Disclaimer : Ma tapisserie à effigie des présidents Américain me permet de ne rien demander à la MGM pour cette histoire... (dixit Manon)
N/A: Je sais que ce genre d'histoire est vue, revue et re-revue, mais j'avais envie de faire ma propre version. A la base cela ne devait pas du tout ressembler à ça, mais de fil en aiguille, voilà où j'en suis... Je tiens à prévenir mes lecteurs que le rating de cette fic n'est pas là pour faire joli. Il se justifie après un certain nombre de chapitres et pas seulement pour du NC-17, mais aussi pour de la violence. Je suis actuellement en train d'écrire le chapitre 25 et c'est loin d'être fini. Je travaille sur cette fic depuis presque 1 an maintenant et elle me tient vraiment à cœur donc, même si au bout d'un moment les publications se font plus espacées, sachez que je ne compte pas abandonner cette fic. Pour l'instant, je compte publier un chapitre par semaine, je vais essayer de me tenir au mardi, mais je ne peux rien garantir.
En tout cas, bonne lecture.
Et si...
Chapitre 1
« Colonel O'neill, afin de vous récompenser pour vos nombreuses années au service de votre pays, j'ai le plaisir de vous nommer Brigadier Général. »
Lentement, Jack O'neill s'approcha du Président des États-Unis pour recevoir ses nouveaux galons.
Jamais, dans l'histoire de l'USAF, un homme n'avait été décoré par le Président en personne, mais Jack O'neill n'était pas n'importe qui. Ses longues années de service sans taches et ses exploits de guerre faisaient de lui un être d'exception.
« Merci monsieur » répondit Jack un sourire sur les lèvres.
Quand le Président Hayes lui tendit la main, il la serra chaleureusement tout en se tournant vers les caméras. Il n'aimait pas cette médiatisation, mais le nouveau Président avait insisté pour que cet homme 'parfait' à la vie de famille idyllique devienne le visage de l'armée Américaine.
Après la poignée de main rituelle, la foule présente dans l'immense salle de réception de la Maison Blanche se dispersa.
Soulagé de ne plus être le point de mire tout le monde, Jack alla rejoindre sa famille.
Sara et Charlie l'attendaient tranquillement installés autour d'une table. Comme Jack, ils n'avaient jamais aimé être l'attraction autour de laquelle se regroupait la foule.
Dans un soupir, Jack se laissa tomber lourdement sur une chaise.
« Félicitation papa! » s'exclama Charlie.
Jack se contenta de lui faire un bref sourire. Il était vraiment heureux que Charlie soit présent, même s'il n'était là que pour quelques jours. En effet, le jeune homme avait fait spécialement le déplacement depuis Yale, où il suivait des études de journalisme, pour assister à la cérémonie. Mais il devait retourner à la fac le lendemain.
Jack regarda un instant son fils, légèrement mélancolique. Où était passé le petit garçon qui lui demandait sans cesse de lui lancer la balle? Ce petit garçon ne vivait plus que dans la mémoire du général. A bientôt 21 ans, Charlie n'était plus un enfant.
Perdu dans ses pensées, Jack ne vit pas sa femme se lever et se diriger vers le bar pour remplir son verre.
« Mariage idyllique tu parles! » marmonna Jack quand il avisa sa femme.
Depuis quelques années déjà, plus rien n'allait entre lui et Sara. Et depuis que Charlie avait quitté la maison, les choses s'étaient précipitées. Sara s'était mise à boire et Jack passait le plus clair de son temps en mission ou dans son chalet. Il ne supportait plus de voir sa femme se détruire à petit feu.
Il contemplait toujours Sara quand une main vint se poser sur son épaule. Sursautant légèrement, Jack se retourna et croisa le regard avenant du Président. Ce dernier était accompagné d'un autre général.
« Ah, Jack, enfin je vous retrouve!, » s'exclama Hayes. « Vous connaissez le général Hammond? »
« Je n'ai pas ce plaisir Monsieur » répondit Jack en saluant le vieux général.
« Il dirige la base de Cheyenne Mountain dans la Colorado, » expliqua Hayes.
