[Et ouais, déjà ^^ J'ai quelques chapitres d'écrits et des idées pour la suite, alors je post :) Bonne lecture ;)]

Il était presque minuit. En fait, il était pratiquement minuit. Les douze coups étaient en train de sonner. Un grand calme régnait sur la ville endormie de Tokyo. Mais sur le palier d'une maison de la grande ville, quelqu'un se déchaînait sur une sonnette, un paquet dans les bras. Pendant une fraction de seconde, les reflets de la lune se reflétèrent dans ses yeux améthystes. Soudain, un râle parvint de l'intérieur de la demeure. Un léger "J'arrive, pas besoin de défoncer la sonnette!". Dès qu'il l'entendit, l'homme déposa son paquet, jeta un petit regard tendre à ce dernier et s'éloigna en courant. Il se mit à courir à toutes jambes, une larmes perlant à ses yeux, alors que la porte s'ouvrait.

Une jeune dame, peut-être 30 ans, se tenait dans l'embrasure. Elle semblait épuisée et ses yeux rougis témoignaient qu'elle avait pleurée. Quand elle se retrouva devant le vide, elle jura. Elle songea qu'il était plutôt tard pour faire ce genre de blague... Et que se n'était pas le moment. Elle allait refermer la porte lorsque des petits sanglots parvinrent à ses oreilles. Elle baissa les yeux. Se qu'elle vit la surpris au plus haut point. Un bébé était enveloppé dans une couverture. Il était tout jeune, probablement tout juste sorti de l'hôpital. Il pleurait. Une plume noire était coincée dans la couverture. La dame eut un sourire triste.

- Combien de surprises me réserves-tu encore, Dark?

Alors qu'elle se penchait pour prendre le bébé, une carte attira son attention. Une larme perla à ses yeux lorsqu'elle se mit à lire.

Cette jeune fille est le dernier cadeau que je peux t'offrir. Un cadeau d'adieu, si tu veux. Prends-en bien soin.

Dark

La larme solitaire fut bientôt suivie de plusieurs autres alors que la jeune femme rentrait à l'intérieur, le précieux paquet dans les bras. Elle éclata en sanglots lorsqu'elle vit une ombre s'éloigner en courant au loin. Maudissant son ami pour l'avoir laissée seule dans de telles circonstances, elle se mit à la tâche de calmer le bébé. Elle en prendrait soin. Comme si s'était son propre enfant.

Aiko, jeune adolescente de 15 ans, se dirigeait timidement vers l'entrée de son nouveau collège. Tous les élèves se retournaient pour la fixer avec interrogation. Dans un village tel qu'Azumano, les nouveaux devaient être plutôt rares et ils se faisaient remarquer. L'adolescente rentra la tête dans ses épaules. Elle avait enfilé l'uniforme du collège, mais ça ne semblait pas suffisant pour camoufler le fait qu'elle était nouvelle. Beaucoup de murmures parvenaient à ses oreilles. Elle se mit à courir. Ses grandes jambes lui permettaient d'atteindre une vitesse considérable. Ses cheveux longs voletaient derrière elle. Ils étaient violet très foncé, mais il fallait les regarder de très près pour s'en rendre compte. Ils paraissaient bien plus noirs. Ils s'accordaient d'ailleurs très bien à ses yeux, d'un améthyste profond. Sa peau, habituellement d'une belle teinte de pêche, était un peu rosie par la gêne.

Finalement, elle atteignit la porte d'entrée. Elle se rendit au secrétariat, où on lui indiqua gentiment l'endroit où se trouvait sa salle de classe. Alors qu'elle sortait, on lui conseilla d'attendre le professeur avant d'entrée. Elle approuva. Elle réussit tant bien que mal à se rendre à son casier pour y déposer ses affaires. Elle se rendit ensuite à sa salle de cours, toujours les regards des autres sur le dos. Elle n'eut pas à attendre le professeur bien longtemps. Celui-ci lui fit un sourire et entra dans la classe en l'invitant à le suivre. Ce qu'elle fit timidement, s'accrochant à son manuel comme si c'était une bouée de sauvetage. Dès qu'ils pénétrèrent la pièce, tous cessèrent de parler et les regards se rivèrent vers la jeune fille. Celle-ci sentit ses joues s'enflammer. L'enseignant dit, le plus poliment du monde:

- Voici Aiko Hasegawa. C'est une nouvelle élève qui arrive de Tokyo.

Tous en cœur, les élèves dirent:

- Bonjour Hasegawa-chan.

La concernée rougit. Elle vit un jeune roux aux yeux rouges tressaillir, mais elle ne savait pas pourquoi.

- Hasegawa-chan, va t'asseoir près d'Hiwatari-kun. C'est le garçon aux cheveux bleus, au fond.

- Oui.

Elle regarda l'adolescent indiquer par son nouveau professeur. Il était plutôt mignon, elle devait le concéder. L'espace d'une seconde, son regard croisa celui, froid et dur, de son nouveau voisin. Elle frissonna. Elle alla s'asseoir et le cours commença. Mais peu de gens étaient concentrés. Et l'adolescente appartenant à ceux qui n'était guère concentré, voir intéressés. Hiwatari ne cessait de la fixer, comme s'il cherchait n'importe quel indice qui pourrait prouver une théorie quelconque. Elle lui fit même parvenir un papier sur lequel elle avait griffonnée:

Arrêtez de me fixer comme ça... J'ai l'impression de me faire inspecter par un policier...

Elle avait cru le voir tressaillir. Lorsque son regard croisa celui de son voisin, elle cru même y voir une lueur dorée. Mais elle disparut si vite qu'elle cru avoir rêvée. Elle tenta de se concentrée sur le cours, sans grand succès. Le regard d'Hiwatari pesait toujours sur elle, la faisant frissonner de malaise de temps à autres.

