Hey, everybody!

J'ai longtemps hésité à mettre en ligne cette fic. Elle est inspirée de la fin de "Fièvre Faë", de Karen Marie Moning. Je peux presque dire que ce premier chapitre n'est pas tout à fait de moi...

Je vous rappelle que c'est un Rating M. L'histoire en elle-même est assez violente.

Je ne possède rien. Les personnages sont la propriété de Pierre Bottero.

Chapitre 1: Rien ne sera plus jamais comme avant.

Elle était a Londres et arrivait à se demander ce qu'elle faisait là. Elle avait peur. La barrière maintenant les monstres dans un autre monde s'effritait. Elle allait céder, bientôt. Certains monstres étaient déjà passés. Elle sentait sa propre terreur jaillir d'elle. Elle était dans la rue, et avançait. Le monde semblait fou: les gens sortaient de chez eux, se battaient sans raison apparente. Dans le courant de la manifestation qui passait devant elle, un homme et une femme tombèrent et furent piétinés. Leurs hurlements d'agonie résonnèrent à ses oreilles.

Cours!

L'instinct d'Ellana lui parla, lui conseilla de fuir. Abandonnant sa fierté, elle fit demi tour et courut. Aussi loin qu'elle put, a sa vitesse maximale. Et puis... Elle arriva devant cette petite église, avec son clocher. Sans réfléchir, elle ouvrit la porte, la refermant derrière elle et la barricadant avec un meuble. Avant de continuer son chemin, elle prit de l'eau et une pomme, puis chercha l'accès au clocher. Ouvrant la petite trappe qui y menait, elle monta à l'échelle jusqu'au premier palier, une autre échelle pour arriver au sommet.

Regarde!

Devant ses yeux horrifiés, elle vit que certains monstres avaient pris une apparence humaine et guidaient de vrais humains vers des zones d'ombre, où d'autres attendaient le festin. Elle entendit leurs cris désespérés et ferma les yeux d'effroi, ce qui ne l'empêcha pas d'entendre les hurlements des femmes et des enfants. Elle regretta de ne pas avoir accompagné Edwin à Al-Jeit, d'être restée ici. Il lui manquait, mais en même temps, elle était heureuse qu'il soit en sécurité. Alors qu'elle se faisait cette réflexion, le premier coup de minuit commença à sonner derrière elle.

Ressens!

Le monde sembla alors commencer à se distordre. La noirceur de la nuit sembla prendre du volume. Les zones d'ombre s'étendirent, les hurlements s'amplifièrent. Elle commença à trembler. Ses mains se resserrèrent sur le manche de son poignard, à sa ceinture. Au sixième coup, elle hurla, se plaqua les mains sur les oreilles. Au douzième, la barrière s'effondra, et l'écho se propagea jusqu'à l'horizon. Et elle sut, elle sut...

Que se serait la plus longue nuit de sa vie. Rien ne serait jamais pareil.

Alors, elle redescendit au premier palier. Chercha une cachette. Elle était terrifiée. Trouva un placard et s'enferma dedans. Enleva sa veste pour boucher l'interstice entre la porte et le sol. Rassembla ses armes. Remonta ses genoux sur sa poitrine, les entoura de ses bras et posa la tête dessus. Et attendit.

Attendit. Longtemps.

Elle perdit le compte du temps. Après ce qui lui sembla au moins deux éternités, elle remit sa veste. Se leva. Ouvrit la porte. Il faisait jour. Les monstres ne sortaient pas le jour. Elle rejoignit l'échelle et descendit. Elle arriva devant l'autel de l'église. Les portes s'ouvrirent. Deux hommes entrèrent. Ses sens lui dirent de faire attention. Certains monstres avaient apparence humaine, et les yeux de ceux ci disaient quelque chose. Ils n'avaient jamais eu de rapport sexuels avec une femme, et ne s'embarrasseraient pas de son accord. Elle sortit son poignard, avant qu'une vague de luxure et de chaleur la frappe, lui faisant lâcher le manche de celle ci.

Ils s'avancèrent vers elle. Elle sentit quelque chose sur ses joues. C'était chaud, et elle y porta la main.

Elle pleurait du sang.

Le premier la prit par la taille, le second sortant de son champ de vue. L'Univers se brouilla. Sa dernière pensée fut: "Où est Edwin?". Puis...

Chaleur, désir, attente sauvage. Ses amants aiment ça, et elle aussi. Un éclair de douleur la traverse et elle hurle. L'un d'eux l'a mordue. Plus vite, plus chaud, plus près. Toujours plus chaud. Trois corps nus, allongés sur la pierre. Elle ne sait pas qui est qui, et s'en moque. Toutefois... Un d'entre eux est plus doux. Elle oublie tout. Cette jeune fille aux yeux violets. Cette belle cité suspendue. Les noms, les prénoms, le deuil comme la joie, les amis comme les ennemis. Et cet homme... Ses yeux d'acier posés sur elle, reflétant sa tendresse. Un cri lui échappe. Un hurlement. Une supplique.

EDWIN!

Puis le silence.