Corrigé le 5 septembre 2015.

Disclaimer : Square Enix, Disney. Ceci est valable pour ce chapitre et tous les suivants. /o/

Pairings : VanVen (T'AS CRU), SoNami, vagues indices de RikuKai et de RokuShion. Sans doute d'autres, aussi. We'll see, we'll see.

Note : Univers Alternatif.

Note (2015 edition) : Cette fiction a quatre ans /o/ Ca veut dire que je suis lente à l'écriture, certes, mais aussi que les premiers chapitres ne reflètent pas (bon en vrai ça va encore à partir du 2. lol.) la qualité du reste de la fiction :D. Si vos yeux saignent à la lecture de ce prologue, je vous en prie, croyez-moi : ça s'arrange. Je le jure. Parole de moi. En attendant, cette fanfic est en cours de correction. Les chapitres corrigés seront précédés de la mention "corrigé le : date", histoire que chacun s'y retrouve. Bref. J'espère que vous aimez l'angst, lol. Bonne lectuuure !


La vie est comme un océan. Tantôt houleuse, tantôt calme, elle est immense, infinie, inflexible. Qu'importe les bateaux, qu'importe les intempéries ; elle reste là, docile, et jamais ne s'échappe.

L'être humain est comme un navire : il lui faut un capitaine, il lui faut des marins. Des mains d'œuvres pour le garder en état. Pour les réparations. Pour le nettoyage. Il lui faut un guide.

L'homme passe sur la vie comme le bateau sur l'océan. Il avance, sans relâche, sans répit. Il ne peut faire demi-tour. Jamais il ne retrouvera l'eau qu'il a quitté. Jamais il ne revivra les moments qu'il a vécu. Quoi qu'il arrive, la mer se déplacera. Subir. Ne pas faire machine arrière. Ni maintenant, ni jamais.

Rames, voiles, moteurs, artifices.

Rien n'a changé.

La vie coule comme coule une rivière, imperturbable. Jamais cela n'a empêché un bateau d'y naviguer.

Ce qui fait le propre de l'homme, ce sont ses choix. Il peut accepter de suivre le courant. Il peut accepter de se rebeller.

La raison lui montre le chemin. La raison lui ouvre la voie. La raison, les choix – possibilités d'existences parmi la multitude. Le choix est puissance; le choix est clarté. Quiconque fait un choix en connaît la direction. Quiconque prend un chemin sait où il se dirige. Pas forcément vers quoi.

La route qu'a choisit le navire n'est pourtant que peu suivie. Impossible de lui accorder sa confiance.

Il y a les vagues, la houle, le mouvement – le vent, le temps. Il y a ces sentiments.

Émotions terribles que personne ne peut contrôler. Paramètres extérieurs à la course de l'homme. Ils bousculent, il blessent, ils forcent à renoncer à ces choix que jadis l'homme a pu faire. Ils poussent les bateaux hors de leur trajectoire. Incontrôlables, incontrôlés.

Le sentiment inspire, il induit, il conduit. Parfois vers un obstacle. Parfois vers le salut. Le sentiments coule, il contrôle, il honore. Il prend par le fond navires de toutes sortes. Il veut que la folie domine.

Il cherche à nous rendre fous.

À nous pousser au naufrage. Les choix régulent les sentiments. Les sentiments régulent les choix.

Sans les choix, l'homme deviendrait un monstre.

Sans les sentiments, l'homme deviendrait un fantôme.

Seule leur alliance n'entraîne pas l'homme à sa destruction. Inexorable descente sans fuite possible.

Tristesse, joie, colère, dégoût, compassion, peur – des idioties sans importance.

Le seul sentiment digne de ce nom est la haine.

Haine qui déchire.

Haine qui détruit.

Haine qui crée.

La haine escalade les plus hautes montagnes, sonde les plus profond océans.

La haine est mère de toute chose.

Sortir de soi. Sortir de sa condition.

Qui a connu la haine ne parle plus d'amour – simple déformation. Illusion, tout au plus.

Cette haine, je l'ai tenue, touchée, embrassée. Elle m'a mis à terre, elle m'a torturé, elle m'a soigné, elle m'a envoyé au-dessus des nuages, plus loin que le plus lointain des paradis. J'ai été créé dans la haine, et c'est là que je mourrai.

J'ai frappé à cause d'elle. J'ai hurlé. J'ai pleuré aussi.

Je suis au bord du gouffre. Je n'en vois pas le fond. L'inconnu m'inquiète. Mais rien ne pourrait être pire que ce que j'ai connu.

La mort m'y attend, souriante. La haine, c'est sa fille – c'est vers elle qu'elle m'a emmené.