« Oui, je connais. » répondit Jack.
Hammond et Hayes échangèrent un regard surpris.
« J'ai hérité d'une maison à Colorado Springs à la mort de mes parents, » expliqua Jack face au regard interrogateur des deux hommes en face de lui.
« Ah, très bien, comme ça vous ne serez pas dépaysé! » se réjouit Hayes.
Jack le regarda perplexe. Que voulait-il dire?
« Pardon? »
« Ecoutez Jack, » commença Hayes, « venez me voir demain à 9h, je vous expliquerai la proposition que j'ai à vous faire. »
Jack ferma les yeux un instant. Il ne savait pas dans quoi il s'était engagé, mais quand le Président venait vous voir en personne, on ne pouvait dire non.
« Très bien, demain, 9h dans votre bureau » acquiesça Jack.
« Parfait, alors à demain »
« Général. »
« Général. »
Hammond jaugea un moment Jack avant de se détourner pour rejoindre le président qui l'attendait un peu plus loin sans les quitter des yeux.
Une fois que le vieux général eut rejoint Hayes, Jack les vit échanger quelques mots en le regardant furtivement.
Il n'aimait vraiment pas ça. Il connaissait parfaitement la réputation qu'avait la base de Cheyenne Mountain. La version officielle était la télémétrie spatiale, mais beaucoup de rumeurs concernant ce qui se passait réellement dans les entrailles de la montagne circulaient chez les officiers. On parlait d'extraterrestres, de vaisseaux spatiaux et autres idées plus farfelues les unes que les autres.
Jack n'avait jamais vraiment prit la peine de les écouter et le peu qu'il avait entendu le faisait sourire gentiment. Et pourquoi pas des petits hommes verts tant qu'ils y étaient?
Après tout, à quoi bon spéculer, demain il serait fixé. S'il avait bien comprit le sous-entendu, le président lui proposait la direction de cette base.
Il fut sorti de ses pensées quand le bruit d'un verre qui se brise lui parvint aux oreilles. Il releva la tête et avisa Sara, à quatre pattes, essayant de ramasser les bouts de verre.
Il fit un signe à Charlie et, dans un soupir, se leva pour ramener sa femme à l'hôtel, elle avait besoin de repos.
Heureusement que les journalistes étaient partis sinon le président aurait eu du mal à leur faire avaler le couplet de la famille parfaitement heureuse et unie. Sans se soucier des regards navrés, curieux et même ouvertement moqueurs, Jack traversa la pièce en soutenant dignement sa femme accompagné de son fils.
Quand ils arrivèrent à l'hôtel, ils mirent Sara au lit et tous deux rejoignirent le salon de la suite que leur avait réservé la Maison Blanche.
« Pourquoi? » demanda Charlie.
Jack le regarda en silence. Il avait revêtu son masque de militaire, plus rien ne transparaissait sur son visage.
« Pourquoi ne m'as-tu pas dit qu'elle s'était mise à boire? » précisa Charlie.
Jack le regarda un instant en silence avant de pousser un profond soupir.
« Je ne voulais pas t'inquiéter, je suppose. »
« Ce n'est pas une raison valable! »
« Je ne sais pas! Qu'est-ce que tu veux que je te dise? »
« Tout, n'importe quoi, parle-moi papa! Je ne suis plus un enfant! »
Jack se leva soudain et commença à arpenter la pièce les mains dans les poches.
« Qu'est-ce que tu veux que je te dise? » répéta-t-il. « Que je ne sais pas quand ça a commencé? Que depuis que tu es parti, je ne mets quasiment plus les pieds à la maison? Que si je suis resté aussi longtemps avec ta mère ce n'était que pour toi? C'est tout ça que tu veux que je te dise? » hurla Jack.
Charlie le regarda incrédule. Comme tous les enfants, il n'avait vu de ses parents que ce qu'ils voulaient bien lui montrer. Jamais il n'aurait pensé que le couple allait si mal.
« Mais je ne comprends pas. Pourquoi n'es-tu pas parti si tu étais si malheureux? » demanda Charlie dans un murmure.
