Nouvelle histoire Tibbs. En espérant qu'elle vous plaise. Bonne lecture.


Tous les pères se soucient de leur fils.

C'est ce que venait de déclarer leur suspect pour se justifier d'avoir aidé son fils à dissimuler le meurtre d'un sergent de la Navy, malgré sa position d'officier gradé du même corps de l'armée et malgré l'absence de relation entre eux. On pouvait même dire que le fils haïssait son père et que ce dernier n'en semblait pas réellement affecté. Mais c'était son fils et malgré qu'ils soient tels deux étrangers, il se souciait de lui.

Tony, assis en face de lui, pouvait trouver un nombre incalculable d'exemple pour contredire cette affirmation. Le monde en regorgeait, malheureusement. Il n'avait même pas besoin d'y réfléchir pour en faire la liste.

Si tous les pères se souciaient de leur fils, pourquoi certains d'entre eux osaient mettre fin à la vie qui dépendait de la leur? Si tous les pères se souciaient de leur fils, pourquoi certains d'entre eux n'hésitaient pas à laisser leurs poings s'abattrent sur leur petit garçon? Si tous les pères se souciaient de leur fils, pourquoi certains d'entre eux refusaient de les voir grandir, partant un beau matin sans se retourner?

Si tous les pères se souciaient de leur fils, alors pourquoi le sien ne lui offrait que son silence pour Noël? Si tous les pères se souciaient de leur fils, alors pourquoi le sien avait refusé de le prendre dans ses bras, le jour où sa mère était partie sans qu'il ait eu le temps d'un aurevoir? Si tous les pères se souciaient de leur fils, alors pourquoi le sien l'avait oublié dans une chambre d'hôtel? Si tous les pères se souciaient de leur fils, alors pourquoi le sien lui avait refusé le droit de prétendre à une vie pour réaliser son rêve? Si tous les pères se souciaient de leur fils, alors pourquoi le sien l'avait tout simplement abandonné?

Tony avait vécu assez de déception de la part de son paternel pour savoir que ce n'était qu'un mensonge, une utopie que l'on donne comme cadeau au gamin qui veut encore y croire. Tony n'y croyait plus. Tony y avait trop cru.

Si tous les pères se souciaient de leur fils, alors son père se serrait occupé de lui à chaque fois qu'il était malade. Si tous les pères se souciaient de leur fils, alors son père serait venu lui prendre la main et lui dire qu'il l'attendait alors qu'il était en train de cracher ses poumons. Si tous les pères se souciaient de leur fils, alors son père l'aurait prit dans ses bras alors qu'il pleurait la mort de sa chère Caitlin. Si tous les pères se souciaient de leur fils, alors son père viendrait le voir lors de ses matchs de basket. Si tous les pères se souciaient de leur fils, alors son père serait fier de lui.

"Tony."

Le jeune homme fut sortit de ses pensées par son patron, qui l'appelait du ton calme qu'il adoptait toujours quand Tony était plongé profondément dans ses pensées, pas très joyeuses. DiNozzo releva ses yeux dans les iris bleu de Gibbs. Elles avaient toujours cet éclat froid mais Tony se sentit tout de suite apaisé et abandonna enfin son introspection. Il observa longuement son mentor, dans un silence qui mettait mal à l'aise le témoin de cet échange tacite entre les deux hommes, avant qu'un sourire sincère prenne possession de ses lèvres. Quelquechose explosa dans les pupilles du chef d'équipe, illuminant son regard azuré, apportant sa réponse à Tony. Il se retourna lors vers leur suspect, et avec un sourire déclara enfin:

Vous avez raison.

E.N.D