Le temps est arrêté. La vie, la mort – tout ça n'a plus d'importance. Je ne suis plus ce que j'étais alors. Mon corps refuse de bouger. Un mélange d'odeur de terre, de sang, de cadavre et de crasse envahit mes sens. Mes yeux y voient à peine – juste un décor flou. Plus de repérage possible. Ce sang qui a coulé. Ce sang qui coule encore. Il se répand, lentement, épais et visqueux. Il a atteint mes poignets. Mes phalanges. Le bout de mes doigts.

Je suis étendu. Aurais-je la force de me relever ?

Je sais que je devrais souffrir, avoir mal, que je devrais hurler.

Je ne sens rien.

Rien.

Absolument rien.

Juste ces dernières émotions qui me tenaillent, encore et encore. Je me suis échoué sur le sable. La vie est toute proche. La mort aussi.

Le bateau a terminé son voyage, mais les vagues continuent de le tourmenter. La haine est loin maintenant. Il ne me reste que les remords, les souvenirs.

Il paraît que les plus belles passions naissent dans la haine.

Il reste du temps. Réfléchir à ma vie, mes actes, mes paroles ; une forme d'expiation par la pensée. Une forme de pardon. Une forme de mensonge et de vérité. J'ai brisé des espoirs, j'ai détruit des vies. J'ai fait le mal. C'est ce qu'on dit.

Je pense – la pensée est tout ce qu'il me reste.

Jusqu'à ce que la peur me prenne.

Il paraît que les plus belles passions naissent dans la haine. C'est vrai.

xxxxx

Cette nuit-là était la plus terrible de toute ma vie.

C'est ce que j'avais pensé à l'époque. J'avais tort.

Elle me reste impossible à décrire. On n'avait pas inventé de mot assez puissant pour représenter ma souffrance. On n'y connaissait rien – la souffrance, on fermait les yeux pour ne pas la regarder en face.

La douleur qui m'assaillait était si forte, si terrible que j'en aurais pleuré, si seulement j'en avais été capable. Ou mon orgueil m'en aurait empêché. Les larmes de douleurs sont de mauvaises larmes. J'ai serré la mâchoire avec toute la force dont j'étais capable pour enfermer ce cri qui ne demandait qu'à s'échapper de ma gorge. L'envie de revenir à la terre qui m'avait fait naître me dévorait les entrailles. J'ai voulu redevenir poussière. J'ai eu l'envie irréalisable de me laisser mourir.

Cette nuit-là, le désir était sincère. Mais personne n'aurait pu accéder à ma requête. Moi encore moins. Les autres fois – les quelques précédentes – j'y avais pensé aussi, mais jamais jusqu'alors je n'y avais autant cru.

Ma vie, mon état, mes obligations, mon devoir, tout m'était insupportable. Je n'en pouvais plus de cette mascarade. Plus du centre, des autres, de tous ces gens hypocrites qui me regardaient de haut, qui faisaient tout pour être appréciés par les chefs, qui faisaient tout ce qui était en leur pouvoir pour être les meilleurs. De tous ceux qui se prenaient pour des êtres parfaits alors qu'il n'y avait pas plus imparfaits qu'eux. Ah ! Ils étaient heureux. Ils le pensaient. Ils étaient aimés. Enfoirés. Ils pensaient tout savoir, ils pensaient être aptes au combat. Le combat ! Ils en connaissaient à peine le sens. Moi, je l'avais toujours su. Je le menais sans relâche depuis ma naissance.

Je n'en pouvais plus de l'autre, celui par qui tout était arrivé, ma malédiction. Mon partenaire. Je ne connaissais pas de mot juste et poli susceptible de le définir. En fait, ce mot n'existait même pas.

C'était lui, l'objet de ma colère, de ma haine. Y penser me donnait la migraine. Le voir me donnait la nausée. Tout était de sa faute. Tout, absolument tout. Je n'en pouvais plus de vivre avec lui. Je ne voulais plus partager ma vie avec quelqu'un comme lui. C'est pourquoi j'avais abandonné. Comme un lâche. J'avais essayé de fuir.

Mais encore une fois, il m'avait rattrapé, indécrochable, imperturbable. Après tout ce qui s'était produit, après tout ce que nous nous étions fait l'un et l'autre, malgré nos conflits permanents et les sentiments terribles que j'éprouvais à son égard, malgré les mensonges et les injustices, il avait continué à me suivre, à me ramener et à m'accompagner partout où j'allais.