« Et qu'auriez-vous fait tous les deux? »
Le jeune homme resta silencieux, son père avait raison, qu'auraient-ils fait sans lui. Sa mère n'était pas assez forte pour supporter d'élever un enfant seule.
« De toute façon, le problème ne se pose plus, je suis encore là. Demain, le président va me demander d'aller dans le Colorado, si ta mère veut me suivre, je ne dirais pas non, mais je ne tenterais pas de la convaincre dans le cas contraire. Il faut qu'elle apprenne à faire ses propres choix. Je ne peux plus le faire pour elle. »
Sur ces mots, Jack s'engouffra dans une des chambres de la suite, laissant un Charlie muet et complètement immobile.
Il n'avait pas voulu déballer tout ça devant son fils, mais les accusations à peine voilées de Charlie étaient venues s'ajouter à l'humiliation de leur sortie lors de la réception et il n'avait pu se contenir.
Tout ce qu'il espérait maintenant, c'était que son fils ne lui reproche pas ce qui arrivait à sa mère. Il savait pertinemment que Sara ne le suivrait pas. Leur mariage était terminé depuis bien longtemps en réalité, et tout deux le savaient. Ils attendaient juste un prétexte pour se séparer réellement.
Quand le ciel commença à se teinter de rose, Jack ouvrit les yeux. Depuis toujours, il avait l'habitude de se lever dès l'aube, et il savait que Sara et Charlie ne seraient pas réveillés.
Sans bruit, il ouvrit la porte de sa chambre, mais contrairement à ce qu'il pensait, le salon était vide.
Poussé par une intuition, il s'approcha à pas de loup de la chambre de Sara et découvrit sa femme endormie dans son lit et son fils assoupi dans un fauteuil, une bassine et un linge humide à ses pieds. Sara avait dû être malade dans la nuit.
Il poussa un soupir résigné, et à ce son, Charlie ouvrit les yeux.
Sans un mot ni un geste, il se leva et alla retrouver son père. En silence, tous deux allèrent s'installer dans le salon après avoir refermé silencieusement la porte de la chambre.
Sans un regard pour son père, Charlie décrocha le téléphone et commanda deux petits déjeuners et du café.
Après avoir raccroché, il se tourna enfin vers Jack.
« Charlie... » commença Jack.
« Je sais, tu es désolé pour hier soir » le coupa Charlie.
Jack se contenta d'esquisser un sourire en coin, mais cela suffisait. Il n'avait jamais été doué avec les mots et encore moins quand il s'agissait de parler de ses sentiments. Charlie lui rendit son sourire, signe qu'il l'avait pardonné.
Après avoir passé la nuit au chevet de sa mère, il avait enfin comprit ce que vivait son père au quotidien. Il se demandait encore comment leur mariage avait tenu aussi longtemps.
Il était encore en train de songer à tout cela quand des coups discrets se firent entendre à la porte.
Jack lui fit signe de ne pas bouger et alla ouvrir au service d'étage. Il fit signe au jeune homme de ne pas faire de bruit avant de le laisser entrer.
Le garçon d'étage acquiesça et pénétra dans le salon en poussant son chariot. Une fois dans la pièce, il salua Charlie d'un signe de tête et commença à installer les plats sur la table.
Quand il eut terminé, Jack lui glissa un billet de 20$ dans la main et le reconduisit à la porte.
Cet interlude avait permis aux deux hommes de réfléchir à la suite des évènements.
Jack et Charlie s'installèrent autour de la table et commencèrent à manger, enfin Charlie mangeait et Jack se contentait de boire du café.
« Alors? » demanda Charlie.
Jack ne fit même pas semblant de ne pas comprendre.
« Ne t'inquiètes pas, ta mère ne manquera de rien. Je lui laisse l'appartement de New York, elle a toujours adoré cette ville et je garderais la maison de Colorado Springs et le chalet. Et pour l'argent, là non plus elle ne manquera de rien, je lui verserai une pension assez importante pour qu'elle n'ait pas besoin de travailler. »
« Je vois que tu as pensé à tout... »
Oui, cela faisait des années qu'il avait pensé à tout.