C'est avec soulagement qu'Aiko entendit la cloche du déjeuner.

Alors qu'elle s'apprêtait à sortir, une main se posa sur son épaule. Avec un frisson, elle se tourna. Elle espérait que se ne soit pas lui. Mais non. Il s'agissait en fait d'une fille de son âge avec de longs cheveux bruns. Elle avait un grand sourire.

- Bonjour! Je suis Risa Harada.

- Bon... Bonjour.

- Tu as l'air bien sympathique comme fille, tu sais!

Elle changea soudain d'air, prenant un air pensif.

- Mais je trouve que tes yeux ressemblent à ceux de Dark-san...

Surprise, l'adolescente aux yeux violets demanda:

- Qui est Dark-san?

Un air ébahi envahit le visage de la jeune Harada.

- Tu ne connais pas Dark-san, le célèbre voleur fantôme?!

- N... Non...

Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de la jeune fille aux yeux bruns lorsqu'elle déclara:

- Regarde les infos ce soir... Il y a eu une annonce.

Sur ce, elle lui adressa un grand sourire et la laissa. Pensive, Aiko se dirigea vers son casier. Mais d'elle qu'elle tourna au bout du couloir, elle fut plaquée contre un mur. Elle ouvrit de grands yeux. Devant elle, Hiwatari, un air déterminé sur le visage. Ses deux bras, plaqués de chaque côté des épaules de l'adolescente, empêchaient cette dernière de s'enfuir. Il se pencha à son oreille et, d'une voix grave, déclara:

- Il sait que tu es liée à Dark d'une manière ou d'une autre. Et moi aussi. Surveille tes arrières.

- Hiwatari-san?! Qu'est-ce que vous...

Elle ne put finir sa phrase. L'adolescent était parti aussi vite qu'il était arrivé. Elle repartit en direction de son casier, encore plus perdue. Elle prit le repas qu'elle c'était préparée et sortit à l'extérieur, où elle s'assit sur un banc pour manger.

Perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas un élève s'approcher d'elle en douce. Elle ne le remarqua que lorsqu'il prononça un petit "Salut.". Immédiatement, elle se retourna, surprise. C'était l'adolescent aux cheveux rouges qu'elle avait remarqué dans la classe. Elle lui rendit le sourire timide qu'il lui adressait en répondant à ses salutations.

- B... Bonjour.

Devant le silence pesant qui s'installa, elle se reperdit dans ses pensées. Qui était vraiment cet Hiwatari? Et qui était le "Il" dont il parlait? Et cette menace... Elle frissonna. C'est alors que l'adolescent aux côtés d'elle la tira de ses rêveries.

- Je suis Daïsuke Niwa. Ravi de faire ta connaissance.

Elle se retourna. Et fronça les sourcils.

- Niwa-san, vos yeux... Ils ont changé de couleur! Ils sont... comme les miens.

Daïsuke déglutit. Il lui adressa un grand sourire avant de répondre, le plus simplement du monde:

- C'est normal. Ça m'arrive souvent.

Son air reprit soudain du sérieux.

- Suis-moi, s'il te plaît.

Il ne lui donna pas vraiment le choix, puisqu'il lui prit le poignet et l'entraîna dans la petite forêt bordant l'école. Dès qu'ils furent hors de vue et d'oreille, le jeune Niwa soupira avant de fixer ses yeux violets sur la jeune fille.

- Je vais te montrer quelque chose, mais tu dois me promettre de ne pas crier.

Aiko hésita quelques secondes avant de répondre.

- Je... Oui.

- Très bien.

C'est alors que, devant elle, le jeune Daïsuke Niwa se transformait! Il grandissait et ses cheveux allongeaient et changeaient de couleur, devenant violet. Ses muscles devenaient plus fermes et ses traits changeaient. En quelques secondes, il était devenu un jeune de 17 ou 18 ans. Lorsqu'elle s'apprêta à crier, elle plaqua sa main contre sa propre bouche. Elle se força à se calmer avant de l'enlever.

- Qui... Qui êtes-vous?

L'adolescent fronça les sourcils, visiblement surpris.

- Tu ne me connais pas? Tu ne reconnais pas le grand voleur fantôme, Dark?

La jeune fille ouvrit de grands yeux.

- Dark-san? Risa m'a parlé de vous... Très brièvement. Elle m'a seulement dit que pour vous connaître, je n'avais qu'à regarder les infos ce soir.

Dans un petit rire, le voleur répliqua:

- C'est en effet une bonne manière.

Son regard se durcit.

- Tu ressemble tellement à ta mère...

Cette fois, ce fut au tour de l'adolescente de froncer les sourcils. On lui disait souvent qu'elle était le contraire de sa mère, et non pas l'inverse!

- Qu'est-ce que vous racontez?

- Si tu veux le savoir, rendez-vous chez les Niwa ce soir après l'école.

- D'a... D'accord.

- Bien. Je te laisse avec Daïsuke, maintenant.

La transformation à laquelle elle venait d'assister se refit, mais dans le sens inverse. Cette fois, les yeux de l'adolescent étaient rouges.

- Ça va, Niwa-san?

- Ouais...

- J'espère que vous allez m'expliquer ça aussi, ce soir.

Elle lui adressa un grand sourire. Le jeune garçon lui répondit par un petit sourire timide. Il semblait un peu mal à l'aise. Était-ce parce qu'elle le vouvoyait? Les deux jeunes gens quittèrent le lieu côtes à côtes, dans un silence gêné. Ils ne remarquèrent pas la paire d'yeux bleus qui les fixaient. Un léger "bip, bip" se répétait inlassablement d'un appareil qu'il tenait. Une voix grave murmura:

- Je le savais. Elle n'est pas humaine.