler ? »

Il se souvint de sa dernière visite, et grimaça un sourire.

« Ah, mais ce n'est pas dans votre habitude, n'est-ce pas ? Allez, rentrez, on se gèle. »

Il ne lui laissa pas la possibilité de répliquer et ouvrit la porte coulissante qui donnait dans la maison.

« Après vous, Carter. »

« Merci, Monsieur. »

Elle semblait un peu plus sereine, quoique tendue. Qui aurait pu la blâmer après une telle journée ?

« Asseyez-vous. » proposa-t-il, en allant à la cuisine. « Je crois qu'on peut tous les deux se payer une bière. »

A peine fut-il hors de sa vue qu'il s'appuya contre le frigo. Il prit une grande inspiration. La pendule murale égrenait les secondes. C'était Daniel qui la lui avait offerte pour Noël. Des hiéroglyphes remplaçaient les chiffres, et une pyramide symbolisait la position du 12. Danny l'avait sans aucun doute trouvée marrante, et Jack l'avait alors suspendue lors de la soirée d'équipe qui avait suivi. Mais le tic-tac l'agaçait lorsqu'il était seul chez lui à l'entendre, et il avait toujours l'intention de la décrocher.

Il remua intentionnellement quelques bouteilles pour que le bruit excuse sa longue absence, et revint dans le salon pour tendre à Sam sa boisson. Elle était perchée sur l'accoudoir de son canapé, ne sachant si elle devait ou non s'asseoir. Elle était venue ici des centaines de fois à l'occasion des barbecues pour le SGC ou des soirées d'équipe, mais toujours accompagnée d'au moins un autre membre de SG-1 — généralement Teal'c ; Daniel avait déclaré forfait lors des derniers marathons Star Wars. Elle sourit, le remercia d'un murmure et porta la bouteille à ses lèvres. Jack demeurait appuyé contre le fauteuil. Moins d'un mètre les séparait. Réalisant qu'il était en train de la fixer, il se hâta de boire à son tour une gorgée de bière. Sauf qu'il ne pouvait détacher son regard d'elle et que le goulot rata sa bouche, répandant un bon tiers du contenu sur son T-shirt de l'Air Force et l'incitant à proférer quelques jurons bien choisis. Sam se mit à rire, après avoir éloigné la bouteille de sa propre bouche, Dieu merci. Elle la reposa sur sa cuisse pour arrêter son regard bleu sur lui, son visage éclairé d'un sourire taquin.

« On ne ricane pas, s'il vous plaît. » lança-t-il sur un ton mi-amusé mi-exaspéré alors qu'il évaluait ce qui lui restait de liquide dans sa bouteille.

Sa phrase, simplement lâchée sans arrière-pensée, étira davantage son sourire.

« Pourquoi pas, mon Général ? A l'heure qu'il est, on ne se trouve plus sur une planète de glace, que je sache. »

Mauvais timing pour une telle remarque : une rafale de vent s'engouffra par la porte-fenêtre encore ouverte. Sam frissonna, et Jack fronça les sourcils.

« Tenez. » dit-il, lui tendant la couverture jetée autour du fauteuil. « Vous ne réussirez jamais à dire ce que vous êtes venue dire en venant ici si vous restez assise à vous geler les fesses. »

Il fit coulisser la porte et la referma, puis raviva le feu avec de nouvelles bûches, pendant qu'elle s'emmitouflait dans la couverture et s'asseyait sur le canapé. Il avait raison : elle grelottait d'avoir attendu dehors — encore une fois — et ça ne l'aidait pas à se décider à lui parler. Mais d'ailleurs, s'il savait tant la raison de sa venue, pourquoi ne faisait-il pas le premier pas ? Elle soupira, et il haussa un sourcil alors qu'il prenait place à l'autre bout du canapé — plutôt petit, il fallait bien l'admettre.

« Quelque chose ne va pas, Carter ? »

Il avait à peine prononcé ces mots qu'il les regretta. Son père était mort dans la journée, nom de Dieu ! Evidemment que quelque chose n'allait pas. Merde. Peut-être n'était-elle même pas là pour continuer ce que Kerry avait interrompu un peu plus tôt. Peut-être avait-elle simplement besoin de quelqu'un à qui parler de Jacob.