« C'est tout ce que je peux faire pour elle. »
Charlie acquiesça, il savait que son père ne laisserait jamais tomber sa mère. Et après la nuit qu'il venait de passer, il comprenait parfaitement que Jack soit à bout, mais il ne parvenait toujours pas à réaliser que ses parents allaient se séparer.
Un petit rire s'échappa des lèvres de Charlie.
« Quoi? » demanda Jack perplexe.
« Rien, je pensai juste à la merde dans laquelle s'est foutu le président en nous décrivant comme une famille unie et idyllique, » répondit Charlie en éclatant de rire.
Le rire de Jack vint rejoindre celui de son fils.
Au bout de quelques minutes, le silence revint dans la pièce et Jack repris la parole.
« Tu repars quand? »
« Mon avion décolle à 10h. »
Le général acquiesça en regardant sa montre, il lui restait 1h30 avant son rendez-vous à la Maison Blanche.
Charlie suivit le fil de ses pensées et lui fit un sourire.
« Va te préparer. Tu as quand même un rendez-vous avec le Président ce matin, je vais ranger un peu. »
Jack lui rendit son sourire et disparu dans la salle de bain.
Quelques minutes plus tard, il ressortit, uniquement vêtu d'une serviette nouée autour de ses reins. Avant de s'engouffrer dans sa chambre pour s'habiller, il remarqua que Charlie n'était plus dans la pièce. Tendant l'oreille, il entendit un bruit d'eau parvenir de l'autre salle de bain. Charlie lui aussi se préparait à partir.
Il pénétra finalement dans sa chambre et enfila son uniforme. Il se regarda quelques minutes dans la glace et sourit quand son regard se fixa sur la petite étoile qui ornait chacune de ses épaules.
Qui aurait cru que le sale garnement qui avait choisi l'armée à la place de la prison deviendrait un jour général? Pas lui en tout cas.
Regardant sa montre, il vit qu'il ne lui restait que 15mn avant que la voiture ne vienne le chercher.
Avisant un bloc note sur la table de chevet, il griffonna un mot pour Sara et sortit.
Dans le salon, il retrouva Charlie qui l'attendait.
Jack fit quelques pas vers son fils et s'arrêta en face de lui, les mains dans les poches, visiblement gêné.
Charlie connaissait suffisamment son père pour savoir qu'il ne ferait pas le premier pas, aussi combla-t-il la distance qui les séparait et le prit dans ses bras.
Jack lui rendit son étreinte avec amour.
« Prend soin de toi. »
« Toi aussi papa. »
Les deux hommes se séparèrent et Jack déposa la petite note qu'il avait rédigée pour Sara au milieu du plateau du petit déjeuner.
Il adressa un dernier sourire à son fils et quitta la pièce le cœur lourd.
Il ne savait pas quand il le reverrait.
Quand il arriva dans le hall, un employé lui annonça que la limousine l'attendait. Il le remercia et s'engouffra dans le véhicule.
Quelques minutes plus tard, la voiture s'arrêtait devant la Maison Blanche. Après les contrôles de sécurité, Jack fut conduit dans le bureau ovale où l'attendaient le Président et le général Hammond.
Quand on l'avait prévenu que la voiture viendrait le chercher 30mn avant son rendez-vous, il avait été étonné étant donné que son hôtel ne se trouvait qu'à seulement 10mn de la Maison Blanche, mais après avoir passé tous les postes de sécurité, il comprenait.
Une jeune femme le fit entrer dans le mythique bureau ovale. Impressionné, Jack parcouru la pièce du regard quelques secondes avant de se tourner vers les deux hommes qui le regardaient en souriant. Ca faisait toujours ça la première fois.
« Monsieur de Président, général Hammond » salua Jack.
« Jack. »
« Général O'neill. »
« Allez-y, installez-vous, » l'invita Hayes. « Ça risque d'être long. »
Hammond et Hayes prirent place sur le canapé en face de Jack.
« Bon, je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps » commença Hayes. « Je veux vous confier la direction de la base de Cheyenne Mountain. »
Jack secoua la tête voyant ses suppositions avérées.
