Titre : Libertad bajo palabra
Personnages : Ricardo Rodriguez, Alberto Del Rio
Genre: Général (sérieux dans l'ensemble mais je compte bien inclure quelques passages comiques)
Rating : K+
En bref : Le catch m'inspire et ces deux-là ne sont pourtant mes préférés mais j'ai toujours adoré le duo chef/faire-valoir. Et si vous me demandez si y'aura du slash je vous dirais que j'en sais rien du tout. A la rigueur cette fanfiction pourra présenter plusieurs niveaux de lecture parce que j'aime l'ambiguïté. Pour le titre de cette fic, la traduction est 'Liberté sur paroles' et c'est notamment le titre d'un recueil de poèmes de l'auteur mexicain Octavio Paz.
Prologue :
Cela faisait un moment que Ricardo Rodriguez avait arrêté de compter. Peut-être était-ce la quatorzième ? En tout cas la quatorzième depuis le début de l'année. Il ne se rappelle déjà plus du visage de la précédente. Cela devient presque un rituel. En principe la fille est là, assise à côté de lui. Et pleure. Parfois elles le giflent pour oublier leur colère et partent en cassant les vases avant d'arriver à la porte. Ici c'était une demoiselle de type classique 2. Le type classique étant la fille qui pleure. De type 2 parce qu'elle est tellement effondrée qu'elle ne peut plus bouger.
La fille, Samantha si sa mémoire est bonne, sanglote dans son mouchoir. Son mouchoir à lui. Il le prête volontiers en général. Il est assis à côté d'elle le long d'un des somptueux couloirs. Dans dix minutes il faudra la mettre dehors. Samantha arrêta soudain de pleurer et se tourna vers lui. Du rimmel coule le long de ses yeux et le mouchoir en est tout imprégné.
« Comment peut-il me faire une chose pareille ? »
Il ne répondit pas, d'ailleurs il ne tourna même pas les yeux vers elle. Il se contenta de hausser les épaules et de regarder ses chaussures.
« Y'en a une autre c'est ça ? »
Ricardo regarde sa montre. Huit minutes.
« C'est vraiment fini ? Je ne peux pas faire quelque chose pour me rattraper ?»
Comme si elle était fautive de quelque chose! Non, elle ne peut rien faire. Il en a juste marre. Il en est déjà à la suivante.
La fille sanglote de plus belle.
-Excuse-moi... ton mouchoir !
-C'est pas grave, j'en ai d'autres.
-Tu es là à m'écouter, merci Ricardo !
Six minutes... Encore six minutes à l'écouter se plaindre. Celle-ci a vite compris que c'était fini. En principe il faut attendre le moment où il leur demande de s'en aller et de ne plus revenir.
-De rien !
Il en a un peu marre. Peut-être devrait-il la mettre à la porte maintenant.
-Tu es tellement gentil !
Soudain Samantha se jette dans ses bras et se serre contre lui non sans continuer à pleurer. Le jeune homme rougit et ne sait pas où mettre ses mains, tendu comme un fil. Cela aussi arrive quelquefois. Les pauvres 'princesas' dans leur douleur se raccroche à la première personne qui passe et c'est souvent lui. Cependant la fille n'a pas l'air de vouloir arrêter son étreinte alors qu'il la tapote d'un 'allons allons' dans le dos comme il l'aurait fait avec un camarade. Samantha le lâche enfin mais elle a maintenant les mains sur ses épaules et ses lèvres se rapprochent des siennes. Bon, pourquoi ne pas en profiter ? On peut pas dire que d'habitude il a la côte avec les femmes.
Son téléphone portable n'a jamais sonné aussi fort. Ricardo fait un tel bond de sa chaise que la fille faillit tomber à la renverse. Il décroche en tremblant.
-Allô ?
-Ricardo...
La voix du patron est doucereuse et mesurée.
-Sí ?
-Je te vois, tu sais.
L'assistant regarde autour de lui d'un air effrayé. Il avait oublié que des caméras étaient planquées partout dans la splendide demeure.
-J'étais...
-Je sais que c'est dans ta nature de finir mes restes mais la demoiselle est ici depuis bien trop longtemps. Je veux qu'elle s'en aille et maintenant.
La fille qui observait la scène jusqu'à maintenant se leva soudainement, prit le téléphone des mains de l'annonceur et se met à crier dedans furieuse.
« C'est toi, n'est-ce pas ? Espèce de salaud ! »
Un 'clic' et un long son continu furent sa seule réponse. La jeune fille baissa alors la tête tandis que son bras tenant le portable tombât d'un coup. Ricardo en profita pour lui desserrer la main et récupérer son bien.
« Alberto... » gémit-elle.
Ah non, elle va pas se remettre à pleurer ? Il est hors de question de mettre le patron en colère, si celui-ci ne l'est pas déjà. S'en est fini de jouer les gentils.
« Mademoiselle, je vous prie de quitter les lieux immédiatement », finit-il par dire froidement.
La dite Samantha n'avait pas opposé de résistance quand il l'avait reconduite à la porte. Tant mieux, cela lui a facilité la tâche. Qu'est-ce que ces filles sont ingrates et idiotes ! Ingrates, parce qu'elles avaient pu profiter de tout ce luxe pendant des jours, voire des semaines. La plupart ne s'étaient pas retenues de l'avoir traité comme un valet. Ricardo, apporte-moi un cocktail. Ricardo, porte ma valise. Et bien sûr idiotes parce qu'elles pensaient que ce beau rêve allait durer. Heureusement pour elles il y en avait que très peu qui pensaient qu'Alberto était vraiment amoureux d'elles. Le millionnaire était incapable d'aimer un autre être que lui-même.
