Bonjour tout le monde,

J'ai enfin eu l'accord de Maman Souris pour publier cette histoire qui est largement inspirée de sa vie et de la mienne. La publication sera certainement chaotique, je n'ai aucune avance la concernant et j'essaie autant que possible de garder le rythme avec mon autre histoire: Une année tranquille... ou pas!

Alors je vous promet un chapitre chaque fois que l'inspiration me prendra et rien de plus sinon que je vais certainement la terminer un jour, même si je n'ai aucune idée de quand. Ceux qui suivent UATOP depuis le début seront certainement en mesure de trouver quel part de l'histoire me revient et laquelle vient de Maman Souris.

Bonne lecture!

Maralcamge


Bonheur fragile

Cher Harry,

Comment vas-tu? Ici tout est merveilleux. Tu as bien fait de me pousser à faire ce voyage. Je me sens bien mieux qu'avant mon départ.

J'ai tellement pris de photos que je vais en avoir pour des heures à te les montrer. J'ai aussi rencontré quelqu'un. Il s'appelle Tomas Copperfield et il vient de chez nous. Je me sens heureuse quand il est là… Il me fait oublier que chez nous tout allait de travers pour moi.

S'il continue à me faire autant rire, promis, je te le présente à la première occasion.

Bisous!

Hermione

Harry secoua la tête après avoir lu ces quelques lignes en provenance de sa meilleure amie, les premières depuis son départ un mois plus tôt. Éloigner Hermione des bavardages suite à la mort de Ron n'avait pas été facile. La société sorcière était parfois si archaïque…

Si seulement Ron ne s'était pas entêté à devenir joueur de Quiddich professionnel, il ne serait pas autant entraîné et il n'aurait pas eu cet accident stupide deux jours avant leur mariage.

La nouvelle avait anéanti Hermione, tant et si bien qu'Harry avait du la conduire à Ste-Mangouste et là, les problèmes s'étaient enchaînés. La jeune femme était en état de choc et pour la traiter, le médicomage avait du commencer par un bilan de santé complet qui avait révélé une grossesse de onze semaines.

Sans qu'Harry ne sache pourquoi ni comment, l'information était sortie dans les médias. La population avait fortement réagi, traitant Hermione de traînée, pour les moins excessifs d'entre eux, tous oubliant que sans la mort prématurée de Ron, l'enfant serait né d'un couple marié.

Hermione avait confié à Harry avoir pensé à faire interrompre sa grossesse par les moldus mais s'était finalement ravisée en pensant que cet enfant était tout ce qu'il lui restait de Ron. C'est suite à cette décision de garder l'enfant que le jeune homme avait commencé à pousser Hermione à voyager tant que sa grossesse le lui permettrait.

Harry,

Il y a des complications. Je rentre chez mes parents demain.

Passe me voir SVP.

Hermione

C'est un Harry inquiet qui se présenta à la porte des Granger ce jour-là. Que pouvait-il s'être passé en deux jours écoulés entre la première et la deuxième lettre de sa meilleure amie?

Il inspira un grand coup tout en redressant la robe de sa petite princesse puis sonna à la porte. Sans attendre de réponse, il tapa le code pour déverrouiller la porte et entra.

- Hermione?

- Dans le salon!

Suivant les instructions, le jeune homme se dirigea vers la pièce indiquée par son amie. Il la trouva allongée sur un canapé, son petit ventre bien moulé par une couverture.

- Oh! Tu as apporté Daisy! Viens voir marraine ma chérie.

Hermione s'était légèrement relevée pour attraper sa filleule et la serrer sur son cœur. Elle lui déposa un baiser sur le front avant de la serrer à nouveau.

- Que s'est-il passé?

- J'ai eu des crampes toute la journée avant-hier. Tomas m'a convaincu de consulter et il a bien fait. J'ai un décollement partiel du placenta. Le médecin que j'ai vu veut que je reste allongée pour au moins trois semaines.

- Médecin? Tu n'as pas vu de médicomage?

- J'étais en voyage organisé Moldu je te rappelle.