« Mais et vous Général? » demanda-t-il en se tournant vers Hammond.
« J'ai été muté au... comment dire? » hésita le vieux général en se tournant vers Hayes.
« Allez-y, de toute façon il faut bien commencer par quelque chose, » lui répondit le Président.
« J'ai pris le commandement du World Home Security. »
Jack les regarda perplexe. Jamais il n'avait entendu parler d'une telle organisation.
« Ne vous inquiétez pas, on y reviendra plus tard, tout d'abord, que savez-vous de la base de Cheyenne Mountain? » demanda le Président.
« Seulement les rumeurs qui circulent, monsieur, » répondit Jack de plus en plus mal à l'aise.
Hayes et Hammond restèrent silencieux, l'incitant à poursuivre.
« Eh bien, des histoires sur des extraterrestres, des vaisseaux spatiaux etc... Des rumeurs toutes plus folles les unes que les autres. »
Les deux hommes échangèrent un regard.
« Tout est vrai » dit Hayes.
« Pardon? »
« En 1928, des archéologues ont découvert un engin en Égypte, il y a 8ans, nous avons, avec l'aide du docteur Daniel Jackson, réussi à le faire fonctionner. Depuis, nous voyageons de planète en planète pour découvrir de nouvelles technologies et former des alliances avec d'autres peuples » expliqua Hammond.
Jack éclata de rire en entendant ces explications.
« Bien sûr et vous allez me dire que vous avez rencontré des petits hommes verts aussi, » s'esclaffa Jack.
« En réalité, ils sont gris, » précisa Hammond faisant hoqueter Jack de surprise.
Suspicieux, il fixa les deux hommes en face de lui. Ils semblaient on ne peut plus sérieux.
Jack les regarda incrédule, s'attendant à tout moment qu'on lui dise que ce n'était qu'une blague. Mais rien ne vint.
« J'ai réagi exactement comme vous quand on me l'a dit, le jour même de ma prise de fonction, » le rassura Hayes.
Jack ne répondit pas, trop choqué pour avoir une pensée cohérente.
Quand il redescendit sur terre, il vit qu'Hammond avait un carton plein de dossiers à ses pieds.
« Voici quelques rapports de mission de SG1, lisez les afin de vous familiariser avec le type d'évènements qui peut se produire dans cette base. J'ai mis un bureau à votre disposition » précisa Hayes.
Comme un automate, Jack acquiesça, prit le carton qu'on lui tendait et quitta la pièce.
Restés seuls, Hayes se tourna vers Hammond.
« Il l'a plutôt bien prit non? »
« Mieux que vous en tout cas » répondit Hammond dans un sourire.
« Passons » répondit Hayes, peu désireux de se remémorer ce jour-là, « On a fait le bon choix non? »
« Seul le temps pourra nous le dire, en tout cas, il était le seul avec son expérience et son dossier à avoir le gêne des Anciens, » répondit Hammond.
Quelques heures plus tard, Jack ressortait du placard à balais que le Président osait appeler bureau. Il avait des images plein la tête après avoir lu les dizaines de rapports. Après cette lecture des plus instructives, Jack était à la fois euphorique et terrorisé. Euphorique à la perspective de voyager aux confins de la galaxie et terrorisé par les terribles ennemis qu'ils s'étaient fait au fil des ans.
Sans savoir vraiment comment, il se retrouva devant la secrétaire du Président. Avec un sourire, elle lui fit signe qu'il pouvait entrer.
Jack la remercia d'un signe de tête et pénétra dans le bureau ovale. Le Président se trouvait au téléphone et le général Hammond lisait tranquillement le journal, confortablement installé sur le canapé.
Quand il avisa Jack, Hayes lui fit signe de s'asseoir. Quelques secondes plus tard, il vint rejoindre les deux généraux au centre de la pièce.
« Alors Jack comment ça va après toutes ces révélations? »
« Je ne sais pas trop quoi dire monsieur, si ce n'est que ces hommes et femmes sont de vrais héros. En particulier ce major Carter, il est vraiment impressionnant. »
« Elle, » le reprit Hammond.