J'aurais tant voulu savoir ce qu'il pensait à ces moments-là. Toutes ces fois où j'avais voulu le quitter. Au fond de moi, j'aurais voulu savoir s'il me détestait aussi, au moins un peu. S'il ressentait au moins un centième de ma haine.

Seulement, cette fois-là, c'était différent. Ce n'était plus un jeu. Jamais acte n'avait été plus réfléchi. J'étais parti tellement loin qu'il en était presque mort. Je l'avais entraîné dans ma chute. J'avais voulu me détruire, le tuer, parce que le poids de mon cœur devenait trop lourd à porter. Pourtant, à l'ultime moment, j'avais abandonné. La douleur avait fusé de tous mes membres, elle m'avait transpercé de toutes parts, si bien que je pouvais presque sentir mes os se briser un par un. Mes poumons étaient écrasés par l'effort et le froid glacial n'arrangeait pas les choses.

J'avais l'impression de dépérir. Tout était fini pour moi, enfin. Mais au fond, je savais, j'étais certain que j'étais toujours en vie. C'était tellement difficile. Si on avait arraché un par un tous les organes à un homme vivant, il aurait ressenti la même chose. En moins douloureux, peut-être.

Je m'étais arrêté parce que je n'avais pas pu aller plus loin. Parce que, pour pouvoir me détruire, il me fallait son autorisation. Son autorisation ! Je n'étais qu'une marionnette entre ses mains d'enfant. Je n'étais rien sans lui. Un esclave. Une poupée à qui on donnait des ordres, qui devait les respecter, qui n'avait ni vie ni volonté propre. Je n'étais pas quelqu'un. Je ne connaissais rien, j'avais été créé pour lui et devais succomber avec lui. Ce n'était pas un choix. Ce n'était même pas à cause d'un quelconque sentiment. C'était juste parce que c'était comme ça. Navire accosté au port. Je vois la mer, je la connais, je sens ces vagues que je ne contrôle même pas, je ne peux rien faire sans qu'on me détache. Les choses comme moi ne pouvaient rien faire par elles-même. Elles mouraient pour celui ou celle qui les avait créé.

J'aurais tellement voulu être humain. Juste un instant.

Je suis tombé, et au moment même où mes genoux sont entrés en contact avec le sol, un souvenir s'est imposé à moi, impitoyable. Le seul qui m'empêcherait de partir, celui qui me reliait à jamais au centre.

« Je t'aime »

Trois mots murmurés, un soir. Trois mots que je ne pourrai jamais prononcer.

« Pourquoi ? »

La seule réponse qui m'étais venue à l'esprit. Pourquoi ? Pourquoi pouvait-il le dire ? Pourquoi en avait-il le droit ? Pourquoi lui seul avait accès à ce sentiment-là ? Pourquoi moi et pas un autre ? Pourquoi c'était sur moi que le malheur était tombé ? Pourquoi n'étais-je pas normal ?

« Parce que, m'avait-il répondu en regardant le plancher. C'est comme ça.

– Ce n'est pas une réponse.

– Tu sais bien. C'est normal pour quelqu'un comme moi. »

Sous entendu que c'était moi le problème, moi qui étais bizarre. Très drôle. Je le savais déjà, et je n'avais pas besoin de lui pour me l'entendre dire.

« Je suis tellement désolé, Vanitas. C'est de ma faute. Je n'aurais pas du hésiter. Je sais ce que tu ressens. Je sais que tu es en colère après moi. Mais je veux la même chose que toi. Je t'aime. »

Ça m'avait fait l'effet d'un coup de couteau dans le cœur. J'avais eu l'impression qu'on pompait tous mes organes. Désolé ? Je le savais. C'est mon bonheur qu'il aurait voulu ? Il avait foiré son coup. Oui, j'étais en colère. Pire que ça, j'étais en rage. Il savait ce que je ressentais ? Et alors ? Il n'était pas mon partenaire pour rien. Il connaissait toujours mes moindres pensées, mes moindres secrets. Il était au courant de la haine dont il était l'objet. Il m'aimait ? Je savais à peine ce que ça signifiait. Il voulait la même chose ? Quoi, il voulait crever, lui aussi ? Ou bien voulait-il juste dire qu'il aurait voulu que nous soyons comme les autres ?

Différents, on l'était. Pourtant, on se comprenait mieux que personne.

Ma tête a heurté la terre froide. J'ai soudain eu envie d'en prendre une poignée et d'en avaler assez pour me transformer en arbre. Mais mes mains ne me répondaient plus. Elles étaient brisées. J'avais mal.

J'ai pensé à mon partenaire qui devait mourir de peur là où il était, s'il avait résisté au choc. J'ai sombré dans les ténèbres, en espérant avoir atteint mon objectif.

