Bonjour à vous lectrices et lecteurs,

J'ai longtemps lu des fics puis un soir la scène qui va suivre est venue à moi. J'ai donc décider d'écrire cette histoire pour savoir comment ces deux jeunes hommes sont arrivés dans cette ruelle.

Bien sur, les personnages appartiennent à J.K Rowling.

Bonne lecture à tous.

Fatal : - défini d'avance par le sort, qui doit forcément se produire

- qui mènera à des conséquences malheureuses

- qui accompagne la mort

Le ciel gronde une nouvelle fois, spectacle de force qui renvoie les mortels au statut de misérables insectes. Les éclairs déchirent la nuit faisant sursauter les quelques stupides silhouettes qui ont cru durant un instant de folie qu'elles seraient plus fortes que Dame Nature. Le tonnerre taillade le silence imposé par ses alliés.

Et pourtant une ombre continue son chemin, imperturbable aux éléments qui se déchainent autour d'elle. Sa cape trempée colle le long de son corps fin et élancé. Des gouttelettes s'écrasent sur ses mèches noires, poursuivent leur chemin le long d'un visage pâle où la douleur s'est déclarée reine pour finir leur folle aventure sur le col de sa chemise bordeaux. Tout autre ombre tremblerait de froid et serait en quête de trouver un refuge chaud et sec. Toutefois cette ombre là ralentit son pas jusqu'à se stopper au milieu du trottoir. Elle lève son visage au ciel en signe de soumission ou d'impuissance. Cette fois si l'eau frappe directement ses yeux fermés se mêlant ainsi à une eau salée. Ce nouveau liquide dégouline le long des joues pour rebondir sur les lèvres entre ouvertes et se mélange finalement à la salive de l'ombre courageuse.

Le temps s'écoule ainsi lentement. L'eau purifiant les dernières traces douteuses des vêtements tout en effaçant, pour une durée limitée, les déchirures de l'âme.

Enfin par un déclencheur mystérieux, elle avance de nouveau. Cette fois-ci ses pas calmes se transforment en une course frénétique à travers les rues vidées. Ses foulées l'emportent le long des trottoirs abandonnés. L'adrénaline envahit son organisme faisant disparaitre toute la fatigue accumulée durant ces dernières heures.

Subitement elle se stoppe net. Tourne la tête à gauche en direction d'une ruelle sombre. Elle hume un instant l'air humidifié puis reprend tout aussi subitement sa violente course. Son allure s'allonge un peu plus. Elle parait voler dans la ville désertique. L'orage déchargeant toujours autant sa fureur.

Elle zigzague entre les ruelles. Tournant tantôt à droite tantôt à gauche. Ne ralentissant jamais accélérant toujours.

De nouveau un arrêt brutal. Il s'allonge dans le temps. Un nouveau phénomène vient terrasser la détermination de l'ombre, le désespoir. Ce sentiment terrible ballait tous ses espoirs les plus fous ne laissant derrière lui qu'une longue trainée d'incertitude. Des tremblements féroces parcourent ses membres faisant fléchir ses jambes. Elle chute sur le béton se retrouvant à genoux. Son cœur se déchire doucement lui sciant l'âme, des poignards invisibles se plantent, s'enfoncent toujours plus profondément pendant que son âme hurle à mort. Ses poings s'abattent à coups répétés sur le béton écorchant la peau des phalanges.

Et pourtant ce sont ses yeux qui lui procurent la plus terrible des douleurs. Des perles traîtresses s'écoulent sans fin se noyant à la pluie du ciel rendant son regard trouble lui faisant oublier le monde autour mais pas assez pour effacer le corps en face. Animés d'une soudaine liberté, ils refusent de se fermer ne quittant pas la silhouette allongée devant eux à quelques pas.

Celle-ci parait dormir tranquillement, elle aussi oubliant la colère du ciel. Néanmoins certains signes montrent que son repos est forcé. Son corps forme un angle odieux tandis qu'un liquide s'écoule le long sa jugulaire déchiquetée. La tête repose négligemment dans une flaque carmine où des malheureuses gouttes d'eau viennent terminer leur chute éclaboussant le visage angélique. Les cheveux d'origine blonds sont maintenant d'une teinte groseille.

Mais ce n'est pas sur ces détails là que les yeux de l'ombre s'attardent mais plutôt sur le visage pâle de l'endormi. En effet celui porte le masque de la surprise douloureuse défigurant sa beauté d'antan. Ce masque qu'il portera pour l'éternité. Cette fatale vérité s'impose à l'ombre. Son cœur éclate un plus en petits morceaux. Douloureusement, elle se demande combien de fois un cœur peut se briser avant d'exploser à jamais.

L'ombre ferme ses yeux, reprenant le contrôle mais perdant l'usage du reste de son corps. Celui-ci s'avance lentement vers la silhouette comme si il appréhendait de réveiller l'autre. S'approchant délicatement d'un animal terrorisé et traqué par la fossoyeuse. L'ombre ne s'étonne même pas de la perte de contrôle de son corps. Trop éloignée de ce présent, trop proche de cette réalité. La silhouette ruisselante s'effondre à côté de sa jumelle. Sa tête vient se nicher dans le cou lacéré. Ses larmes venant s'unir au sang. Elle oublie le monde autour d'eux, son univers se restreignant au corps froid dessous elle. Minable apparence priant pour que tout ceci soit un cauchemar, attendant un signe qui renverserait cette illusion. Forme avachi tentant de fusionner avec sa moitié.

L'orage s'amplifie défiant quiconque de s'approcher des mystérieux corps. Laissant l'ombre être submergée par sa douleur. La pluie s'intensifie tentant d'effacer sa détresse. Les éclairs découpant une dernière fois le ciel, éclairant une dernière fois la scène. Puis la nuit reprend les rênes. Les ténèbres s'installent. Enveloppant les amants.

Fatale nuit