« Pardon? »
« Elle, et c'est Colonel Carter maintenant. Le major Samantha Carter a été promu Colonel la veille de votre promotion, » précisa Hammond.
Jack le regarda incrédule, une femme? Mais c'était totalement impossible, jamais une femme n'aurait pu subir tout ce que ce Colonel avait enduré.
Jack resta silencieux quelques minutes, essayant de s'imaginer à quoi pouvait bien ressembler cette Wonder Woman.
« Et si je vous dis que c'est la meilleure astrophysicienne de la planète et notre meilleur spécialiste de la porte, ça vous aide à vous l'imaginer? » demanda Hayes en souriant.
Jack senti bien qu'on se moquait de lui, mais ne releva pas. Après ces passionnantes lectures et ce portrait plus qu'atypique de celui, ou plutôt celle, qui serait son second, il avait vraiment hâte de rejoindre sa nouvelle affectation.
« Pas vraiment monsieur, mais je verrais bien à quoi elle ressemble quand je serais sur place, » répondit Jack un sourire sur les lèvres.
« Ca veut dire que vous acceptez le poste? » demanda Hayes.
« Bien sûr que je l'accepte, des voyages interplanétaires, vous imaginez! » s'exclama Jack des étoiles plein les yeux.
A cet instant précis, le général avait disparu, ne restait plus que le petit garçon qui rêvait aux étoiles.
Hammond et Hayes échangèrent un regard satisfait, pourtant Hammond ne put s'empêcher de restreindre un peu enthousiasme de Jack.
« Vous savez, vous n'aurez pas souvent l'occasion de traverser la porte, moi-même en presque 8 ans, je n'ai passé la porte que 3 fois. »
« Vous n'êtes qu'un rabat-joie! » se récria Jack boudeur.
A ces mots, le Président éclata de rire, décidément, cet homme lui plaisait de plus en plus.
« Je sens que je vais adorer vos rapports mensuels! » s'exclama Hayes.
Jack le regarda perdu.
« Le commandant du SGC rend des comptes directement au Président, » expliqua Hammond.
Jack regarda un instant Hayes et, peu à peu, se mit à sourire, il aurait pu tomber bien plus mal.
Pendant le reste de la journée, Hammond et Hayes essayèrent de lui expliquer au mieux le fonctionnement du SGC et les règles particulières qui régissaient la vie là-bas et nulle part ailleurs.
Jack fut particulièrement surpris par certains arrangements qu'avait faits l'ancien Président sous les recommandations de Hammond et que le nouveau Président n'avait pas jugé bon de modifier.
En effet, le SGC étant la seule base à n'être soumise qu'a la volonté du Président et de ce fait la discipline y était beaucoup plus permissive.
Les quelques exemples donnés par le général avaient fait sourire Jack.
Le personnel était autorisé à décorer et peindre ses quartiers comme il le souhaitait. Chaque semaine, un comité se réunissait pour choisir les menus du mess. Et le règlement de cette base était parsemé de ce genre de permission que Jack n'avait jamais vu en application ailleurs.
Après une énumération plus ou moins exhaustive des particularités du SGC, le général Hammond en vint à ce qui faisait de cette base un endroit bien particulier.
« Dernière chose, » commença Hammond, « au SGC, la loi de non-fraternisation n'a pas cours. »
« Pardon? »
« Oui, après avoir vu pendant 6 ans mes soldats souffrir de cette loi, j'ai demandé au Président de l'abolir. Cependant ce privilège n'est pas accordé à tout le monde. »
« Expliquez-vous. »
« Le dirigeant de la base à le pouvoir du supprimer ce privilège si les personnes concernées ne restent pas professionnelles. Nous avons décidé ça après un premier mois des plus anarchiques. Mais maintenant, ça va faire 2 ans que cette solution est en place et tout se passe pour le mieux. »
« Mais comment contrôler le professionnalisme de mes hommes, si je ne sais pas qui entretient une relation? » demanda Jack perplexe.
« Au jour d'aujourd'hui, je suis le seul à savoir exactement qui est avec qui. C'est une obligation pour le personnel sous mes ordres, civil ou militaire, de venir me voir pour 'officialiser' leur relation, » expliqua Hammond.