Espoir futile et rapidement déçu.

Je me suis réveillé tant bien que mal, quelques heures plus tard, dans le local de soin que je connaissais bien. Couché dans un lit miteux, je souffrais plus que ce que tous les êtres humains de la terre pouvaient souffrir en même temps.

On s'occupait de moi et d'un autre patient. Je n'étais pas idiot. Je savais de qui il s'agissait. J'ai tourné la tête pour m'assurer que c'était vrai.

Ven gisait, inconscient, sur l'autre lit. Pour la première fois de ma vie, J'ai ressenti une once de remord. La honte s'est mise à me déranger, empourprant mon visage salement amoché. C'était le résultat de mon travail, ce que je voyais. Ma tentative de fuite avait tout gâché. Je le savais.

J'ai reporté mon attention sur le plafond. J'aimais quand Ven dormait. Parce que, quand il dormait, je ne ressentais rien. Ça faisait longtemps qu'il ne rêvait plus et, de toute façon, ce n'était que des illusions. Il était calme comme un enfant endormi. C'était en quelque sorte le cas.

Son sommeil, c'était le seul moment où la haine que je ressentais se calmait un peu. Elle ne disparaissait pas – elle ne disparaissait jamais – mais elle était moins virulente, moins douloureuse. Ça agissait comme un pansement. Je n'étais ni triste, ni heureux. Je ne ressentais rien du tout. Cette indifférence m'apaisait. J'ai décidé de profiter de cette brève accalmie. D'habitude, nous nous endormions presque en même temps. Je n'avais pas le loisir de me réjouir de ce bien-être fugace qui m'envahissait. Ce temps, cette fois, je l'avais, même s'il m'était très difficile de m'en féliciter avec la douleur qui me persécutait.

Le calme a été de courte durée. Après quelques heures à peine, Ven a ouvert les yeux. Tout le monde s'est regroupé autour de lui, pour s'assurer de sa santé, voir s'il était gravement touché. Une blague. Ils souhaitaient juste savoir s'il leur serait encore utile, c'est tout.

Tous semblaient inquiets.

Qu'est-ce que ça pouvait leur foutre, tout ça ?

En quoi notre histoire les regardait ?

La possibilité de découvrir le mérite, de posséder un pouvoir plus grand que les autres, c'était la seule chose qui les animait. La seule chose qui nous avait maintenu en vie.

Un sourire barrait mon visage émacié. Ven était debout, perturbé. Il a tourné son visage vers moi, ne m'a pas accordé le moindre geste. S'est remis à regarder les soignants. A sursauté à l'entrée d'un homme, pas tellement plus âgé. Longue tunique blanche, cheveux grisonnants malgré sa jeunesse – Zexion.

Il a répondu à ses questions, maladroitement. Il s'est prêté aux différents tests sans broncher.

Moi, je savais. Au fond de lui, un mot : « Pourquoi ? » Il résistait, il tentait de rester calme, serein. Au fur et à mesure, c'est moi qui ai dû lutter.

Une irrépressible envie de rire torturait mon abdomen, ma gorge, mon corps tout entier. Je me suis battu quelques minutes pour la réprimer. Impossible de résister plus longtemps. J'ai eu l'impression qu'on m'ouvrait le ventre à grands coups de scalpels. Ses sanglots, bien qu'étouffés, parvenaient jusqu'à moi. Mes gloussements parvenaient sans aucun doute jusqu'à lui.

Personne n'a fait attention à moi, ni à mon attitude qui aurait paru révoltante aux yeux de n'importe qui. Selon eux, je l'avais mérité. Ils pouvaient me laisser à mon sort. De toute façon, je survivrais. Je survivais toujours.

Les ténèbres du sommeil s'approchaient dangereusement de moi. J'avais assez lutté contre la douleur. Je l'ai entendu sangloter, encore. Je n'ai pas pu supporter. Ma vision s'est faite noire, et je suis tombé dans le coma.

xxxxx

Mon histoire avait commencé comme les autres.

Par une naissance, une rencontre, une relation.

Couples, duos, paires – images même de la perfection.

Toute règle a son exception.

Je suis né. Pourri jusqu'à la moelle.

Lien effrité, trop fin, trop léger. Défait. Presque mort.

Tout a basculé.


Je le jure devant Dieu en personne le reste ne ressemble pas à ça. xD.

Merci pour votre lecture, hihi. RDV au prochain chapitre. :D N'hésitez pas à poster des reviews quand vous en avez envie, je me ferai toujours une joie d'y répooondre avec plein de coeurs et tout. Gros kiss. :D