« Désolé. »

Il s'excusa doucement.

« Je voulais dire… Comment ça va ? »

« Bien, Monsieur. »

Elle but nerveusement une gorgée de bière. Jack comprit qu'elle n'avait pas fini de parler, et se contenta de la regarder, attendant qu'elle continue, même lorsqu'elle fixa sa bouteille posée sur ses genoux pendant un moment.

« Papa a dit quelque chose avant… » Elle grimaça et tourna légèrement la tête vers lui. Elle ne le regardait pas tout à fait ; elle regardait au-delà.

« Il a dit… Il a dit que je pouvais encore obtenir tout ce que j'avais toujours voulu. »

Elle le regarda directement cette fois, ses yeux bleus rivés sur les yeux bruns de Jack et lança, d'une voix un peu plus posée : « J'ai rompu avec Pete. »

Une seconde s'écoula pendant laquelle Jack, ignorant quoi dire, cherchait désespérément une réponse au fond de ses grands yeux. Il n'en trouva aucune.

« Alors… Je suppose que ce n'était pas lui que vous vouliez ? »

La question qu'il sous-entendait resta en suspens. Les coins de ses lèvres se crispèrent.

« Non. C'est vous que je veux… Mon Général. »

Le visage du vieux soldat qu'il était se plissa dans un sourire. Ce n'était pas son sourire de tous les jours, mais celui qu'il lui réservait. Cette fois, pourtant, il n'était ni discret, ni volé dans le dos de leurs supérieurs, ni trop bref.

« Et vous allez continuer à m'appeler 'Mon Général' ? » la taquina-t-il.

« Jack… »

Elle sourit, se penchant un peu plus vers lui.

« Carter ? » répliqua-t-il, ses yeux dansant sous la lueur des flammes, son regard parcourant son visage. Elle rit de nouveau, s'appuyant carrément contre lui… et les aspergeant tous deux du reste de bière qu'elle avait oubliée dans sa main droite. Elle sauta sur ses pieds et essuya son jean souillé. Il fit de même, se saisissant de la bouteille désormais vide et contemplant le liquide s'écouler entre les coussins de son canapé en cuir. La tache humide sur sa cuisse droite se mariait parfaitement avec celle qu'il avait faite plus tôt sur son T-shirt.

Sam leva vers lui un regard d'excuse.

« Mon Général, je suis désolée… J'avais oublié que je l'avais encore dans la main… »

Elle s'interrompit à le voir secouer la tête en souriant.

« Sam, » et il marqua une pause pour mieux souligner son prénom, « je vous ai dit de ne plus m'appeler 'Mon Général'. »

Elle sourit et détourna un instant le regard, avant de réaliser que personne n'était là pour voir que l'expression de son visage avait changé quand elle avait de nouveau rencontré ses yeux.

« Jack, peut-être que je devrais… » Elle hésitait. « Rentrer chez moi pour me changer. On devrait probablement dormir en prévision de cette partie de pêche demain. »

A ce moment, juste avant qu'elle détourne une nouvelle fois le regard, il reconnut cette expression. Il l'avait perçue quelquefois seulement auparavant. Elle avait peur.

C'était une occasion nouvelle, qui techniquement enfreignait le règlement, comme toujours, et pourtant…

« Venez. » murmura-t-il, l'attirant dans ses bras — pour la seconde fois aujourd'hui —, et la laissant s'appuyer contre son torse.

Cette fois seulement elle fit ce qu'elle avait voulu faire plus tôt mais qu'elle n'avait pas pu faire, noyée dans le chagrin et terrifiée à l'idée de ce qu'elle pouvait découvrir en elle. Elle renversa la tête pour lui faire face. Il prit son visage dans le creux de sa main, l'autre ayant glissé le long de son dos.

« Vous êtes sûr ? » demanda-t-elle d'une voix où la peur avait fait place à la douceur.

« Toujours. »

Les étoiles pouvaient bien attendre. Jack n'aurait pas besoin d'elles cette nuit.