Jack regarda les deux hommes en face de lui, comment pouvaient ils rester aussi calme? Lui ne savait que penser de tout ce qu'il venait d'apprendre.
« Très bien, je pense que ça suffit pour aujourd'hui, » annonça le Président. « Jack, vous prenez vos fonctions dans 2 jours. »
« Parfait monsieur. »
« Vous nous avez dit que vous possédiez déjà une maison à Colorado Spings, donc tout ce qui nous reste à organiser c'est le déménagement. Mais peut être que votre femme voudra s'en occuper? » demanda Hayes.
A ces mots, Jack grimaça, avec toutes ces révélations, il n'avait pas eu le temps de parler de sa situation familiale.
« Un problème? »
« Eh bien, en quelque sorte... »
Face au regard interrogatif de Hayes et Hammond, Jack poussa un soupir avant de continuer, il n'avait pas le choix.
« Je sais que vous nous avez présenté comme une famille unie et soudée, mais ce n'est vraiment pas le cas. Cette mutation est justement le prétexte que nous attendions Sara et moi pour mettre un terme à notre mariage, donc je serais le seul à partir pour le Colorado, » expliqua Jack.
Hammond et Hayes restèrent bouche bée, certes ils avaient été témoins de l'incident du verre la veille, mais rien dans l'attitude du couple ne laissait présager une telle séparation.
Résigné, Hayes acquiesça, après tout, il ne connaissait rien de la vie privé de Jack, et de tout façon, il n'avait pas le pouvoir ni même l'envie de changer cet état de chose, il n'en avait tout simplement le droit, Jack avait le droit de vivre sa vie comme il le souhaitait.
« Donc, pas de déménageurs? »
« Non, monsieur, une simple valise me suffira, la maison est déjà meublée. »
« Très bien. »
Sur ces mots, les trois hommes se levèrent et, après avoir salué le général et le Président, Jack quitta la Maison Blanche pour rejoindre son hôtel. Sara et lui devaient prendre un avion pour rentrer chez eux dans la soirée.
Quand il arriva dans la chambre, il trouva les valises prêtes et Sara sagement assise sur le canapé, un verre de Scotch à la main.
Il poussa un soupir et entreprit, avec l'aide du garçon d'étage, de descendre des bagages. Quand le dernier sac fut rangé dans la limousine, Sara vint le rejoindre.
Le trajet en voiture ainsi que celui en avion se passa dans un silence lourd.
Une fois à New York, le couple prit un taxi et rentra chez lui. Ce ne fut qu'une fois dans le salon de leur appartement que Sara se tourna enfin vers Jack.
« Alors ça y est, tu t'en vas! »
Ce n'était pas une question.
« Oui, si tu veux venir... »
« Surement pas! » le coupa Sara. « Je ne sais pas où tu vas et je ne veux même pas le savoir! »
Jack soupira, où était passé la femme dont il était tombé amoureux 20 ans plus tôt? Elle avait disparu, emportée par l'alcool.
« Je dois prendre mon poste après demain. Je vais prendre mes affaires et demains, quand tu te réveilleras, je serais parti. Je vais contacter un avocat pour le divorce. »
« Je ne veux rien de toi! »
« Sara, s'il te plait, arrête... »
Sous le regard abattu et blessé de Jack, Sara se détourna et sorti en trombe de l'appartement. Il savait parfaitement où elle était allé. Dans quelques heures, il recevrait l'appel de Joe, le barman du Swing, pour qu'il vienne chercher sa femme.
En attendant, il entreprit de réunir les quelques affaires qui trainaient dans l'appartement. En une heure il avait fini. Sa vie tenait dans trois valises, c'était pathétique.
Quand le téléphone sonna, il se leva du canapé pour décrocher.
« J'arrive Joe, » dit-il résigné avant même que son interlocuteur n'ouvre la bouche.
10 minutes plus tard, il déposait Sara, ivre morte, sur le lit. Encore une fois, il dormirait sur le canapé. Une dernière fois.
A suivre...
A la semaine prochaine. En attendant, une p'tite review peut être?
