Fan-fiction Casse-Noisette et les quatre royaumes : Casse-Noisette et Clara : A la poursuite de Drosselmeyer :

Chapitre 1 : Disparition :

J'étais en train de lire dans le grenier quand Père arriva. Son air était grave comme lorsque nous avions perdu Maman il y a deux ans. Deux ans… Il s'y était passé tellement de choses. Louise s'était mariée et demeurait loin de chez nous. Fritz avait grandi et ne souhaitait plus jouer avec moi. Il s'éloignait pour trouver son identité. Comme j'avais fini par trouver la mienne il y a deux ans. J'étais devenue « princesse » de tout un monde. Respectée de tous.

J'avais voulu y retourner l'année dernière mais Parrain avait eu besoin de moi pour confectionner des machines à base de mécaniques assez complexes. Et après j'avais fait plaisir à Père : J'avais dansé avec lui et avec plusieurs cavaliers. Aucun n'avait le charme ni la prestance de Philipe. La soirée était passée tellement vite que nous étions rentrés à la maison. Je m'étais endormie comme une masse et j'avais rêvé de Maman et des quatre royaumes.

-Est-ce l'heure d'aller chez Parrain, Père ? Demandais-je tout en sachant que je n'étais ni coiffée, ni habillée.

Je sentis à sa posture qu'il allait me répondre. Mais il avait du mal.

-Eh bien…Oui… Il faut que tu ailles te préparer.

Depuis cette année-là, je m'étais assagie de ce côté. J'avais demandé plus de conseils à Louise. Ce qui n'avait pas manqué de paraître étonnée au début mais m'avait toutefois aidée jusqu'à son départ maritale. De ce fait je me passais une robe en satin verte anis et me nattais les cheveux. Un peu de maquillage sur les cils, les paupières, les pommettes et les lèvres.

J'allais enfin rejoindre Fritz et Père.

-Si le cocher pouvait aller plus vite ça serait mieux grogna-t-il, alors que je trouvais que la calèche allait déjà à une vitesse acceptable.

Je compris son anxiété lorsqu'on arriva enfin devant la maison. Aucune lumière, aucun bruit joyeux.

-Père que se passe-t-il ? Demandais-je enfin prenant à mon tour un air grave.

-Clara… Fritz… Votre Parrain a disparu.

Je me sentis défaillir. Je me retrouvais face au néant. Pas une deuxième fois. Pas une deuxième fois s'il vous plaît. Ma gorge se noua. Je déglutis violemment. Je ne pouvais plus rien dire sous peine de pleurs.

-Mais du coup il est mort ? Questionna Fritz dans sa grande délicatesse.

-Nous ne savons pas reprit-il. En réalité son domaine a été retrouvé comme ça. Inhabité.

Mon cœur reprit son souffle. Tout n'était pas perdu dans ce cas.

-Du coup Père nous ne faisons pas le réveillon ? Renchérit Fritz qui voulait sans doute s'empiffrer au plus vite de délicieux Apfelstrudel.

Je lui lançai un regard noir alors que Père reprit :

-Non, nous devons régler plusieurs affaires d'abord.

Fritz ronchonna si fort que je me demandais pourquoi il n'était pas resté à la maison. Enfin… Juste avant de comprendre que j'aurais trouvé cela bizarre s'il n'était pas venu. Indifférent à son comportement Père se chargea enfin d'ouvrir la porte du manoir.

Tout semblait froid et vide ainsi perdu dans le noir. Nous déambulâmes dans la gigantesque salle de bal à la recherche du moindre indice.

-Comment avez-vous appris sa disparition Père ?

-Avant-hier alors que j'étais en train de travailler dans mon bureau, un homme est venu m'informer que Drosselmeyer n'était pas rentré chez lui depuis au moins 24 heures. Nous n'avons aucun indice de plus.

-En tous cas il ne doit pas être porté disparu depuis longtemps, remarquais-je en balayant la pièce du regard.

-La raison d'une telle supposition ?

-Regardez ! Tout est décoré ! Indiquais-je en montrant la salle de bal déjà garnie, cela veut dire qu'il a sans doute été pris par surprise !