Tout en expliquant la situation, Hermione avait continué de câliner Daisy, qui, du haut de ses quinze mois, commençait à se tortiller pour aller explorer son nouvel environnement.

- C'est vrai, j'avais oublié. Comment es-tu rentrée alors?

- J'ai dit au groupe que j'avais un vol en soirée et que des amis venaient me chercher à l'aéroport mais en fait, j'ai utilisé mon portoloin.

Harry déposa sa fille sur le plancher pour ne pas fatiguer plus son amie.

- Tu veux que je demande à Poppy de venir te voir?

- S'il te plait, oui. Je n'ai plus confiance en Ste-Mangouste.

- Moi non plus…

- Oh Daisy, mon cœur! Ne met pas la gamelle de Pattenrond dans ta bouche, c'est caca. Beurk!

Harry se retourna pour constater qu'effectivement, sa terreur rousse approchait dangereusement l'un des petits bols de céramique de sa bouche. Il les lui enleva et les posa en hauteur.

- Marraine a dit non.

Une lippe boudeuse fit son apparition mais la petite fille ne pleura pas.

- Je ramène cette petite demoiselle à la maison et je reviens avec Poppy au plus vite.

- Comment va Ginny?

- Rien de nouveau, son état est toujours stationnaire, pas un mot depuis la naissance de Daisy.

- Ils n'ont toujours pas trouvé ce qui cause son mutisme?

- La seule théorie plausible, c'est qu'elle est toujours en état de choc. Rosier l'avait torturée au point de déclancher l'accouchement quand nous l'avons retrouvée. Elle ne parles plus et passe des heures à fixer le vide. Quand enfin elle recommence à bouger, c'est pour faire du mal à Daisy. On dirait… qu'elle lui en veut d'être là.

Tout en parlant, Harry avait attrapé sa fille et lui avait couvert les oreilles afin qu'elle n'entende pas les mauvais comportements de sa mère.

Hermione, pour sa part, avait un sourire triste. Toutes ces choses que Ginny manquait à cause du dernier Mangemort en liberté… Elle avait été tellement impatiente d'enfin pouvoir rencontrer sa fille que c'en était désolant d'apprendre que maintenant elle voulait lui faire du mal.

- On va s'en sortir Harry.

Le jeune homme déposa un baiser sur le front de son amie.

- Je sais… mais j'ai hâte que la chance nous revienne un peu. Je reviens tout de suite avec Poppy.

- Prends ton temps, je ne bougerai pas d'ici.

Poppy avait décidé de quitter Poudlard peu de temps après la capture d'Evan Rosier. Elle se sentait trop vieille et trop usée pour s'occuper de centaines d'adolescents. Dès qu'elle avait su dans quelles circonstances était née l'héritière Potter, et surtout à quel point elle était prématurée, la vieille femme s'était proposée pour donne les soins médicaux à l'enfant.

Harry et elle avaient gardé un lien étroit de cette longue période où la vie de l'enfant était menacée par le moindre microbe. Pour peu, elle se serait considérée comme une des grands-mères de la petite Daisy.

Elle ne fut donc pas surprise de voir arriver le jeune homme à l'improviste ce matin-là. Ce qui la surprit toutefois, c'est qu'il venait la chercher pour prendre soins de Miss Granger. Elle l'avait suivi par voie de cheminette jusqu'au chevet de la jeune femme.

Poppy était l'une des rares à ne pas l'avoir jugée quand sa grossesse avait fait la une des journaux. Elle avait vu à de nombreuses reprises à quel point sa relation avec le jeune Weasley avait été sérieuse.

- Alors, qu'est-ce qui se passe Miss Granger?

- J'ai eu des crampes avant hier, je faisais un voyage moldu au Pérou. J'ai vu un médecin là-bas qui m'a dit que j'avais un décollement partiel du placenta.

La vieille infirmière ne perdit pas une seconde et lança une batterie de tests sans arrêter de poser des questions afin d'avoir la vision la plus claire possible des événements.

- Comment êtes vous revenue?

- Avec mon portoloin de secours.

- Avez-vous levé quelque chose de lourd?