-Dans ce cas tu crois qu'il y a les files qui mènent aux cadeaux ?

Je n'y avais même pas pensé ! Et pourtant la solution était là !

-Fritz tu es un génie ! Viens allons voir !

Lâchant Père du regard nous nous mîmes à courir vers le jardin qui bordait l'entrée de la maison. Le kiosque rouge brillait avec la lumière de la lune. Et les files nominatifs étaient bien là, déjà suspendus !

-Père, puis-je aller voir si y a le mien ?

Fritz était tatillon. Il semblait avoir régressé. Mon Père n'osa pas lui dire non.

-Tu nous excuses une minute Clara ! S'exclama-t-il, alors que mon frère le tirait par la manche.

J'hochais la tête, l'air compatissant. C'était parfait pour que je fasse diversion dans les quatre royaumes. Tandis qu'ils partirent, j'agrippai enfin mon fil et arpentai les couloirs aux motifs de chouette et de souris. La lumière n'était pas aussi claire que dans mes souvenirs. Et pour cause ! Le désenchantement fut radical. La forêt de Noël n'avait plus sa blancheur angélique. Tout semblait mort. Comme le royaume de la mère Gingembre autrefois.

-Que se passe-t-il ici aussi ? Soupirais-je.

Un sentiment d'angoisse m'envahit. Et si la fée Dragée était de nouveau en vie ?! Et si elle avait réussi à reprendre le contrôle ?! J'essayai de ne pas y penser et suivis le file de Parrain.

Contrairement à la première fois il m'arrêta face à une poupée russe rouge et noire de taille moyenne. J'étais sur le point de la prendre dans mes mains, lorsqu'elle se mit à gigoter toute seule. Puis un bruit qui m'était familier me parvint enfin de l'intérieur.

-Mausrinks ! M'écriais-je prise à la fois d'un sentiment de joie et d'angoisse à l'idée que la souris ne s'étouffe.

D'un geste toutefois maîtrisé, je parvins à défaire la grande poupée. Mausrinks me sauta immédiatement dessus produisant des couinements aigues.

-Oui moi aussi je suis contente de te voir ! Proclamais-je, mais malheureusement nous ne pouvons pas trop nous étendre là-dessus, un grave problème s'est produit dans mon monde. Mon Parrain a disparu. Il faudrait que tu m'amènes aux autres comme les régents par exemple ! Ou à Philipe !

Mausrinks secoua alors tristement la tête. Quand je la déposai par terre, elle n'alla pas en direction des quatre royaumes mais retourna plutôt sur mes pas en direction du manoir.

Après y avoir fait plus attention, je vis que la souris avait raison car mon fil conducteur me renvoyait par là-bas. Ensemble nous traçâmes jusqu'au bout du fil. Lorsque celui-ci s'arrêta, Mausrinks pointa sa patte en direction d'une boîte. Cette dernière ressemblait à la boîte des décorations du sapin tapissée qui appartenait à Mère autrefois.

-Nos amis sont-ils dedans Mausrinks ?

-A qui parles-tu Clara ? Demanda soudain Père faisant irruption dans la grande pièce vide.

Je sursautai immédiatement, manquant de faire une attaque. Mausrinks en profita pour filer.

-A… A moi-même… Père, bafouillais-je.

Mon visage s'empourpra, certaine que le mensonge était visible sur mon visage.

-J'ai trouvé mon cadeau ! Ajoutais-je pour passer à autre chose.

-Et bien ? Qu'est-ce que c'est ?

J'ouvris la boîte et soufflai un bon coup pour cacher mon angoisse. Des sueurs froides perlèrent sur mon front. Un long frisson me parcourut le dos. Il fallait que je respire. Que je sois naturelle.

-C'est ton fiancé ! Clama Fritz d'une voix aussi enfantine que le jour où il avait découvert son casse-noisette.

Je ne savais dire à l'avance s'il avait raison concernant mon lien affectif avec cet objet. Mais, en effet, il s'agissait bien de Philip.