- Juste ma valise hier matin. Je n'étais pas en position pour utiliser la magie.

- Bien… Votre médecin a raison, vous avez effectivement un début de décollement. Vous devrez rester allongée au minimum une semaine et prendre quelques potions pour stabiliser le tout. Vous prenez toujours vos suppléments vitaminiques?

- Oui, tous les matins.

- Pour les deux prochaines semaines, vous allez les prendre en soirée également. Nous allons mettre toutes les chances de notre côté pour que ce petit bout de chou n'arrive pas avec trop d'avance. Le médecin a du vous dire que c'était l'une des complications les plus courantes après un décollement?

Voyant sa patiente hocher la tête, Poppy continua ses examens.

- L'enfant ne semble pas souffrir, c'est une bonne chose. Aimeriez-vous connaître son sexe?

- Je ne sais pas Madame Pomfrey…

- Ce que je peux faire, c'est de vous l'écrire sur une feuille puis la sceller dans une enveloppe. Quand vous serez prête à savoir, vous n'aurez qu'à l'ouvrir.

- D'accord.

- Je ne sais pas si c'est parce que vous étiez inquiète pour votre bébé mais votre pression était un peu haute tout à l'heure. Essayez de vous détendre un peu.

La grossesse d'Hermione n'avait pas été facile. Après le décollement du placenta, elle avait souffert de pré éclampsie. Elle avait eu beau se tenir le plus loin possible de toute source de stress, sa pression n'avait pas arrêté de monter, au point où elle avait du être hospitalisée pendant six semaines avant que les médecins n'optent pour une césarienne.

Harry et Poppy s'étaient relayés pour lui tenir compagnie. L'ancienne infirmière avait gardé à l'œil tous les traitements des Moldus et les avaient parfois complétés avec des remèdes sorciers.

Hermione avait délibérément choisi d'être suivie par un gynécologue moldu, n'ayant dorénavant aucune confiance en Ste-Mangouste pour garder sa vie privée, privée. Elle avait donc été suivie par le même médecin qui l'avait accueilli lors de sa naissance.

Plusieurs fois elle avait été tentée d'ouvrir l'enveloppe pour savoir si elle aurait un petit prince ou une petite princesse mais chaque fois, elle avait finalement choisi de garder la surprise. Quand enfin elle avait pu tenir son enfant dans ses bras, elle avait découvert un petit homme tout rose qui la regardait avec des yeux bleus si foncés qu'ils en paraissaient noirs. Poppy l'avait vite rassurée en lui expliquant qu'au fil des semaines, ils allaient pâlir puis, s'il avait hérité de ses yeux caramels, se diriger vers cette couleur.

Lors qu'elle eut son congé de l'hôpital, une semaine après la naissance de son fils, Hermione n'avait toujours pas trouvé de nom qui convienne à son petit ange. Molly n'ayant répondu à aucune de ses lettres depuis la mort de Ron, elle en avait déduit que son ex-belle-mère n'approuvait pas la venue au monde de ce petit être. Dans les circonstances, il s'était donc fait nommer Bébé Granger pendant tout leur temps à l'hôpital.

Hermione voulait un nom dont Ron aurait été fier mais qui ne serait pas trop étrange chez les Moldus comme elle comptait à partir de maintenant passer la plus grande partie de son temps dans leur monde. Elle trouva le nom parfait alors qu'elle regardait son album photo tout en berçant son trésor : Arthur Leolin Granger. Arthur en l'honneur de son ancien beau-père, décédé pendant la Bataille finale et Leolin parce que ses deux parents étaient d'ancien Griffondor.

Ce n'est qu'une fois son petit homme nommé qu'Hermione remarqua le voyant sur le répondeur.

- Bonjour, mon nom est Tomas Copperfield. Je ne suis pas certain d'avoir le bon numéro mais comme j'ai appelé tous les Granger du bottin et que vous êtes le dernier numéro sur la liste, je me croise les doigts. Je cherche une Hermione Granger qui aurait du partir du Pérou plus tôt à cause de problèmes de santé. Que vous soyez ou non la personne que je cherche, un retour d'appel serait grandement apprécié.